Quand le soleil se couche en Afrique, il se lève aux Amériques. Le pays de l’oncle Sam est bien loin de l’Afrique, même si son président actuel a le même taux de mélanine que ses hôtes, c’est la seule chose qu’il partage avec eux. Les présidents d’une Afrique 50 ans après les indépendances dans l’attente de voir sa production enfin orientée vers les besoins de sa métropole.

Ils sont une bonne poignée de présidents africains invités, guidés par le mirage de la maison blanche et son locataire avec certainement l’expression d’une grande ferveur envers cette « idole ». La première rencontre après que les africains du continent eussent dormi au pays de l’oncle Sam, loin de l’Afrique qui les a vu naitre sous le même ciel de celui qui les a invité. Ils vont ensuite échanger sur des débats de haute facture sous haute surveillance.

L’Afrique, ce continent massif de ses 30.310.000 km2 intéresse enfin les américains, à quelle fin ? Les invités sont presque tous de pays africains membres de l’AGORA (Access to Global Online Research in Agriculture), cette structure développée par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture en 2003 pour améliorer la qualité, la recherche mais aussi la formation dans le domaine agricole des pays à faible revenu et par la même, la sécurité alimentaire.

L’Amérique, la toute puissance mondiale n’avait une destination africaine qu’à travers son corps de la paix, où des volontaires font des descentes sur le continent pour appuyer des frères dans différents domaines, l’agriculture surtout. Ensuite ce fût le tour du Millénium Challenge Account –MCA- de se familiariser avec l’Afrique à travers des infrastructures, à l’image des routes où des ponts, mais l’Afrique n’était dans les priorités du pays de l’oncle Sam. Aussi ce regain d’attention à l’endroit du continent doit être saisi comme une balle au rebond.

Continent riche aux immenses potentialités, l’Afrique peut gagner beaucoup face à ce nouveau partenaire venu « troubler » les relations économiques entre lui et ces devanciers que sont l’Europe et la Chine. Nos ambassadeurs que sont nos chefs d’Etats seront-ils à la hauteur des attentes de leurs pays respectifs, face au numéro un du capitalisme mondial ?

Ils vont devoir ensemble échanger avec leur hôte sur le respect de l’état de droit, et qu’un autre monde est possible loin de la barbarie. Si l’Afrique possède des atouts certains, ses représentants doivent avoir une véritable plateforme qui donnerait enfin au continent un nouveau visage en changeant d’approche, le changement est un désir naturel, humain.

Le Nouveau Partenariat pour l’Afrique –NEPAD- pose les grands équilibres économiques du continent qui ont été laborieusement édifiés dans la perspective de bâtir et renforcer durablement les bases de la croissance macroéconomique à travers le référencement. Le référencement est un concept qui peut et devrait changer le cours des choses dans un cadre comme celui de la rencontre Afrique/USA au point de voir les deux continents, vivre du fruit de leur travail.

Cette démarche du NEPAD, met en relation une entreprise dans le domaine agricole avec un réseau de distribution. Cette démarche encore unique dans la sous-région est à l’actif des pères fondateurs du NEPAD. Son avantage, le producteur africain peut lancer ses opérations de production sur commande, en sachant à l’avance quelle qualité il va produire et quelle quantité car connaissant au préalable son client et ses exigences dans ce domaine, et ses contraintes de distribution.

A titre d’exemple, si une entreprise africaine de production, couvre cinq pays, elle doit produire un produit qui n’est pas périssable car devant être sur un large rayon de vente. Le renfermement permet aux deux contractants, (chacun compte tenu des contraintes de l’autre) de prévenir toujours les modalités pour que le contrat s’inscrive de la meilleure façon possible.

En économie, toute production doit subir les contre coups du marché y compris même l’inexistence de celui-ci alors que le contrat de référence lui vous fait travailler sur commande car le client existe à travers un réseau organisé pour la circonstance. C’est un système qui est une réponse à la mévente de votre production et ceci dans la transparence et l’obligation de rendre compte.

Sur un autre registre, signalons que l’Afrique est un des rares continents qui n’a pas vu sa production locale orientée vers les besoins de sa métropole, il est plutôt pillé surtout sur le plan minier et halieutique, sur le plan agricole les ¾ de ses terres sont en jachère et n’attendent qu’à être valorisés. Les Américains le feront-ils ? Wait end see.

ADN

Source: cridem

Le Calame – Le comité national de soutien à la candidature de notre compatriote Dr Fatimétou Mint Mohamed Saleck a entamé la dernière ligne droite de son parcours. Deux petits mois nous séparent de la date fatidique d’octobre prochain.

Le congrès de l’IUT se tiendra du 20 octobre au 7 novembre à Busan en Corée du Sud, il doit élire son nouveau secrétaire général, son adjoint et les directeurs de bureaux pour les secteurs des radiocommunications, la normalisation des télécommunications et du développement des télécommunications. Il faut donc mettre les bouchées doubles pour rassembler le maximum de soutiens à la candidate de la Mauritanie.

Pour cela, le comité a été présenté au ministre de l’emploi, de la formation professionnelle et des TIC. Au cours de cette rencontre à l’hôtel Wissal, le ministre a vanté les qualités de la candidate de la Mauritanie.
En effet, Fatimetou Mint Saleck est docteur en informatique, professeur d’enseignement supérieur des mathématiques, ancienne ministre des nouvelles technologies, chef d’entreprise dans les TICs…

Il a ensuite demandé au comité de soutien de redoubler les efforts pour rassembler le maximum de soutiens des pays membres parce que la bataille est rude face aux autres concurrents, le britannique Malcolm Johnson, le canadien Bruce Gracie, la polonaise Magdalena Gaj et le nigérian Shola Taylor.

Le président du comité de soutien a pour sa part passé en revue les différentes activités de la feuille de route réalisées, depuis l’officialisation la candidature de Mint Saleck.

Il a annoncé pour l’immédiat que la diplomatie mauritanienne sera fortement sollicitée et la position du président de la République, président de l’Union africaine pour faire conquérir à la Mauritanie ce précieux poste. Fort de tous ces atouts, le président du comité national a déclaré que les faveurs plaident en faveur de la candidate mauritanienne.

Dans un mot qu’il a prononcé à cette occasion, Dr Fatimétou Mint Mohamed Saleck s’est dit très confiante et honorée par le soutien du gouvernement de son pays et d’une grande élite mauritanienne.

La cérémonie s’est déroulée en présence du président de l’autorité de régulation, Mohamed Yahya Ould Horma, du chargé de mission au MCRP, Imam Cheikh Ould Ely et d’autres personnalités.

En marge de l’investiture du président mauritanien, Mohamed Abdel Aziz, Financial Afrik s’est entretenu avec son excellence Pierre Buyoya, ancien président du Burundi et actuel haut représentant de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel. Artisan de la démocratie dans son pays  et initiateur des rapprochements entre Hutu et Tutsi, Pierre Buyoya revient sur les défis sécuritaires au Sahel et donne son avis contextuel sur le processus de réconciliation nationale en Mauritanie. Exclusif. 

Comment l’Union Africaine procède-t-elle face aux défis sécuritaires du Sahel ?

Bien sûr, les défis sécuritaires dans cet espace sahélo-saharien sont énormes.  De nombreux pays de la sous-région ont été déstabilisés ou le sont en ce moment par le terrorisme. Il s’agit essentiellement du Mali, de la Libye et du Nigeria.  D’autres pays vivent des crises de basse intensité. L’Union africaine considère cette région comme une zone en crise.  C’est pour cela qu’elle a mis  en place un dispositif baptisée Mi-Sahel basée au Mali et chargé de faire face au contexte sous-région al. En outre, l’Union Africaine a une représentation en Libye qui collabore avec les pays de la région et les voisins de la Libye pour essayer de faciliter la réconciliation entre les différentes factions et groupes de ce pays.

Concrètement, comment s’articule votre stratégie sécuritaire ?

Au niveau du Sahel, notre mission a mis sur pied une stratégie basée sur trois piliers : la sécurité, la gouvernance et le développement. On sait que les crises dans la région ont pour principales causes le sous-développement et la mal –gouvernance.  D’où la stratégie multidimensionnelle pour freiner ce problème.  Concernant la sécurité, notre approche est régionale vu qu’aucun pays ne peut faire face à la menace terroriste.  Nous préconisons la coopération régionale adoptée à travers le processus de Nouakchott lancée le 17 mars 2013 ici même en Mauritanie.  Nous essayons de mettre les différends de côtés et de coopérer au mieux.   Nous avons commencé par la coopération en matière d’échanges d’informations et de renseignements militaires.  Et là, chaque deux mois, nous réunissons les responsables de renseignements et de sécurité des onze pays concernés afin d’échanger sur les informations détenues dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.  Aujourd’hui, nous voulons mettre ensemble les responsables de la défense des pays du Sahel afin de voir comment pourront-ils travailler.  Une telle coopération donnerait plus de résultats dans la lutte contre le terrorisme.   Nous voyons l’amorce de cette stratégie autour des pays riverains du lac Tchad (Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun) qui interviennent à travers un système de sécurité commune contre le terrorisme.  Nous espérons mettre en place les mêmes mécanismes et les mêmes stratégies sécuritaires dans tous les pays du Sahel.  Nous préconisons cette option de coopération régionale.

Quel regard porte l’UA sur la force française Barkhane et la présence de troupes de pays étrangers dans la région ?

Il y a beaucoup à dire. D’abord, il faut accepter que les défis sécuritaires au Sahel, et particulièrement le défi posé par le terrorisme, est un problème qui inquiète le monde entier. Le terrorisme est une menace globale. Ce n’est pas par hasard que les grandes puissances se retrouvent aujourd’hui au Mali pour lutter contre l’avancée du terrorisme. Les pays d’Afrique et particulièrement ceux du Sahel ont encore des insuffisances en matière de sécurité. C’est l’une des raisons de l’intervention française à travers l’opération Serval pour aider les populations.  En tant qu’Union Africaine, nous pensons que les pays de la sous-région doivent œuvrer à construire et renforcer progressivement leurs capacités militaires.  Dans un premier temps, la coopération avec le reste du monde est indispensable.  Les pays concernés prendront leur sécurité par la suite.  Nous y travaillons beaucoup à travers le processus de Nouakchott.

La Libye plonge dans le chaos, y-a-t-il une solution Africaine ?

S’agissant de la Libye, vous savez comment on en est arrivé là.  L’Union Africaine avait une solution à l’époque qui n’a pas prévalue pour des raisons que vous connaissez très bien.  Les puissances extra-africaines ont préféré l’usage de la force pour se débarrasser de Kadhafi. En ce qui nous concerne, nous avons toujours la même approche sur ce dossier. Nous préconisons la solution politique par la réconciliation entre les populations libyennes.  Nous y arriverons sans doute surtout avec l’appui des pays voisins de la Libye. On essayera de parler aux autorités libyennes et aux différentes franges de la population.  Evidemment ce n’est pas si facile car certaines factions ont privilégié la force. Mais nous continuerons à œuvrer pour cette réconciliation nécessaire à la stabilité de la Libye.

Vous venez d’assister à l’investiture du Président Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz pour son second mandat, quel regard portez-vous sur son discours et sur la Mauritanie ?

D’abord vous savez que Mohamed Ould Abdel Aziz est l’actuel président en exercice de l’Union Africaine.  Je suis venu en Mauritanie particulièrement à son investiture en ma qualité de représentant de la commission de l’UA au Mali et au Sahel exprimé la solidarité de l’UA à son Président. La Mauritanie joue aujourd’hui un rôle important au niveau du continent. Mohamed Ould Abdel Aziz porte l’étendard de l’UA. Au niveau régional, votre pays  est  un modèle dans son plan de lutte contre le terrorisme à l’échelle nationale. La Mauritanie pourra apporter à travers cette expérience un soutien aux autres pays de la sous région. Nous attendons notamment à ce que le Président Mohamed Ould Abdel Aziz joue un rôle important dans l’opérationnalisation du processus de Nouakchott. Notre mission compte revenir en Mauritanie dans les mois qui viennent afin de discuter profondément avec le président Aziz sur ces aspects de sécurité. J’ai aussi beaucoup apprécié  la politique menée par Aziz sur la question de l’unité et de la réconciliation nationale. Vous savez ce qui est à l’origine des crises en Afrique c’est la défaillance dans la gestion de la diversité des peuples qui vivent naturellement ensemble. J’étais impressionné par le Président Mohamed Aziz sur cette question et je pense que si la Mauritanie parvient à dépasser cette donne  importante avec Aziz, elle pourra être,  comme elle l’a été par son système de sécurité,  un bon modèle pour les pays Africains ayant une diversité culturelle élargie.

Propos recueillis par Dia El Haj Ibrahima 

http://www.financialafrik.com/2014/08/03/pierre-buyoya-les-crises-securitaires-au-sahel-appellent-une-reponse-globale/