Daily Archives: 05/08/2014
De la Baule à Washington : l’Afrique face aux mêmes maux
« Un nouveau discours de la Baule s’impose pour rappeler aux pays africains qu’il est important que tous s’engagent dans une véritable refondation de la démocratie », écrivait le quotidien Le Monde à la veille du sommet franco-africain consacré à la paix et à la sécurité en Afrique, tenu en décembre 2013 en France.
Sous un format presque identique, le président américain Barak Obama va recevoir plus de 40 leaders du continent africain dans le cadre d’un sommet consacré au commerce et à l’investissement, avec un accent important sur l’avenir et les problèmes de jeunesse, prévu les 05 06 août prochain.
L’incontournable équation sécuritaire dont la manifestation la plus basique est le terrorisme sera également abordée.
Mais la véritable toile de fond et la motivation du sommet dégage une forte odeur de pétrole et de gaz dans un continent bien doté en la matière, les USA cherchant désormais à rattraper le retard pris par rapport à la « très agressive » chine.
Parmi les invités du patron de l’exécutif américain figurent certains chefs d’Etat fascinés par l’exercice du pouvoir, qui seront frappés par la forclusion lié à la limitation de leur mandat entre la fin 2014 et 2015, susceptibles de procéder à un charcutage de la loi fondamentale de leur pays pour rester aux commandes.
Face à ces leaders, happés par le vertige du pouvoir et prenant leur constitution comme une simple serviette hygiénique, le puissant partenaire américain procédera à une petite pique de rappel. ” Ce dont l’Afrique a besoin, ce ne sont pas des hommes forts mais des institutions fortes”, a dit un jour Obama.
Au-delà, tous rentreront à la maison pour faire face aux préoccupations domestiques, et le moment venu, procéder à la modification constitutionnelle « en réponse à une demande pressante » du peuple.
Alors il y a lieu de s’interroger sur les raisons profondes qui font que les hommes qui gouvernent le continent africain, sauf en de rares exceptions qui confirment la règle, s’accrochent à l’exercice du pouvoir.
La réponse coule de source : la vague de démocratisation des années 1990 n’a pas changé les pratiques de gouvernance marquées par le détournement des deniers, la corruption, la prévarication, le clientélisme et toutes les autres pratiques néfastes qui plombent le développement de nos pays.
Un constat du au fait que le paradigme de la gouvernance reste inchangé depuis des lustres.
Ces maux qui freinent naturellement le développement du commerce, l’investissement et compromettent l’avenir des générations futures, thème centrale de la rencontre de Washington.
Ainsi, les princes qui gouvernent s’accrochent au fauteuil pour continuer à bénéficier du « blindage » de l’immunité et éviter toute mauvaise surprise sous forme de poursuites judiciaires.
Cependant, l’éradication de ces fléaux ne peut provenir que d’un combat pacifique et démocratique endogène des peuples africains, car les solutions imposées de l’extérieur à l’image de la démocratie version La Baules, ont montré leurs limites.
La conséquence de ces difficultés politiques : une économie certes en croissance, dont les fruits sont mal répartis, et inapte à rentrer dans un véritable processus de transformation synonyme de développement.
Seck
Mourabitoune: Neveu limogé
Le Comité Exécutif de la FFRIM a décidé, lundi (4 août), au cours de sa session extraordinaire, comme il fallait s’y attendre, de virer le sélectionneur national, Patrice Neveu de son poste 24 heures après l’élimination des Mourabitoune des éliminatoires de la CAN 2015. C’est ainsi la première conséquence directe de la cruelle délussion enregistrée par le pays. Une première tête est tombée. C’est le mouton du sacrifice qui vient d’être immolé. D’autres devraient suivre suite à cette débacle prévisible depuis un certain temps. Le technicien français s’était rendu coupable de bien d’erreurs de casting dans le choix des joueurs. Rien n’avait été fait pour assainir le climat délètère prévalant au sein de la sélection. Neveu n’a pas survécu après l’humiliation subie par les Mourabitoune qui n’ont pas perdu à domicile depuis 2008. En prise avec bien de pensionnaires de la sélection nationale ( Mohamed Balla Chérif écarté depuis Palaye, DaSilva et tout dernièrement avec Karamogho Moussa Traoré lors des dernières séances d’entraînement. Ils ont même failli en venir aux mains), Neveu, tout comme le président de la fédération, avait attisé le feu. Son orgueil l’avait contraint à écarter bien de joueurs prometteurs (Abderrahmane Sy dit Bébé) freinés dans leur progression en sélection. Il s’était évertué à accorder une confiance aveugle à des joueurs limités et fortement contestés.
Après avoir qualifié la Mauritanie à une compétition continentale majeure (les Championnats d’Afrique des Locaux), Neveu avait inscrit son empreinte sur le football national. Après un feuilleton de mauvais goût relatif à sa reconduction à la tête de la sélection qui fut une véritable comédie avec une mauvaise mise en scène, et ce , en dépit du coup de forcing opéré et du sacrifice financier de l’Etat, les Mourabitoune furent ridiculisés en Afrique du Sud: trois sorties en autant de défaites. On fera table rase de ce que l’on qualifiera « d’accident de parcours d’une sélection jeune et sans expérience », suite à cette expédition sud africaine. Puis, les Mourabitoune s’engagèrent dans les éliminatoires de la CAN 2015 avec un optimisme béat oubliant que la sélection nationale reste au stade de construction. Après avoir fait d’une bouchée les modestes Dodos d’Île Maurice (1à 0, 2 à 0), battu à Nouakchott le Nzalang Nacional (1 à 0) et défaits à Malabo (0 à 3), les premiers signes d’effritement et de frictions apparaissaient. Repêchés après la disqualification de la Guinée Equatoriale, Neveu n’a su rebondir et exploiter à fond cette opportunité. Pire, il montra ses limites. Conséquence directe, c’est la fin de l’aventure mauritanienne du français, recruté en janvier 2012 et reconduit en septembre 2013 et ce jusqu’au 2 février 2015. Neveu ne fera pas ses valises sans ses sous.
En effet, le Comité Exécutif, a mandaté, ce n’est guère une surprise, le Président de la FF RIM à l’effet de régler les modalités pratiques afférentes à cette éviction. Il s’agira ainsi de procéder au règlement de l’indemnité de licenciement et de tous les
arriérés de salaires.
Les autorités fédérales tentent de circoncire la folle colère des supporters et la réprobation enregistrée suite à la sortie peu glorieuse des Mourabitoune. D’autres mesures fortes réclamées par l’opinion sportive devraient être mise en branle.
L’œuvre de refondation et de relance ne saurait s’arrêter en si bon chemin. Tout laisse néanmoins à penser que les fédéraux mauritaniens n’entendent pas rendre leur tablier. D’autant qu’une nouvelle feuille de route a été déclinée au cours de cette réunion extraordinaire. Manquants de courage et tenaillés par une confiance aveugle, les fédéraux ont décidé « de lancer, dans les meilleurs délais, un appel à candidature national et international pour le recrutement d’un Sélectionneur ». Se tressant des laurieurs, les fédéraux ont salué les « résultats satisfaisants enregistrés par notre football tout au long des trois dernières années ». et restent « soucieux de maintenir cette dynamique à la réalisation de laquelle s’associent les pouvoirs publics, la Fédération, les partenaires, le public sportif et la presse ».
Enfin, le Comité Exécutif de la FFRIM remercie l’ex-Sélectionneur National, Neveu Patrice « des services rendus et s’engage à continuer, comme par le passé, à tout mettre en œuvre pour promouvoir notre football et assurer une digne représentation de notre pays aux compétitions sous-régionales, régionales, continentales et internationales ».
THIAM
Source: le calame
IRA et FLAM seraient-ils dans le collimateur du pouvoir ?
Le Calame – C’est du moins ce que croient certains analystes ayant décrypté le discours qu’a prononcé le président Mohamed Ould Abel Aziz, à l’occasion de son investiture ce samedi 2 août.
L’allusion est presque explicite quand le président de la République dit : « Nous nous opposerons farouchement aux tenants des visées racistes, particularistes, tribalistes ou grégaires qui menacent notre cohésion sociale et notre unité nationale. »
En effet, lors de la dernière campagne présidentielle, le leader du mouvement abolitionniste IRA, candidat indépendant à la magistrature suprême avait été accusé d’avoir développé un «discours communautariste, raciste et sectaire ».
Biram Dah Ould Abeid n’avait pas en effet fait dans la dentelle quand il a dénoncé la « marginalisation par la composante Beïdane des Noirs de Mauritanie de façon générale, la pratique de l’esclavage… » Un discours qui, semble-t-il, a eu des adeptes parce que Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé 2e après Mohamed Ould Abdel Aziz, a recueilli près de 9% des voix.
Il devient, de fait, un des acteurs politiques majeurs du pays. Avec cette sortie du président, la reconnaissance du parti RAG risque d’attendre longtemps.
La même menace ou mise en garde vaudrait aussi bien pour AJD/MR que les Flam dont le président Samba Thiam ne rate aucune occasion pour dénoncer, bien avant IRA la « marginalisation de la composante négro-africaine du pays par le système politique en place depuis l’indépendance ».
Dans son discours à la nation, lors du 31e anniversaire mouvement, le 14 mars dernier, le président des Flam déclarait : «Aujourd’hui, à cause des politiques jusqu’ici menées, les Négro-africains ressentent une profonde frustration face à un Etat qu’ils ne perçoivent plus comme le leur ; ils éprouvent, de plus en plus, le sentiment de n’être d’aucune utilité à leur pays !»
Et Samba Thiam d’ajouter : “les injustices, les discriminations raciale, sociale, économique, la négation de notre identité, tout cela demeure encore d’une réalité crue !” Le leader des Flam, tout en reconnaissant les efforts du président Aziz pour moderniser le pays déplore cependant le fait qu’ « il veuille le faire sans nous. »
Si pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz: « Nous sommes un seul et même peuple qui ambitionne de vaincre la pauvreté, qui aspire à édifier une société garantissant la justice et l’égalité en droits et en devoirs à tous ses fils, une société où la compétence, l’excellence et la citoyenneté sont les seuls critères de valeur », les Flam, estiment qu « une autre Mauritanie est encore possible, – pensons-nous – ; une Mauritanie où nos enfants jouiraient des mêmes droits, des mêmes chances, des mêmes possibilités, des mêmes opportunités, et partageraient le même rêve d’un meilleur devenir. »
Alors que va faire le pouvoir après ces déclarations du président ? Quelle forme prendra cette « opposition farouche » ? wait and see.