Daily Archives: 25/04/2018
L’Edito du Calame : Combien d’anguilles, sous la roche ?
Un premier pas vers des élections non apaisées et non consensuelles a été franchi, la semaine dernière, par le pouvoir, avec la mise en place d’une commission électorale qui est tout sauf représentative.
La commission de désignation, composée d’éléments provenant de la majorité et de l’opposition dite dialoguiste, n’a pas lésiné sur les… liens de parenté. Priorité donnée au frère, au neveu, au beau-frère, au cousin. Ne dit-on pas, à juste titre, que charité bien ordonnée commence par soi-même ? Et l’on veut ensuite nous faire gober que cette CENI sera impartiale, à équidistance de tous les candidats.
Le vivier où l’on pouvait puiser était pourtant énorme : le pays regorge de cadres, retraités ou en activité, capables de relever le défi. Mais qui s’en soucie ? Qui a intérêt à ce que les futures élections se déroulent dans la transparence ?
Pas le pouvoir, en tout cas, qui a, sciemment, sabordé les négociations secrètes avec l’opposition, pour l’amener au boycott, comme en 2013, lorsqu’elle lui a laissé le champ libre, faisant élire une assemblée à sa botte et à qui il fait avaler toutes sortes de couleuvres. Avec quelques députés de Tawassoul et de l’opposition modérée s’efforçant de faire entendre leur voix, sans beaucoup de succès.
Mais la manœuvre, cette fois, a échoué. L’opposition – moins le RFD, certes – telle que regroupée au sein du FNDU, a annoncé qu’elle participera aux futures consultations. Contre vents et marées et qu’elle ne se laissera plus faire. De chaudes empoignades donc en perspective entre le pouvoir, dont le bilan ne plaide guère en sa faveur, et une opposition qui ne lui fera aucun cadeau. Les hostilités ont d’ailleurs déjà commencé. Sur Twitter, Facebook et autres déclarations à la presse. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir fait fuiter l’information, pour faire échouer des négociations secrètes sur le point d’aboutir.
Sentant le danger que lui fera courir la participation de l’opposition, si les élections se déroulent normalement, le pouvoir a voulu prendre les devants. En décidant de lancer l’opération de redynamisation et d’implantation de son parti, Ould Abdel Aziz joue sur deux fronts. Activer son parti, en battant le rappel de ses troupes, et disposer d’un outil capable de lui faire gagner les futures élections, avec le concours de l’Etat, de l’Armée, des fonctionnaires, de l’administration territoriale et des notabilités, sous les yeux d’une fantomatique CENI qui n’a d’autre rôle que de cautionner la mascarade.
Convaincre, ensuite, les récalcitrants, ceux qui ont pris ses déclarations sur son départ pour argent comptant, qu’il a encore beaucoup d’idées derrière la tête et qu’il faut compter avec lui, après 2019. Comment ? La question que tout le monde se pose. Va-t-il changer d’avis entretemps, s’il obtient une majorité confortable à l’Assemblée nationale, d’où l’idée d’activer son parti ? Compte-t-il en prendre la tête et garder ainsi son mot à dire, dans la gestion du pays ? Ou ne s’agit-il que de manœuvres, pour préparer le terrain au successeur qu’il se sera choisi ? Il n’y a donc pas qu’une anguille, sous la roche…
Ahmed Ould Cheikh
LE CALAME
Le Chef de l’Etat préside la cérémonie d’ouverture de la 62ème session de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples
Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a supervisé, mercredi au centre des conférences internationales de Nouakchott, la cérémonie d’ouverture de la 62ème session de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP), qui se tient pour la première fois en Mauritanie et durera deux semaines.
Cette rencontre réunit les institutions gouvernementales, les institutions parapubliques et les organisations de la société civile opérant dans le domaine des droits de l’homme à l’échelle du continent africain.
La session constitue une tribune, à travers, laquelle les pays africains exposent leurs expériences dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’homme.
Elle permet également à ces pays aussi d’évaluer leurs activités dans le domaine et d’adopter un certain nombre de recommandations et d’engagements de nature à aider les pays africains à renforcer leur action dans le domaine juridique, surtout, au plan de la protection et de la promotion des droits de l’homme ainsi que la vulgarisation de leur culture.
La cérémonie inaugurale de la session a débuté par l’exécution de l’hymne de l’union africaine et celui de la Mauritanie par un groupe d’enfants qui ont illustré la richesse et la diversité de l’école mauritanienne.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence du Premier ministre, Monsieur Yahya Ould Hademine, du Président de l’Assemblée Nationale, M. Mohamed Ould Boïlil, du ministre secrétaire général de la présidence de la République, M. Cheikh Mohamed Ould Cheikh Sidiya, des membres du gouvernement, du commissaire aux droits de l’homme et à l’action humanitaire, M. Cheikh Tourad Ould Abdel Maleck, des hautes personnalités de l’Etat et d’un certain nombre des commandants des forces armées et de sécurité.
AMI