Daily Archives: 22/04/2017
Réforme constitutionnelle en Mauritanie : Ould Abdelaziz joue sa survie politique le 15 juillet prochain

C’est finalement l’arbitrage du peuple que le président mauritanien a choisi. Après un revers cinglant au Sénat, Mohamed Ould Abdelaziz avait décidé de soumettre l’avenir de son projet de révision constitutionnelle au verdict des urnes. En conseil des ministres, l’échéance tant attendue, a été fixée au 15 juillet 2017. Le président jouera sa survie politique et celle de son parti.
Le dernier épisode du feuilleton politique sur la réforme constitutionnelle en Mauritanie connaître son épilogue dans trois mois. A la sortie du conseil des ministres, le pouvoir a décidé de fixer la date du référendum sur le projet de révision constitutionnelle au 15 juillet prochain.
Célérité du gouvernement en réponse à une précipitation présidentielle
« Le Conseil des ministres a examiné et adopté un projet de décret fixant les modalités pratiques du déroulement du référendum du 15 juillet 2017 », indique un communiqué, ce jeudi 20 avril 2017 au soir. La célérité du Conseil des ministres rejoint la précipitation du président Ould Abdelaziz à vouloir organiser ce référendum « le plus rapidement possible ».
Le général-président est décidé à faire oublier son revers du 18 mars lorsque les sénateurs, majoritairement issus du parti au pouvoir, ont opposé un « niet » au projet validée neuf jours plus tôt par l’Assemblée nationale. Rouge de colère face à cette « trahison » issue de son propre camp, le président avait demandé l’arbitrage du peuple en annonçant l’organisation d’un référendum.
La consultation populaire sera organisée sur « la base de la liste électorale ayant servi aux élections présidentielles de 2014 révisée pour les besoins du référendum 2017 dans le cadre d’un Recensement administratif à vocation électorale complémentaire », précise le communiqué. Le calcul n’est pas anodin pour le chef de l’exécutif mauritanien.
Lors de la présidentielle de 2014, Mohamed Ould Abdelaziz l’avait emporté par « un coup KO » avec un score très contesté de 81,89% face au technocrate Biram Ould Dah Ould Abeid. Il faut dire qu’avec un boycott massif de l’opposition qui dénonçait un recensement 2014 au profit du président sortant, le général était presque sûr de l’emporter.
La survie politique du président et de son parti entre les mains du peuple
Mais avec le référendum, la donne a changé. L’opposition fédérée autour du forum national pour l’unité et la démocratie (FNDU) semble plus combative que jamais. Elle envisage de mener une campagne massive de vote en défaveur du projet qui prévoit un changement de drapeau, un remplacement du Sénat par des conseils régionaux et la suppression de la Haute Cour de Justice, du médiateur de la République et du Haut Conseil islamique.
Au sein de l’opinion, encore divisée, on comprend moins l’insistance de vouloir conduire un projet de révision de la constitution de 1990 alors que le pays, plombé au niveau économique, vit au ralenti. C’est sur ce mécontentement que l’opposition entend surfer pour que le projet présidentiel n’obtienne pas la carte blanche du peuple.
Le référendum est en fait une jauge de popularité pour le président mauritanien. Dans le cas où le « oui » l’emporterait, cela signifierait que le général, qui consomme son second et « dernier » mandat, est encore adulé au sein de la population. Ce sera également une porte dérobée à un projet plus sibyllin de remettre à zéro, le compteur du nombre de mandats.
Cependant, si le « non » venait à l’emporter, ce serait un désaveu populaire au même titre que le veto sénatorial et qui pourrait même le contraindre à la démission. Derrière le président mauritanien, on verrait alors planer l’ombre d’une succession de revers qui décideront de sa survie politique
Braquage de l’agence de la BMCI : les indices qui ont trahis la bande
Des sources sécuritaires ont révélé à Sahara Media les détails de l’arrestation des quatre braqueurs de l’agence de la BMCI il ya près de deux semaines.
Cette source qui a souhaité garder l’anonymat, ajoute que cette opération a été particulièrement complexe, d’autant que l’examen des listes du milieu de la délinquance n’avait rien donné, d’où la nécessité de recourir à des dispositions inhabituelles afin les enquêtes policières.
Les mêmes sources ajoutent que l’affaire, avait été confiée tout au début, à une équipe constituée de 6 commissaires de police, qui s’est trouvée confrontée, dès la première semaine, à d’importantes difficultés, ce qui avait amené le commissaire de la police judiciaire à faire cavalier seul.
Selon la même source, le commissaire Ely O. Limam a demandé à la direction de la sureté un délai d’une semaine afin défaire l’énigme, partant de certains indices qu’il avait soigneusement secrets.
L’usine de glaces
Les enquêtes ont débuté à partir de la découverte, près du lieu du braquage, d’une carte délivrée à un individu par des services de sécurité, sollicitant certaines facilités, pour l’intéressé, auprès des services de police et de sécurité ce qui avait amené la police à orienter son enquête vers la plage des pêcheurs.
Après quelques jours d’une surveillance renforcée sur les lieux, la police a constaté une activité florissante au niveau d’une usine de glace, naguère en difficulté financière.
Cette nouvelle situation de l’usine a mis la puce à l’oreille des policiers, qui ont renforcé la surveillance trois jours durant autour de celle-ci.
Les policiers ont découvert que l’usine employait deux personnes seulement et qu’elle appartenait à un jeune homme habitant le quartier du Ksar, sans histoires.
Ils se sont ensuite rendus au quartier où habite le propriétaire de l’usine pour une surveillance renforcée autour de son domicile qu’il n’a pas quitté pendant quelques jours.
Cette situation inhabituelle a amené la police à envoyer des agents en civils à l’usine, prétextant qu’ils appartenaient au fisc.
Les employés ont ensuite contacté le propriétaire de l’usine pour lui dire que son unité va être fermée, eu égard aux énormes montants qu’elle devrait payer pour les impôts.
Cette alerte a obligé le jeune homme à quitter sa maison, et à se rendre à la plage des pêcheurs.
La communication téléphonique du jeune homme avec ses employés a permis de déterminer son numéro, de suivre et d’enregistrer ses communications.
A son arrivée l’usine il a eu des doutes sur l’identité des pseudos agents du fisc, d’autant qu’il avait remarqué la présence du commissaire de la police judiciaire sur les lieux, ce qui l’avait amené à quitter précipitamment les lieux pour revenir chez lui après avoir échappé aux policiers sur place.
Les policiers qui se chargeaient de la surveillance de la maison l’ont arrêté à son arrivée et ont trouvé en sa possession une arme et une partie de l’argent volé.
L’enquête et les aveux
Après l’arrestation du propriétaire de l’usine de glaces, l’enquête a permis d’identifier ses acolytes, dont un militaire de l’armée de l’air et un autre jeune mauritanien, de mère russe qui avait d’ailleurs voulu compliquer l’arrestation de son fils par la police.
Celle-ci avait exigé de la police une preuve de la culpabilité de son fils, mais celui-ci a reconnu les faits et conduit les éléments de la police vers une cache, sous les escaliers du domicile familial où se trouvait un montant de 6 millions d’ouguiyas.
Après les aveux de son fils et la découverte du montant volé, elle a autorisé l’arrestation de son fils.
Le commissariat de la police judiciaire a interpellé jusqu’ici quatre personnes qui sont à l’origine du braquage de l’agence de la banque mauritanienne pour le commerce international (BMCI).
Les mobiles et les montants
La police a pu récupérer 20 millions du montant dérobé à l’agence bancaire soit 29 millions d’ouguiyas, selon les aveux des auteurs de l’attaque à main armée.
La situation difficile qu’ils vivaient et qui menaçait l’avenir de leur usine, serait le mobile de l’opération, qui n’aurait été planifiée que deux semaines seulement avant son exécution, selon leurs aveux.
Les braqueurs trouvaient que cette opération était la plus simple et la plus porteuse pour les sortir de la mauvaise passe dans laquelle ils se trouvaient.
Amnesty International demande le respect des libertés en Mauritanie
Amnisty International (AI), une ONG de défense des droits humains, dénonce la condamnation d’Oumou Kane, présidente de l’Association Multiculturelle pour un Avenir Meilleur (AMAM) comme « un acte d’intimidation » et invite les autorités mauritaniennes aux respect des libertés, dans une déclaration publiée vendredi soir.
Un tribunal correctionnel de Nouakchott a reconnu cette jeune femme coupable «d’organisation d’une manifestation non autorisée » et l’a condamnée à 3 mois de prison avec le bénéfice du sursis, dans un verdict rendu jeudi enfin d’après midi.
La même juridiction a acquitté 9 individus, parmi lesquels 3 autres femmes, qui avaient été arrêtés et poursuivis pour les mêmes faits le dimanche 16 avril dernier, suite à l’organisation d’une manifestation pour dénoncer la marginalisation des jeunes.
« Le droit à la liberté de réunion est garanti par la constitution (article 10), par le Pacte International relatif aux droits civils et politiques et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP-article 11) ratifiés par la Mauritanie ».
Par ailleurs AI demande aux autorités mauritaniennes « l’ouverture d’une enquête sur le recours à la force dont les forces de police ont fait usage pour disperser les jeunes manifestants le week-end dernier, et les arrestations arbitraires qui ont suivi la manifestation.
Les responsables présumés de ces exactions doivent être présentés devant la justice dans le cadre d’un procès équitable».
le calame