Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: March 2017

L’EDITORIAL DU CALAME: Apprendre à se taire

altOuld Abdel Aziz a parlé. Sur la TVM, Al Wataniya ou Sahel TV ? Non. Sur France 24, une chaîne publique française. Pourtant, il pouvait bien dire ce qu’il avait sur le cœur sur une des nôtres qui aurait ainsi servi, pour une fois, à quelque chose. Si l’on peut appeler cela servir à quelque chose. D’où la question récurrente : Ould Abdel Aziz s’adresse à qui ? Pourquoi, à chaque fois, qu’un de nos dirigeants veut parler, son choix se porte, immanquablement, sur des media étrangers ? Notre guide éclairé a, certes et plusieurs fois, tenté l’aventure locale mais, à chaque fois, ce fut un fiasco. Il aurait certes pu trouver un journaliste local aussi docile que celui de France 24, pas très regardant sur les questions, qui  ne le titillera pas outre mesure et évitera de rebondir, quand la réponse tarde à venir ou que le Président a du mal à choisir ses mots. Une option judicieuse puisque, devant un journaliste normal, c‘est à dire non « briefé » et un brin professionnel, l’interview allait tourner à la foire d’empoigne. Aziz n’apprécie que modérément qu’on le coupe ou contredise. Réminiscences des étoiles à ses galons, probablement.

Le décor était donc bien planté. Malgré cela, l’ex-général est apparu hésitant, très peu sûr de lui, pas du tout convaincant, sans aucune profondeur dans les analyses et le choix de ses mots. Il avait, certes, un message à faire passer et l’a fait passer. Maladroitement. En assénant, par exemple, qu’après à peine six heures passées à convaincre son ami Yaya Jammeh de quitter le pouvoir en Gambie, il était bien normal que celui-ci demandât des garanties pour sa sécurité, celle de sa famille, de ses proches et de… ses biens. Deux mots lâchés, comme ça, sans prendre garde. Ould Abdel Aziz s’est-il jamais posé la question : comment Jammeh a-t-il pu amasser, en vingt-deux ans de pouvoir, tant de « biens », une fortune aussi considérable, sur le dos d’un pays parmi les plus pauvres du monde ? Pouvait-il, Ould Abdel Aziz, aider un tyran à piller son pays, à se soustraire à la justice  et se vanter, par la suite, d’une telle « heureuse » solution ? D’autant moins heureuse, d’ailleurs, que la vérité est bel et bien ailleurs, comme le journaliste a soigneusement évité de le souligner. Au moment de la médiation mauritano-guinéenne, les troupes de la Cedeao étaient déjà entrées en Gambie, les avions nigérians survolaient la capitale et Jammeh n’allait pas tarder à être pris comme un rat, ses propres soldats ayant annoncé qu’ils ne tireraient pas une balle. Une situation qu’a bien résumée le nouveau président gambien, pour qui « le Sénégal a sauvé la démocratie et le président mauritanien, son ami ». « Heureuse » médiation dont les deux pays frères n’ont pas fini de subir les séquelles…

Autre sujet abordé par notre guide éclairé : le congrès du Parlement pour approuver les amendements constitutionnels. « C’est aux parlementaires de décider », pérorait ainsi notre savant du jour, « s’il faut passer par le congrès ou le referendum, pour les réformes constitutionnelles ». Bel effort de démocratie, dans l’absolu. Mais déjà plus relatif, trois jours plus tard, lorsque notre nouvel expert en droit constitutionnel, déclare, aux parlementaires de sa majorité qu’il a, « fortuitement », invités à dîner, « pas question d’organiser un referendum coûteux ». Lequel des Aziz croire ? Et laquelle des majorités croire, celle qui applaudit, en présence du Président ou celle qui exprime son mécontentement, à la première occasion ?

Pour la prochaine présidentielle, Aziz s’est fendu d’un « je ne serai pas candidat » (à contrecœur, s’est-il retenu d’ajouter) mais je soutiendrai quelqu’un ». Le mot est lâché. Certes il en a le droit mais, de grâce, qu’on ne nous réédite pas le coup de 2007, lorsque tous les militaires, toutes les girouettes politiques, chefferies traditionnelles, administration et autres biens de l’Etat furent mobilisés, pour barrer la route au candidat de l’Opposition ! Le pays ne peut plus se permettre une nouvelle crise, après onze ans de dérives, laisser-aller et laxisme. Il est temps, grand, grand temps de lui laisser la chance de se rénover, de fond en comble. Incapable – c’est ce qu’aura surtout prouvé cette interview – d’ouvrir les yeux sur l’étendue des dégâts cumulés par un Système injuste et moribond, le Président ne semble pas conscient de l’impérieuse nécessité de laisser, enfin, notre pays vivre sa démocratie. Sur le chemin de la sagesse du vieux singe, Aziz a déjà appris à fermer les yeux et les oreilles : espérons qu’il apprenne, à temps, à fermer sa bouche. La Mauritanie ne s’en portera que mieux.

Ahmed ould Cheikh

 

le calame

États-Unis : le couple Obama signe un contrat d’édition (très) lucratif

L’éditeur Penguin Random House aurait mis sur la table plus 60 millions de dollars, selon le Financial Times, pour obtenir les droits de deux livres signés par chacun des époux Obama

Interrogée par l’AFP, une porte-parole de Penguin Random House s’est pour l’instant refusée à tout commentaire au sujet de la somme qui, si elle était confirmée, situerait le contrat parmi les plus lucratifs de l’histoire.

L’auteur américain de romans policiers James Patterson avait signé, en 2009, un contrat évalué par plusieurs médias à 150 millions de dollars, mais il portait sur 17 livres. Le prédécesseur de Barack Obama à la Maison Blanche, George Bush, avait quant à lui obtenu environ dix millions de dollars pour ses mémoires, selon plusieurs médias américains. Avant lui, l’ancien président Bill Clinton avait reçu 15 millions de dollars pour son autobiographie « Ma vie ».  

Un succès d’édition garanti

Avec Barack Obama, l’éditeur ne prend pas trop de risques. Ses deux premiers livres, « Les rêves de mon père » (1995) et « L’audace d’espérer » (2006), avaient été publiés par une maison d’édition du groupe Penguin Random Publishing et s’étaient vendus chacun à plus de trois millions d’exemplaires, rien qu’aux États-Unis.

Avant même la parution de son nouveau livre, le succès de ces deux précédents ouvrages en fait déjà, de très loin, le personnage politique américain ayant connu le meilleur parcours d’édition. « Nous sommes absolument ravis de poursuivre notre collaboration d’édition avec le président et Mme Obama », a commenté le directeur général de l’éditeur, Markus Dohle, dans un communiqué publié mardi.

Barack Obama a également reçu deux Grammy Awards, les récompenses de l’industrie du disque, pour les versions audio de chacun des deux récits, lus par lui-même, en 2005 et 2007. Le natif d’Honolulu (Hawaï) a aussi écrit, en 2010, un livre pour enfant alors qu’il était président en exercice, « Of Thee I Sing, A Letter to My Daughters », qui rend hommage à des figures illustres de l’histoire des États-Unis.

De son côté, Michelle Obama a déjà publié un livre, « American Grown », sur le jardinage et l’alimentation, en 2012.

Une popularité toujours intacte

Les écrits de l’ancien président des États-Unis sont très attendus, d’une part parce qu’il jouit toujours d’une importante popularité, mais aussi parce qu’il pourrait évoquer, dans son livre, son successeur à la Maison Blanche, Donald Trump.

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