Monthly Archives: March 2017
Mauritanie: inquiétude du leader des FPC face à la montée des périls
Montée de l’intolérance et du péril islamiste violent, 3e mandat présidentiel et diplomatie incohérente dans le cadre des rapports avec les voisins: la Mauritanie accumule les problèmes qui concourent à son instabilité.
D’où la vive inquiétude qui transparaît dans une lettre du président des Forces progressistes pour le changement (FPC) -ex Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM), adressée à une délégation du Parlement de l’Union Européenne (UE), qui a séjourné récemment à Nouakchott, dans le cadre des consultations au titre des accords de Cotonou (UE/ACP).
Dans sa correspondance, Samba Thiam souligne «une montée de l’islamisme radical, devenu un véritable défi. Depuis l’avènement du régime actuel, les médias relaient des discours religieux à caractère violent et intolérant qui circulent dans les mosquées qui se multiplient. Tous les 100 mètres on entend des prêches faisant le lit du salafisme.
Des associations des «Amis du Prophètes» multiplient les marches appelant à l’exécution de M’Kheitir, un jeune blogueur, et profèrent des menaces ouvertes d’assassinat à l’encontre de son avocat. Une sorte de terrorisme intellectuel s’installe, les penseurs libres sont harcelés, pris de peur».
La lettre cite en exemple les cas d’Aminetou Mint Moctar et de Mint Brahim, deux dames actives dans la société civile, refusant le conformisme «ouvertement attaquées au su et au vu des pouvoirs publics qui laissent faire.
La lutte contre le terrorisme est plus proche du faire-semblant que de la réalité. Si en surface, le régime déclare se battre contre le terrorisme, dans les faits il semble plutôt flirter avec les forces qui le nourrissent».
Le 3e mandat, un autre point explosif
La correspondance du leader des FPC aborde également la question d’un éventuel troisième mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz qui malgré des déclarations publiques allant dans le sens contraire, ne semble pas avoir totalement renoncé au projet de se représenter.
«Il avait procédé par ballon d’essai, puis tenté d’en imposer l’idée à travers le dialogue national de septembre/octobre 2016. Pour l’heure, le président chercherait à négocier un troisième mandat par l’achat des consciences».
En Mauritanie, le nombre de mandats au poste de président de la République est limité à deux et cette limitation est garantie par trois clauses d’éternité, gravées dans le marbre: les articles 28,29 et 99 de la Constitution du 20 juillet 1991, modifiée par voie référendaire le 19 juin 2006.
Diplomatie brouillonne
La lettre destinée aux députés européens, pose également la difficile équation des relations entre la Mauritanie et les Etats voisins, caractérisées par «une diplomatie ambivalente, suffisante et pleine de maladresses, qui se veut participative aux missions onusiennes de maintien de la paix (Côte d’Ivoire et Centre Afrique), mais entretient un climat de suspicion et de tension dans le voisinage immédiat.
Avec le Mali, il y a un déficit de confiance, à juste raison. Même cas de figure avec le Maroc. La tension larvée et permanente avec le Sénégal est sciemment entretenue. Problème de leadership avec l’Algérie».
Bref, dirigé par un homme «qui n’a jamais pu se départir de ses réflexes de général», le pouvoir de Nouakchott est accusé de fouler aux pieds les libertés fondamentales et d’être un véritable obstacle «à l’émergence d’un Etat de droit», avance Samba Thiam.
Par notre correspondant à Nouakchott Cheikh Sidya
Sénégal: soupçonné d’escroquerie par la justice, le maire de Dakar se défend
Le maire de Dakar est convoqué par la justice ce lundi après-midi. Khalifa Sall fera face à un juge d’instruction, une dizaine de jours après avoir été entendu par la police, dans le cadre d’une enquête sur la gestion d’un fond d’urgence alloué par l’Etat à sa mairie.
Dimanche 5 mars, le responsable politique s’est exprimé devant la presse. Il s’est dit « irréprochable » et a accusé le régime de Macky Sall d’être à l’origine de ses ennuis judiciaires.
Dans une salle de l’hôtel de ville de Dakar, face à une foule remplie de militants, Khalifa Sall a défendu sa gestion du fond qu’il décrit comme « politique », dont l’existence remonte, a-t-il dit, à plusieurs décennies, connu de tous et que l’Etat a jusqu’à présent toujours cautionné « sans demander de justificatifs ».
Pour expliquer sa convocation par le juge d’instruction ce lundi, Khalifa Sall parle d’une « cabale » de la majorité présidentielle. « Je me rendrais à la convocation du juge d’instruction, même si l’instrumentalisation d’une partie de la justice n’est pas de nature à me rassurer. »
Khalifa Sall et ses collaborateurs sont soupçonnés du détournement d’environ 2,8 millions d’euros. Cette information a été révélée à la presse vendredi par le procureur du tribunal de Dakar. De l’argent dépensé sans justificatifs valables, selon le magistrat.
Khalifa Sall, lui, affirme qu’il a servi à répondre à des situations sensibles et refuse de nommer les destinataires de l’argent, des milliers de personnes malades et des indigents, a-t-il expliqué, dont il souhaite préserver l’anonymat.
« Comme dit l’autre : ce n’est pas 30 millions que l’on m’a donné et que j’ai mis dans ma poche. Pourquoi le procureur voudrait-il que je donne le nom de cette femme, qui avait le cancer de l’utérus et qui en est rescapée – cela nous a coûté 4 millions et quelques – pourquoi veut-il que je donne son nom ? »
Pas d’enrichissement personnel, affirme donc ce potentiel candidat à la présidentielle. Khalifa Sall, maire de Dakar depuis 2009, devra à présent répondre aux questions de la justice.
RFI
Maitre Id Ould Mohamed : « des centaines de dossiers liés à l’esclavage sont bloqués dans les tribunaux »
Tawassoul – Dans un atelier sur les droits de l’homme organisé par la jeunesse de Tawassoul à Kaédi, Maitre Id Ould Mohamed, avocat et militant de droits de l’homme a confirmé l’existence de pratiques esclavagistes en Mauritanie, en s’appuyant sur des faits réels.
L’avocat a cité des exemples précis de cas d’esclavages de formes traditionnels dont les victimes sont le plus souvent des familles entières.
L’exemple le plus triste et barbare est celui d’une femme nourricière dont le nourrisson n’a même pas 40 jours ; un soir alors qu’elle allaitait son enfant son maitre lui donne un coup de bâton sur la tète et : l’oblige d’aller chercher le troupeau de bataille, de retour à la maison elle trouve que son nourrisson est étouffé par des fourmis qui remplissent ses narines.
Par ailleurs, l’avocat dénonce l’attitude des autorités judicaires qui sont coupables du blocage de centaines de dossiers liés à l’esclavage dans les tribunaux.
Sur le plan cartographique, Monsirur Ould Mohamed dit que Les régions les plus touchées par le phénomène sont les deux Hods, Nouadhibou et l’Assaba. En fin Monsieur Ould Wad’ia membre du bureau politique et vice président de la commission de droit de l’homme du parti Tawassoul, déplore la situation du pays avec ses indignations sélectives : les harratines combattent l’esclavage les négros-mauritaniens s’indignent contre le passif humanitaire, bref chacun pleure seule dans son coin.
Et certains maures quand entendent quelqu’un dénoncer tous ces crimes, lui accusent de vouloir réveiller les vieux démons et de provoquer le chaos. Mais c’est le silence assourdissant devant ce carnage qui risque de provoquer le chaos.
Réplique-t-il. Il a ensuite exprimé son plus grand souhait qui est de voire des Maures, Harratines et négro-africains dénoncer ensemble les pratiques esclavagistes les passif humanitaire l’exclusion…
Cet atelier rentre dans le cadre de la 7ième édition de la rencontre annuelle éveil et leadership organisée par la jeunesse de Tawassoul.
cridem
Ould Maham : “Si vous ne votez pas pour les amendements constitutionnels, nous dissoudrons, en moins de 24 H, le parlement”
Le président du parti au pouvoir Sidi Mohamed Ould Maham a tenu une réunion vendredi, avec les députés de son parti, à laquelle ont assisté 36 députés pendant que 40 s’en sont absentés.
Au cours de cette réunion Ould Maham a demandé aux députés de voter les amendements constitutionnels en cours de traitement au niveau du parlement, les avertissant en même temps que le Président sera obligé de dissoudre l’Assemblée nationale en moins de 24 heures, en cas de refus des représentants d’approuver les modifications proposées.
Les interventions des députés se sont focalisées sur l’importance de voter positivement le projet d’amendements. Mais le député de Aioun, Sidi Aly Ould Sid Elemine a fait remarquer que le langage de la menace est inacceptable appelant à un style différent de cette méthode, bien qu’il s’est dit convaincu de la nécessité d’adopter l’amendement.
Le remarquable, lors de cette réunion de vendredi est, son boycott par 40 députés du parti au pouvoir pourtant tous dans la capitale Nouakchott, et ont reçu la convocation pour cette réunion au bon moment.
Réunion qui a été retardée de 3 heures. Prévue à 17 H, elle n’a commencé qu’à 20 H heures pour s’achever vers 23 H de nuit.
Source : http://essevir.mr/node/4599
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Rapport de l’ONU sur la torture en Mauritanie: l’impunité reste la règle
Le rapporteur spécial sur la torture des Nations unies a présenté jeudi 2 mars devant le Conseil des droits de l’homme à Genève son rapport sur la Mauritanie.
Un rapport basé sur les observations faites lors d’une visite dans le pays en début d’année 2016. Selon l’ONU, les aveux des revenus sont le plus souvent obtenus sous la contrainte. Premier constat, la situation s’est améliorée depuis les années 90. La Mauritanie a adopté une série de textes condamnant les actes de torture, mais ces pratiques n’ont pas pour autant disparu des geôles mauritaniennes.
Les témoins parlent de passages à tabac, de privations de sommeil, de personnes suspendues par les pieds. Obtenir des aveux sous la contrainte est une pratique généralisée selon le rapport.
Le plus souvent, les victimes sont celles suspectées d’actes de terrorisme, souvent soumises à des conditions de détention inhumaines. Le gouvernement affirme qu’elles ne sont pas concernées par les lois contre la torture. Le rapporteur se dit « troublé ».
Les migrants et personnes en situation irrégulière son également ciblés. Et le rapport s’alarme de discriminations ethniques dans le traitement des prévenus. Le gouvernement assure que la police a intégré la lutte contre le racisme et déplore que ne soient pas prises en compte les récentes améliorations concernant la surpopulation carcérale. Il souligne également les condamnations prononcées de certains membres des forces de sécurité. Mais pour l’ONU, dans les cas de torture, l’impunité reste la règle plutôt que l’exception.
RFI