Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 18/08/2016

Procès des militants d’Ira : Le parquet requiert 20 ans d’emprisonnement ferme

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Ce mercredi 17 août, le parquet a requis 20 ans d’emprisonnement ferme contre les militants d’IRA. Balla Touré secrétaire aux Relations extérieures d’IRA; Diop Amadou Tidjane vice-président et leurs compagnons d’infortunes sont accusés de flagrant délit ; rébellion contre des forces administratives et judiciaires et d’appartenance à une organisation non reconnue.

Les militants d’Ira ont été interpellés à leurs domiciles suite aux heurts ayant opposé des squaters dans la moughata du Ksar, dans un bidon-ville devenu  théâtre d’affrontements entre la police et des squatteur.

L’affaire s’est déroulée  il y a quelques semaines de cela. D’ores et déjà des voix dissonantes s’élèvent contre les accusations portées contre eux.

Par ailleurs le collectif des avocats de la défense n’a cessé de parler de vices de procédures dans le cas de leurs clients. Les vices de procédures entrainent l’annulation des poursuites et finalement l’annulation du mandat de dépôt en prison. Le mot de la fin dans le procès de militants d’IRA qui sont au nombre de treize revient au juge.

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Pourquoi rebaptiser l’avenue Hassan II, à la veille du premier sommet arabe dans notre pays ? Une décision irréfléchie et inamicale/Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibacar

altSelon une dépêche de l’Agence Mauritanienne d’Information datée du  mercredi 20 juillet 2016, ‘’une artère de Nouakchott a été officiellement dénommée ”avenue Al Qods”, lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’intérieur et de la décentralisation. Il s’agit de l’avenue reliant le carrefour communément appelé carrefour Ould Mah à celui de Nouadhibou. L’évènement a donné lieu à un mot de la présidente de la communauté urbaine de Nouakchott, dans lequel elle a souligné que cet acte illustre l’attachement fort que les mauritaniens portent pour Al Qods, en tant que lieu saint de l’Islam et capitale éternelle de l’Etat palestinien frère». 

Cet axe, carrefour Ould Mah- carrefour Nouadhibou, avait été déjà attribué à de hautes personnalités. Le tronçon carrefour Ould Mah-angle nord-ouest de la SNDE porte le nom d’une haute personnalité anonyme suite à une délibération du conseil communal entre 1960 et 2008, qui lui attribue le code de rue 24001-23086.

Le second tronçon angle nord-ouest de la SNDE- carrefour Nouadhibou, porte le nom de Hassan Ibn Youssef El Alawi alias Hassan II, roi du Maroc, conformément  aux délibérations  du conseil communal entre 2008 et 2013 et qui concernent  484 rues dont voici les références:   Délibérations N 21/CUN/2008, N13/CUN/2009, N15/CUN/2010, N 21/CUN2010, N 5/CUN/2011, N 11/CUN/2011, N 14/CUN/2011,N 5/CUN/2012 et N2/CUN/2013.

Ce tronçon, qui porte le code de rue  26002-42158-43002-44056, est composé de  trois rues : La rue 26002,  qui commence à l’angle nord-ouest de la SNDE jusqu’au carrefour Bana blanc, et traverse l’avenue Charles de Gaulle; la rue 42158-43002, qui commence au carrefour bana blanc, traverse l’avenue Yasser Arafat,  passe au sud du chantier de l’ambassade du Maroc et du stade olympique, et traverse   l’avenue Nelson Mandela et la rue  46056, qui commence au carrefour du stade et se termine au carrefour de Nouadhibou.

Al Qods violée et prise en otage depuis un demi-siècle

Al Qods est certes tout un symbole, elle constitue  la première Qibla et le troisième lieu saint de l’Islam. Elle fut prise après la défaite arabe pendant la guerre des six jours qui se déroula du lundi 5 au samedi 10 juin 1967 et opposa Israël à l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. « Cette guerre fut déclenchée comme une « attaque préventive » d’Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l’Égypte le 23 mai 1967. Le soir de la première journée de guerre, la moitié de l’aviation arabe était détruite ; le soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes étaient défaites. Les chars de l’armée israélienne bousculèrent leurs adversaires sur tous les fronts. En moins d’une semaine, l’État hébreu tripla son emprise territoriale.

 L’Egypte perdit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau du Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est. » Depuis lors, le monde arabe est frustré et paniqué. Depuis cette date, les nationalistes arabes nasséristes et baathistes, au lieu de se mobiliser pour un sursaut national en vue de libérer la Palestine, cherchent par tous les moyens, à transformer cette cuisante défaite  militaire en une victoire politique de leurs leaders respectifs.

La réaction des bâtisseurs après l’agression sioniste

Dès le mercredi  7 juin 1967, la Mauritanie naissante, le plus jeune des Etats arabes, que seule la Tunisie reconnaissait, apporta un soutien diplomatique déterminant à ses frères à l’occasion de cette guerre. Ce jour là,  le père de la Nation téléphona à Wane Birane Mamadou, son ministre des Affaires étrangères,  pour lui demander de lui proposer une conduite à tenir  face à cette agression sioniste.

Celui-ci lui fit la proposition suivante: « Monsieur le Président, n’ayant pas d’armes ni d’armées à mettre à la disposition de nos frères arabes dans cette douloureuse épreuve, je vous propose la  rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis d’Amérique,  qui soutiennent incontestablement l’entité sioniste. »

Monsieur Haiba Ould Hammody, se trouvait dans le bureau de Wane Birane Mamadou, au moment de son entretien téléphonique avec le président de la République. Le père fondateur, après avoir entendu la proposition de son ministre et après quelques minutes de réflexion, lui notifia l’approbation de sa proposition. Cependant, il chargera  son ministre de l’intérieur Ahmed Ould Mohamed Saleh de notifier cette importante décision à l’ambassadeur des Etats-Unis avec fermeté et mépris.

Ce dernier convoqua l’ambassadeur US, le fit attendre pendant quelques heures, dans sa petite salle d’audience non climatisée en cette période de grande chaleur. Il prit le temps de libérer tous ses visiteurs, avant de notifier officiellement et fermement au diplomate américain la décision irrévocable de rupture des relations diplomatiques avec son pays qui soutient notre ennemi, Israël. Il lui demanda alors de quitter notre territoire dans les 24 heures. Ainsi, c’est bien un ministre noir qui est à l’origine de cette décision historique qui honore la Mauritanie. Comme quoi, il n’est pas nécessaire qu’un mauritanien soit un nationaliste arabe, pour prendre des grandes décisions dans l’intérêt supérieur des arabes.

Le 7 juillet, la Mauritanie apporte à l’Egypte une contribution de 21 millions de francs CFA pour l’effort de guerre. En 1969, le mouvement El Fath pour la libération de la Palestine ouvre une représentation à Nouakchott, son personnel est doté de passeports diplomatiques mauritaniens. Voilà la courageuse réaction des bâtisseurs devant cette agression qui avait démontré l’inefficacité des armées arabes qui, au lieu de s’unir pour reprendre l’offensive  et tirer les leçons de leur cuisante défaite, continuent depuis un demi-siècle, de s’entretuer sur tous les fronts, dans des guerres fratricides incompréhensibles, de leadership.

Depuis plus de cinquante ans, Al Qods et toute la Palestine sont occupées par l’entité sioniste, sans que le monde arabe puisse obtenir ne serait-ce qu’une trêve pacifique offrant une vie décente aux palestiniens, en attendant des jours meilleurs, à défaut de libérer ces territoires par la force des armes. 

Le plus grand soutien d’Al Qods. 

Le roi Hassan II, que l’on veut rayer de la mémoire des mauritaniens pour faire plaisir sans doute aux ennemis du peuple mauritanien, les mercenaires du Polisario et leurs commanditaires, en rebaptisant son avenue au cœur de Nouakchott, est le chef de l’Etat arabe qui a le plus aidé Al Qods et les palestiniens. 

En effet, c’est à son initiative qu’avait été créé en 1975, par  l’organisation de la conférence islamique, le comité Al Qods pour mobiliser régulièrement la communauté internationale contre «la volonté d’Israël d’occuper, de judaïser et d’altérer les monuments de civilisation musulmans et chrétiens de la ville d’Al Qods, partie intégrante des territoires palestiniens occupés et capitale de l’Etat palestinien». 

Le comité Al Qods, dont le siège se trouve à Rabat, dispose d’une agence financière, intitulée «Bayt Mal Al Qods Acharif».  Cette agence, est un mécanisme institutionnel sous la supervision du Comité Al Qods, mis en place par l’OCI, qui a pour «but de sauver Al Qods-Est contre tout ce qui est de nature à altérer sa véritable identité, comme étant un symbole de cohabitation et de paix et apporter l’aide aux habitants et aux institutions palestiniennes dans la ville sainte».

Cette agence est alimentée par des fonds des Etats et des particuliers arabes. Le Maroc prend en charge plus de 85 % de son  budget qui permet à cette Agence de continuer à exister et de poursuivre la réalisation d’un ensemble de projets concrets. Depuis l’avènement du pouvoir militaire, notre pays n’aurait jamais apporté une aide quelconque à Al Qods. Le roi Hassan II avait présidé le comité Al Qods depuis sa création en 1975 jusqu’à sa mort en 1999, son fils Mohammed VI lui a succédé et continue à porter ce flambeau pour le bien-être des palestiniens.

Un grand ami de la Mauritanie

Le roi Hassan II était un grand ami pour la Mauritanie, il avait créé avec le père fondateur l’agence mauritano-marocaine de coopération, AMAMCO qui avait formé des milliers de cadres mauritaniens de toutes les spécialités et qui continue d’en former, sous l’appellation de l’AMCI, Agence marocaine pour la coopération internationale, malgré  les relations souvent conflictuelles avec le pouvoir militaire usurpateur.

Quand il était venu à Dakhla, pour recevoir l’allégeance des ressortissants sahraouis de notre Tiris Elgharbia, il leur aurait tenu les propos suivants : « J’accepte votre allégeance en tant que marocains, cependant je tiens à vous préciser que le Ouad Edheheb est un territoire mauritanien conformément à l’accord tripartite de Madrid entériné par le parlement marocain. Un jour la Mauritanie le réclamera et il lui sera restitué». Je reviendrai sur ce sujet ultérieurement pour plus de précision.

Face à la rupture des relations diplomatiques avec Rabat décidée unilatéralement par le pouvoir usurpateur, suite à la capitulation du 5 août 1979,  qui avait poussé son arrogance jusqu’à inscrire sur les passeports mauritaniens établis après cette date, le royaume frère du Maroc à côté de l’Afrique du sud et d’Israël comme pays ennemis, interdits de séjour à nos ressortissants, le monarque avait réagi honorablement.

Allié indéfectible du peuple mauritanien, pour lequel il a beaucoup de considération et d’amour, le roi Hassan II, au lieu de se formaliser face à cette attitude belliqueuse du pouvoir militaire, avait donné immédiatement des instructions pour préserver coûte que coûte les intérêts de tous les mauritaniens étudiants, stagiaires ou autres, civils ou militaires, et de faire comme si de rien n’était, ignorant ainsi, les tergiversations d’un pouvoir capitulard, impopulaire et partisan.

Auparavant, lorsque les algériens avaient renvoyé plusieurs de nos étudiants et  stagiaires civils et militaires qui se trouvaient dans leurs écoles au lendemain de leur agression contre notre pays, à travers leurs mercenaires sahraouis , le  9 décembre 1975, ils avaient tous été accueillis à bras ouverts par le gouvernement marocain et ont pu continuer normalement leurs formations.

La CUN minimise les 4 khalifes et les proches du Prophète PSL

Ce n’est pas en nommant ou en dénommant par opportunisme, des avenues anonymes, à la veille du sommet de la ligue arabe, qu’on peut aider Al Qods à se libérer. Une communauté urbaine qui minimise les compagnons du prophète Mohamed PSL et ses petits-enfants ne peut pas prétendre à glorifier l’Islam. La place réservée aux quatre Khalifes dans le plan urbain de Nouakchott, ainsi qu’aux deux petits-enfants du prophète Mohamed PSL démontre le peu d’intérêt que porte la municipalité à l’Islam et à son histoire.

L’avenue Aboubekr Essedigh, 1er  khalife, passe entre la présidence et la BCM,  traverse de Gaulle et Kennedy, passe entre les ambassades de France et de Libye pour se terminer à Monotel. L’avenue Omar  Ibn Elkhattab, 2ème Khalife, quitte Nasser, passe entre Mauripost et le bloc UMA, passe devant le ministère de l’éducation nationale, à l’ouest de la GBM, de la direction du domaine et de la BCM, passe entre la présidence et les ambassades USA, Allemagne, Algérie, Russie et se termine à l’angle nord-est de l’ambassade russe, symbole de l’athéisme, au carrefour Hôtel Elkhater.

Les avenues Aboubekr et  Omar se croisent à la BCM, centre des plus grandes opérations d’intérêts prohibés, le plus grand péché, comme pour témoigner des déviations de la République islamique. L’Avenue Ethmane Ibnou Affane, 3ème Khalife, quitte la mosquée saoudienne traverse de Gaulle, passe au nord de l’école Khayar, traverse Kennedy et se termine à l’ambassade de France.

L’avenue Ali Ibn Eby Taleb, 4ème Khalife, passe au nord de la nouvelle primature, au sud de la faculté des sciences, traverse Lamine Sakho et l’indépendance, passe au cœur de Noukta Sakhine, lieu de tous les interdits, traverse de Gaulle et Kennedy et se termine à l’hôpital national. Les  deux petits- fils  du prophète Mohamed PSL respectivement Hassen et Houssein se partagent  la rue qui quitte le carrefour Mauricenter  vers le nord et se termine  au carrefour  Soukouk.

Il est indécent de donner dans une République islamique, les noms de personnalités religieuses de  la dimension des compagnons du prophète Mohamed PSL, à des espaces publiques exposés à toutes les dérives et à tous les péchés. Il serait plus convenable de donner leurs noms à des mosquées comme la mosquée saoudienne, la mosquée marocaine, la mosquée qatarie, la mosquée des chorfas, la nouvelle mosquée de Diaguili entres autres. Ou bien de donner leurs noms à des  instituts islamiques comme l’Iseri, l’Université d’Aioun El Atrouss ou à des mahadras.

La communauté urbaine aurait pu rebaptiser l’avenue Jemal Abdelnasser la plus longue avenue (près de 5 km) et la plus belle, en lui donnant le nom d’Al Qods.  Ce pionnier du nationalisme arabe, idée laïque et raciste portée par des chrétiens arabes du Cham depuis la fin du 19ème siècle, est l’un des plus grands ennemis de l’islam et des musulmans, il est responsable de la mort de plusieurs milliers de musulmans dont plusieurs centaines d’oulémas parmi la confrérie des frères musulmans, et qui n’a jamais gagné une bataille contre Israël, ni apporté un soutien quelconque à notre pays. 

C’est pour la première fois dans l’histoire du monde arabe, qu’une avenue déjà attribuée à un chef d’Etat, est dénommée avec autant de médiatisation. Cette décision improvisée des autorités municipales, qui consiste à renommer l’avenue Hassan II, prise au plus mauvais moment, est inopportune et provocatrice  et doit être rectifiée rapidement pour ne pas entacher les liens séculaires de fraternité, d’amitié et de bon voisinage entre le royaume chérifien et nous, indispensables au bien être de nos deux peuples.

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La Mauritanie, mon pays, cet enfant métis arabisé Par Abdoulaye Oiga, ancien DG de la CNSS

La Mauritanie, mon pays, cet enfant métis arabisé Par Abdoulaye Oiga, ancien DG de la CNSSLe Quotidien de Nouakchott – La Mauritanie est composée des trois types de populations :

1) Des noirs agriculteurs, chasseurs, autochtones qui étaient là au temps du néolithique vers 6000 ans avant-J-C au moment où le Sahara était humide. Ces populations sont des Soninké, des Sérères, Peuls, Wolof et Bambara. C’est de ces populations que sont issus les haratines.

2) Les berbères Sanhaja venus du Yemen aux environs de 380 avant J-C. composés de plusieurs tribus appelées Lemtoma en maure.

3) Des arabes qui ont rejoint ces berbères entre le 13ème et 14ème siècle qu’on appelle les béni-Hassan.

Ces trois groupes vivaient ensemble sur cette terre, des siècles durant. Ils formèrent des alliances et des contre-alliances, se combattirent et finissent par se marier et donner naissance au pays métis que nous sommes aujourd’hui.

La Mauritanie est donc un pays arabo-négro-berbère au lieu de pays arabo-africain. Le qualificatif arabo-africain est une manière subtile de faire disparaître de sa population la composante négro-mauritanienne parce que tous les pays arabes situés sur le continent africain, à commencer par le plus peuplé de tous l’Egypte, la Lybie, le Soudan, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Djibouti, les Comores et la Somalie sont arabo-africains.

La Mauritanie est un enfant métis dont le père est le monde arabe et la mère l’Afrique noire. Ce métissage de la Mauritanie trouve sa justification dans le fait qu’il n’existe aucune tribu maure qui n’a de sang négro-mauritanien qui circule dans ses veines, et qu’il n’existe aucune communauté négro-mauritanienne qu’elle soit Peul, Soninké ou Wolof qui n’a de sang maure qui circule dans ces veines.

Je citerai entre autres exemples les cas suivants :

Cheikh Mohamed Vadel, Cheikh El Aïnina ont pour mère une peule qui s’appelle Khadijetou Bal, petite fille du grand marabout peul Thierno Souleymane Bal qui instaura l’Etat théocratique du Fouta.

– Abderrahmane ould Cheine dit Deïba, chef général des Talaba a une mère soninké de la famille Soumaré.

– L’émir du Tagant Abderrahmane ould Bakar ould Sid’Ahmed a sa mère Tileïla qui est une négro-mauritanienne.

– L’émir du Trarza Mohamed El Habib a épousé la princesse du royaume wolof du Walo qui s’appelle N’Djimbott Mbodj avec laquelle il a eu Ely Njimbott.

– Mohamed El Bambari, quatrième khalif des Lemtouna, a épousé la princesse peule du Toro qui s’appelle Fatimata Sall. Il a eu avec elle un garçon nommé Ahmed qui est devenu le roi du walo que les Wolofs appellent N’Diadiane N’Diaye.

– L’émir du Brakna, Sidi Ely a sa grand-mère paternelle qui est la grande sœur du grand père de Dieng Boubou Farba ancien Président du Sénat.

– L’émir Ehel Heïba ont une parenté avec les négro-mauritaniens.

Cheikh El Avia ould Mohamed Khouna, ancien premier ministre également Talaba est peul d’origine.

Mohamed Khoulé, l’ancêtre de la tribu Lakhlal a une mère Soninké qui s’appelle Kounda Cissé de la ville de Chinguetti. Chinguetti est une déformation du nom soninké « si-nguédé » qui signifie le « puits du cheval ». La mosquée de Chinguetti qui fait la fierté de tous les mauritaniens a été construite par un Soninké nommé Cheikh Namou Camara. Il y fut Imam, il est mort et enterré dans la mosquée sur le côté gauche en entrant.

– La famille des chérifs Ould Moulaye Zeine, ont leur ancêtre El Ghassem qui a une mère negro-mauritaniennne (Bambara) qui s’appelle Mariam.

– La tribu des Oulad Beri ont une fraction les Takarir qui sont des négro-mauritaniens d’autres descendent de Biry Kaba Diakhité, un soninké.

Dah ould Teiss, ancien président de l’assemblée nationale de Mauritanie a une mère peule nommée Tacko Kane.

– Sidi El Mokhtar NDiaye ancien président de l’Assemblée Nationale de Mauritanie a pour mère une Sbaï nommée Sokeïna mint kharchi.

– Mr Boudda ould Bousri et Ahmed Salem ould Adoud sont d’origine peule.

– La tribu des Deg-moli tous des peuls qui sont acculturés pour devenir des maures.

– Il y a des Kane, Ehel Modi Nalla qui sont d’origine maure, Lemtouna.

– La mère de Cheikhna Hamahoullah est une peule nommée Assa Diallo.

– Mohamed Lemine Tandia a épousé une peule Kaladio nommée Hawa Sy avec laquelle il a eu Tandia Cheikh Sidya actuel président de l’Association pour la Promotion et la Culture Soninké en Mauritanie. Ce même Mohamed Lemine Tandia a également épousé une Rgueïbatt qui s’appelle Boytir Mint Herbal.

– Monsieur Bouh El Moukdad Seck a épousé une femme de la tribu Oulad Ahmed Mine Demane.

Cheikh Tourad Camara a épousé une femme de la tribu Idawaly etc.

Dans ce métissage, la composante haratine n’est pas en reste :

– Certains éléments sont des sérères faisant part des premières populations mauritaniennes qui ont été coupées de leur racine et sont devenues haratines.

– D’autres sont les victimes des razzias opérées par hordes de maure qui sont venus les voler au sud du pays pour en faire des captifs. Il faut ajouter à ceux-ci, les éléments qui ont été battus à la suite des guerres claniques et qui ont été vendus par les rois négro-mauritaniens.

– La dernière catégorie, ce sont les éléments des armées négro-mauritaniennes alliées de Bakar ould Sid’Ahmed. Ils étaient venus aider Bakar à conquérir le Tagant. Une fois la guerre achevée, ils se sont installés dans le milieu maure, et ces derniers les considèrent comme des haratines.

La composante haratine s’est métissée avec aussi bien les berbères Sanhaja qu’avec la communauté négro-mauritanienne dont elle est issue.

Par ailleurs, l’ardine, la Tidinite instruments de musique maure sont d’origine négro-mauritanienne. Le boubou, avec ses accessoires, le Tourqui, les babouches traditionnelles, ainsi que le dissa (Hawoli) est la tenue officielle que portent les ambassadeurs de Mauritanie pour la présentation de leurs lettres de créance. Cette tenue qui est fixée par décret comme tenue officielle est négro-mauritanienne. La structuration de la société maure en guerrier, marabout, forgeron, griot et captif vient de la société négro-mauritanienne puisqu’elle n’est pas arabe.

Vouloir gommer une telle réalité qui crève les yeux relève de la mauvaise foi.

Cet enfant métis qu’est la Mauritanie n’a pas été reconnu avant sa naissance par son père (monde arabe excepté la Tunisie du Président Bourguiba). Ce père a utilisé tous les moyens pour qu’il ne voit pas le jour, qu’il n’existe pas (revendications marocaines). Mais grâce à l’aide de ses oncles maternels (certains pays de l’Afrique noire en particulier le Sénégal) et l’appui de son tuteur (la France) l’enfant vit le jour. Il fit suivi, encadré puis accompagné jusqu’à son admission aux nations unies le 21 octobre 1961.

Les années passèrent, l’enfant grandit et prit de l’audience sur la scène internationale. Ses prises de positions en faveur des causes justes, la création de la monnaie nationale (l’Ouguiya), la nationalisation des mines de fer de Mauritanie (Miferma), la révision des accords avec la France lui valurent l’estime, la considération et le respect de la communauté internationale. C’est dans ce contexte que le père sentant son fils devenu un prodige, surgit pour enfin le reconnaître (1973).

La mère qui a tant souhaité cette reconnaissance, poussa un ouf de soulagement, mais s’inquiéta pour l’avenir de son fils dont le père avec cette reconnaissance risque d’être trop envahissant. Après une période courte de retrouvailles entre les deux parents où débuta l’épanouissement de l’enfant, commença la période de conflit dû au tiraillement entre les parents pour conserver l’enfant. L’enfant à qui il a manqué des années durant l’amour paternel, bascula dans le camp de son père pour combler son déficit en amour paternel mais sans renier sa mère.

Aussitôt après cette reconnaissance de l’enfant par son père, certains de ces oncles paternels (arabo-berbères) commencèrent à faire de lui un arabe et à le pousser à renier sa mère (les négros-mauritaniens).

Ses oncles paternels tenants de la thèse d’une Mauritanie où ne prévalent et ne prévaudront que la langue et la culture arabe à l’exclusion de celles des communautés Peul, Soninké et Wolof, sont une minorité d’idéologues civils et militaires de la composante arabo-berbère qui se sont imposés à l’ensemble du peuple mauritanien par la force des armes et qui se relaient au pouvoir depuis 1978.

Le refus par ces idéologues dont le cercle s’agrandit de jour en jour, du développement de la langue et de la culture des populations négro-mauritaniennes vient de ce complexe de vouloir être arabe qui est né à la suite de la défaite humiliante qui leur a été infligée par les Beni Hassan lors de la guerre Charbaba (1640-1666) à l’issue de laquelle il leur a été interdit le port du pantalon (Sirwal) tant qu’ils ne deviendront pas arabes et de ne plus parler berbère mais plutôt le Hassanya la langue dialectale des Béni Hassan.

Pour remplir les conditions imposées par les Beni-Hassan, nous constatons aujourd’hui que dans leur majorité ils ont honte de ce qu’ils sont (berbères) au point de supprimer de leur état-civil les mots Ould et Mint pour devenir arabe. Puisque tel est leur choix respectons-le. Mais nous espérons que ce choix ne changera en rien le caractère métissé et multiculturel du peuple mauritanien.

La situation des communautés négros-mauritaniennes a atteint un tel degré de gravité que ni les concertations du dialogue, ni le débat sur la cohabitation, l’exclusion et l’unité nationale ne serviront si ce n’est que de cautionner la politique d’extinction de ces communautés.

L’objectif affirmé de ces idéologues étant d’assimiler les populations peul, soninké et wolof à défaut les exterminer, pour ce faire ils devront déplacer le pays pour aller l’installer dans le Golf arabique et permettre ainsi à deux républiques sœurs l’une le Mali d’être désenclavée et avoir accès à la mer et l’autre l’Algérie d’avoir une ouverture sur l’Atlantique.

Au terme de cet article, je voudrais lancer un appel pressant aux forces militaires, politiques et aux acteurs de la société civile en particulier la jeunesse mauritanienne dans toutes ses composantes afin que cet enfant métis puisse réconcilier ses deux parents pour sa survie.

C’est l’aider à assumer cette responsabilité historique que j’invite l’ensemble de mes compatriotes.

Nouakchott, le 15/08/2016

Abdoulaye Ali OIGA

Ancien Directeur Général de la Caisse Nationale de sécurité sociale.

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