Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 08/08/2016

Du Rôle des Intellectuels

altQuand l’Ignorance devient la norme, la Verite, elle, devient un péché(Kateb Yacine).

Qui sont-ils ? Que font-ils ? Ou sont-il ? Que représentent-il ? Qui est intellectuel? Est-ce un technicien de sante, du bâtiment ou est-ce statut est applicable a un vendeur de «guerte Thiaff»  ?

Ce statut est-il réservé aux diplômés ou alors est-il réellement une chose incarnée chez l’etre humain et qu’il ne serait pas aisée à détecter ? Le statut d’intellectuel est-il réservé à des initiés qui auraient eu des diplômes d’écoles occidentales huppées ? L’intellectuel serait-il au contraire, un statut, un titre accessible à tous les hommes et toutes les femmes dotés d’intelligence ? Autant de questions ! Autant d’interrogations !
Né à l’origine en France suite au conflit politique opposant les «dreyfusard» et les «antidreyfusards» en France, le terme intellectuel vient du grec «intellego» qui signifie comprendre ; Et de facto, le terme fait intervenir la raison, comme dirait le philosophe, une si grande faculté humaine.
Séduisant ou péjoratif, nous pensons que l’une des qualités d’un intellectuel est sa capacité à comprendre la société mais aussi sa capacité à accepter les critiques et partant la capacité à formuler et/ou proposer des solutions toutes fruits de l’intelligence et ayant un impact sur la bonne marche de la société. Dès lors, l’on convient que tout changement dans la société, exige un certain sacrifice et une rigueur mais aussi et surtout beaucoup d’objectivité quant aux problématiques qui interpellent ladite société ; Il en découle naturellement une demande très forte pour comprendre les obligations qui nous incombent d’une part, et d’autre part, les attentes et la délicatesse du travail permanent et rigoureux à abattre.
Aussi hypothétique que soit l’avenir de la société et aussi difficile que soit l’aventure intellectuelle, l’intellectuel est une nécessité impérieuse pour la société car son rôle est finalement d’éclairer sur les problématiques et de provoquer l’intelligence et surtout d’alerter sur les potentiels problématiques qui minent ou qui pourraient miner la bonne marche d’une société donnée. La société n’aura aucun choix si elle veut s’émanciper politiquement, économiquement et culturellement. Le rôle de l’intellectuel est par conséquent crucial. La societe a fortement besoin des intellectuels si tentait que leur rôle est de s’évertuer dans l’analyse, la critique et les réflexions rigoureuses et objectives.
Il est établi que si l’intellectuel s’active dans la societe, cette dernière à tendance à évoluer et par conséquent tous les aspects qui soutiennent la societe changent. Ainsi, rien ne serait comme avant en matière politique, économique, culturelle, sociale, si et seulement si, on comprenait que notre intelligence peut sévir et servir au-delà de nos familles, de nos petites régions, de nos petites contrées villageoises ou encore nos villes mais aussi, de façon plus intéressante, et au-delà nos ethnies, nos appartenances religieuses ne constitueraient absolument plus des carences ou des obstacles mais plutôt des données compréhensibles malgré les forces adverses (ou l’adversité tout court) qui sont innombrables et qui fusent de partout.
Il est vrai que les adversités sont de toutes natures, tantôt sociales, politiques ou économiques. Il est vrai que de telles adversités rendent très difficiles et aléatoires l’aventure intellectuelle surtout dans les sociétés où tabous, lois non dites et implicites et où les bonnes actions sont odieusement récompensées. Mais le métier d’intellectuel dans la société est extrêmement important au point que l’on ne peut s’offrir le luxe de ne pas les écouter.
Ceci nous amène à rappeler que, malgré le travail des intellectuels, notre monde moderne reste ponctué par des contradictions les unes plus inquiétantes que les autres. En effet on est dans un monde où le racisme côtoie la démocratie, l’esclavage et la féodalité qui s’arriment avec l’Islam et où la science et la technologie s’arriment à merveille avec l’ignorance autant d’alchimies qui semblent s’enraciner d’où la pertinence un rôle des intellectuels…
Le défi est à ce niveau et il revient aux intellectuels de faire leur travail. Pour ce faire, un intellectuel a sûrement besoin de se doter d’un caractère pour faire de lui l’Homme dont la société a besoin. Un intellectuel doit être MODESTE (et non pas arrogant) et capable de comprendre qu’au-delà de toute pensée, il peut y avoir (et il y’a sûrement) une autre plus élaborée, plus objective et plus pertinente. Un intellectuel doit absolument reconnaitre son ignorance, ses limites. C’est Socrate, le maitre de la maïeutique qui disait : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien ».
De cette qualité découle une autre celle de l’esprit d’ouverture et de lucidité a la place de l’esprit de résignation et d’obscurantisme qui caractérisent la déficience morale et éthique. En effet, l’Homme est limité. Il se cherche toujours et il ne se connait pas et ne connait pas sa biosphère d’où l’obligation de se remettre en cause permanemment comme le ferait un scientifique lors d’une découverte ou d’une invention. C’est aussi le rôle de l’intellectuel de s’investir lorsque son pays, sa societe traverse des questions existentielles comme c’est le cas en Mauritanie où les noirs subissent quotidiennement des discriminations raciales depuis au moins 1966. C’est le rôle des intellectuels de se révéler, de produire et de construire le savoir qui sert de vivier pour libérer la societe des injustices. C’est aux intellectuels de distiller et d’instiller la societe a la révolte consciente et méthodique.
Force de propositions, réceptacle d’idées novatrices, l’intellectuel doit aussi se soustraire de toute imposition d’idées et/ou d’une résignation compromettante.
Malheureusement, nous restons arc-boutés à des valeurs qui ne nous feront jamais avancer et face auxquels les intellectuels se sont tus. Or, notre émancipation, par rapport aux autres, taxés à tort ou à raison de bourreaux (nationaux ou internationaux), dépend de notre capacité à nous émanciper face à nos tares enfouies en nous. Et c’est le rôle des plus intelligents parmi nous mais aussi des hommes pétris d’honnêteté, de rigueur et d’équilibre qui peuvent nous sauver car ils sont, en verite, les héritiers des prophètes comme l’a bien dit une sagesse irascible.Alors, allons-nous souffrir du silence de nos intellectuels et allons-nous continuer jusqu’à la fin des temps à ignorer ces phénomènes antinomiques qui hypothèquent la paix et le développement ? Qu’attendent nos intellectuels pour s’attaquer avec intelligence, objectivité avec toute la rigueur à nos problèmes?
Une société qui ne veut pas d’intellectuels est une société vouée à la mort immédiate et sujette à l’esclavage.
Adama NGAIDE
USA
 
Kassataya

Le lancement du dialogue intermauritanien fixé au 1ier Septembre prochain

Le lancement du dialogue intermauritanien fixé au 1ier Septembre prochainKiffa Info – Les décideurs de la République ont fixé le début des concertations politiques au 1ier septembre prochain, avec la participation attendue de certains partis politiques influents, aussi du camp de la majorité que de celui de l’opposition en Mauritanie.

Ces concertations trancheront les questions politiques soulevées par les participants, telles que la date des futures élections législatives et municipales, la Ceni et l’observatoire des opérations électorales, indique-t-on.

Il est inscrit également au programme de ces pourparlers, la discussion d’amendements constitutionnels qualifiés d’importance vitale pour le pays.

Traduit de l’Arabe par Cridem

Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au français

Le Maroc enterre trente ans d’arabisation pour retourner au françaisLe 1er décembre 2015, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, apprend que le ministre de l’éducation nationale, Rachid Belmokhtar, un proche du palais, avait présenté au cabinet royal un important programme visant à « franciser » l’enseignement des mathématiques, des sciences naturelles et des sciences physiques.

Ce projet, qui prévoit aussi l’enseignement du français dès la première année du primaire au lieu de la troisième actuellement, a été préparé en catimini et présenté par le ministre au roi sans que Benkirane en soit informé.

Celui-ci est hors de lui et devant les députés médusés, il ne mâche pas ses mots en s’adressant à son ministre de l’éducation :

« Tu t’es attelé à l’introduction du français, mais alors le feu va prendre ! Cela, c’est le chef du gouvernement qui l’estime et l’évalue… C’est pour cela que quand sa majesté le roi a décidé un jour de choisir un chef du gouvernement, il n’a pas désigné Belmokhtar, il a choisi Benkirane… S’il voulait Belmokhtar, il l’aurait pris, il le connaît avant moi. Il m’a désigné moi pour que ce soit moi qui décide… et c’est pour cela que je [t’ai] adressé une lettre pour [te] dire que cette décision de franciser ces matières, il faut que [tu] l’ajournes afin que nous y réfléchissions parce que moi je n’étais pas au courant et que [tu] n’y as pas accordé d’importance. »

Mais rien n’y fait. Le 10 février, l’enterrement de l’arabisation de l’enseignement est validé lors du dernier conseil des ministres présidé par le roi à Lâayoune, chef-lieu du Sahara occidental. La bataille pour la mise à l’écart de ce projet paraît définitivement perdue pour les islamistes qui dirigent l’actuel gouvernement, se réjouissent les partisans du retour à la langue de Molière dans les écoles et les lycées.

« Arabisation et islamisation vont de pair »

« Pour eux [les islamistes], arabisation et islamisation vont de pair car la langue est liée à la pensée », se félicite Ahmed Assid, un professeur de philosophie aux positions laïques. « Ce retour aurait dû se faire depuis longtemps. Nous avons perdu trente ans à cause de petits calculs idéologiques. Avant d’arabiser, l’Etat marocain aurait dû d’abord réformer la langue arabe dont le lexique et les structures n’ont pas varié depuis la période préislamique », ajoute-t-il.

C’est dans le début des années 1980, avec l’arrivée au gouvernement du parti conservateur de l’Istiqlal, que l’arabisation de l’enseignement public a été mise en place avec la bénédiction implicite du roi Hassan II (1961-1999). Renforcer les conservateurs et les islamistes au détriment de la gauche marocaine (moins enthousiaste à l’égard de l’arabisation) était un objectif majeur du palais.

« A partir des années 1960, le Maroc a commencé à “importer” des enseignants d’Egypte et de Syrie afin de conduire le processus d’arabisation. C’est à cette époque que le wahhabisme et la pensée des Frères musulmans se sont progressivement introduits dans le royaume », souligne l’historien Pierre Vermeren. Plus de seize ans après la mort d’Hassan II, la réforme de l’éducation n’a toujours pas eu lieu alors que l’enseignement privé ne cesse de s’amplifier au détriment de l’école publique : de 9 % en 2009, la part des élèves scolarisés dans le privé est passée à 15 % en 2015, selon Global Initiative for Economic, Social and Cultural Rights, un centre de recherches sur les inégalités dans l’accès à l’éducation.

« Inutile et contreproductif »

Ouvertement hostiles au projet, les islamistes du PJD adoptent pour l’instant un profil bas. « Franciser notre enseignement n’est pas la meilleure solution, mais nous n’allons pas entrer en conflit avec la monarchie. C’est inutile et contreproductif. Ce projet montre à quel point le lobby francophone est encore puissant et à quel point notre pays dépend de la France », commente, désabusé, un député du PJD qui a préféré garder l’anonymat.

Selon les derniers chiffres officiels, le réseau des établissements scolaires d’enseignement français au Maroc est tout simplement le plus dense au monde avec, à la rentrée de 2015, plus de 32 000 élèves dont plus de 60 % de Marocains. Ces établissements (près de vingt-cinq aujourd’hui) couvrent les principales villes du royaume. Seuls les Marocains les plus aisés ont les moyens d’y inscrire leurs rejetons.

Omar Brouksy, Contributeur, Le Monde Afrique, Rabat

 

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