Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2016

Présidentielle au Gabon : la commission électorale a validé la réélection de Bongo (membres)

altLa commission électorale nationale (Cénap) du Gabon a validé mercredi la réélection du président Ali Bongo Ondimba face à son rival Jean Ping, a-t-on appris auprès de membres de cette institution à la sortie de sa réunion plénière.

Le ministre de l’Intérieur est désormais le seul habilité à proclamer légalement à la télévision les résultats officiels provisoires du scrutin de samedi depuis le siège de la Cénap, dans une allocution attendue prochainement.

Les membres de la Commission électorale se sont prononcés à bulletin secret sur des procès-verbaux contestés par l’opposition.

“L’opposition s’est abstenue”, a précisé l’un de ses délégués, dénonçant un “passage en force”.

Les délégués de M. Ping contestent les résultats dans une des neuf provinces du pays, le Haut-Ogooué, fief de l’ethnie Téké des Bongo.

M. Bongo obtiendrait dans cette province 95,46% des suffrages, avec une participation de 99,93% pour 71.714 inscrits, d’après le procès-verbal qui devait servir de base au débat et auquel l’AFP a eu accès en début de réunion.

Ce score permettrait au président sortant de remporter la victoire avec 49,80% au niveau national, contre 48,23% pour son rival Jean Ping, avec un taux de participation de 59,46%, toujours selon ces documents provisoires.

Ce qui représente une différence de 5.594 voix en faveur de M. Bongo devant M. Ping sur 627.805 électeurs inscrits pour l’élection présidentielle qui s’est déroulé dans le calme.

“Monsieur Jean Ping réaffirme vigoureusement, en accord avec l’Union européenne et les Etats-Unis, que le recomptage bureau par bureau, devient le seul moyen de garantir désormais la loyauté du scrutin”, ont indiqué dans un communiqué son chargé de communication au Gabon, Jean-Gasaprd Ntoutoume Ayi, et son avocat à Paris, Me Eric Moutet.

Ils n’ont pas précisé si ce recomptage concernait seulement la province du Haut-Ogooué.

Source : AFP

Affaire ‘’Accra’’ : Comment Aziz a eu possession de ses biens

Le journal Al Akhbar Info a réalisé une interview avec Oumar Mahmoud alias Oumar El Yemeni que le président Aziz accuse d’être à l’origine de la divulgation des informations contenues dans les enregistrements dans ce qui est désormais connu comme le scandale d’Accra. Dans cette interview, Oumar El Yemeni évoque son incarcération en Mauritanie et comment il a payé 400 mille euros contre sa libération. Aussi, Oumar raconte-t-il dans les détails les conditions de sa détention avec deux de ses enfants à Bamako en mai 2015 par un commando mauritanien puis leur transport dans un avion spécial à Nouakchott puis à Banjul puis de nouveau à Nouakchott où ils ont séjourné pendant 6 mois à la sécurité d’État  avant de verser 400 mille euros que les autorités  accusent Omar El Yemeni d’avoir extorqués de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz en 2005 alors qu’il était encore commandant du BASEP. Omar Mahmoud accuse des officiers de la police mauritanienne dont l’officier Abdel Vettah Ould Hababe de l’avoir torturé dans une maison dépendant de la police politique. Dans son interview, Oumar El Yemeni met à la disposition d’Al Akhbar des enregistrements de son fils Khaled qui s’entretiendrait avec l’officier Abdel Vettah au cours du transfert  d’une partie du montant de Bamako à travers un bureau de change du marché de la capitale à Nouakchott. El Yemeni évoque aussi les détails de son enquête en exhibant des photos montrées à la ministre Coumba Bâ afin de s’assurer qu’il s’agit bien de lui. L’enquête a porté sur son obtention du montant de Mohamed Ould Abdel Aziz du temps où il n’était encore que le commandant du BASEP en 2005. Oumar Mahmoud cherche selon ses déclarations à reprendre l’argent qu’on lui a pris sous la torture dans une affaire avec laquelle il n’aurait aucun lien. Selon lui, sa famille a aussi perdu un million de dollars pendant sa détention en Mauritanie dont une partie est allée entre les frais de séjour en Mauritanie, au Mali et en Gambie et en honoraires d’avocats et autres dépenses occasionnées par son incarcération de six mois. L’affaire d’Accra remonte à avril 2013 lorsque des journaux mauritaniens ont publié des enregistrements dans lesquels le président Mohamed Ould Abdel Aziz s’entretenait avec des réseaux qualifiés de blanchiment de fonds qui opèrent à Accra. Des enregistrements qui avaient en leurs temps suscité une grande polémique politique et une surenchère médiatique sans précédent. La coordination de l’opposition avait formé alors une commission d’enquête présidée par le député UFP, Mohamed El Moustapha Ould Bedredine et composée de sept députés de l’opposition pour mener des investigations sur cette affaire. Ould Bedredine avait déclaré que la commission parlementaire a obtenu des preuves formelles que les enregistrements sont bien de Mohamed Ould Abdel Aziz en ajoutant que l’opinion nationale mauritanienne a le droit de savoir les détails des négociations qu’Ould Abdel Aziz menait avec les réseaux d’Accra. En août 2013 au cours de l’émission « Liq’a Ecchaab » Ould Abdel Aziz reconnait que les enregistrements sont bien de lui et qu’il a été victime d’une arnaque contre laquelle personne n’est prémunie, mais que l’affaire a été exagérément instrumentalisée. Le journal Al Akhbar a indiqué qu’il a contacté l’officier Abdel Vettah pour la confirmation des informations qui lui sont relatives dans l’interview, mais que celui-ci a répondu qu’il n’est au courant d’aucune information à ce sujet. Comme l’avocat Mohamed Ould Mohamed Ahmed dont le numéro de téléphone a été donné par Oumar El Yemeni a été contacté pat le journal. L’avocat a confirmé que la famille d’Omar l’a contacté pour sa défense. Après des recherches sur son dossier et l’envoi du contrat à signer à la famille, celle-ci s’est désistée ou parce que l’affaire a été réglée avant la signature du contrat ou que la famille ait choisi de commettre des avocats maliens. Le journal s’est assuré du numéro du bureau de change (marché capitale, boutique numéro R 18) remis par Oumar Mahmoud et à travers lequel le montant  a été transféré de Bamako à Nouakchott.

 

le calame

Gabon: le camp Bongo accuse un conseiller d’Alassane Ouattara d’ingérence

altAu Gabon, depuis l’élection présidentielle du 27 août, les deux principaux camps, celui du chef de l’Etat sortant Ali Bongo et de son opposant Jean Ping, sont en pleine guerre de communication. Chaque jour, les deux adversaires se rendent coup pour coup, par médias interposés, en attendant les résultats. Ce mardi 30 août, une nouvelle polémique a éclaté, poussant le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, à limoger l’un de ses conseillers.

Mardi, le ministre gabonais de la Communication a tourné ses attaques vers l’étranger. Il a lié Jean Ping à des possibles tentatives de déstabilisation venues notamment de France et de Côte d’Ivoire. Alain-Claude Bilie-By-Nze a affirmé avoir des preuves irréfutables mettant en cause l’opposant gabonais et Mamadi Diané, un conseiller du président ivoirien Alassane Ouattara.

Un complot qui aurait visé à corrompre trois membres de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) pour qu’ils démissionnent. « Jean Ping apparaît ici comme l’objet et l’instigateur d’une déstabilisation menaçant le processus démocratique engagé. Par souci d’apaisement, après le rendu des résultats, nous transmettrons ces éléments aux autorités judiciaires nationales et aux instances internationales », a déclaré le ministre.

Côté opposition, Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de Jean Ping, répond avec ironie à la polémique : « Quand on est à court d’arguments, on en invente un peu plus chaque jour. Des histoires inventées de toutes pièces pour mettre en cause ses adversaires politiques, c’est un peu facile et un peu court, lance-t-il. Ce qui est choquant, c’est que le porte-parole du président de la République sortant, donc du candidat, réunisse la presse pour pleurnicher parce qu’il est en train de perdre une élection. »

Du côté de la Côte d’Ivoire, on n’a cependant pas tardé pas à réagir également, mais sans démentir les accusations lancées. A l’inverse, quelques heures après cette prise de parole à Libreville, la présidence ivoirienne a tenu à condamner par communiqué un « acte d’ingérence » et a assuré qu’elle « tient au strict respect de la souveraineté de la République gabonaise ».

Le conseiller d’Alassane Ouattara incriminé, Mamadi Diané, a même été aussitôt limogé par les autorités ivoiriennes. Joint par RFI, il n’a souhaité faire aucun commentaire. Avec les derniers chiffres récoltés par ses militants, l’opposition affirme que mathématiquement, Jean Ping ne peut plus être rejoint. Alain-Claude Bilie-By-Nze, lui, préfère ne pas commenter avant les résultats officiels.

→ À relire : Ali Bongo versus Jean Ping, autopsie d’une brouille

 
rfi

    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise

    Cette ville de l’ex-Sahara espagnol est située sur la rive occidentale de la péninsule du Ras Nouadhibou. Un territoire rattaché administrativement au Maroc mais contrôlé de facto par les autorités mauritaniennes depuis 1975. Retour sur une histoire à forte charge symbolique, qui pèse encore aujourd’hui sur les relations entre les différents acteurs du conflit.


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    Les opérations en cours au niveau du poste-frontière de Guerguerat, à quelques kilomètres de la frontière sud avec la Mauritanie, ont relancé la question du statut de Lagouira, située sur le Ras Nouadhibou.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    Si tous les Marocains connaissent l’expression « de Tanger à Lagouira », l’histoire de la ville reste encore largement méconnue dans le royaume. Officiellement, il s’agit d’une commune urbaine de la province d’Aousserd, dirigée par un notable affilié à l’Istiqlal, Brahim Lakhligui, réélu en septembre dernier lors des élections locales.

    Mais dans les faits, la ville… n’existe plus depuis de nombreuses années. Ses bâtiments, qui datent de l’époque coloniale, sont aujourd’hui en ruine, peu à peu ensevelis par le sable. Seuls quelques pêcheurs locaux ou touristes s’y rendent occasionnellement depuis Nouadhibou : le territoire est sous la garde des autorités mauritaniennes.

    Ras Nouadhibou, une péninsule d’une cinquantaine de kilomètres, est en effet divisée en deux sur toute sa longueur : à l’est, le territoire mauritanien et sa capitale économique Nouadhibou. A l’ouest, une partie du « Sahara occidental », la seule en dehors de la zone tampon à n’être contrôlée ni par le Maroc ni par le Polisario.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    PARTIE I: La naissance de La Güera

    Pour comprendre ce découpage frontalier, il faut remonter à la fin du XIXe siècle, lorsque la France et l’Espagne ont délimité leurs possessions respectives dans la région. Déjà présente au nord du Maroc, en Algérie et au Sénégal, l’armée française était sur le point de réaliser la jonction entre l’Afrique de l’Ouest et du Nord. L’Espagne de son côté s’intéressait à nouveau aux côtes africaines de l’Atlantique, riches en ressources halieutiques, qui font face aux îles Canaries.
    En 1883, la Société espagnole des Africanistes, créée à Madrid par des hommes d’affaires et des scientifiques, entend mettre en place des « établissements de civilisation » du Rio de Oro (baie de Dakhla) au Cap-Blanc (actuel Ras Nouadhibou) et demande au gouvernement espagnol de s’y établir militairement. Le conseil des ministres leur répond : « que les particuliers commencent par créer des intérêts sur la côte du Sahara et le gouvernement pensera alors à la forme de protection à leur accorder ».

    La Société des Africanistes lance ainsi une expédition menée par un jeune géographe arabisant, Emilio Bonelli, qui établit en novembre 1884 des comptoirs commerciaux à Rio de Oro, sur la baie de Cintra et au Cap-Blanc en signant des accords avec certains notables de la tribu Ouled Dlim. Le mois suivant, le roi d’Espagne Alfonse XII annonce la mise en place d’un protectorat espagnol sur la région, qui sera acté au début de l’année 1885 par les autres puissance européennes lors de la conférence de Berlin, bien que les attaques des tribus nomades obligent régulièrement les colons à se réfugier aux Canaries. En janvier 1885, débute la construction d’un fort militaire espagnol à Villa Cisneros (actuelle ville de Dakhla) et six mois plus tard, Emilio Bonelli devient le premier commissaire royal du protectorat.

    Si les Français n’objectent pas la présence espagnole au Rio de Oro, ils contestent en revanche leurs prétentions sur le Cap-Blanc, invoquant des « titres historiques » entre le Sénégal et la péninsule. Une commission mixte franco-espagnole est alors mise sur pied en décembre 1885 pour étudier la délimitation de leurs possessions respectives. Après plusieurs années de négociation, les deux puissances coloniales parviennent à un premier accord, qui sera entériné à Paris en 1900 et qui divise la péninsule du Cap-Blanc en deux sur la longueur : les Français gardent la rive orientale, où ils créeront Port-Etienne (actuelle Nouadhibou), tandis que les Espagnols obtiennent la rive occidentale.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    LES PREMIÈRES IMPLANTATIONS ESPAGNOLES

    Une fois les frontières délimitées, il faudra attendre 1920 pour que les Espagnols commencent à s’implanter réellement sur la péninsule. Le colonel Bens, gouverneur politico-militaire de Rio de Oro, y installe à cette date un poste militaire pour protéger une usine de conserve et de salaison de poisson (factoria Marcotegui), construite au sud-ouest du Cap-Blanc par des entrepreneurs canariens. La Güera est née.

    La présence espagnole dans la région reste toutefois limitée aux côtes et l’armée se contente d’assurer la protection des établissements commerciaux. En 1925, 160 militaires sont en poste à La Güera, 120 à Villa Cisneros et 400 à Cap Juby (actuelle Tarfaya), rapporte Robert Rézette dans son ouvrage sur le Sahara.

    En 1934, alors que les Français s’emparent de Tindouf, les Espagnols commencent à pénétrer à l’intérieur des terres et parviennent à occuper Ifni et Smara. L’ensemble des possessions espagnoles dans la région, y compris La Güera, sont alors rattachées au Haut Commissariat de l’Espagne au Maroc, basé à Tétouan. Mais la montée en puissance de la résistance marocaine et les premières expéditions géologiques au Sahara – qui aboutiront à la découverte des phosphates de Boucrâa – poussent Madrid à remodeler ses structures administratives coloniales. En 1946, la bande de Tarfaya, Ifni et les régions de Saqiyat al-Hamra et du Rio de Oro sont ainsi dissociés du protectorat du nord du Maroc et intégrés au sein d’un nouvel ensemble, « l’Afrique occidentale espagnole », directement rattaché à la présidence du gouvernement espagnol.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    LE DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE

    L’indépendance partielle du Maroc en 1956 puis la guerre d’Ifni menée par la France et l’Espagne contre l’armée nationale de libération – à l’issue de laquelle le royaume récupère Tarfaya – pousse néanmoins Madrid à créer une nouvelle province, le « Sahara espagnol », pour regrouper la Saqiyat al-Hamra et le Rio de Oro.

    C’est à partir de cette époque que La Güera se développe en tant que ville. L’implantation d’une usine de fabrication de farine de poisson, Insamarta, créée par une famille catalane, attire des travailleurs et commerçants en provenance des Canaries et de la métropole. Les infrastructures se multiplient : école, dispensaire, bureau de poste, église, bureaux de la Caisse d’épargne de Gran Canaria et de la Banque Extérieure d’Espagne. Un bateau à vapeur faisait la liaison avec les Canaries pour le transport de personnes et de marchandises.

    Si la ville de El Aaiun (actuelle Lâayoune), fondée à partir de 1938, devient le centre économique du Sahara espagnol suite au démarrage de l’exploitation des phosphates de Boucrâa, La Güera est de son côté le principal pôle halieutique de la colonie, avec plus de 8000 tonnes de poisson acheminées en 1974 de Nouadhibou vers l’usine d’Insamarta. Cette année-là, le recensement espagnol indique que près de 250 Européens et plus de 1600 Sahraouis de différentes tribus résidaient dans la ville.

    Mais le développement de La Güera sera de courte durée. Le processus de décolonisation du territoire et le lancement de la Marche Verte par Hassan II en novembre 1975 oblige la population européenne à quitter précipitamment la ville. « Il y avait des manifestations dans la rue et les gens criaient ‘les Espagnols dehors !’ », témoignait en 2010 Victoria Toledo Molina, fille de la directrice de l’école de La Güera et une des dernières Espagnoles à avoir quitté la ville sous escorte militaire.

    La signature des accords de Madrid le 14 novembre 1975 consacre le retrait espagnol en prévoyant la réintégration de la Saqiyat al-Hamra et du Rio de Oro, respectivement au Maroc et à la Mauritanie.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    PARTIE II: Le contrôle mauritanien du territoire

    Le départ précipité des Espagnols permet toutefois au Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui créé deux ans plus tôt, de devancer l’armée mauritanienne. Dès le 8 novembre 1975, les rebelles prennent le contrôle de La Güera et y plantent leur drapeau.

    Dans un câble diplomatique envoyé à Washington, l’ambassadeur américain en Mauritanie, Holsey Handyside, rapporte une conversation qu’il a eu avec Jacques Maillot, diplomate français en poste à Nouakchott. Ce dernier explique qu’environ 70 combattants du Polisario ont été acheminés jusqu’à Nouadhibou à bord de camions algériens et qu’ils ont recruté d’autres personnes sur place. Ils sont désormais installés à La Güera et le long de la péninsule.

    La présence du Polisario dans la ville va durer plus d’un mois, jusqu’à l’offensive de l’armée mauritanienne, déclenchée début décembre. Au terme de dix jours de combat, les combattants sahraouis, retranchés dans l’ancien fort espagnol de La Güera, sont vaincus. Les affrontements ont fait 14 morts côté mauritanien, 80 dans le camp d’en face, selon un bilan relayé à l’époque par le quotidien Le Monde. La Mauritanie contrôle enfin la péninsule et peut concentrer ses forces, composées de seulement 2 000 à 3 000 hommes, sur le reste du Rio de Oro.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    L’ACCORD FRONTALIER ENTRE LE MAROC ET LA MAURITANIE

    En février 1976, l’administration espagnole se retire définitivement du Sahara, conformément aux accords de Madrid. Les membres de la Jemâa – assemblée de notables sahraouis créée par l’ancienne puissance coloniale – se réunissent alors à Lâayoune. L’assemblée manifeste « sa pleine satisfaction et son approbation totale pour la décolonisation de ce territoire et sa réintégration au Maroc et à la Mauritanie ».

    Le mois suivant, les autorités mauritaniennes établissent par décret l’organisation administrative du Rio de Oro, renommé Tiris el-Gharbia, qui comprend les départements de Dakhla, Aargoub et Aousserd. La Güera, devenue Lagwira, est quant à elle rattachée à Nouadhibou.

    L’accord frontalier conclu à Rabat en avril 1976 entre le Maroc et la Mauritanie a délimité avec précision les limites de chaque pays.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    LA MAURITANIE SE RETIRE DU CONFLIT

    Considérée par le Polisario comme le « maillon faible » de l’axe Rabat-Nouakchott, la Mauritanie subit les assauts de la guérilla au Tiris el-Gharbia mais aussi à l’intérieur de ses frontières « historiques ». La ligne ferroviaire qui permet de transporter le minérai de fer de Zouérate jusqu’au port de Nouadhibou est régulièrement sabotée par les combattants du Polisario et la situation économique du pays devient critique, malgré l’appui militaire de la France et la présence de soldats marocains sur le territoire mauritanien.

    Le coup d’état mené en juillet 1978 contre le président Moktar Ould Daddah amène au pouvoir un « comité militaire de redressement » dirigé par le colonel Mustapha OuId Salek, et pousse le Polisario à déclarer une trêve avec la Mauritanie. Commencent alors de longues négociations sur le retrait mauritanien du conflit, qui aboutissent en août 1979 à la signature d’un accord de paix à Alger entre Nouakchott et le Polisario.

    En pratique, cet accord ne signifie pas pour autant la « restitution » du Tiris el-Gharbia, à peine contrôlé militairement par la Mauritanie, au mouvement indépendantiste. Dès le lendemain, cinq avions C-130 de l’armée marocaine atterrissent à Dakhla et les FAR prennent le contrôle de la ville. Le 14 août 1979, plus de 360 notables de la région, représentant différentes tribus, sont envoyés à Rabat où ils prêtent allégeance à Hassan II au cours d’une cérémonie retransmise à la télévision. Le Tiris el-Gharbia est alors intégré au royaume du Maroc et devient la province d’Oued Eddahab.

     


    La ville-fantôme de Lagouira, symbole d’un conflit qui s’éternise
    LAGOUIRA RESTE AUX MAINS DES MAURITANIENS

    La présence militaire marocaine dans la région ne s’étend toutefois pas jusqu’à la partie occidentale du Ras Nouadhibou. En décembre 1979, le gouvernement mauritanien explique que s’il n’a plus de prétentions sur le territoire, il n’a pas non plus l’intention d’évacuer Lagouira avant « la fin des hostilités », rapporte le quotidien El Pais.

    Du fait de la proximité de l’ancienne ville espagnole avec Nouadhibou, la Mauritanie estime que la présence marocaine attirerait les combattants du Polisario et mettrait de nouveau en danger sa capitale économique. Les tensions entre Rabat et Nouakchott sont vives à cette période. Le maintien de troupes marocaines à Bir Mogrein, au nord-ouest de la Mauritanie, est officiellement dénoncé devant l’ONU par le gouvernement mauritanien. Ce dernier, craignant une éventuelle offensive des FAR sur son territoire, fait même appel à la France, qui envoie fin 1979 une centaine de militaires pour protéger Nouadhibou.

    De ce fait, la situation à Lagouira n’évolue guère dans les années qui suivent. En 1984, année de la reconnaissance de la RASD par la Mauritanie, le journaliste britannique Michael Goldsmith, correspondant de l’Associated Press dans la région, se rend sur place et parle déjà d’une « ville-fantôme » désertée par ses habitants. Il décrit les pièces d’artillerie installées sur la plage, face à l’Atlantique, et le drapeau mauritanien qui flotte sur l’ancien fort espagnol. Aucune présence du Polisario n’est constatée. Le commandant de la région militaire de Nouadhibou, le capitaine Niang Harouna, qui affiche ouvertement sa sympathie pour le mouvement indépendantiste, lui affirme que les guerilleros n’ont plus remis les pieds dans la ville depuis leur défaite en décembre 1975.

    Le gouverneur civil de Nouadhibou, Bamba Ould El Yazid, lui répète par ailleurs la position du gouvernement : si le Maroc ou le Polisario prenaient le contrôle de la ville, cette dernière serait « probablement attaquée par l’autre camp, avec l’inévitable destruction de notre côté de la frontière ». « C’est pourquoi nous devons maintenir notre contrôle, malgré notre reconnaissance du Polisario », ajoute-il.

    Source :https://ledesk.ma

     


    AU MAROC, LA PROPAGANDE D’ETAT

    Avec la construction en 1987 de la dernière partie du mur de défense marocain, qui longe la frontière sud jusqu’à l’Atlantique, puis la signature du cessez-le-feu en 1991 et la mise en place de la « zone tampon », les FAR ne peuvent plus se rendre dans la péninsule de Ras Nouadhibou.

    Mais le maintien de la présence mauritanienne à Lagouira, effectif jusqu’à aujourd’hui, n’empêche pas les autorités marocaines de réaffirmer la souveraineté du royaume sur le territoire. Quitte à présenter à l’opinion publique nationale des faits bien éloignés de la réalité.

    Le recensement 2004 du Haut Commissariat au Plan avance ainsi pour Lagouira le chiffre de 3700 habitants, répartis dans plus de 600 logements qui auraient été construits en majorité entre 1995 et 2004.

    Le HCP semble néanmoins avoir rectifié le tir lors de son dernier recensement de 2014, qui ne mentionne plus aucun chiffre pour Lagouira. Interrogé l’année dernière à ce sujet par le magazine Zamane, le patron du HCP, Ahmed Lahlimi Alami, explique : « Si des chiffres ne sont pas fournis pour certaines communes, c’est qu’au moment du recensement, il n’y avait personne ».

    Outre les témoignages de touristes étrangers qui se rendent de Nouadhibou à Lagouira le temps d’un après-midi (après avoir reçu une autorisation spéciale des autorités mauritaniennes), un simple coup d’œil sur les images satellite de Google Maps confirme l’absence de toute habitation dans l’ancienne ville espagnole, en dehors des bâtiments en ruine de l’époque coloniale.

    Malgré cela, la « commune urbaine » de Lagouira participe officiellement à toutes les élections depuis 1981. La dernière en date, en septembre 2015, a vu la réélection de Brahim Lakhligui, un notable affilié à l’Istiqlal, qui a également été choisi par l’Administration pour siéger au sein du Fonds d’Equipement Communal (FEC).

    Selon l’agence officielle MAP, ce dernier s’était rendu au Sénégal en 2014, à la tête d’une délégation de la commune « composée d’élus, d’hommes d’affaires, d’acteurs de la société civile ainsi que des universitaires », et ce afin de faire « don d’une ambulance médicalisée à la commune sénégalaise Gueule Tapée-Fass-Colobane dans le cadre de la coopération décentralisée et du partenariat entre les deux parties ».

    Les résultats détaillés du scrutin de septembre indiquent que Lagouira est divisée en 11 arrondissements, qui regrouperaient au total plus de 2700 électeurs. Ces derniers sont-ils basés à Dakhla, à plus de 400 km au nord, où se trouve également le siège de la commune ?

    Malgré l’évidence, Brahim Lakhligui, contacté par Le Desk, affirme que l’ensemble de ses électeurs habitent bien à Lagouira. Une position officielle qui soulève la question de la crédibilité des élections mais qui ne devrait pas changer avant toute résolution définitive du conflit.

    Source: boolumbal

     

    Mauritanie: la police interrompt une manifestation des ressortissants Sénégalais

    ALAKHBAR (Nouakchott)-La police mauritanienne a interrompu ce lundi une manifestation des Sénégalais qui réclamaient le départ de leur ambassadeur, Mamadou Tall.

    « Les Sénégalais de Mauritanie  vivent des difficultés récurrentes. Notre ambassadeur ne se sens pas concerné par ces difficultés. Il n’accorde aucune considération à ses compatriotes », selon un communiqué des manifestants reçu à Alakhbar.

    Le communiqué ajoute:« Nombreux sont les Sénégalais raflés quotidiennement, certains dans leur lieu de travail».

    « Les Sénégalais de Mauritanie ne bénéficient d’aucune assistance consulaire. Un détenu sénégalais, est en grève de la faim depuis plus dune semaine. Il n’a jamais reçu de visite des services diplomatiques», a déclaré  Assane Gueye, président de la Fédération des Associations et Groupements des Sénégalais de Mauritanie.

     Ils ne sont pas assistés par l’ambassadeur qui « n’a jamais répondu favorable » à leur demande d’audience.

    Les autorités diplomatiques sénégalaises n’ont pas souhaité réagir sur cette affaire.

     

    ALAKHBAR