Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: June 2016

Edito Le calame : Retour de bâton

altLe Sénat, le Patronat, Mauritel, Tasiast, Mattel, Chinguitel, MCM… Quels liens entre une institution parlementaire, une organisation patronale, des sociétés de téléphonie et autres entreprises exploitantes de mines d’or et de cuivre ? Un seul : Elles ont, toutes, maille à partir avec le pouvoir actuel. Qui a décidé d’initier une réforme constitutionnelle visant à supprimer le Sénat, « inutile et coûteux ». Ce que les sénateurs n’ont apprécié que modérément et l’ont fait savoir, en refusant de recevoir des ministres et de répondre à une convocation du président de leur parti. Avec l’Union Nationale du Patronat, la guerre est déclarée depuis quelques mois déjà, Ould Abdel Aziz tenant à obtenir, à tout prix, la tête du président sortant.

Quant aux autres fronts, ils n’ont été ouverts qu’il y a quelques jours… avec une maladresse qui frise l’enfantillage. Subitement et sans crier gare, le ministère du Travail se réveille d’une longue hibernation et demande, à ces sociétés, d’appliquer, à la lettre, la réglementation sur le travail des étrangers. Sans concertation et sans donner le moindre délai de grâce qui leur permettrait de prendre les dispositions nécessaires au remplacement de dizaines, voire de centaines d’expatriés, dont certains occupent des postes sensibles. La décision passe mal, même au sein de l’opinion publique qui n’y voit qu’une volonté du pouvoir de régler des comptes. Comment expliquer autrement cette décision subite de faire appliquer une loi qui date de quelques années, et même de  décennies ? Pourquoi la déterrer maintenant ? Populisme, démagogie, préférence nationale ? Un peu de tout ça ?

Quoiqu’il en soit, le résultat des courses est bel et bien acquis : Tasiast a décidé de fermer son usine. Déjà éprouvée par la chute des cours de l’or, les coûts d’exploitation élevés et une grève de plusieurs semaines qui lui a fait perdre beaucoup d’argent, l’entreprise était déjà sur les nerfs. Assez pour jeter illico l’éponge, lorsque les inspecteurs du Travail ont débarqué, histoire de vérifier la situation du personnel étranger – plusieurs n’étaient effectivement pas en règle – et brandi la menace de fortes sanctions, si les fautifs poursuivaient leurs activités. Allez, hop ! Les étrangers, direction Las Palmas, par avion, et les mauritaniens, au chômage technique ! En fin de Ramadan et à quelques jours de la fête, voilà qui risque fort de leur créer bien des difficultés. Gageons qu’ils ne manqueront pas de l’exprimer…

C’est tout de même curieux, cette propension du pouvoir à se mettre à dos tout le monde… Plutôt que des décisions à l’emporte-pièces, pour ne pas dire l’arrache-clous, une opération en douceur, après mise en garde et délai de grâce, par étapes raisonnablement mesurées, aurait certainement eu des effets autrement moins désastreux. Bastonnez, bastonnez, soldats, c’est bien connu : à l’aller du bâton, la route se dégage. Mais qui finit toujours par dégager, au retour ?

Ahmed ould Cheikh

Dakar prépare Bathily pour la présidence de L’Union africaine

content_imageLe Sénégal mise sur Abdoulaye Bathily pour prendre la succession de Dlamini Zuma à la tête de l’Union africaine (UA). La Sud-Africaine a décidé de ne pas briguer un deuxième mandat. Initialement prévu le 27 juillet prochain, lors du sommet de l’UA prévu à Kigali au Rwanda, le vote pourrait être repoussé à plus tard.

Le temps d’harmoniser les positions et éviter le bras de fer entre anglophones et francophones qui avait retardé l’élection de Dlimini Zuma. Selon Enquête, qui donne la nouvelle dans son édition de ce mardi, une demande de report de la désignation du futur président de l’UA a été communiquée à la présidente sortante.

Le Président Macky Sall n’est pas étranger à cette initiative. Le journal informe qu’il a agité l’idée après avoir constaté la faiblesse du niveau des candidatures pour le poste de présidente de l’UA. Ce qui l’avait d’ailleurs poussé, assure Enquête, à faire un forcing pour déposer celle de Bathily au mois de mai dernier alors que les dépôts étaient clôturés depuis avril. Le Botswana, l’Ouganda et la Guinée équatoriale sont déjà en course pour le poste.

 

Auteur: seneweb News – SenewebNews-RP

Brexit: des conséquences pour l’Afrique ?

Le vote du Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne a suscité de profondes préoccupations pour le ‘Energy Forum Zambia’, une Ong Zambienne à but non lucratif. L’organisation appelle à ne pas prendre à la légère cette décision du Royaume-Uni découlant du dernier referendum et susceptible d’affecter l’Afrique.

Johnstone Chikwanda, le Président d’Energy Forum Zambia, soutient qu’il est toujours dangereux de quitter un marché bien intégré comme celui de l’Europe puisque l’intégration a des vertus que la fragmentation ne saurait jamais avoir dans une mondialisation de plus en plus croissante.

Dans un communiqué publié lundi à Lusaka, Monsieur Chikwanda s’est posé la question de savoir ‘si les électeurs qui ont voté pour quitter pleinement comprennent comment le monde change et combien il est difficile pour une nation avec des ambitions mondiales de faire cavalier seul’.

Il est certain qu’un départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne portera un rude coup à cette Union avec des conséquences inimaginables pour les principaux marchés mondiaux. Ces derniers sont devenus si interdépendants avec de telles corrélations complexes que l’onde de choc du Brexit ne s’arrêtera pas de si tôt.

Comme l’a si bien signifié le Président d’Energy Forum Zambia, ‘tout chaos dans l’UE a le potentiel d’affecter ces grands blocs commerciaux, qui, à leur tour, peuvent avoir une incidence sur d’autres économies avec des connexions directes à distance avec l’UE.’

Le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne, si elle est actée et définitive, ‘laisse derrière un marché commun fragmenté. Il y a une crainte valable que ce départ peut enflammer les émotions dans d’autres Etats membres de l’UE à réévaluer leur position dans cette intégration et voter pour partir également. En fin de compte, cela conduira à une spirale d’événements qui peuvent affaiblir la demande de biens et services et donc d’affecter d’autres économies dans une économie mondiale qui est encore faible.’

Le marché Européen ayant des corrélations directes avec les marchés de la Chine, des Etats-Unis, d’Afrique du Sud et d’autres, le Brexit pourrait avoir des incidences négatives sur ces marchés et des effets d’entraînement qui pourraient affecter l’économie Africaine.

 

http://www.afriquejet.com

 

 

 

Le vote du Royaume-Uni pour quitter l’Union européenne a suscité de profondes préoccupations pour le ‘Energy Forum Zambia’, une Ong Zambienne à but non lucratif. L’organisation appelle à ne pas prendre à la légère cette décision du Royaume-Uni découlant du dernier referendum et susceptible d’affecter l’Afrique.

 

Johnstone Chikwanda, le Président d’Energy Forum Zambia, soutient qu’il est toujours dangereux de quitter un marché bien intégré comme celui de l’Europe puisque l’intégration a des vertus que la fragmentation ne saurait jamais avoir dans une mondialisation de plus en plus croissante.

Dans un communiqué publié lundi à Lusaka, Monsieur Chikwanda s’est posé la question de savoir ‘si les électeurs qui ont voté pour quitter pleinement comprennent comment le monde change et combien il est difficile pour une nation avec des ambitions mondiales de faire cavalier seul’.

Il est certain qu’un départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne portera un rude coup à cette Union avec des conséquences inimaginables pour les principaux marchés mondiaux. Ces derniers sont devenus si interdépendants avec de telles corrélations complexes que l’onde de choc du Brexit ne s’arrêtera pas de si tôt.

Comme l’a si bien signifié le Président d’Energy Forum Zambia, ‘tout chaos dans l’UE a le potentiel d’affecter ces grands blocs commerciaux, qui, à leur tour, peuvent avoir une incidence sur d’autres économies avec des connexions directes à distance avec l’UE.’

Le départ du Royaume-Uni de l’Union Européenne, si elle est actée et définitive, ‘laisse derrière un marché commun fragmenté. Il y a une crainte valable que ce départ peut enflammer les émotions dans d’autres Etats membres de l’UE à réévaluer leur position dans cette intégration et voter pour partir également. En fin de compte, cela conduira à une spirale d’événements qui peuvent affaiblir la demande de biens et services et donc d’affecter d’autres économies dans une économie mondiale qui est encore faible.’

Le marché Européen ayant des corrélations directes avec les marchés de la Chine, des Etats-Unis, d’Afrique du Sud et d’autres, le Brexit pourrait avoir des incidences négatives sur ces marchés et des effets d’entraînement qui pourraient affecter l’économie Africaine.

 

 

Ne les oublions pas : Moktar Ould Daddah, père de la nation mauritanienne

Ne les oublions pas : Moktar Ould Daddah, père de la nation mauritanienneAprès la sortie de notre pays du long tunnel du silence, je n’ai pas vu un hommage public rendu à cet homme hors du commun. J’ai entendu des hommages dans les conversations privées ici et à l’intérieur du pays mais aucune tribune ou un discours hormis les activités strictement personnelles de la fondation Moktar Ould Daddah.

Certes la fondation est une grande œuvre mais elle ne décharge ni le peuple mauritanien, ni l’Etat du devoir de mémoire vis-à-vis de cet homme qui biologiquement est Ould Daddahmais politiquement et administrativement Ould Mauritanie.

J’ai voulu rendre cet hommage en ce jour du 12 juin simplement parce qu’il marque une étape dans la vie de notre nation. Sous une tente sur une dune déserte se tenait il y a cinquante quatre ans le premier conseil de ministres de la Mauritanie.

Quelles que soient les circonstances, les époques ou les hommes, ce jour ressemble bien dans la gestuelle à celui d’un autre jour de juin (le 18 juin 1940, l’appel du Général De Gaulle).

Un homme seul appelle à la renaissance d’une nation qui allait à la décadence après sa grandeur, un autre plus seul appelait à la naissance d’une nouvelle nation pour tous très virtuelle. L’un et l’autre réussiront leur pari. En 16 rencontres entre 1958 et 1969 et malgré les hauts et les bas des relations bilatérales, ils s’apprécieront.

A) Moktar le patriote

Cet homme appartenant à une région marquée très tôt par la colonisation, interprète et plus tard avocat sorti du moule colonial apparaîtra comme le plus intraitable de ses homologues africains.

– Juillet 1957 : il refuse de venir à la cérémonie du 14 juillet pour recevoir la légion d’honneur. Il voulait simplement le décret de transfert du chef lieu de la colonie de Saint-Louis àNouakchott. Cette attitude fut mal appréciée par les autorités françaises.

Il finit par obtenir la signature le 24 juillet du décret portant transfert à Nouakchott avec une date pour la pose de la première pierre de sa future capitale.

– Mai 1958 : les résolutions du congrès d’Aleg sont un véritable défi d’un pays virtuel et encore sous tutelle de la puissance coloniale : demande d’arrêt de la guerre d’Algérie et la réconciliation avec les pays arabes, l’affirmation de la vocation de la Mauritanie à l’Indépendance et la fin du régime d’autonomie interne, refus d’adhésion à l’OCRS pour ne pas poignarder dans le dos de l’Algérie combattante.

– Février et juillet 1959 : lors des deux réunions successives de la communauté franco-africaine présidées par le Général De Gaulle en personne, il demande tour à tour la résolution du conflit ave l’Algérie et la fin des expériences nucléaires françaises dans ce pays.

– Décembre 1959 : lors d’une escale à Nouakchott, le Général De Gaulle revient avec insistance sur l’adhésion de la Mauritanie à l’OCRS en montrant tous les avantages que le pays peut en tirer. Moktar lui répond que malgré son désir sincère de lui faire plaisir surtout qu’il est son hôte, il ne peut envisager cette adhésion pour des raisons relatives à la situation en Algérie.

J’ai évoqué ces exemples parce qu’ils se sont passés avant l’Indépendance et qu’ils sont révélateurs du patriotisme précoce du futur président mauritanien. Après l’Indépendance, les marques de patriotisme sont légion et marquèrent tous les aspects de la vie nationale et la politique extérieure ; ce qui donnera à ce petit Etat longtemps contesté toute l’aura qu’il gardera jusqu’au 10 juillet 1978.

Je ne citerais que les exemples les plus importants :

– 1963 : renonciation à la subvention française d’équilibre ;

– 1965 : les relations avec la Chine et la politique du non alignement ;

– 1967 : la rupture des relations diplomatiques avec les USA et l’Angleterre

suite au conflit Israélo-arabe. Forte de son influence, la Mauritanie agira sur les pays africains afin de retirer leur soutien politique à l’Etat d’Israël ;

– 1971 : après la Maghreb, il part à la conquête des pays arabes du Golfe qu’ils lui accorderont toute leur confiance permettant ainsi le déversement d’importants financements tant pour la Mauritanie que pour les grands projets de l’OMVS qui regroupe plusieurs pays frères ;

– 1972 : révision des accords avec la France ;
– 1973 : création de l’ouguiya ;
– 1974 : nationalisation de la MIFERMA.

B) Moktar, l’homme public

Elevé dans un milieu modeste et dans des campements, sa personnalité sera marquée par les randonnées qu’il fera avec son oncle. Il va côtoyer dans ses voyages d’autres Mauritaniens de condition pauvre et vivant de leur labeur (Adawabas). Il rencontrera également la diversité ethnique du pays dans les villages Peulhs, Wolofs, Halpulaars.

A la médersa de Boutilimitt et surtout dans son internat, il a eu à cohabiter avec des enfants venus des quatre coins de Mauritanie dont certains resteront ses amis à vie. Son affectation au Nord lui permettra de connaître d’autres tribus appartenant à la race maure mais administrées par d’autres pays (Maures d’Algérie, du Maroc et du Sahara Occidental). Son périple de 1951 avec Sidi El Moctar N’Diaye lui fournira l’occasion de connaître les régions rattachées récemment au territoire de la Mauritanie qui appartenaient au Soudan Français.

Son départ en Europe lui permit de connaître d’autres races : européens, asiatiques et arabes du Maghreb. Cette fresque sera complétée par le creuset de races que constitue la cité universitaire de Paris. La vie dure qu’il a menée pour faire ses études (manque d’argent, efforts scolaires difficiles) jointe au fond culturel puisé dans son univers bédouin forgeront un caractère trempé et spartiate.

Toutes ces expériences feront de lui un homme d’Etat avant la création de la Mauritanie. Il gardera de tout temps une grande longueur d’avance sur ses compatriotes. Ainsi le futur Chef d’Etat Moktar Ould Daddah est né avant la naissance de l’Etat qu’il dirigera.

Il montrera très tôt ce sens du service public et de la morale dans ses premiers actes de gouvernement :

– Volonté de faire de son premier gouvernement un gouvernement d’union nationale pour permettre à ses ennemis d’hier d’être associés au pouvoir malgré les critiques de ses partisans.

– Mauritanisation rapide du commandement territorial ;

– Cooptation dans les cabinets ministériels des cadres de la JM accusés par le Gouverneur d’être des anti-français ;

– Remaniement du 1er gouvernement pour renforcer l’unité nationale en intégrant plus de ministres de la vallée et des régions les plus reculées du pays ;

– Durant tout son régime, la sanction et la récompense étaient les maîtres- mots de l’ascension et de la chute dans l’administration ;

– Les deniers publics étaient sacrés. Les rares hommes qui y ont touché étaient sanctionnés et n’ont jamais repris service ;

– Le critère de compétence et d’intégrité ont remplacé progressivement le dosage ethnique et tribal. Il est arrivé des moments où des familles avaient chacune deux fils autour de la table du conseil des ministres ;

– Le train de l’Etat était sobre depuis le bureau du Chef de l’Etat jusqu’à celui du Chef d’Arrondissement ;

– La discipline et la rigueur morale étaient les mots clés dans la marche de l’Etat. Quelle que soit l’affection qu’il porte à une personne ou les liens de parenté qu’il a avec elle, elle n’est jamais à l’abri de la sanction.

Son mentor politique, son bienfaiteur pendant sa scolarité, l’homme qui l’a tiré de plusieurs mauvais pas a été démis de ses fonctions pour avoir assisté une réunion à caractère tribal. Son frère ministre n’ayant pas obtempéré rapidement aux ordres de son chef hiérarchique, le ministre d’Etat fut limogé quelques heures plus tard et ne reprit service qu’après le coup d’Etat de 1978. Le contrôle d’Etat composé de deux vieux fonctionnaires connus pour leur probité faisait trembler toute la République.

L’infraction constatée, ils relevaient le fonctionnaire indélicat par message et demandaient la mise en route de son remplaçant sans compter l’injonction de payer les sommes dues dans les quarante huit heures, faute de quoi, l’incarcération était immédiate. Pour les détournements majeurs et avérés, Moktar demandait le dossier du fonctionnaire et y portait la mention suivante : « ne plus confier à ce fonctionnaire des responsabilités pécuniaires ».

– Les meubles de bureau, de maison et les voitures de fonctionnaires devaient être du modèle le plus ordinaire et leur renouvellement ne se faisait qu’après de longues années (voir l’état des voitures laissées par les Ministres le 10 juillet).

– Aucun fonctionnaire ayant une maison personnelle ne pouvait occuper un logement de fonction ou un logement loué par l’Etat. La mesure ayant été rappelée par circulaire en 1975, certains hauts fonctionnaires ont dû déménager dans des deux pièces de la BMD ou des maisons encore en chantier. Le président de la République, le président de l’Assemblée qui occupaient deux bâtiments de fonction sont restés en place mais avaient donné l’usufruit de leurs maisons au Trésor Public.

– Un ministre limogé et rétrogradé à un poste de préfet dans une région éloignée du pays ressortait de son bureau après une longue entrevue avec la conviction que la survie de la Mauritanie était conditionnée par les réalisations qu’il pourrait faire dans son nouveau poste ;

– Les fonctionnaires méritants recevaient souvent des lettres de félicitation ou distingués par une médaille. Ces lettres et ces distinctions n’étaient pas le fait d’une complaisance loin de là ;

– En 1967, il obligea la SOMIMA à confier à un groupement de petits entrepreneurs mauritaniens, la construction de la cité minière d’Akjoujt.

Pour la plupart analphabètes et ayant peu de matériel ils sortiront de ce chantier fortunés et expérimentés. Ils accaparèrent désormais tous les grands travaux de ce secteur vital dans lequel les sociétés étrangères n’eurent plus de place. Ainsi le secteur des travaux publics mauritanisé est venu rejoindre ceux du commerce général et du transport qui l’ont déjà été. Après la création de l’ouguiya, le reste des fonds de commerce détenus par des étrangers furent rachetés par des hommes d’affaires nationaux.

– Un vrai capital national est né grâce au mérite et à l’encouragement public et non aux passe-droits, la fraude du fisc et de la douane. Gare à ceux qui veulent frauder le fisc ou la douane et aux fonctionnaires qui tentent d’y aider. Quelques têtes tomberont en essayant de s’y aventurer. Entre le négoce et le service public, Moktar avait mis des lignes rouges que personne ne pouvait s’aventurer à franchir.

C) Moktar l’homme tout court

D’après les personnes qui l’ont côtoyé, Moktar était un exemple de modestie et de force de caractère. Jamais il n’a traité un collaborateur ou un adversaire par le mépris. Ses rapports avec les hommes, il les mesurait à l’aune du patriotisme et du sens qu’ils ont du service public.

Son comportement quelques soient les circonstances, était empreint de courtoisie qu’il s’agisse de son planton, d’un notable de l’intérieur ou de son ministre. On raconte queMoktar après avoir épuisé les parapheurs, sonnait pour appeler son planton. Il l’accueillait par un éternel « bonjour Vlane, comment vont Mme et les enfants. Peux-tu s’il te plaît m’aider à faire parvenir ces parapheurs à Vlane ».

Avant la grande urbanisation de la ville des années 70, Moktar accompagné simplement de son chauffeur venait rendre visite à telle famille qui avait un malade ou mangeait simplement chez l’un de ces fonctionnaires. Moktar n’avait pas d’amour propre quand il s’apercevait que les idées de ses adversaires étaient bonnes pour le pays. Il les faisait siennes et appelait leurs auteurs à venir mener leur combat au sein de l’appareil d’Etat. Cette expérience, il la tenta avec l’entente, l’AJM, la NAHDA, l’UNERIM, le PKM. Pendant sa période à la tête de l’Etat et avant sa mort, il se réconcilia avec bien des adversaires. Moktar a eu une revanche posthume.

Vous pouvez constater que tous les hommes qui ont exercé la fonction de Chef d’Etat depuis le 10 juillet ont été à un moment donné de leur vie ses collaborateurs. L’élection présidentielle organisée par le régime de transition a été une finale entre deux de ses plus proches collaborateurs prisonniers en 1978 de la junte qui l’a déposé.

Je rends tout ému cet hommage à cet homme que je n’ai pas connu et à son épouse que j’ai rencontré pour la première fois, il y a de cela deux mois fortuitement. Je n’ai livré que le peu de choses qui m’ont été racontées par certaines personnes qui ont eu la chance de travailler directement avec lui. Je ne pourrais terminer cet hommage sans suggérer :

A) L’Etat mauritanien devait ériger un Musée Moktar Ould Daddah. Il pourrait se situer dans l’Ancienne maison qu’il habitait et qui lui servait de bureau en face du MDRE (bloc manivelle). C’est là où se trouverait la première pierre posée de la Capitale. Des grandes maquettes du hangar où a été proclamé l’Indépendance et l’école 8 où s’est tenu la première réunion de l’Assemblée Nationale, pourraient tenir dans l’enceinte de cette maison.

B) Une commission devrait proposer à l’Etat un cours que l’IPN introduirait dans les manuels scolaires sur Moktar et la naissance de l’Etat mauritanien ;

C) L’Etat devrait conférer à la Fondation Moktar Ould Daddah, le statut juridique d’organisme d’utilité publique ;

A l’heure où j’écris cet hommage, le débat politique et les comportements publics sont bien loin des valeurs qu’ont incarné nos aînés qui disposaient de moins d’atouts intellectuels et de conditions matérielles plus modestes. Ceci exige de nous en ce moment précis de notre histoire de marquer une pause pour :

– Laisser de côté nos égoïsmes, nos replis tribaux, régionaux et ethniques ; – Donner une image de service public moins tonitruante, plus morale et plus modeste ;

– Rêver un peu plus à un Etat où il y a un idéal de justice et d’équité ;

– Faire plus de place pour notre pays et nos citoyens dans notre cœur et non dans nos discours de circonstance, de propagande politique, de recherche permanente de postes et d’argent ;

– Ayons foi que notre situation actuelle n’est pas irréversible et qu’elle n’est que le fruit de notre démission collective.

– Transformons cette forte tendance que nous avons à nous entredéchirer en un combat d’ensemble pour changer en mieux le sort de notre peuple.

En un mot « Faisons ensemble la patrie mauritanienne »
Brahim Salem Ould Bouleiba
Nouakchott, Juin 2007

PS : Si j’ai utilisé tout le long du texte Moktar sans l’accompagner du titre de président, c’est parce que le commun des Mauritaniens et les personnes que j’ai rencontré l’appelaient ainsi.

adrar-info 

Communiqué de presse PAM

altLe PAM soutient le gouvernement dans l’élaboration de la politique nationale d’alimentation scolaire en Mauritanie

NOUAKCHOTT – Le gouvernement Mauritanien, avec l’appui technique du Programme Alimentaire Mondial (PAM), a organisé un atelier de validation technique de la Politique Nationale d’Alimentation Scolaire (PNAS) le 27 Juin 2016. Cet atelier de validation constitue « un solide pas en avant pour l’alimentation scolaire en Mauritanie » selon le représentant du PAM en Mauritanie, Monsieur Janne SUVANTO.

« L’élaboration et la validation technique et politique de la PNAS constituent une bonne nouvelle pour les enfants des régions vulnérables en Mauritanie pour lesquels l’alimentation scolaire figure parmi les principales motivations de scolarisation et de maintien de l’enfant à l’école» ajoute-t-il.

Les programmes d’alimentation scolaire ont prouvé leur efficacité pour réduire la déperdition scolaire et l’absentéisme au sein des écoles et pour améliorer l’état nutritionnel des enfants. Les enfants qui bénéficient de ce de programme ont de meilleures chances pour achever le cycle de scolarisation de base, être en meilleure santé avec des répercussions positives sur leur capacités cognitives et physiques et leur productivité dans le monde du travail une fois devenus adultes. Indirectement, les programmes d’alimentation scolaires ont ainsi des répercussions positives sur le développement socio-économique du Pays et réduisent les coûts sur le système de santé et le système éducatif.

C’est ainsi que, face à la dégradation progressive des programmes de cantines scolaires depuis les années 1990, le gouvernement mauritanien a manifesté la volonté de se doter d’une politique nationale d’alimentation scolaire. En octobre 2015, avec l’appui technique du PAM et du Partenariat Mondial pour le développement de l’enfant (PCD), un diagnostic sur l’alimentation scolaire est établi en utilisant la méthode d’évaluation SABER (Approche systémique pour de meilleurs résultats en éducation) qui donnera lieu au plan d’action dont la Politique Nationale d’Alimentation est une des premières activités recommandée.

La PNAS constitue une réponse aux nombreux défis financiers et techniques que connait l’alimentation scolaire dans le pays. En particulier, le programme de cantines scolaires du Gouvernement de la Mauritanie, soutenu par le PAM, fait face à des ruptures de financement exposant des milliers d’enfants bénéficiaires aux risques  de sous-nutrition et de déperditions scolaire.

Dans ce cadre, la PNAS prévoit, vers l’horizon 2030, de garantir une alimentation scolaire durable à base de produits locaux nutritifs pour tous les enfants inscrits dans les écoles de l’éducation de base. Cette vision s’inscrit dans celle de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP), qui est en cours d’élaboration et deviendra le principal cadre de référence pour le développement économique et social du Pays, et  en ligne avec l’Objectifs de  Développement Durable 1, 2 et 4.

« Un repas scolaire coûte 100 UM par enfant » conclut Monsieur Janne SUVANTO. « Cela représente un coût minime par apport aux multiples retombées positives de l’alimentation scolaire sur la santé des enfants, leur avenir et le développement socio-économique du pays. »

27 Juin 2016

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Le PAM est la plus grande Agence humanitaire au monde combattant la faim dans le monde, fournissant une aide alimentaire pendant les urgences et travaillant avec les communautés pour améliorer la nutrition et construire la résilience. Chaque année, le PAM assiste environ 80 millions de personnes vivant dans environ 80 Pays.

Suivez nous sur Twitter: WFP_WAfrica, WFP_FR

Pour plus d’informations, contactez (Email: prénom.nom@wfp.org):

Fatimata SY, PAM/Nouakchott, +222 46587004 

 Enrico Piano, PAM/Nouakchott, +222 26891399

 

le calame