Daily Archives: 08/06/2016
Assemblée nationale : expulsion d’une député de Tawassoul
Aminata Niang, député du parti d’opposition Tawassoul, a été expulsée, ce mercredi, de la plénière de l’Assemblée nationale consacrée aux questions foncières. Les autres députés du parti Tawassoul ont aussitôt boudé le reste de la séance.
Aminata Niang a été expulsée après avoir interrompu, à plusieurs reprises, le ministre de l’Economie et des Finances, Moctar Ould Diay, qui justifiait l’’octroi de terres arables aux investisseurs sans consentement des populations locales.
Aminata Niang a estimé que le ministre lui a manqué du respect dans sa réponse à sa question. La député avait interpelé le ministre sur les raisons de « la confiscation par l’Etat » des terres des populations locales, en donnant l’exemple de Dar el-Barka au Brakna (sud),
alakhbar
FLAMNET – AGORA : Un pays est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister, de vivre ensemble dans la paix… Par SAMBA THIAM président des FPC.
‘’ Un pays est d’abord fondé sur une volonté des diverses parties de coexister , de vivre ensemble dans la paix. Sans ce choix et cette volonté c’est une partie perdue ‘’.
‘’… Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante, c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
On croirait lire le cas mauritanien … Et pourtant il n’en ait rien !
Il s’agit en fait du cas malien , traité par un mauritanien bien particulier : l’éminence grise du Président ould Abdel Aziz , selon certaines sources , en l’occurrence Yehdih ould Bredeleil qui , à travers un article intitulé ‘’ l’Azawad’’, prend nettement, résolument et légitiment position pour les Touaregs opprimés du Mali …en abstraction totale cependant de sa Mauritanie !
Le plus curieux c’est qu’il ne vient , à aucun instant , à l’esprit de Yehdih que sa description de principe s’appliquait aussi et rigoureusement au cas mauritanien , à travers la difficile coexistence actuelle ! Manifestement il n’a pu se déprendre de ces solidarités grégaires qui souvent nous retiennent ; prisonnier d’une vision partisane et du prisme déformant de la solidarité mécanique, il ne fait ni retour sur soi , ni flexion sur sa propre réalité…Surprenant de la part du grand cerveau !
Cette attitude est assez courante hélas chez un bon nombre d’intellectuels et d’hommes politiques arabo-berbères qui tombent , généralement , dans le déni dès que nos problèmes sont évoqués ! Le mal existe ailleurs et pas en Mauritanie…
Cette attitude qui interpelle ne serait –elle pas fondée par hasard sur une tentation de vouloir copier le maghreb ? Le Maghreb ( Egypte incluse ) compte , aux dires de Cheikh T Ndiaye, quatre vingt millions de Noirs . 8o millions absents de la superstructure ; des ombres portées … Noirs pourtant assimilés , pourtant musulmans … Vouloir copier ce maghreb -là, pour ceux tentés de le faire, serait , sans aucun doute , une cruelle méprise au regard de la géographie physique et humaine de la Mauritanie …
Cette attitude ou position singulière m’amène de plus en plus à penser qu’un débat interne s’impose au sein de la communauté arabo-berbère, qui devra se déterminer sur le‘’ vivre ensemble’’, préliminaire à tout dialogue inter-communautaire sur la question.
Le nœud du problème , me semble-t-il , réside davantage chez elle que chez les Négro-africains . Les Arabo-berbères veulent –ils vivre avec les Négro-africains ? si oui , sous quelle forme et à quelles conditions ? Dans l’assimilation ou dans le respect des identités respectives ? Dans l’accaparement de tous les secteurs de la vie publique par les uns ou le partage équilibré du pouvoir entre tous ? Au travers de l’unité ou de l’unitarisme ? Une clarification à ces niveaux s’impose à l’élite qui devra se parler , la minorité courageuse des Justes débattre avec la majorité silencieuse qui assiste, sans rien dire, au mensonge triomphant , au péril montant … Ils devront se parler afin de nous éviter de continuer de tourner en rond , de vivre sans cesse des crises sans fin, de nourrir un pessimisme chaque jour plus accusé sur notre commun devenir .
Initier et parrainer un tel débat interne au sein de la communauté arabo-berbère voilà, pour les segments actifs de la Société civile , un chantier urgent, porteur et autrement plus important que tous ces ateliers autour de questions, parfois sans diagnostique et sans débat de fond .
Enfin les amis et partenaires internationaux de la Mauritanie devront comprendre que ‘’la Mauritanie sans cohésion interne,’’ est porteuse de tous les dangers que leur ‘’tout- sécuritaire ‘’ ne pourrait juguler…La Mauritanie d’abord !
“Si l’on ne peut vivre ensemble qu’au prix de l’oppression à l’égard d’une composante , c’est une position pas raisonnable qui , surtout , n’est pas tenable ‘’.
La lutte continue!
Samba Thiam président des FPC
Libre Expression | Les harratines sont des grecs | Par le Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha – Depuis que Ould Boulkheir est sorti de sa léthargie ouatée pour prendre parole devant la masse de harratines en guenilles, on le sait maintenant les harratines sont des grecs !
En effet, seuls les grecs anciens pouvaient développer un tel sens de la logique et le pousser si loin pour défier ainsi les lois de l’entendement. Messaoud représentant des harratines faisait de la logique aristotélicienne sans le savoir, comme monsieur Jourdain faisait de la prose… Messaoud Ould Boulkheir le dit sans sourcilier : « Les harratines ne sont pas des beidanes, mais les harratines sont des arabes »
Phrase mémorable. Qui nous oriente vers une piste inexplorée à ce jour : les harratines seraient-ils des grecs ?
Ould Boulkheir développe un syllogisme qu’il laisse incomplet :
Tous les beidanes sont des arabes
Or les harratines sont des arabes
Donc les harratines sont des …….
Tout bon logicien remplira les blancs (…) par « beidanes ». En effet si a = b et c = b alors a = c.
Si les beïdanes sont des arabes et les harratines sont des arabes alors les harratines sont des beidanes. Pourtant ould Boulkheir n’en fera rien. Et pour cause. En bon tacticien il sait que son syllogisme pourrait provoquer des dégâts dans l’égo des beidanes.
Du Syllogisme premier :
« Tous les beidanes sont des arabes
Or les harratines sont des arabes
Donc les harratines sont des beidanes. »
Découlera un syllogisme second :
« Tous les Harratines sont des arabes
Or les beidanes sont des arabes
Donc les beidanes sont des… harratines »
Et pourtant Boulkheir n’étant pas allé au bout de son raisonnement a raté une occasion unique d’établir une relation d’identité entre les harratines et ce qu’il appelle les beidanes. Si les beïdanes sont des arabes et les harratines sont des arabes alors les harratines sont des beidanes et …les beidanes sont des harratines. En somme, une même et unique entité. Les prémisses aboutissant alors à une conclusion heureuse.
Est-ce à dire donc qu’être leader historique n’empêche pas d’être historiquement incohérent ?
Cependant, et pour mieux embrasser la réalité et le faits historiques, Ould Boulkheir aurait mieux fait d’inverser son raisonnement :
« Les harratines ne sont pas d’origine arabe mais les harratines sont des beidanes».
En effet qu’est-ce qui caractérise le hartani par rapport au beidany ?
– Couleur de peau ? La plupart des maures ont la couleur noire et mat
– Langue ? Les harratines parlent Maure, comme les maures
– Tradition ? Ils ont les mêmes us et coutumes que les maures
– Religion ? Ils sont musulmans comme les maures
Alors ?
Si des individus partagent la même langue, la même culture c’est une même communauté. Sur quoi les tenants de l’identité harratine peuvent différencier les harratines, des maures ? Uniquement sur le plan des origines et là encore !
En effet, le brassage des peuples et la diversité des origines humaines, ne répondent pas à l’unicité de la logique classique mais à une analyse historique et factuelle.
Ainsi on pourrait dire que les harratines sont des individus noirs de peau (capturés dans diverses contrées d’Afrique) par les arabes au cours de leur invasion des pays subsahariens, et au-delà, mis en esclavages , vendus et exploités. Ceci est une réalité historique incontournable dont les séquelles continuent encore aujourd’hui
Ces êtres capturés ont été assimilés culturellement et ont adopté, par la force des choses, la langue, les us et coutumes des arabes. Une bonne frange d’entre eux est devenue par les affranchissements, les mariages, les alliances et les liens de sang, eux-mêmes des arabes (au sens nobiliaire pas au sens d’identité.)
Une différenciation n’est donc que d’origine. L’origine négro-africaine des harratines ne fait pas de doute, ils sont cependant devenus des beidanes, au sens où ceux-ci ont une diversité d’origines qui va de l’arabe, au berbère au négro-africain.
Ainsi Les zwaya sont cependant des tribus berbères assimilées par la conquête et la soumission aux beidanes. Les griots et les forgerons sont issus aussi de ce processus. Et pourtant ni la zwaya, ni les griots, ni les forgerons ne se réclament autrement que des beidanes.
En serait-il autrement des harratines ?
Leur différenciation historique d’avoir eu de ancêtres négro-africains et d’avoir subi l’esclavage, n’empêche pas que ce sont des maures à part entière. Car l’élément pertinent de leur appartenance à la famille maure n’est ni leur origine historique, ni leur condition sociale mais leurs attributs linguistiques et culturels.
Eussent-ils été d’origine grecque, du moment qu’ils ont intégré socio-culturellement l’entité maure, ils en sont devenus une partie entière.
Car s’il y a une vérité vraie c’est que les Maures, dans leur origine même, n’ont aucune unicité ethnique réelle. Les arabes dans leurs invasions du Nord de l’Afrique et au-delà du Sahara se sont croisés avec une multitude d’autres peuples (berbères, négro-africains…).
On ne peut séparer les harratines des maures (beidanes) ils en sont une partie intégrante. Les conditions esclavagistes qu’ils ont vécues ne leur enlèvent nullement cette identité.
Ould Boulkheir semble ignorer le fameux principe aristotélicien de « Non-contradiction » qui affirme « qu’une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet”.
Ainsi les harratines ne peuvent pas être des arabes et ne pas être des arabes…des maures, à moins que Ould Boulkheir ne soit déjà allé se faire voir chez les grecs.
Pr ELY Mustapha
cridem
Vers la reprise des activités de Mooto Koota
On s’achemine vers la reprise, sous peu, des activités de l’Association des déportés de retour volontaires, dénommé Mooyto Koota. Suspendues, suite à l’arrestation des membres de son bureau et du secrétaire général du COllectif des VIctimes de la REpression militaire des années 90/91 (COVIRE), mis sept jours aux arrêts, les activités de l’association pourraient reprendre, après l’arrêt des poursuites engagées, à son encontre, par le ministère public. Celui-ci a demandé, aux responsables, de venir récupérer le dossier et les documents confisqués. L’information a été divulguée, dimanche après-midi, au cours d’une réunion d’information tenue au siège de COVIRE.
Après avoir décliné l’objet de la réunion – échanger, avec les membres de l’association, après la libération des membres du bureau – la présidente de Mooyto Koota, Aminata Alassane Sarr, a rappelé les conditions de l’arrestation, qualifiée de rocambolesque et incompréhensible, des membres du bureau, cueillis au siège de COVIRE. Aminata et le secrétaire général de COVIRE, Sidibé Abou, ont indiqué que cette arrestation fut provoquée par une dénonciation des détracteurs de l’organisation, évoluant en son sein mais pilotés de l’extérieur. Madame Sarr a remercié le président de COVIRE de n’avoir ménagé aucun effort, pour la libération des personnes arrêtées, et informer les autorités sur la réalité des faits.
Sy Abou Bocar avait même saisi, par courrier, le président de la République. Dans sa missive, il déplorait que son organisation ait été traînée devant les tribunaux, par les autorités policières, au motif qu’elle aurait abrité des organisations non reconnues et confectionné des cartes pour étrangers. Il a mis en garde contre des ennemis du régime de Mohamed ould Abdel Aziz, « rempart contre les exactions et abus », camouflés en habillements militaires et paramilitaires, pour susciter des frustrations. « Face à des déportés de retour volontaires, désemparés et oubliés du règlement du passif humanitaire », plaide Sidibé Abou, « COVIRE a entrepris de les accompagner. Il a organisé un plaidoyer, auprès des pouvoirs publics, notamment la Présidence. Après la mise en place d’un bureau, une opération d’identification fut engagée, et c’est dans ce cadre que des cartes ont été distribuées à leurs membres. COVIRE a même saisi l’ambassade US qui s’est engagée à accompagner les victimes, après identification ».
Destinées exclusivement aux déportés mauritaniens, ces cartes devraient leur permettre de circuler librement dans leur pays où ils sont apatrides, parce non recensés par les différentes organisations des rapatriés, et d’échapper, surtout, aux rafles des étrangers dépourvus de carte de séjour. « Les bénéficiaires avaient été avertis, indique Sidibé, « que ce sésame ne tiendrait pas lieu de carte nationale d’identité et qu’ils ne pourraient, par conséquent, sortir des frontières nationales. Ce qui n’a pas empêché certains de tenter l’aventure et de se retrouver dans des problèmes que COVIRE a toujours réussi à régler avec les autorités des forces de sécurité ».
Face au succès de l’opération – deux mille cinq cents personnes touchées, en huit mois de travail, « les détracteurs de l’organisation ont entrepris une opération de sape, via une vaste fraude sur les cartes », dénonce le secrétaire général de COVIRE. Quelques étrangers ont pu profiter de ces failles pour s’y introduire. Leur arrestation conduisit à une surveillance policière du siège de COVIRE, avant descente et arrestation des membres du bureau de Mooto Koota et du secrétaire général de COVIRE. Après avoir reçu l’autorisation de reprendre leurs activités, COVIRE et Mooyto Koota ont décidé de changer d’approche. Ils viennent d’achever une tournée dans la Vallée, dans le but de discuter et d’associer les chefs des villages et responsables des sites, à l’opération d’identification.
Autre innovation, « toutes les cartes en circulation seront récupérées et remplacées par d’autres plus fiables », a annoncé Sidibé Abou, réaffirmant l’engagement de COVIRE à accompagner les membres de Mooto Koota jusqu’à ce qu’ils recouvrent leur droit, leur mauritanité, et celui de leurs enfants nés au Sénégal, il y a 27 ans. Notons, enfin, que plusieurs orateurs ont pris la parole, pour dénoncer l’opération de sape et la volonté des détracteurs à politiser le dossier, avant de proclamer leur détermination à recouvrer leur droit de Mauritaniens.
le calame
L’éditorial du calame : Boomerang ?
Jeudi dernier, des centaines d’hommes et de femmes, pauvres, pour la plupart, sinon tous, se regroupent dans une enceinte où un riche homme d’affaires de la place a décidé de leur distribuer sa zakat (aumône religieuse) annuelle. A l’arrivée du convoyeur de fonds, c’est la ruée. Une énorme bousculade s’en suit. Piétinées par la foule, huit personnes rendent l’âme sur le champ. Des dizaines d’autres sont blessées, certaines grièvement. Un spectacle de désolation dont on entend que cris, pleurs et gémissements. Jamais, de mémoire de Mauritanien, la pauvreté n’a tué autant de monde. Jamais l’appât du gain n’a été aussi fort. Jamais, pour mille ou deux mille ouguiyas, on ne pouvait risquer sa vie, à ce point désespéré qu’on n’ait plus rien à perdre. Mais la misère a atteint un tel degré que le pire peut désormais être envisagé. Des nuées de pauvres, hagards et en haillons, squattent les principaux carrefours de la capitale, en quête d’un hypothétique donateur. Aveugles, estropié(e)s et bien portant(e)s s’accrochent aux vitres des voitures à longueur de journée, espérant pièce ou billet. Et, lorsque la petite rumeur annonce qu’un homme aisé va ou a déjà distribué quelques miettes, c’est la course. Ce n’est plus exceptionnel de voir des gens à faire le guet, en grappes, devant une maison cossue, des heures durant, sous un soleil de plomb, parfois. C’est ce qui s’est passé jeudi dernier. Cette fois, personne n’a pu contenir la foule et le bilan est catastrophique. Comment en est-on arrivé là ? Comment, dans un pays d’à peine trois millions et demi d’habitants, pourvu de tant de richesses naturelles, on peut ne plus avoir en ligne de mire que le petit billet qui assurera la pitance d’une journée, au maximum ? Comment expliquer cette dualité pays riche, pauvre population ?
Arrivé au pouvoir en 2008, Ould Abdel Aziz avait officiellement fait de la lutte contre la gabegie son principal cheval de bataille. Ce n’est pas normal, clamait-il, qu’une petite minorité soit à piller le pays, privant les autres citoyens de ressources censées profiter à tout le monde. L’idée fit son petit bonhomme de chemin et nombre d’esprits naïfs y crurent. Plusieurs affaires éclatèrent, des dossiers furent même déterrés, des gens envoyés en prison. Mais, rapidement, la bulle crève. Tout n’était que slogan et manœuvres pour régler des comptes à ceux qui avaient choisi le « mauvais » camp. La gabegie reprend des couleurs, sous une nouvelle forme. On pique, désormais, directement dans la caisse, sans autre forme de procédure. Des trésoriers régionaux s’emparent de milliards dont on se demande comment ils ont atterri dans des perceptions qui ne devraient pas, en principe, brasser autant d’argent. Des caissiers de la SOMELEC se servent directement. Des comptables de l’Armée « prêtent » des centaines de millions. De hauts responsables et des directeurs de sociétés publiques attribuent des marchés évalués à des milliards à de « bien nés », un crime économique imprescriptible et traduisible devant juge pénal, dans tout Etat de droit. C’est désormais une autre petite minorité qui a repris le pillage à son compte. Et de façon systématique. L’argent public, le domaine foncier de l’Etat, les marchés de gré à gré ou enrobés dans un semblant de légalité, les dons en provenance de l’extérieur, les postes sensibles, rien n’échappe à leur voracité. Certes, aucun de ces dilapidateurs frénétiques n’était présent, lors du drame de jeudi dernier. Mais s’ils n’ont physiquement piétiné personne, c’est bel et bien eux qui ont impulsé le mouvement de la foule. Jusqu’à revenir, tôt ou tard, à l’envoyeur ?
Ahmed Ould Cheikh