Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 29/06/2016

Turquie: 36 tués dans un triple attentat-suicide à l’aéroport d’Istanbul, l’EI suspecté

Au moins 36 personnes, dont des étrangers, ont été tuées mardi soir dans un triple attentat-suicide à l’aéroport international Atatürk d’Istanbul, le plus meurtrier dans la métropole turque déjà visée trois fois cette année, a annoncé le Premier ministre Binali Yildirim.

“Selon les dernières informations, 36 personnes ont perdu la vie”, a dit M. Yildirim, le visage grave, devant la presse sur les lieux de l’attaque, indiquant que “les indices pointent Daech” (acronyme du groupe Etat islamique).

Le ministre de la Justice Bekir Bozdag a précisé que 147 personnes avaient été blessées.

Selon les autorités, des explosions ont d’abord eu lieu à l’entrée du terminal des vols internationaux vers 22H00 (19H00 GMT). Trois assaillants ont mitraillé des passagers ainsi que des policiers en faction, une fusillade a éclaté puis les kamikazes se sont fait sauter.

“Trois kamikazes ont mené une attaque”, a indiqué Vasip Sahin, le gouverneur d’Istanbul, aux journalistes

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exhorté à une “lutte commune” internationale contre le terrorisme, dans un communiqué publié après l’attentat d’Istanbul.

“Cette attaque, qui s’est déroulée pendant le mois du ramadan, montre que le terrorisme frappe sans considération de foi ni de valeurs”, a dit le chef de l’Etat.

– Enorme boule de feu –

Le président français François Hollande a “condamné fermement” un “acte abominable” tout en appelant lui aussi à un renforcement de la coopération internationale en matière de lutte antiterrorisme.

A Washington, un porte-parole de la Maison blanche a condamné ces attaques “abominables” tout en promettant le soutien des Etats-Unis à Ankara. Le sécrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a “condamné l’attaque terroriste” et a lui aussi réclamé une coopération internationale accrue.

La télévision turque a diffusé des images très impressionnantes sur lesquelles on voit un policier tirer sur un assaillant puis celui-ci, blessé, tomber au sol en actionnant sa charge.

LIRE AUSSI: Les images des minutes qui ont suivi l’attentat-suicide à l’aéroport Atatürk d’Istanbul

Un grand mouvement de panique s’est emparé du terminal des vols internationaux lorsque deux violentes explosions suivies de coups de feu ont d’abord été entendues.

Des photos et vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré une énorme boule de feu à l’entrée du terminal et des membres de la sécurité en train de faire évacuer des passagers qui hurlaient dans des couloirs, pris de panique.

On voyait aussi des passagers gisant au sol et d’importants dégâts matériels à l’intérieur du terminal.

Un photographe de l’AFP a vu des corps recouverts de draps à l’aéroport, jonché de bagages abandonnés. Des centaines de policiers et pompiers se trouvaient sur place.

“J’attendais mon vol pour Tokyo et soudain plein de gens se sont enfuis et je les ai suivis. J’ai entendu des coups de feu et c’était la panique”, a déclaré à l’AFP une Japonaise, Yumi Koyi.

Oftah Mohammed Abdullah, une femme de nationalité non précisée, raconte à l’AFP avoir vu l’un des assaillants: “Il avait une écharpe rose, une veste courte et avait caché un fusil (dessous). Il l’a sorti et a commencé à tirer sur les gens. Il marchait comme un prophète”.

Les télévisions montraient en boucle des scènes de pagaille devant un grand hôpital proche de l’aéroport, Bakirkoy, submergé par des proches cherchant à avoir des nouvelles de voyageurs.

“Je cherche mon fils Sefa Ipek. Je suis sans nouvelles de lui, il ne répond pas sur son portable”, a déclaré son père sur CNN Turk.

Rebelles kurdes ou jihadistes

Le Premier ministre est arrivé d’Ankara à l’aéroport d’Atatürk quelques heures seulement après le triple-attentat tandis qu’une réunion ministérielle de crise se tenait dans la capitale autour de plusieurs ministres.

ous les vols ont été suspendus au départ d’Atatürk, le plus grand aéroport de Turquie et le 11e dans le monde, avec ses 60 millions de passagers en 2015.

Puis le trafic aérien a pu reprendre à partir de 03H00 locales (00H00 GMT), selon M. Yildirim.

Abdullah Agar, un expert des affaires de sécurité et de terrorisme, interrogé par CNN-Türk, a privilégié la thèse d’un attentat jihadiste.

“Cela ressemble beaucoup à leurs méthodes”, a-t-il dit, en référence aux attaques survenues dans l’aéroport et le métro de Bruxelles (32 morts). L’aéroport de la capitale belge, frappé le 22 mars dernier, a d’ailleurs adressé ses condoléances à la Turquie sur Twitter.

Un autre aéroport d’Istanbul, Sabiha Gokcen, avait été la cible en décembre d’un attentat qui avait fait un mort, un employé.

Les consulats américain et français ont demandé à leurs ressortissants de ne pas se rendre dans la zone d’Atatürk.

Istanbul et Ankara ont été secouées depuis l’an dernier par une série d’attentats qui ont fait près de 200 morts, des centaines de blessés et créé un climat de forte insécurité.

Istanbul avait déja été visée en janvier (12 touristes allemands tués, imputé à l’EI), en mars (4 touristes tués –trois Israélien et un Iranien– attribué aussi à l’EI) et début juin (11 morts dont six policiers, revendiqué par les combattants kurdes).

Les attentats en Turquie ont visé des lieux touristiques emblématiques –provoquant une chute immédiate du tourisme– ou les forces de sécurité turques.

Ils ont été attribués soit à l’EI –qui n’en a jamais revendiqué aucun– ou aux rebelles kurdes, notamment aux TAK, une émanation du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

Source : Al Huffpost Maghreb Algérie/AFP

Les larmes des femmes de Garack

Les larmes des femmes de Garackc’est le nom du site de la coopérative des femmes du village de Garack, un village situé à environ 4 km de la ville de Rosso.

Le Collectif des femmes de Garack s’active depuis 1998 dans une coopérative principalement tournée vers l’agroalimentaire (les arbres fruitiers et les légumineux).

On dénombre dans ce site de 40 hectares, 4600 arbres fruitiers dont 3000 manguiers et 1600 citronniers. Aujourd’hui, ces arbres sont en train de mourir à cause de l’assèchement du site; ce site, qui était alimenté par un bras du fleuve N’Diougueur (branche du fleuve Sénégal), a été asséché par l’Etat mauritanien par la fermeture de ce courant naturel du fleuve Sénégal.

Pour, dit-on, des travaux de curage du chenal de Belel et la construction de deux ponts dont la durée des travaux est de 4 mois. Seulement, voilà maintenant deux ans que Garack attend la fin de ces travaux pour faire revivre Belel. Par ces travaux de curage du chenal, l’Etat veut alimenter un autre site agricole, le projet «KOK», du nom des terres aménagées non loin de Garack. Comment en voulant mettre sur pied un projet vital pour les populations, on va détruire un acquis (le site de Belel), fruit de 19 ans de dur labeur des femmes de cette localité?

426 femmes s’activaient dans ce site. Et, en plus des arbres fruitiers, elles produisaient des légumes (oignons, aubergines, patates…). On peut dire que Belel est à Garack ce que le Nil est à l’Egypte. La production de Belel était destinée à la consommation quotidienne locale à travers le marché de Rosso, mais ravitaillait aussi le marché de Nouakchott en légumes, deux à trois fois par semaine.

La Présidente de la coopérative des femmes de Garack, hagarde et interloquée, déclare : «Me parler ou me demander de parler de Belel, c’est briser davantage mon cœur. Car voilà bientôt deux ans que je cours et n’arrive pas empêcher « l’assassinat en silence » du trésor d’un effort d’une vingtaine d’années de labeur de ces braves femmes. Mes glandes lacrymales ne produisent plus de larmes.

Et pourtant on se rend compte qu’après tous ces efforts, rencontres et promesses des autorités, nous n’avons, aujourd’hui, que nos larmes pour pleurer; nos larmes pour l’assèchement de nos champs. Nos larmes pour le manque à gagner. Nos larmes pour l’appauvrissement de ces familles qui avaient comme seule ressource de subsistance ces champs. Nos larmes pour notre impuissance de sauver notre activité de plus de dix-neuf ans et voilà deux ans que nous courrons. Deux ans que nous tapons à des portes pour sauver ces arbres. Deux ans que nous parlons à nos responsables.

Deux ans que nous cherchons une solution conséquente. Deux ans que nous cherchons à être entendues par les plus hautes autorités du pays… en vain. Deux ans que nous assistons, impuissantes, à l’hécatombe de 4600 arbres fruitiers. Vous savez qu’aujourd’hui, moi personnellement, je ne peux plus aller à Belel. Je n’ai plus le courage de regarder ces arbres qui meurent ».

Non. C’est une évidence. Mesdames vos cris ne sont pas entendus. Et ce n’est pas encore demain la veille. Mais criez, criez, criez encore. Vous aurez difficilement un répondant efficient pour sauver ce qui peut l’être aujourd’hui de Belel car votre préoccupation n’est pas la préoccupation de vos interlocuteurs. Vous, vous cherchez à mettre l’accent sur la primauté du développement local et eux sont dans la défense des petits intérêts mesquins et égoïstes. C’est ce qu’on appelle en géométrie deux droites parallèles. Vos intérêts ne peuvent jamais coïncider.

Ceux que vous pensez être capables de trouver une solution à l’assèchement de Belel, vous leur attribuez une lourde responsabilité qu’ils n’ont pas. Mesdames, il ne vous reste que de taper directement à la porte de Mohamed Ould Abdelaziz. Va-t-il vous entendre ? Je ne saurais le dire. Mais …

Mesdames, souvenez-vous de la destruction de 12 hectares de culture provoquée par l’assèchement de votre site dont 5 hectares d’oignons, 4 et ½ hectares d’aubergines et 2 et ½ hectares des autres légumes ? Rappelez-vous du nombre d’arbres arrachés impunément pour faire passer les engins devant exécuter les travaux ?

Pour les oignons, certains spécialistes soutiennent qu’on peut récolter 21 tonnes par hectare, soit 105 tonnes d’oignons perdues. Pour les 3000 manguiers qui ne produisent plus… la récolte annuelle d’un seul manguier avoisinait les 500 kilogrammes, faites le calcul. Et que dire de 1600 citronniers qui produisaient en toutes saisons?

C’est une autre criminalité à laquelle l’autorité locale a été indifférente. Car les solutions promises par ces autorités n’ont jamais vu le jour pour vous sauver de cette catastrophe provoquée sciemment. Pour un pays et des autorités qui se respectent, on ne peut jamais laisser une hécatombe de l’écosystème constitué de 4600 arbres fruitiers, produit d’environ vingt ans d’activité sans une étude pour une solution au préalable pour préserver cet acquis source de vie. L’eau dont ces femmes ont besoin est à quelques centaines de mètres.

Les bras de ces femmes ne peuvent pas construire de conduit pour alimenter le site que les techniciens soutenaient que c’est le seul moyen pour éviter la catastrophe.

Ces femmes, les femmes de Garack, ne demandent qu’une chose : contribuer au développement du pays par l’action locale en assurant l’autosuffisance alimentaire au village et à la région. Est-ce c’est trop demander… ?

Camara Seydi Moussa       

 

boolumbal

Edito Le calame : Retour de bâton

altLe Sénat, le Patronat, Mauritel, Tasiast, Mattel, Chinguitel, MCM… Quels liens entre une institution parlementaire, une organisation patronale, des sociétés de téléphonie et autres entreprises exploitantes de mines d’or et de cuivre ? Un seul : Elles ont, toutes, maille à partir avec le pouvoir actuel. Qui a décidé d’initier une réforme constitutionnelle visant à supprimer le Sénat, « inutile et coûteux ». Ce que les sénateurs n’ont apprécié que modérément et l’ont fait savoir, en refusant de recevoir des ministres et de répondre à une convocation du président de leur parti. Avec l’Union Nationale du Patronat, la guerre est déclarée depuis quelques mois déjà, Ould Abdel Aziz tenant à obtenir, à tout prix, la tête du président sortant.

Quant aux autres fronts, ils n’ont été ouverts qu’il y a quelques jours… avec une maladresse qui frise l’enfantillage. Subitement et sans crier gare, le ministère du Travail se réveille d’une longue hibernation et demande, à ces sociétés, d’appliquer, à la lettre, la réglementation sur le travail des étrangers. Sans concertation et sans donner le moindre délai de grâce qui leur permettrait de prendre les dispositions nécessaires au remplacement de dizaines, voire de centaines d’expatriés, dont certains occupent des postes sensibles. La décision passe mal, même au sein de l’opinion publique qui n’y voit qu’une volonté du pouvoir de régler des comptes. Comment expliquer autrement cette décision subite de faire appliquer une loi qui date de quelques années, et même de  décennies ? Pourquoi la déterrer maintenant ? Populisme, démagogie, préférence nationale ? Un peu de tout ça ?

Quoiqu’il en soit, le résultat des courses est bel et bien acquis : Tasiast a décidé de fermer son usine. Déjà éprouvée par la chute des cours de l’or, les coûts d’exploitation élevés et une grève de plusieurs semaines qui lui a fait perdre beaucoup d’argent, l’entreprise était déjà sur les nerfs. Assez pour jeter illico l’éponge, lorsque les inspecteurs du Travail ont débarqué, histoire de vérifier la situation du personnel étranger – plusieurs n’étaient effectivement pas en règle – et brandi la menace de fortes sanctions, si les fautifs poursuivaient leurs activités. Allez, hop ! Les étrangers, direction Las Palmas, par avion, et les mauritaniens, au chômage technique ! En fin de Ramadan et à quelques jours de la fête, voilà qui risque fort de leur créer bien des difficultés. Gageons qu’ils ne manqueront pas de l’exprimer…

C’est tout de même curieux, cette propension du pouvoir à se mettre à dos tout le monde… Plutôt que des décisions à l’emporte-pièces, pour ne pas dire l’arrache-clous, une opération en douceur, après mise en garde et délai de grâce, par étapes raisonnablement mesurées, aurait certainement eu des effets autrement moins désastreux. Bastonnez, bastonnez, soldats, c’est bien connu : à l’aller du bâton, la route se dégage. Mais qui finit toujours par dégager, au retour ?

Ahmed ould Cheikh