Monthly Archives: May 2016
Le président mauritanien annonce la dissolution du Sénat
ALAKHBAR (Nouakchott)- Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz vient d’annoncer une réforme constitutionnelle visant a dissoudre le Sénat et le remplacer par des conseils régionaux au niveau des différentes wilayas du pays.
Cette réforme constitutionnelle sera proposée au prochain dialogue avec l’opposition, a précisé le chef de l’Etat mauritanien, qui est en meeting en ce moment à Néma (Est).
Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé l’ouverture de ce dialogue politique dans un délai quatre semaines tout en promettant d’offrir les conditions requises pour sa réussite.
Les populations du Gorgol répondent massivement à l’appel du F.N.D.U à Kaédi

Comme dans les deux Hodhs, l’Assaba et Dakhlet Nouadhibou, le meeting du FNDU dans la capitale du Gorgol a tenu toutes ses promesses. Ce succès est essentiellement dû au fait que le peuple mauritanien est las et a bien compris que l’opposition démocratique par le truchement du FNDU est déterminée à en découdre avec le pouvoir.
Elle le manifeste quotidiennement à travers ses positions, ses descentes sur le terrain en raison de la crise multiforme qui assaille et paralyse le pays.
Dans ce grand élan patriotique, il reste que Kane Hamidou Baba, le président du MPR en compagnie de ses pairs a été d’un apport remarquable, tant dans le cadre de la sensibilisation, de la mobilisation des populations du Gorgol que dans la réussite du meeting.
KHB a été de tous les combats d’avant-garde pour un FNDU debout et résolument porté vers la résolution des problèmes d’état civil, d’esclavage et ses séquelles, de la cherté de la vie, du chômage galopant, de l’insécurité, du manque d’infrastructures, des problèmes de santé, d’éducation et la liste n’est pas exhaustive.
C’est pourquoi, le FNDU mène un combat inlassable contre toutes ces formes d’injustices qui, si on y prend garde, vont anéantir tout espoir dans le Gorgol. Et cela les populations du Gorgol l’ont bien compris et ont adhéré massivement à l’appel du FNDU, seule alternative pour une Mauritanie unie, démocratique, juste et prospère.
Ces populations, à travers ce meeting, ont manifesté avec force leur ras-le-bol, en raison de leur situation de précarité, au quotidien, et n’entendent point céder à la folle rumeur d’un hypothétique 3e mandat présidentiel. Pour Kane Hamidou Babaet ses pairs, aucune révision constitutionnelle n’est possible pour ce qui concerne ce mandat. La marche du FNDU du 7 mai prochain sera un tournant décisif et permettra, encore une fois à l’opposition de remonter les bretelles au régime en place, déjà agonisant.
mataka via cridem
mauriweb
Le premier mai en Mauritanie, l’absence de rapport de force
Le premier mai, fête internationale du travail, a-t-il un impact en Mauritanie ? Les centrales syndicales ont-elles quelque chose à leur actif ? Comme la participation aux campagnes de sensibilisation des mauritaniens à travers les mass-médias, sur les grands thèmes de développement; c’est-à-dire : La santé, l’éducation à l’hygiène et à la prévention, les conditions de vie et conditions de travail pour tous, syndiqué et non syndiqués et l’établissement d’une législation appropriée.
Cela passe la formation de militants et responsables syndicaux qui soient en mesure d’analyser les réalités socio-économiques du pays tout en participant à la activement à la vie économique et sociale de celui-ci. Cette formation ne doit pas être considérée comme un geste gratuit, elle doit plutôt s’inscrire dans une problématique qui vise à obtenir des résultats.
Sauf, que tout porte à croire que les chances d’opérer ces ouvertures, manquent cruellement. Les centrales syndicales qui ont défilé ce matin sur l’avenue Gamal Abdel Nasser, n’ont plus le tonus d’antan. Les violations des droits fondamentaux sont pour certaines d’entre elles, liées à la situation économique du pays.
« Un pays qui fait fi du droit des populations que nous sommes à un niveau de vie décent et à la protection sociale constituant de ce fait un déni de nos droits collectifs », fait savoir M. Diagne, un retraité de la santé avant la marche des différentes centrales, au niveau du carrefour de la BMD.
Il a regretté le « temps des Ladji Traoré, Sarr Mamadou, qui ne pliez pas et savaient faire passer à la force du poignet les notions de justice, de solidarité et d’équité ». En rendant le tablier, la relève ne semble être au rendez-vous, car par un stratagème dont il a le secret, l’Etat a su faire suivre à toute une corporation, une autre logique que celle de l’intérêt général des travailleurs.
Loin d’être perçue comme un élément de liberté démocratique, le droit de grève est réprimé jusqu’au sang, que dire de celui de la liberté d’expression ? Les conventions de l’Organisation Internationale du Travail –OIT-, n°87, 89, 141, et 151, qui sont maintes fois citées par les centrales syndicales, parce qu’elles sont une référence importante, mériteraient d’être plus connues, ratifiées, d’accord parties et appliquées.
Le syndicalisme est un combat non violent par la justice sociale et la solidarité. Il faut donc le prendre en compte et le valoriser. La défense et la promotion des droits humains fondamentaux doit être aujourd’hui un objectif mobilisateur en vue de la coopération entre toutes les composantes de ces centrales syndicales qui ne semblent exister que de nom face à tant d’abus.
ADN
Source : Rédaction Cridem
LA TIDJANIYYA, ARME SECRETE DU « SOFT POWER » MAROCAIN EN AFRIQUE
De Fès à Kano, en passant par Tivaouane et Kaolack au Sénégal, la Tidjaniya s’affirme comme la confrérie soufie la plus importante d’Afrique de l’Ouest.
Elle puise pourtant ses sources au nord du Sahara, entre l’Algérie et le Maroc. Le nom de la tarîqa (« confrérie ») vient de celui de son fondateur, Ahmed Tidjani (1737-1815), qui l’établit dans sa ville natale d’Ain Madhi, aux portes du désert oriental algérien. Mais c’est au Maroc voisin, à Fès, où il fut accueilli par le sultan alaouite Souleiman, qu’il est enterré. Son mausolée est l’objet d’un pèlerinage qui tient, pour ses adeptes, un rang presque aussi haut que celui de La Mecque. La zaouia (inzawa, « se retirer »), siège de la confrérie Tidjaniya au Maroc, est un atout maître dans les ressources de la diplomatie religieuse de Rabat en Afrique, que lui conteste d’ailleurs le pouvoir algérien.
Les deux pays se disputent ainsi l’organisation des rencontres internationales de la confrérie. Après la première grand-messe des « tidjanes » mise en place par le gouvernement algérien en 2006, le royaume marocain a organisé à Fès, en mai 2014, un pèlerinage massif de dignitaires religieux d’Afrique de l’Ouest pour marquer le 200e anniversaire de la mort d’Ahmed Tidjani.
Pour la chercheuse italienne Nazarena Lanza, du Centre Jacques-Berque à Rabat, ce type d’événements « répond au désir de raffermir le Maroc en tant que berceau de la tarîqa et vise à promouvoir l’image d’un islam marocain soufi, ouvert et tolérant, ainsi qu’à consolider des relations privilégiées avec les pays subsahariens, y compris par la relance d’un tourisme religieux ». A leur retour du hadj (le pèlerinage à La Mecque), les pèlerins du Sénégal – où la Tidjaniya est le plus ancrée – accomplissent régulièrement la ziyâra (« visite ») à Fès, où une offre particulière s’est développée autour du mausolée d’Ahmed Tidjani. Et la compagnie Royal Air Maroc a récemment mis en place une liaison directe entre Dakar et Fès.
Pour le Maroc, la maîtrise du réseau tidjane correspond à deux enjeux majeurs. D’abord, soutenir la stratégie du royaume pour s’imposer comme un acteur panafricain. Au prix d’une diplomatie économique très active, et de tournées du roi Mohammed VI en Afrique de l’Ouest, les banques mais aussi les compagnies d’assurances du Maroc ont pris une importance considérable dans la région. La première banque, Attijariwafa, avec 353 agences dans la zone CFA, est d’ailleurs considérée comme proche de la confrérie, ce que ne reconnaissent pas explicitement ses dirigeants. Le Maroc est aussi devenu le premier investisseur en Côte d’Ivoire, devant la France et la Chine, avec un projet à 150 millions d’euros pour rénover la baie de Cocody à Abidjan.
Intense travail de relations publiques
Au Sénégal, la Tidjaniya jouit d’une influence sans pareille. « Tous les marabouts du pays fréquentent assidûment l’ambassade du Maroc à Dakar, dont le travail de relations publiques est intense », observe Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute à Dakar. Deux dynasties familiales relaient le message spirituel de la Tidjaniya : les descendants d’El Hadj Malick Sy, établis à Tivaouane, et ceux d’El Hadj Abdoulaye Niasse, qui ont pris pour siège la ville de Kaolack. Cette deuxième branche, dite « niassène », est aujourd’hui plus stratégique pour le Maroc, en raison du nombre de ses adeptes au Niger, au Ghana et dans le nord du Nigeria, où le royaume chérifien a de grandes ambitions.
L’autre enjeu, pour le Maroc, est la question du Sahara occidental. Dès 1985, Hassan II réunissait califes et marabouts de la Tidjaniya à Fès pour un colloque international et leur faisait signer une motion de soutien à la marocanité du Sahara. Pour le royaume, le réseau tidjane est l’une des manières de contourner son absence dans l’Union africaine (UA), dont il s’est retiré en 1984 en raison de la reconnaissance par l’UA de la République arabe sahraouie démocratique, sous la pression d’Alger.
Les acteurs de la coopération religieuse entre les deux rives du Sahara insistent pourtant sur la priorité du spirituel sur le politique. « Lorsque nous invitons nos frères pour le pèlerinage à Fès, il n’y ni conditionnalité ni allégeance, confie un ancien ambassadeur marocain, excellent connaisseur de l’Afrique. Dans les chambres d’hôtel, nous mettons simplement à disposition de la documentation détaillant notre cause nationale. » A la manière de la Bible et du Livre de Mormon, que le client trouve dans sa chambre des hôtels Marriott.
Youssef Ait Akdim
le monde
La Mauritanie tente d’encadrer la première ruée vers l’or de son histoire
C’est un mouvement difficilement contrôlable qui pousse des milliers de Mauritaniens vers le nord de la capitale. A 250 km de Nouakchott, la ruée vers l’or est devenue une réalité depuis un peu plus d’un mois. Le gouvernement a décidé de réglementer leur activité. Dites « Tijiritt » et les yeux des jeunes Mauritaniens se mettent à briller. Comme l’or que des milliers d’entre eux espèrent trouver en partant vers le nord du pays. Ils seraient au moins 20 000, peut-être bien davantage, à avoir tout laissé sur place pour se précipiter dans cette région aurifère de la Mauritanie.
Payer la taxe pour chercher
Le mouvement a pris tant d’ampleur depuis à peine un mois que le gouvernement a décidé de réglementer leur activité. Selon le directeur général des mines de Mauritanie, Ahmed Ould Taleb Mohamed, « l’Etat a décidé d’agir face à la ruée des citoyens […] pour en limiter les risques et pour protéger les domaines accordés par licences à des sociétés étrangères ».
Ces dernières ne voient pas en effet d’un très bon œil ces milliers de jeunes se précipiter aux abords de leurs concessions. Des géants du secteur minier, comme les Canadiens Kinross Gold Corporation (cinquième producteur mondial de métal jaune) et First Quantum qui opèrent dans la zone de Tasiast, n’ont pu que constater ces dernières semaines l’afflux de nombreux orpailleurs venus tenter leur chance, « en toute clandestinité ».
Le gouvernement mauritanien a donc décidé de délivrer des licences et, en attendant leur attribution, les orpailleurs déjà installés sur place ont été priés manu militari de déguerpir. Le fameux permis ne sera accordé qu’aux citoyens mauritaniens, détenteurs d’un détecteur de métal dûment dédouané.
Le prix des détecteurs flambe
L’orpailleur candidat devra enfin s’acquitter d’une taxe de 100 000 ouguiyas (250 euros). Il ne pourra de plus vendre le produit de ses fouilles qu’aux « structures étatiques désignées à cet effet pour éviter les sanctions prévues ». Des sanctions qui iraient de la confiscation du matériel de détection, aux amendes et jusqu’à des peines d’emprisonnement. Une fois remplies toutes ces conditions, le mineur sera autorisé à exercer son activité pour quatre mois seulement.
Les conditions restrictives n’ont pas fait retomber la fièvre de l’or. Selon les chiffres officiels, ils étaient 16 000 Mauritaniens à s’être mis sur les rangs pour obtenir une licence dès l’ouverture des attributions, le 25 avril. Premier effet mesurable de cette régularisation, le prix des détecteurs de métaux est passé de moins de 200 euros à plus de 4 000 euros sur le marché local, a constaté sur place l’Agence France-Presse.
« Il suffit de se baisser »…
Les réseaux sociaux ne sont pas étrangers à cette ruée. Certains tweets affirment même qu’il suffit de se baisser pour trouver de l’or. On peut être sceptique, mais toujours est-il qu’ils sont des milliers à y croire. Certains ont tout vendu, rapporte le site Maghreb Émergent. « Voitures, maisons et même commerces » ont été cédés alors que d’autres « avaient recours au financement participatif ; six personnes ont ainsi réuni 2 000 dollars pour assurer un départ vers l’or », assure le site.
A tous ceux qui se seront mis en règle, les autorités ont finalement octroyé un territoire de 1 800 km2 aux abords de celui qu’exploite Kincross, pour tenter d’étancher leur soif du précieux minerai. En 2014, la mine a produit 260 045 onces d’or contre 247 818 onces en 2013. Le 1er mai 2016, l’once d’or cotait 1 293 dollars…
Après des années de déficit, Kincross prévoit d’investir 300 millions de dollars pour agrandir sa mine de Tasiast avec la perspective d’augmenter sa production jusqu’à 400 000 onces en 2018 et réduire les coûts d’exploitation. Tout à côté, à l’ombre de ce colosse, les petits chercheurs d’or à « permis » conservent malgré tout l’espoir de faire, à leur tour, bonne fortune.
Source : Radio France Internationale