Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 31/05/2016

Biram n’a fait que 8 % dans les présidentielles de 2014 dit Ould Abdel Aziz (Extrait)

Biram n’a fait que 8 % dans les présidentielles de 2014 dit Ould Abdel Aziz (Extrait)Droit dans ses bottes, le Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz accordé une longue interview au journal français  « l’Opinion ». L’homme de Nouakchott y répond sans détours à toutes les questions. 

raconte n’importe quoi. Où étaient les militants anti-esclavages il y a 20 ans ou 40 ans. Il y avait alors beaucoup plus d’esclaves et plus de séquelles apparentes et personne n’en parlait. Ce même personnage (NDLR : Biram Ould Dah Ould Abeid, fondateur de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) qui se fait le chantre de la lutte contre l’esclavage était greffier de justice, attaché au cabinet du Premier ministre et dans une instance des droits de l’homme, il percevait trois salaires. Mais il ne s’intéresse à ces questions que depuis quelques années au moment où on a commencé à assainir les finances publiques et qu’il a perdu son train de vie. Il s’est ensuite porté candidat à la présidence en 2014. Il n’a fait que 8 %. Et s’il y avait plus de candidats, il n’aurait pas fait 2 %.

Cela justifiait-il de le mettre en prison ?

Ce n’est pas le président qui l’a mis en prison. Il a été arrêté par les forces de sécurité, lors d’une manifestation, qui ont fait un procès-verbal et la justice l’a condamné à deux ans de prison. La même justice, via la Cour Suprême, vient de le libérer.

Le dernier rapport des Nations Unies dénonce le sort des Haratines (descendants d’esclaves) et les Afro-Mauritaniens « exclus de nombreux aspects de la vie économique et sociale »…

Ce ne sont pas les Nations Unies dans leur ensemble mais le rapport d’un individu (Ndlr : Philip Alston, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme) qui se comporte très mal vis-à-vis de notre pays. Il tenait les mêmes propos en 1995 et éprouve une haine viscérale pour la Mauritanie. Il n’a pas pris les bonnes attaches, notamment auprès de la société civile. J’ai reçu plusieurs émissaires et secrétaires généraux des Nations Unies. Ce n’est pas la position officielle. Il n’y a pas un seul esclave enchaîné ni de traite d’êtres humains vendus sur les marchés. L’acte d’esclavage est aujourd’hui criminalisé. Nous avons condamné récemment deux personnes à l’est du pays pour des faits d’esclavage qui se sont passés en dehors de notre territoire. Mais je reconnais qu’il existe toujours des disparités liées à la misère et la pauvreté. Ce sont les séquelles de l’esclavage, qui ne sont pas propres à la Mauritanie. Cela est encore le cas aux États-Unis. Des populations ont été à la marge du système éducatif, ont grandi avec des parents absents. Mais des enfants de parents esclaves ont aussi trouvé leur voie et sont insérés. D’ailleurs, la misère touche aussi des descendants d’anciens maîtres qui n’avaient pas l’habitude de travailler et se sont retrouvés démunis. On parle beaucoup de l’esclavage car certains en font un fonds de commerce

 

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L’anthologie de la discorde

altLa polémique enfle. Sur les réseaux sociaux comme sur la minuscule scène culturelle mauritanienne, la divulgation, en catimini, de l’anthologie de la littérature mauritanienne d’expression francophone fait la Une, au grand dam de ses compilateurs, le Groupe de Recherches en Littératures Africaines (GRELAF). C’est avec l’appui de l’ambassade de France en Mauritanie, par l’entremise du projet Appui au FRAnçais en Mauritanie (AFRAM) que le GRELAF a sélectionné trente-quatre œuvres (romans, poésies, théâtres et nouvelles) de dix-neuf auteurs (1). Un parrainage synonyme de parti pris ?

« Censé combler un immense déficit », de l’avis de Kalidou Ba, « celui du traitement et de la vulgarisation de la littérature mauritanienne de langue française, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », l’ouvrage pèche, il est vrai, par l’oubli de nombreux auteurs. Des omissions à ce point volontaires qu’il ait fallu préciser qu’« échantillon assez représentatif des œuvres mauritaniennes francophones, [cette anthologie] n’est pas exhaustive » ? Parmi les inexplicables absences, on peut citer les défunts Bal Mohamed Moctar (Crapauds et Nénuphars : Souvenirs d’un enfant de Dimbé : un véritable succès de librairie) ; Djibril Hamet Ly (L’arbre à la cour criminelle), Mariam mint Derwich (Mille et un je), Issagha Coréra (La Légende de Samba Guéladiégui), Ba Amadou Racine (Tribus, ethnies et pouvoir en Mauritanie), Sneïba El Kory (Mémoires d’un enseignant), Ba Amadou (L’obsession du retour)… Des langues qui se sont déliées pour condamner cette « aberration », celle de Mariem mint Derwich est, probablement, la plus virulente, à ce jour. Elle récuse le mode de sélection, dénonce des censures sciemment perpétrées, le manque d’honnêteté et de sérieux des responsables de l’ouvrage. Ils appartiennent, dit-elle, à « un monde rigide et exclusif ». Et de leur souhaiter « beaucoup de bonheur autocentré et ignorant, beaucoup de joie dans votre volonté de tuer littérairement. Vous êtes minables, minables et malhonnêtes. A l’instar de ce pays, vous êtes dans la médiocratie. Rien de neuf sous le soleil… Malheureusement ».

Elle rappelle, à ces censeurs, qu’il leur « reste beaucoup d’honnêteté à apprendre, en particulier en ce qui concerne les femmes écrivains. Où sont les premières ? Mon Dieu, mon Dieu, tant de contre-vérités ! Tant de petits arrangements entre soi… Et vous décidez qui peut vivre et qui peut mourir ????? » Elle sonne la charge : « Ce pays ne m’aime pas. L’anthologie de la littérature mauritanienne francophone vient de paraître. Mon nom n’a même pas été cité. Même pas un mot… Bref, au pays de la cooptation entre amis, cela ne devrait pas m’étonner. Pays de la médiocrité où tout se passe entre « tribus »… Dégoûtée, en colère… Dégoût de cet entre-soi… Non-sens. Quand on se tourne, autour du nombril, entre écrivaillons qui se prennent pour des prix Nobel de littérature. Amère, amère… ». Mariem tacle et retacle les censeurs qui se sont arrogés « le droit de vie et de mort littéraire et leur dénie « tout droit de critique » en matière d’écriture.

Réagissant à un post de maître Mohamed ould Moine, manifestant son soutien à Mariem, soulignant qu’être listée comme « poète n’est pas chic, pour un esprit libre comme celui de Mariem mint Derwich », Idoumou Mohamed Lemine Abass répond : « Maître, parce que votre avis compte, pour moi, je vous prie de ne pas vous laisser entraîner derrière des humeurs très subjectives, nées de procès d’intention et de parti pris que rien ne justifie. Une anthologie, je ne vous apprends rien, est un travail de choix de textes, suivant des critères souvent subjectifs, qui n’engagent que le ou les auteurs de l’ouvrage. Elle n’est jamais exhaustive, ni même une source de consécration absolue. Et ce n’est le droit de personne d’y figurer, tout comme il est vrai, aussi, qu’en être absent n’attente, en rien, au talent de personne, ni à la qualité de son œuvre. L’amertume de Mariem et de ses fans (dont je suis, du reste) n’est compréhensible que dans la limite du respect du droit des auteurs de cet ouvrage à le faire comme ils veulent et suivant les critères de choix qu’ils se sont fixés. On se contredit, gravement, en leur déniant ce droit, tout en clamant celui de Mariem à figurer dans le travail qu’ils ont fait. Ce n’est, également, pas très courtois, vis-à-vis des auteurs qui figurent dans le livre ». Poursuivant, il indique que : « les légendes littéraires se créent elles-mêmes, par leur talent. Et toi, tu as du talent. Beaucoup de talent. Être dans une anthologie ou non n’enlève rien à ta notoriété, ni à la valeur de tes écrits. Et je crois que tu dois prendre les choses comme ça ». Sans doute mais le succès de cette anthologie de la discorde en librairie est loin d’être, pour le moment, garanti.

Synthèse Thiam

(1) : Oumar Ba, Tene Youssou Gueye, Assane Youssoufi Diallo, Djibril Zakaria Sall, Moussa Diagana, Isselmou ould Abdel Kader, Ousmane Moussa Diagana, Abdoul Ali War, El Ghassem ould Ahmedou, Moussa ould Ebnou, Oumar Diagne, Mbareck ould Beyrouk, Haroun Rachid Ly, Idoumou ould Mohamed Lemine Abbass, Aïchetou mint Ahmedou, Abderrahmane N’gaidé, Bios Diallo, Mama Moussa Diaw et Mamadou Lamine Kane.

 

le calame