Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 12/05/2016

Mauritanie: dispersion violente d’une manifestation de Maliens

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La police mauritanienne a dispersé à gaz lacrymogène, ce mercredi 11 mai, des ressortissants maliens qui manifestaient près de leur ambassade àNouakchott, après la mort de l’un de leurs compatriotes, il y a deux jours. 

La police a réagi quand les manifestants commençaient à déborder de la zone de l’ambassade. Parlant au nom des manifestants, Nouhou Keïta, à déclaré à Alakhbar : « Des gens, qui contrôlaient le titre de séjour, ont trouvé notre compatriote sur un bâtiment où il travaillait comme maçon, au quartier « Cité plage » de Nouakchott. Et en tentant de s’échapper il est tombé du bâtiment».

Nouhou Keïta a ensuite menacé: «Nous allons rapatrier le corps de notre compatriote. Après, on ne va plus établir de carte de séjour. S’ils nous expulsent du pays, les Mauritaniens au Mali vont également rentrer». 

Une source sécuritaire mauritanienne, a rapporté à Alakhbar que le défunt a été « arrêté parmi un groupe de voleurs et embarqué à bord d’un véhicule». Il aurait ensuit « tenté de s’échapper en sautant du véhicule », ce qui aurait conduit à sa mort. 

Les manifestations ont par ailleurs accusé leur ambassade de les avoir « fermé les yeux» sur l’affaire. (Nous avons tenté en vain d’avoir la version des autorités diplomatiques maliennes). 

alakhbar via cridem

 

Le maire de Nouadhibou écroué avec ordre de payer 196 millions d’ouguiya

Le maire de Nouadhibou écroué avec ordre de payer 196 millions d’ouguiyaLe juge d’instruction du tribunal de la wilaya ouest de Nouakchott a déféré mercredi à la prison civile le maire de la commune de Nouadhibou, Mohamed O. Matalla et le trésorier régional de la ville , Daha Sy pour malversations et mauvaise gestion.

O. Matalla qui dirige la deuxième plus importante mairie dans le pays, avait été arrêté il y a près de deux semaines par la police chargé des crimes économiques dans le cadre d’une enquête qui aurait décelé des malversations financières dans la gestion de la commune.

Selon les sources de Sahara Media, les deux hommes ont été sommés de payer 196 millions d’ouguiya.

Ces mêmes sources ajoutent que le maire avait déjà remboursé une partie du montant et s’était engagé à donner des garanties pour le reliquat.

Elles ajoutent par ailleurs que Mohamed O. Matalla pourrait obtenir, dans les prochains jours, une liberté provisoire.

Des proches du maire, membre du parti au pouvoir, soutiennent que l’homme a été une victime dans un dossier dans lequel l’ont impliqué des personnes encore loin des mains de la justice.

Selon ces mêmes sources l’enquête se poursuit et le dossier se compliquera dans les prochains jours au fur et à mesure que les investigations s’approfondissaient.

La mairie de Nouadhibou avait connu ces derniers mois une crise aigue qui a amené les conseillers du parti Al Karama de boycotter les réunions du conseil municipal et les sessions budgétaires.

Les salaires des travailleurs sont impayés depuis un an.

 

saharamedia

La Mauritanie risque l’instabilité si ses richesses ne sont pas mieux réparties : l’expert de l’ONU sur l’extrême pauvreté

altLe Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme, Philip Alston, a déclaré aujourd’hui que la stabilité continue de la Mauritanie dans une région volatile risquerait d’être compromise à moins que les bénéfices de la croissance ne soient plus équitablement répartis.

« Le gouvernement doit fournir davantage d’efforts pour tenir sa promesse de lutter contre les séquelles de l’esclavage, et doit aller au-delà d’une approche de charité pour aller vers une approche qui reconnaît que chaque Mauritanien a un droit fondamental à l’eau, aux soins de santé, à l’éducation, et à l’alimentation», a déclaré M. Alston à la fin de sa première visite officielle* dans le pays.

Le Rapporteur spécial a décrit la Mauritanie comme un pays riche en ressources naturelles, et dont le système juridique n’accepte plus l’esclavage, qui a pu maintenir sa stabilité, et a, comparativement, bénéficié d’un niveau élevé d’aide internationale pour le développement.

Il a reconnu que des réalisations importantes ont été faites au cours de ces dernières années, en particulier en ce qui concerne les zones urbaines. Cependant, il a averti que 44% de la population rurale continuait à vivre dans une pauvreté écrasante dans des régions comme le Gorgol, le Brakna et le Trarza, qu’il a visitées.

« Pour beaucoup de personnes, le seul impact tangible des politiques de développement du gouvernement jusqu’à présent a été l’expropriation de leurs terres et leur attribution aux investisseurs à grande échelle et cela sans aucune compensation », a noté M. Alston.

« Les Haratines et les Négro-Mauritaniens sont systématiquement absents de toutes les positions de pouvoir réel et sont continuellement exclus de nombreux aspects de la vie économique et sociale », a dit l’expert. « Ces groupes représentent plus des deux tiers de la population, mais diverses politiques servent à rendre leurs besoins et leurs droits invisibles. »

Le Rapporteur spécial a noté qu’une reconnaissance officielle que des biens et de services tels que l’eau, les soins de santé, l’éducation, et l’alimentation sont des droits de l’homme « pourrait commencer à transformer la façon dont sont formulées et mise en œuvre les politiques de développement ».

« Au lieu de construire une école semblable au Taj Mahal pour 84 millions d’ouguiyas à Dar el Barka, l’Agence nationale de lutte contre les séquelles de l’esclavage, d’insertion et de lutte contre la pauvreté (Tadamoun) aurait pu entreprendre la construction de salle de classes additionnelles et de toilettes et soutenir le personnel des écoles périphériques qui sont tant dans le besoin », a noté M. Alston.

Mr. Alston a également souligné que « trop de programmes de développement social du gouvernement sont ad hoc et répondent davantage aux intérêts des circonscriptions électorales puissantes qu’aux besoins réels ». Il a appelé à la création d’un groupe des Amis de la Mauritanie, qui rassemblerait les principaux bailleurs de fonds, pour discuter des priorités en amont de leurs réunions régulières avec le gouvernement.

« Les bailleurs de fonds internationaux n’ont pas réussi à encourager le gouvernement à fonder son approche sur des principes, ni à être systématique dans son approche, et ont ainsi consacré beaucoup trop peu d’attention au type de coordination qui renforcerait considérablement leur impact combiné »,
a-t-il souligné.

Au cours de sa visite de dix jours en Mauritanie, l’expert des droits de l’homme a rencontré le gouvernement central et les autorités locales, les organisations non-gouvernementales, des représentants d’organisations internationales, et des personnes vivant dans l’extrême pauvreté à Nouakchott et dans différentes régions du pays.

le calame