Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 26/09/2015

FLAMNET-RÉTRO: Harouna Rachid LY, écrivain-journaliste, Auteur du livre-témoignage :« 1989, gendarme en Mauritanie»

Harouna Rachid LY, Auteur du livre-témoignage :« 1989, gendarme en Mauritanie» Harouna Rachid LY, écrivain-journaliste, Auteur du livre-témoignage :« 1989, gendarme en Mauritanie»

« Le discours qui valait hier à leurs auteurs le qualificatif «d´ennemis de la nation» était devenu subitement un cheval de bataille qu´enfourchaient tous les prétendants aux trônes. «Unité nationale», «retour des déportés», «règlement du passif humanitaire», «esclavage»; on eût dit que, brusquement, tout le monde s´était réveillé FLAMISTE»

FLAMNET reçoit aujourd´hui un grand homme de lettres, une plume sûre, un combattant de la liberté, un intellectuel de haute facture qui n´est plus à présenter aux mauritaniens, nous voulons nommer Harouna Rachid Ly l´enfant chéri de Wouro Dialaw. Ancien gendarme mais révoqué pendant les années de braise pour délit de faciès. Oui, c´était un crime d´être un noir et fier de sa négritude pendant le régne de sa majesté Ould Taya et Rachid était fier de ses origines donc un «ennemi de la nation».

Rachid LY travaille maintenant dans un Cabinet d’Avocat à Nouakchott. Il a collaboré à plusieurs journaux indépendants comme le Calame de feu Habib Ould Mahfoudh, Al Bayane et est actuellement rédacteur-en-chef de l’hebdomadaire “La Nouvelle Expression”.
Écrivain et auteur de plusieurs ouvrages dont : Le réveil agité, Editions L’Harmattan, (Paris, France, 1997), Que le Diable t´emporte ! publié à compte d’auteur( Nouakchott, 2000), Le trésor des Houya-Houya, Editions Manuscrit.com, (Paris, France, 2001) et maintenant il vient de publier «1989, Gendarme en Mauritanie», Editions Cultures Croisées, Roissy-en-Brie, France, ( 2007).

C´est pour parler de son nouveau livre, de la démocratisation en Mauritanie, de la question nationale, de la situation de la presse au pays et d´autres questions d´actualité que nous avons donné la parole à ce fin observateur et acteur de la scène politique mauritanienne.

Pour la petite histoire Rachid est l´un des rares mauritaniens de l´intérieur à écrire à visage découvert et à participer aux débats sans langue de bois dans le FORUM FLAMNET pendant les années de plomb de Taya. Entretien…..

 

FLAMNET : Bonjour Rachid, voulez-vous vous présenter aux lecteurs de FLAMNET?
RACHID LY : Je m’appelle Harouna LY dit Rachid. Je suis natif de Wouro-Dialaw (Département de Bababé)… Après quelques années passées à la Gendarmerie nationale, j’ai quitté ce corps (ou du moins j’ai été ousté) le 6 juin de l’an de disgrâce 1989. Depuis, je travaille dans un cabinet d’avocat. A mes heures perdues, je suis écrivain et, « subsidiairement », je suis rédacteur en chef du journal « La Nouvelle Expression ». Pour rappel, l’honneur nous a été donné de « bosser », avec feu Habib Ould Mahfoud, « L’homme qui est mort debout », (Dieu l’Agrée dans Son Vaste Paradis. Amin) à Al-Bayane et, par la suite, au Calame, journaux pionniers qui ont tracé la voie à la presse indépendante de notre pays.

 

FLAMNET : Nous savons que vous venez de mettre la dernière main sur un ouvrage, voulez-vous nous donner la primeur des thèmes qui y sont abordés?
RACHID LY : Il s’agit d’un livre aussi bien autobiographique qu’un ouvrage qui fait le survol de la vie de la Mauritanie ces dernières années. Il a pour titre «1989, Gendarme en Mauritanie». Sans prétention, j’y aborde l’histoire de quelques groupuscules politiques avant la pantalonnade de la démocratisation des années 90 ; la vie d’un gendarme négro-mauritanien dans une ville du Nord mais surtout le processus qui, après les sanglants pogroms de Dakar et de Nouakchott d’avril 1989, a conduit à l’arrestation, la déportation ou la révocation de plusieurs fonctionnaires noirs mauritaniens.

 

FLAMNET : Gendarme en 1989 en Mauritanie et noir en plus ça ne devait pas être facile au royaume de Taya?
RACHID LY : Ce n’était pas facile. Il faut croire que les corps constitués (armée, gendarmerie, garde…), en prenant le pouvoir le 10 juillet 1978, avaient fait de l’homme de l’uniforme, sans aucun mandat du peuple, le dépositaire du dernier recours de cette notion quelque peu biscornue de la légitimité nationale ; si bien que des « petits caporaux », s’estimant fondés à avoir opinion sur la chose « politique », s’étaient mis à transposer les « problèmes civils » aux choses militaires. L’institution militaire n’était plus à l’abri des relents nationalistes au sens étroit du terme. Le malheur est aussi que, dans ce capharnaüm où les seules senteurs ne venaient plus que de la botte et du ceinturon, il était devenu comme une mode d’accoler des couleurs aux membres des forces armées : pro-baathistes, pro-nasséristes, pro-FLAM.

 

Si chez nos compatriotes maures des corps constitués, les « moukhabaratt » avaient un choix étendu dans l’étiquetage, pour les négro-mauritaniens en uniforme, « on » pratiquait un raccourci saisissant : FLAM… Une bonne trouvaille pour les justifications a posteriori : on ne s’embarrassait plus de scrupule pour vider le gendarme négro-mauritanien, par exemple ; puisque dans l’entendement embrumé des excités de la calotte crânienne, s’il n’était pas Sénégalais (côté pile), il était « un ennemi de la nation » (côté face), autre vocable « brandi » à tout bout de champ pour aplatir le peuple.

 

FLAMNET : Est-il facile d´être Négro-mauritanien et de mener une carrière désengagée?
RACHID LY : Pas du tout… A moins d’être un mauvais citoyen. Ecoutez, je trouve que les gens qui se comportent de cette façon rendent un mauvais service au pays. « Houbboul watan minal iimaan » (« L’amour de la patrie est un devoir »). Rester dans son coin, cultiver son petit jardin, compter ses sous ou ses cors au pied est un comportement que tout bon citoyen doit abhorrer. Un citoyen (qu’il soit négro-mauritanien) ou de toute autre communauté nationale doit montrer qu’il est un citoyen ; remplir ses devoirs sans faille et réclamer ses droits sans faiblesse…

 

Le désengagement est synonyme de démission – mieux, de l’aplatissement ; et c’est bien parce le camp de ceux qui préféraient la position horizontale était plus compact que celui de ceux qui étaient debout, que les applaudisseurs, les courtisans et les magouilleurs ont transformé ce pays en une marre de boue et de gadoue dans laquelle s’ébattaient des colonies de canards (boiteux, s’entend). Le pays n’avancera pas avec cette engeance…

 

FLAMNET : Votre ouvrage vient après “J’étais à Oualata” de Boye et “L’enfer d’Inal” de SY. Peut-on à votre avis parler d’une floraison ou d’un printemps de la littérature de la mémoire?
RACHID LY : Permettez-moi d’abord de rendre un hommage mérité à nos deux aînés (Boye Alassane Harouna et Mahammadou SY) pour leur témoignage inestimable à verser dans les pages de l’histoire de notre pays. Ces livres, à eux deux, représentent un ensemble de faisceaux qui éclairent et jettent une lumière crue sur les turpitudes d’un système et d’un régime qui a conduit la Mauritanie dans les récifs. Il fallait le faire ; en bons soldats, ils l’ont fait et je crois que cela mérite d’être salué… « floraison ou printemps de la littérature de la mémoire », je le pense. Les paroles s’envolent, les écrits restent. Si l’on se place sur l’angle de l’épuration et du passif humanitaire, on ne peut que se féliciter de ce travail de mémoire et de tout acte qui contribue à faire refluer les partisans de « la mise sous séquestre de l’Histoire »…

 

FLAMNET : Quelle est la situation de la presse en Mauritanie, est-ce que c´est facile d´exercer ce métier aujourd´hui au pays sans grands soutiens financiers ou sponsors?
RACHID LY : La presse mauritanienne se divise, grosso modo, en trois catégories : celle qui est plus ou moins debout (même si c’est branlant); celle qui a la langue sur les genoux et « la presse couchée » (au sens propre et figuré du terme). Les deux premières tirent leur épingle du jeu et sont à encourager. Elles ont contribué, cahin-caha, à l’enracinement (un bien grand mot !) de l’Etat de droit et l’ancrage (pourquoi pas ?!) de la démocratie. La dernière est une ivraie qu’il faut « éradiquer ». A dire vrai, la situation de la presse en Mauritanie n’est pas des meilleures.

 

D’abord, l’Etat ne lui consent la moindre subvention et récemment elle a connu une cascade de plaintes (même si parfois elle ne peut s’en prendre qu’à elle-même). Ensuite, la pub et autres insertions ne sont pas légion et ne bénéficient pas au grand nombre. Enfin, s’il ne fallait compter que sur le lectorat, beaucoup de journaux auraient mis la clé sous le paillasson. Malgré tout, il faut saluer le courage de ce quatrième pouvoir qui, même sous l’ère Taya, a su émettre des notes discordantes. Quant aux couinements de ces ouistitis que l’on surnomme sous nos cieux Peshmergas, tout le monde essaie de faire avec… Non, à dire vrai, sans soutiens financiers ou sponsors, comme vous dites, exercer le métier de journaliste relèverait, pour le moins, des dix travaux d’Hercule.

 

FLAMNET : Comment expliquez-vous le refus du CMJD d´aborder pendant la transition les questions qui “fâchent” à savoir le racisme d´Etat, l´esclavage, les déportations, le passif humanitaire, etc…
RACHID LY : Je ne l’explique pas, je le déplore. Sur ces questions, si le CMJD avait pris le taureau par les cornes, il serait entré dans l’Histoire par la grande porte ; dommage qu’il ait opté pour le soupirail. Pour se dédouaner à bon compte, il s’était mis à enfourcher le même cheval que Taya et ses partisans : « Tout réfugié mauritanien peut revenir » ; ou nouvelle trouvaille : « Il reviendra au prochain pouvoir, plus légitime, de régler la question (des déportés) »; au foot, on appelle ça, au mieux, « botter en touche ! » et au pire « des sorties hasardeuses d’un gardien peu bondissant» (ou bondissant mal)! Soyons reconnaissons au CMJD d’avoir débloqué la situation d’impasse dans laquelle se trouvait le pays mais étonnons-nous de sa propension à remettre aux calendes post-transitoires le règlement de dossiers si saillants au motif d’une « plus grande légitimité » du pouvoir civil qui lui succédera, présupposant donc son manque de légitimité (lui le CMJD) à régler ces questions.

 

Légitimité, dit-on. Est-il légitime de renverser un régime civil, fut-il celui de Maaouya ? Le CMJD n’a-t-il pas modifié la Constitution, signé une Charte, des décrets, des traités et des conventions ? N’a-t-il pas libéré des condamnés ? Disons les choses sans faux fuyants ni formules alambiquées : le CMJD n’avait aucun mandat du peuple pour agir… tout s’est fait, ici, par consentement, consensus (pour ne pas dire par hochement de tête) et ce, suivant le « principe » (éculé ?) du « choix du moindre mal ». C’est dire donc que l’argument «de la légitimité » n’est pas suffisant. Nos vaillants libérateurs ont choisi la stratégie du contournement au lieu d’y aller à la hussarde. C’est dommage…

 

FLAMNET : Vous êtes un observateur averti de la scène politique nationale; Sidioca a-t-il la volonté et la marge de manoeuvre nécessaires pour résorber la question nationale? Ne risque-t-on pas d’assister à un exercice de colmatage qui se réduirait à faire rentrer les Déportés et passer sous silence tout le reste?
RACHID LY : Je pense que Sidioca a la volonté de trouver une solution à « l’unité nationale » comme il l’a dit dans sa campagne et l’a redit en plusieurs occasions. Sidi dispose-t-il d’une marge de manoeuvre ? Il est permis de penser que s’il s’est affranchi de la tutelle que voulait lui imposer ses encombrants amis d’El Mithaq, il pourrait éviter les écueils de toute autre pesanteur… Maintenant, est-ce que « la question nationale », telle que posée par les FLAM, et « l’unité nationale » du président Sidi ont la même signification ?… That is the question !! Comme diraient les sujets de sa Gracieuse Majesté. L’essentiel est que les dernières élections ont permis d’aborder les sujets tabous, ceux qui valaient à leurs auteurs le repoussant qualificatif de « ennemis du peuple ».

 

Sincèrement, je crois que le processus vers une Mauritanie égalitaire, unie, juste et fraternelle est irréversible ; même si subsistent encore des esprits obtus et des freins de toutes sortes. La Mauritanie est revenue tellement de loin que l’espoir réside dans une rupture complète avec l’étroitesse d’esprit, la navigation à vue et les sectarismes de mauvais aloi. Restons confiants… et vigilants, car ce n’est pas une mince affaire de construire un bon citoyen et… de bons responsables. Et comme disait feu Habib Ould Mahfoud (que Dieu l’Agrée dans Son Vaste Paradis. Amin) : « Tant que certains n’appelleront pas notre pays notre chambre à coucher, il y a de l’espoir » !

 

FLAMNET : Pensez-vous que la démocratie est maintenant bien ancrée en Mauritanie et qu´avec la nouvelle “république” la situation des négro-mauritaniens n´est plus à déplorer?
RACHID LY : Il y a eu des élections transparentes. Des instruments tendant à poser les fondements de l’Etat de droit (CENI – enterrée avec la Transition – Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel (HAPA), CNDH (Commission Nationale des Droits de l’Homme)) sont venus renforcer ceux qui existaient déjà ; d’autres verront prochainement le jour (le Conseil Economique et Social…). Mais le problème de ce pays n’est pas celui des instruments juridiques mais plutôt le comportement de ses responsables et de ses citoyens. La Mauritanie est sans doute le pays le plus complet en matière de textes, mais du formalisme de ceux-ci à la réalité sur le terrain existe un fossé que « le responsable » – ce grand enfant – comble à sa guise.

 

Pour schématiser, je dirais que la Mauritanie est un pays démocratique mais que beaucoup de Mauritaniens ne sont pas des démocrates sincères. Nous venons de sortir d’une transition après avoir gémi longtemps sous le joug d’un système honni ; je pense qu’il est encore tôt de dresser le constat mais, l’avis général est que le nouveau président est animé de la volonté manifeste de sortir la Mauritanie de la cohorte des pays bananiers et dattiers… Je pense qu’il est utile de rappeler que les problèmes de cohabitation et d’unité nationale que le pays a connus sont dus plus au comportement irresponsable d’un système que des individus pris séparément ; un système qui a su poser les fondements solides d’une obscure technique du « diviser pour régner », qui a eu pour conséquence de cultiver l’incompréhension, semer la discorde et nourrir le ressentiment intercommunautaire. Et ce système recrutait, hélas, ses doungourous et ses seconds couteaux dans toutes les périphéries.

 

Combien étaient-ils les négro-mauritaniens qui chantaient les louanges du régime désormais déchu ? Combien d’entre eux dansaient autour de notre scalp à peine coupé ? Qui venaient dans la Vallée prêcher la « bonne parole » en usant du chantage et de l’intimidation ? Ces Zoulous, ces VF ? Combien d’entre eux ont défendu Maaouya à Banjul, Bruxelles, Madrid, Durban ou Dakar ? Cette horde qui écrasait la Vallée du pied et du pneu était composée des fils de cette contrée. Ce n’était point des Maham, ni des Mahmoud mais des petits Mamadou bien de chez nous…

 

Entre nos communautés, la vie n’était pas toujours rose mais la bonne entente existait, chaque maure ayant son kowri qu’il était prêt à défendre contre ses propres parents, s’il le faut ; et chaque kowri ayant son maure, son hartani auxquels il était attaché comme à la prunelle de ses yeux. Le retour d’un tel climat est possible, encore faut-il que la nouvelle république, comme vous dites, traduise dans les faits notre devise nationale : Honneur – Fraternité – Justice. « Le poisson pourrit par la tête », comme on dit ; hélas, le malheur de ce pays est toujours venu de sa tête qui pense mal.

 

FLAMNET : Que pensez-vous des FLAM, de leur lutte et du site Flamnet ?
RACHID LY : C’est une organisation qui, dès le départ, a su montrer du doigt les dangers qui guettent la Mauritanie. Malheureusement, ses constats, ses mises en garde furent mal perçus ou tout simplement instrumentalisés. Sans doute aussi, avaient-elles commis une erreur de n’avoir pas rallié à leur combat ou associé à leur diagnostic les autres composantes nationales, passant ainsi, aux yeux de leurs détracteurs, pour une « entité » sectaire et communautariste…

 

Cependant, ici, pendant le printemps électoral de 2006-2007 qui avait pris les allures de catharsis, bien des masques sont tombés, bien des voiles de pudeurs, oripeaux couvrant des pans entiers de lâchetés, d’opportunisme inconscient et du réalisme bas de gamme, ont été jetés aux orties. Le discours qui valait hier à leurs auteurs le qualificatif « d’ennemis de la nation » était devenu subitement un cheval de bataille qu’enfourchaient tous les prétendants aux trônes. « Unité nationale », « retour des déportés », « règlement du passif humanitaire », « esclavage »… on eût dit que, brusquement, tout le monde s’était réveillé FLAMISTE.

 

Comme qui dirait, « Be mbiyanooma tan cahen Be mbii alaa muuDen ! » (Il leur avait été conseillé : « Mouillons ce couscous avant de l’avaler », ils avaient rétorqué : « Que non ! Nous le préférons sec ! »)… FLAMNET est un site qui a contribué grandement au débat sur les grandes questions nationales ; ce dont il doit être remercié.

 

FLAMNET : Votre dernier mot à nos lecteurs!
RACHID LY : La lutte pour une Mauritanie unie, juste et prospère… continue !

 

FLAMNET : Oui Rachid , la lutte doit continuer et merci d’avoir répondu à notre invitation.

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Propos recueillis par Kaaw Touré et Abdoulaye Thiongane.

Le mercredi 13 juin 2007

 

         Harouna Rachid LY, Auteur du livre-témoignage :« 1989, gendarme en Mauritanie»

Burkina: dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité putschiste

content_imageLe Régiment de Sécurité présidentielle (RSP), l’unité militaire qui a réalisé le coup d’Etat, finalement avorté, du 17 septembre, a été dissous vendredi par un décret pris lors du premier Conseil des ministres après le putsch.

“Le troisième décret est relatif à la dissolution du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP). L’adoption de ce décret dissout le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP)”, selon le compte-rendu du Conseil des ministres.

Corps d’élite de 1.300 homme, le RSP, armée dans l’armée, était la garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir en octobre 2014.
Le 16 septembre, des membres du RSP avaient fait irruption au Conseil des ministres et pris en otage le président de la transition Michel Kafando ainsi que le Premier ministre Isaac Zida et le gouvernement. Ils avaient annoncé le lendemain à l’aube la création d’un Conseil national pour la démocratie, dirigé par le général Gilbert Diendéré.

Après une semaine de manifestations et d’arrêt de l’activité dans le pays, l’armée “loyaliste”, sous l’impulsion de jeunes officiers, a convergé vers la capitale lundi forçant le RSP à renoncer à son projet.

Parmi les autres décisions de ce premier Conseil des ministres post-putsch: la destitution du ministre délégué à la Sécurité Sidi Paré, soupçonné de collusion avec le Conseil national pour la Démocratie (CND, pro-Compaoré), la mise à l’écart du chef d’Etat-Major particulier de la présidence le colonel-major Boureima Kere, ancien aide de camp de Blaise Compaoré et ex-chef
du RSP.

Le Conseil a aussi décidé de la création d’une commission d’enquête sur le coup d’Etat. Cette commission “vise à situer les responsabilités, à identifier les auteurs, complices, militaires et civils impliqués dans la tentative de coup d’Etat perpétré le 16 septembre 2015”, selon le communiqué du Conseil des ministres.

“La Commission dispose d’un délai de trente jours maximum pour déposer son rapport. Des poursuites judiciaires seront immédiatement engagées à l’encontre des auteurs et complices”, selon le texte.

Par ailleurs, le Conseil a fait état d’un bilan officiel de 11 morts et 271 blessés pendant la dernière tentative de coup d’état.

 

AFP

Si les Mauritaniens avaient été aussi réalistes comme les Burkinabé, le putsch du 06 Aout 2018 et notre BASEP seraient aujourd’hui de l’oubli

Si les Mauritaniens avaient été aussi réalistes comme les Burkinabé, le putsch du 06 Aout 2018 et notre BASEP seraient aujourd’hui de l’oubliNous avons tous été témoins et nous avons été minables , incapables de nous unir pour l’intérêt de la nation, nous avons incontestablement manqué de courage, de patriotisme et de réalisme politique quand le premier président démocratiquement élu en mars 2007, avait été déposé par un putsch stupide, barbare et honteux le 06 Août 2008 par le général Mohamed Ould Abdel Aziz et ses acolytes des états majors suite à leur limogeage après s’être employés à l’instrumentalisation des députés et sénateurs frondeurs dans le camp du bataillon de sécurité présidentielle (BASEP) pour une motion de censure du parlement ,dans le seul but d’en découdre avec le président Sidioca.

Les motifs et les objectifs de ce coup d’état sont complètement débiles et ne reposent sur aucune motivation et d’ailleurs le terme de la rectification a été utilisée alors qu’il s’agissait de l’usurpation du pouvoir avec son lot d’accaparement, de personnalisation, de corruption que nous constatons malheureusement aujourd’hui dans toutes les sphères de l’état et des institutions militaires et paramilitaires.

Avant son forfait du 06 Août 2008, le général Mohamed Ould Abdel Aziz , commandant du BASEP avait minutieusement et méthodiquement organisé et financé la fronde de 25 députés et 23 sénateurs, tous soumis aux ordres du général putschiste, ils avaient demandé une motion de censure au parlement, et pour couper l’herbe sous leurs pieds le premier gouvernement de Sidi Ould Cheikh Abdallahi dirigé par Yahya Ould Waghf démissionnait puis reconduit dans ses fonctions de premier Ministre pour la formation d’un nouveau gouvernement.

Il aurait fallu beaucoup plus pour réussir leur putsch constitutionnel face à notre Michel Kafando , Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui a voulu démontré que son pacifisme et son tempérament ne faisaient point de lui un homme faible ou soumis et finit par autorité et les prérogatives qui étaient les siennes de limoger le mercredi 06 Août 2008

ces généraux troubles fête accusés d’être derrière les frondeurs pour diviser le pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD) une coalition de la majorité présidentielle .Cette fronde avait commencé vers fin juin et s’est intensifiée tout le long du mois de juillet sur l’œil et la grande bénédiction des généraux de la grande muette et du BASEP que commandait le Général Diendéré Mauritanien

Alors qu’attendez le peuple pour dénoncer cette dérive ? Qu’avons-nous fait pour rétablir l’ordre constitutionnel ? Pourquoi notre armée républicaine n’a-t-elle pas joué son rôle d’arbitre et de sauveuse de la nation ? Quelle a été la responsabilité de nos hommes politiques avec leur nomadisme et les applaudissements prématurés à chaque changement ? Notre peuple a-t-il une certaine maturité de prendre ses destinées en s’opposant à des dérives comme des coups d’état ? Quel consensus pour un leadership dans des situations aussi graves dans le pays ? L’unité et la cohésion nationale ne sont elles pas les préalables à toutes ces questions évoquées ci haut ?

Sincèrement en essayant de répondre à ses questions, je me permets de lorgner de l’autre côté du Burkina car la bravoure de son peuple et de son armée républicaine ont été admirés de tous ,et leur grande discipline et détermination de booster le général Diendéré hors du palais présidentiel ont été le dernier rempart et la cause réelle et sérieuse de la chute du général en paille, qui d’ailleurs reconnait idiotement ses erreurs pour pouvoir mendier une amnistie auprès de la CEDEAO dont la Mauritanie n’est plus membre pour des raisons idéologiques ou épidermiques.

Le 06 Août 2008, au lieu de s’opposer, nous avons applaudi, nous avons essayé de se trahir, de trahir le pays, de chercher des postes, de ne pas penser aux citoyens lambda, de se montrer comme le premier soutien de notre Abdel Aziz ould « Diendéré »,

pire notre armée vassalisée n’a jamais osé livrer le combat contre ce BASEP qui est à l’origine des coups d’état et sera encore à l’origine de plusieurs autres coups d’état si rien n’est fait pour sa dissolution et son intégration dans l’armée régulière. La leçon du Burkina est purement Mauritanienne ; le BASEP en Mauritanie c’est exactement RSP au Burkina Faso et la suite est connue de tous ne cherchons pas loin.

Pourriez-vous tenter de répondre à mes interrogations sur l’avenir de notre pays et de la sécurité de nos institutions avant et après le général putschiste Ould Abdel Aziz ? Si notre peuple, nos politiques, notre armée régulière resteront à ce stade d’observation ou de suivisme au détriment de l’intérêt supérieur de la nation, nous ne serons jamais Burkinabé. Je dis bien Burkinabé et non Mauritaniens, j’espère me faire comprendre.

Chers compatriotes soyons tous Burkinabé, sinon nous crèverons tous ensemble sans issue pour ce pays malmené par le mensonge de la rectification et nous nous retrouvons dans sa paupérisation.

Ide Mabrouk

Wait and see

Sidi Ould Baye

Patriote incontestable      

 

boolumbal

Les dix-sept objectifs de l’ONU pour une planète durable

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pendant Assemblée générale de l'ONU, à New York, le 25 septembre.La planète s’est dotée d’une nouvelle feuille de route pour le développement, vendredi 25 septembre, lors de la première journée de l’Assemblée générale des Nations unies qui se tient à New York jusqu’au 27 septembre. Après les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui ont accompagné la période de 2000 à 2015, ce sont dix-sept Objectifs de développement durable (ODD) qui devraient permettre de construire le futur des 8,5 milliards d’habitants attendus sur la planète dans quinze ans. Il s’agit pour les Nations unies de mettre fin à la pauvreté d’ici à 2030 et « de transformer les vies tout en préservant la planète ».

Quinze ans après l’adoption des OMD, des progrès importants ont été réalisés, notamment avec la réduction de moitié du nombre d’enfants non scolarisés et en âge d’aller à l’école, la diminution de plus de la moitié de l’extrême pauvreté – elle est passée de 1,9 milliard de personnes en 1990 à 836 millions en 2015 –, ou encore dans la lutte contre la faim et la sous-alimentation.

Si l’objectif de réduction de 50 % du nombre de personnes en grande pauvreté, vivant avec moins de 1,25 dollar par jour (1,12 euro), a été atteint dès 2010, il faut y voir notamment l’impact des progrès réalisés en Asie de l’Est et en particulier en Chine. Le développement économique du pays – croissance à un niveau élevé, autour de 8 % en 2000, 14 % en 2007 et 7 % en 2014 – a joué un rôle important, tout comme la décision d’assurer un socle de protection sociale pour la population. En 2012, 99 % de la population chinoise bénéficiait d’une assurance de santé de base, contre seulement 16 % huit ans plus tôt. Quand ces progrès touchent un pays comptant 1,4 milliard d’habitants, on comprend l’impact sur les statistiques internationales.

Inégalités persistantes

Malgré tout, tous les objectifs n’ont pas été atteints. « Les inégalités persistent et les progrès ont été inégaux. (…) En 2011, dans le monde, près de 60 % du milliard de personnes extrêmement pauvres vivaient dans cinq pays seulement », écrit le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, en introduction au rapport 2015 sur les OMD. Sur la santé maternelle ou l’accès à la contraception, des progrès importants doivent encore être réalisés dans les pays en développement. Dans ces régions, le taux de mortalité maternelle est quatorze fois plus élevé que dans les régions développées. 880 millions de personnes vivent dans des taudis. Et près d’un milliard défèquent à l’air libre. On est encore loin de l’éradication de la pauvreté dans le monde.

Lire aussi : Nous pouvons éclairer et nourrir l’Afrique !

Pour définir les nouveaux objectifs, qui entreront en vigueur le 1er janvier 2016, les nations ont négocié durant trois ans – la réflexion a été initiée lors du sommet « Rio + 20 » en 2012 –, dans un « groupe de travail ouvert » auquel ont participé 70 pays. Une enquête a été menée au niveau mondial, à laquelle ont participé plus de huit millions de personnes. « Ces ODD ont été élaborés par les Etats membres, avec l’association de nombreuses parties, la société civile, alors que les OMD avaient été fixés par les Nations unies et les pays n’avaient eu qu’à les adopter », résume Anne-Laure Jeanvoine, conseillère au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

A New York, il s’agit de l’ultime étape de l’adoption des ODD – 193 pays se sont déjà accordés le 2 août sur la finalisation du document. Ceux-ci sont assortis de 169 cibles concernant toutes les dimensions du développement durable : lutte contre la pauvreté, la faim, la santé et l’hygiène, l’éducation, l’égalité entre les sexes, le travail décent et la croissance économique, « les énergies propres et d’un coût abordable », la lutte contre le changement climatique, les « villes et communautés durables », la conservation de la biodiversité marine et terrestre ou encore la « paix et la justice ».

Inventaire à la Prévert

Les questions d’environnement et de climat occupent plusieurs objectifs alors que dans les OMD, ils n’apparaissaient que dans le septième, « préserver l’environnement ». L’adoption de ces ODD devient une étape avant la conférence sur le climat, à Paris, fin novembre. Le chef de l’Etat français, François Hollande, doit intervenir à New York, dimanche, en particulier sur la question climatique.

Climat, nature, santé, éducation, justice, paix… cet inventaire à la Prévert que sont les ODD fait douter certaines ONG qui jugent le nombre des objectifs trop important, augmentant le risque de dilution des priorités. Surtout, il coûte cher. La question des moyens financiers pour réaliser ces ODD est devenue elle-même un objectif, le dix-septième : « Partenariat pour réaliser ces objectifs. »

Le passage de 8 OMD aux 17 ODD signifie des besoins estimés en milliers de milliards de dollars, voire dizaines de milliers, alors que le financement public international du développement a atteint 239 milliards de dollars (213 milliards d’euros) en 2014. Lors de la Conférence des Nations unies vouée au financement du développement, qui s’est tenue à Addis-Abeba en juillet, l’importance du recours au secteur privé a été soulignée. Ce qui ne doit pas exonérer les Etats d’augmenter leur participation au travers de l’aide publique au développement (APD), en stagnation ou en recul dans de nombreux pays. « Tout l’enjeu sera d’allouer les financements à bon escient, c’est-à-dire rediriger les soutiens aux pratiques néfastes – telle l’exploitation des énergies fossiles – vers des politiques durables », explique Pierre Cannet, responsable climat à WWF-France.

Il reste enfin que le nouvel agenda n’est pas prescriptif et que les pays peuvent, ou pas, mener les politiques pour atteindre les objectifs. « Le Nigeria, par exemple, ne veut pas entendre parler des droits sexuels et reproductifs des femmes. S’il n’a pas empêché que cet objectif soit retenu au niveau international, il ne fera rien pour l’atteindre », détaille Anne-Laure Jeanvoine. Malgré toutes les limites, le lancement politique de l’agenda est un signal positif, veulent croire les différentes parties, surtout à deux mois de la COP21.


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