Daily Archives: 16/09/2015
Ministere de l’Education : Le fagot de la bergere
Il a suffit que le Président de la République annonce de faire 2015 : « année de l’Education » pour que des fonctionnaires débordants de zèle simulé, aux fins de couvrir leur incompétence et manque de discernement ,s’émulent à proposer à leur ministre des idées souvent saugrenues. Ne s’étant pas donné la volonté ni la peine ni les moyens d’organiser les Etats Généraux de l’Education, ces fonctionnaires, au lieu de constater l’EXISTANT ( Situation catastrophique de l’enseignement) et d’en faire « le point de départ » pour tous projet ou reforme à venir, ont choisi de remuer la boue dans la mare.
C’est ainsi que juste après le lancement du slogan présidentiel, ces fonctionnaires, au lieu de s’attaquer à prémunir, prévenir et arrêter progressivement l’hémorragie des détachements du corps enseignant, se bousculèrent à proposer ,à la va –vite, à leur ministre les solutions simplistes de facilité : Rappeler tous les enseignants détachés, souvent depuis des décennies, dans différents départements ministériels , entreprises, municipalités et autres organismes de l’Etat.
Résultat : Un fiasco, constaté par tous, qui a débordé le ministère de l’Education pour semer zizanie dans diverses institutions de l’Etat.
Plus récemment, ces fonctionnaires viennent de suggérer à leur ministre de procéder a la fermeture de dizaines d’écoles privées de quartiers, au niveau de Nouakchott ,après les avoir autorisé à exercer jusqu’ici.
Ces fonctionnaires savent-ils que ces écoles ont été ouvertes pour combler un vide et répondre a un besoin de proximite et de qualite , exprimés par des citoyens?
Ces fonctionnaires savent-ils que c’est aux parents d’élèves qui ont inscrit ,en toute conscience , leurs enfants et payés leur scolarité, qu’il revient de protester et justifier la fermeturede ces écoles et non aux bureaucratesen mal de se faire connaitre ?
Ces fonctionnaires savent-ils que les propriétaires de ces écoles privées ne sont autres que des anciens enseignants retraités qui ont sacrifié leur jeunesse à servir avec abnégation la République, et quelques diplômés chômeurs qui peinent à trouver un emploi ?
Ces fonctionnaires savent-ils que ces propriétaires d’école ont consenti, malgré leurs moyens financiers très limités, des sommes colossales pour acheter des tables bancs, bureaux, tableaux, louer à prix d’or ou construire des bâtiments pour abriter leurs écoles ?
Qui va les indemniser ?
Certes, certaines écoles privées de quartiers n’ont pas attendu pour ouvrir leur etablissement une reponse écrite à leur demande d’agrement, souvent delaissée à l’oubli dans le tiroir du DDREN , Hakem , Wali ou autre fonctionnaire auxilliare du ministere de l’Education . Dans ce cas, A qui la faute?
Que quelques unes de ces ecoles n’aient pas obtenu à temps un simple papier administratif dependant d’une bureaucratie sclerosee ou manquent encore d’ expérience, maturité ou savoir faire en matiere de gestion d’ecole privee, est ce une maniere humaine que le ministere ou plutot ses fonctionnaires incompetents decretent tout bonnement de rayer d’un trait les efforts et moyens consentis et engages par ces braves anciens pionniers et commis de l’Etat a la retraite aujourd’hui?
Il revient aux « veilleurs » sur notre système éducatif de ne pas se comporter comme la bergere face à son fagot : Sachant qu’elle ne peut pas le porter , continue quand meme à y ajouter des branches et brindilles.
Le ministere de l’Education gagnerait à commencer d’abord par « ramenr aux normes » l’enseignement public et si tel serait le cas , l’enseignement privé disparaitra de lui meme progressivement et/ou ne sera entretenu que dans les conditions convenables.
A ce titre d’ailleurs une femme d’affaire , ancien ministre semble-t-il, vient de construire un immeuble à etages (genre immeuble El Mamy) sur la route Soukouk qui lui a couté quatre vingt dix (90) Millions d’Ouguiyas sur lequel est porte : » Complexe scolaire prive » . Le droit d’inscription de chaque eleve serait de cinquante mille (50.000) Ouguiyas par mois. Est ce pour repondre à la demande de ces nouveaux investisseurs dans l’enseignement privé que le lobby des fonctinnaires corrompus du ministere de l’education s’empresse d’ ecraser les » petits » promoteurs traditionnels ?
Pour « ne pas tuer le veau ni assecher la Tadit », nos fonctionnaires de la haut, feraient mieux à la fois , d’assister, conseiller , encourager, corriger les erreurs et orienter les « petits » promoteurs traditionnels des écoles privées tout en preparant la prise en main progressive de ce creneau, devenu chez nous commercialo- industriel par des investisseurs a gros sous.
Ces fonctionnaires ne doivent surtout pas oublier que demain eux aussi iront a la retraite et ce n’est pas avec la pension minable de la CNSS qu’ils arriveront a continuer a vivre dignement.
Slama
adrar-info
Népotisme, clientélisme, fuite des cerveaux en Afrique : la Mauritanie se distingue
Kassataya – (Paris) – Le Forum Economique Mondial (WEF) a publié un rapport très instructif au sujet de la Gouvernance en Afrique et qui donne la mesure de la confiance qui règne entre les Africains et leurs gouvernants.Pour qui ne le connait pas, le Forum Economique Mondial est une fondation basée à Genève qui a réussi le tour de force d’organiser une rencontre annuelle devenue incontournable : le fameux rendez-vous de Davos qui réunit le ban et l’arrière-ban de ce que la planète compte de femmes et d’hommes influents qui s’y rendent pour discuter des grandes orientations de l’économie mondiale. C’est dire que ses avis sont attendus à travers notamment les rapports que le Forum produit périodiquement. Ainsi en est-il de son Africa Competitiveness Report 2015 et de son Global Competitiveness Report 2014-2015. Produit en collaboration avec la Banque Mondiale, la BAD, le Fonds Africain de Développement, l’OCDE, le rapport du Forum Economique Mondial passe en revue les économies de 144 pays pour en évaluer la compétitivité dans plusieurs secteurs. S’agissant de la fuite des cerveaux par exemple, le Forum établit un classement des pays selon une échelle allant de 1 à 7 ; 1 désignant les pays marqués par le plus fort taux de fuite des cerveaux et 7 ceux parvenant le mieux à garder ou convaincre leur Diaspora à revenir au pays. Avec un score de 2, le Burundi est le pays africain le moins performant quand il s’agit de retenir son élite. Dans le quinté de tête, on retrouve l’Algérie, la Mauritanie, le Tchad et la Guinée. A l’autre bout, on retrouve sans grande surprise le Rwanda suivi à distance respectable par le Maroc, le Kenya, la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud pour constituer le quinté gagnant des pays les plus aptes à convaincre l’élite expatriée à regagner la patrie. On retrouve encore le Rwanda en compagnie des Seychelles et de la Côte d’Ivoire en tête pour attirer les cerveaux des autres nationalités. La surprise dans ce domaine porte sur la Gambie qui arrive en quatrième position, suivie de l’Ile Maurice. Sur le plan du marché du travail, la haute administration de certains pays reste fortement gangrenée par le clientélisme et le népotisme. Les pays dont le score est bas sont ceux où les amis et les parents ont plus de chance de trouver des emplois de choix que ceux qui n’ont que la compétence et le professionnalisme à faire valoir. Et c’est en la matière que la Mauritanie remporte la palme du pays qui accorde le moins d’importance au mérite. Elle est suivie du Tchad, de l’Angola, de l’Algérie et de la Libye. Il y a là un début d’explication aux « performances » réussies (sic) par la Mauritanie dans les domaines cités plus haut (fuite des cerveaux, attractivité…). Une piste à creuser pour un pays dont les autorités n’ont de cesse de discourir sur leur volonté de faire venir investisseurs et compétences. En étudiant objectivement certains indicateurs contenus dans ce rapport, les autorités mauritaniennes feront sans doute le constat qu’il leur faudra plus que des discours convenus pour changer l’ordre des choses. Pour l’instant, la Mauritanie se distingue dans des domaines qui ne sont pas de nature à en faire la destination privilégiée des investisseurs et des cerveaux.
Lire aussi l’article de mgafrica en anglais( http://mgafrica.com/article/2015-08-28-brain-drain-burundi-the-country-most-unable-to-retain-its-top-talent-rwanda-kenya-star-and-jammehs-gambia-surprises )
Abdoulaye Diagana pour KASSATAYA
Source : www.kassataya.com
L’éditorial du calame : Hors d’œuvre.
Les rencontres consultatives préliminaires au dialogue national, qui se sont déroulées, du 7 au 14 Septembre, au Palais des congrès, ont achevé leurs travaux lundi. Dans le même désordre et le même vacarme. Sans l’opposition radicale ou dialoguiste. Toutes les deux ont préféré bouder une pièce de théâtre conçue et jouée dans un objectif que personne n’est parvenue à élucider. La Mauritanie des profondeurs a été appelée à la rescousse. L’UPR a mobilisé le peu de monde qu’il est encore capable de drainer. Les applaudisseurs, les troubadours, les opposants en rupture de banc, les partis-cartables et sacoches, les syndicats inconnus, les ONGs qui le sont tout autant, tous ont été invités à rappliquer au Palais des congrès, faire acte de présence, intervenir lors des ateliers, bref « remplir la salle », donner l’impression que « la Mauritanie a répondu, dans toute sa diversité, présente à l’appel du président Ould Abdel Aziz », pour reprendre les termes d’un laudateur auquel la TVM a tendu un micro baladeur qui ne « capte » que les bonnes choses. Une semaine durant donc, les « dialoguistes » (avec eux-mêmes) ont passé en revue tous les aspects de la vie politique, économique et sociale. Ils ont débattu de tous les sujets possibles et imaginables, du principe du dialogue au renouvellement de la classe politique, en passant par l’Etat de droit, l’indépendance de la justice ou la décentralisation. La déclaration finale, qui récapitule ces différents points, a été lue, en arabe et en français, par deux transfuges de l’opposition, fraichement sortis des rangs. Un « honneur » auquel auraient bien voulu avoir droit chefs de partis et simples militants de la majorité qui ont usé leur fond de culotte à assister à toutes les réunions, applaudir, se déhancher et danser du ventre. C’est à se demander qu’est-ce qu’ils ont de plus que les autres, nos deux rescapés, dont un a déjà quitté la majorité pour l’opposition, avant de faire machine arrière et re-machine arrière, puis, au cours des dernières semaines, re-re-machine arrière. Quand s’arrêtera-t-il ? Réponse dans quelques mois ou quelques années, lorsque le pouvoir changera de main.
En attendant, les questions fusent, de toutes parts, à l’issue du show. Pourquoi le pouvoir s’est-il entêté à l’organiser, sachant pertinemment que l’opposition n’y prendrait pas part ? Comment inviter, au dialogue prévu le 10 Octobre (au plus tard), la moindre personne, a fortiori les plus grands partis d’opposition, à discuter de thèmes convenus sans eux ? Qu’y aurait-il de changé, pour que l’opposition accepte un telle issue ? On n’a pas parlé d’amendements constitutionnels. Cela couperait-il l’herbe sous les pieds de ceux qui pensaient que tout ce cinéma n’était destiné qu’à ça ? Mais les préliminaires restent ce qu’ils sont : des préliminaires. Sans doute peuvent-ils couper l’herbe, la salade, les hors d’œuvre mais les ailes des pigeons, c’est pour le plat de résistance…
Ahmed Ould Cheikh
le calame