Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 09/09/2015

L’éditorial du calame : Tam-tam

altHassan II avait le sens de la formule. « Conférences tam-tam » : c’est ainsi qu’il n’hésita  pas à qualifier, au plus fort de leur vogue, les conférences nationales, devenues mode en Afrique, au début des années 90, en prélude à une démocratisation forcée et imposée par l’ancienne métropole. Il ne croyait pas si bien dire : toutes finirent en fiasco. En Mauritanie, nous n’avons pas eu notre conférence nationale mais ce qui s‘est déroulé, ce dernier lundi, au Palais des congrès, y ressemble étrangement.  Une pièce de mauvais goût, flanquée de troubadours, ça donne quoi, selon vous ? Les « Rencontres consultatives préliminaires au dialogue national inclusif » – ça ne s’invente pas – n’ont été qu’une outrageuse exhibition. En l’absence du FNDU et de la CUPAD, pourtant opposition dite « modérée et participante », et en présence des formations politiques dites de la « Majorité », de quelques dissidents de l’opposition et autres partillons-cartables, la messe ne pouvait être dite. Pour dialoguer, il faut être deux et l’entêtement s’est toujours révélé mauvais conseiller. A quoi serviront des recommandations approuvées par un seul camp ? Où nous mènera cet unilatéralisme ? En quoi de nouvelles élections aideront-elles le pays à sortir de la crise, si l’opposition continue à être exclue du jeu politique ? Ce ne sont pas quelques débauchés, en mal de promotion et juste avides de soupe, qui donneront de la crédibilité à des rencontres sur lesquelles personnne ne pariera un ouguiya.

Pour leur donner un cachet populaire – méthode Kagamé ? – l’UPR, PRDS version Aziz, a battu le rappel de ses troupes. Des cars ont été loués, pour transporter des militants ; une tente dressée, devant le Palais des Congrès, pour les abriter. Des centaines d’entre eux ont même eu droit à des cartons d’invitation, pour meubler la salle et combler le vide – béant – laissé par les boycottistes. Sachant pertinemment que l’opposition n’acceptera jamais de participer à un dialogue sans garanties écrites, le pouvoir s’est pourtant entêté à tenir ces assises, coûte que coûte. Pour un résultat nul. Citoyens et partenaires au développement restent persuadés qu’un dialogue inclusif ne peut se tenir sans la participation de tous. 

Un autre tam-tam, autrement plus conséquent et lourd de significations, nous parvient de l’autre côté de l’Océan. Du Guatemala, plus précisément, dont le président de la République dort, depuis quatre jours, en prison, suite à un énorme scandale de corruption. Sous la pression de centaines de milliers de citoyens descendus dans la rue, à l’appel de la Société civile, le Parlement a dû lever l’immunité du chef de l’Etat et le procureur signer son ordre d’écrou, tandis qu’était avancée, dans la hâte, la date de l’élection présidentielle.

C’est un humoriste célèbre, version Dieudonné guatémaltèque, qui se retrouve largement en tête du premier tour organisé dimanche. Les citoyens sud-américains ont donc compris qu’il valait mieux en rire qu’en pleurer. Un fol espoir que les soutiens militaires dudit comique se chargeront, peut-être, de réduire à néant. Mais, tout de même, un sacré tam-tam dont nous ferions bien, Mauritaniens, de méditer le sens. Tant qu’il nous reste une bouche, pour dénoncer ou rire, avant de n’avoir plus que nos yeux, pour pleurer…      

Ahmed ould Cheikh

 

le calame

 

Coup d’envoi des rencontres consultatives pour un dialogue national inclusif

altLe Palais des Congrès de Nouakchott a abrité le coup  d’envoi  des rencontres consultatives préliminaires à un dialogue national inclusif lundi.

La cérémonie d’ouverture de cette manifestation a été présidée par le premier Ministre, Yahya Ould Hademine.

Prennent part à ces journées des partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et des personnalités indépendantes.

Dans son allocution d’ouverture, le premier Ministre mauritanien a exposé les vertus «d’un dialogue national inclusif bâti sur un référentiel consensuel et des constantes nationales de nature à préserver le pays des tempêtes violentes qui ont secoué et continuent de secouer  ailleurs des États  qui paraissent solides et bien structurés ». Il a par la suite invité « les élites politiques, économiques, sociales, culturelles  et les centrales syndicales à une concertation sincère dans la perspective d’un partenariat pour gérer les affaires publiques et poser les jalons d’un avenir prospère».

Pour sa part, Boydiel Ould Houmeid, député, président du parti El WIAM et président en exercice de la Convention Unie pour une Alternance Pacifique et Démocratie (CUPAD)-une coalition de l’opposition dite modérée- a présenté le dialogue comme unique voie pour faire face aux défis qui interpellent la Mauritanie. Il cependant demandé un report  des débats sur le fond en vue de poursuivre les contacts avec toutes les parties pour arriver « à un dialogue véritablement inclusif ».

Quant au Président de l’Union Pour la République (UPR)-principal parti de la majorité, maître Sidi Mohamed Ould Maham, il a rappelé « les nombreux progrès accomplis par la Mauritanie dans le domaine de la construction de l’Etat de droit,  de la promotion des libertés collectives et individuelles (notamment le domaine de la presse) et  la sécurisation du territoire national contre les attaques terroristes, sous le règne du président Mohamed Ould Abdel Aziz ».

Il a par la suite exprimé  la détermination de la majorité « à créer les conditions d’un dialogue national inclusif et sincère ».      

Ces rencontres sont boycottées par  le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), un collectif de 17 partis politiques, plusieurs organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes.

Celui-ci rejette une initiative dont le pouvoir est l’unique acteur  « qui connait la motivation, l’agenda et les objectifs ».

En cette journée inaugurale, le Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN) a été pris d’assaut par un nombreux public, donnant à l’événement les allures d’un rassemblement de l’UPR.

Ainsi, on s’interroge sur l’intelligence et le sens politique dont devraient faire preuve les  organisateurs pour corriger cette image partisane et donner une dimension véritablement nationale à cette nouvelle initiative.

le calame

Dar El Barka : l’AAAID renonce aux 3200 hectares

Dar El Barka : l’AAAID renonce aux 3200 hectaresDes représentants des populations de Dar El Barka (Brakna) ont rencontré mardi 08 Septembre le premier ministre Yahya Oulmd Hademine à Nouakchott au sujet des 3200 hectares de terres louées pour usage agricole à l’autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID).

Le premier ministre a annoncé aux représentants des populations que « l’AAAID lui a notifié par écrit son renoncement au projet d’exploitation de ces terres ». Ce renoncement résulterait de l’hostilité des habitants de la zone.

Les deux habitants de la commune de Dar El Barka qui avaient été arrêtés et détenus à Aleg le 25 août 2015, ont également été libérés ce mardi.

La délégation reçue par le premier ministre était composée de Kane Tidjane, ancien maire de Dar El Barka, Hamahoulah Dia, Ndiaye Ba, sénateur de Boghé et Dai Oumar.

Pour Sarr Mamadou du Fonadh, la libération des habitants de cette commune arrêtés « pour protestation contre l’accaparement de leurs terres » et le renoncement de l’AAAID à exploiter ces terres sont une demie victoire. Le secrétaire général du Fonadh plaide une large concertation sur la question foncière pour prévenir les conflits et favoriser la cohésion sociale.

Rappel : «La Mauritanie et l’autorité arabe pour l’investissement et le développement agricole (AAAID) ont signé, lundi à Nouakchott, une convention au terme de laquelle 3200 hectares de terres agricoles au Brakna seront soumis au bail au profit de l’organisation arabe citée plus haut pour un montant de 500 dollars l’hectare» avait écrit l’AMI (agence mauritanienne d’information) dans une dépêche du 09 avril 2015.

Toujours dans la dépêche de l’AMI, il était : « la convention a été signée, du côté mauritanien par le ministre des finances, M. Moctar Ould Diay et du côté de l’organisation arabe pour l’investissement et le développement agricole par son président, M. Mohamed Ben Abeid El Mezroui. »

(©Cridem / 09 Septembre 2015)