Daily Archives: 28/09/2015
Burkina: les ex-putschistes refusent de poursuivre le désarmement
L’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’unité d’élite de l’armée burkinabè, auteur d’un coup d’Etat avorté contre le gouvernement de transition, refuse de poursuivre le désarmement, a annoncé lundi l’état-major général des armées dans un communiqué.
Ce processus de désarmement, prévu par un accord entre putschistes et armée loyaliste et entamé vendredi, est dans une impasse, souligne l’état-major, qui dénonce le refus de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP, dissous vendredi par le gouvernement, ndlr) de poursuivre le désarmement en créant des incidents et en agressant le personnel chargé de cette mission, sans plus de précision.
L’état-major relève également le comportement ambigu du général Gilbert Diendéré, le chef des putschistes, sans donner plus de détails. Depuis l’échec du putsch dont il avait pris la tête, le général se trouvait à l’intérieur de la caserne Naaba Koom 2 du RSP, située juste derrière le palais présidentiel, dans le sud de Ouagadougou.
Dans leur communiqué, les Forces armées nationales du Burkina Faso (FAN) appellent l’attention des vaillantes populations du Burkina (…) de se tenir prêtes à appliquer les mesures de sécurité qui pourraient être données incessamment, et réaffirment leur ferme volonté à faire respecter les dispositions prises par les autorités politiques, concluent-elles.
Une source au sein du RSP a affirmé à l’AFP que le processus de désarmement était bloqué notamment car les engagements sur les familles et la sécurité n’ont pas été tenus. L’accord conclu le 23 septembre entre des officiers représentant l’unité putschiste et les forces loyalistes prévoyait notamment de garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles.
L’accord prévoyait également que les unités loyalistes entrées dans Ouagadougou reculent de 50 km, mais celles-ci étaient toujours présentes lundi dans la capitale, selon la même source.
Par ailleurs, le gouvernement burkinabè s’est réuni lundi matin en Conseil des ministres extraordinaire. Aucune information n’a filtré sur les points débattus lors de ce conseil.
(©AFP / 28 septembre 2015 15h50)
FLAMNET-RÉTRO: Oualata : chronologie funèbre
Anniversaire de la mort en détention de nos martyrs de Oualata 4ème et dernière partie : la mort de Djigo Tabssirou Par Boye Alassane Harouna- Écrivain et rescapé de Oualata – Quand, avec toute la conscience religieuse qui était la sienne, il avait dirigé et organisé les cérémonies funéraires de Bâ Alassane Oumar et de Bâ Abdoul Khoudouss, Djigo Tabssirou, notre imam (devenu notre doyen depuis la mort de Ten Youssouf Gueye, était naturellement bien loin de s’imaginer que très bientôt il allait reposer dans une tombe à côté de celles de nos deux camarades. En effet, il n’aura survécu que trente-deux jours à Bâ Alassane Oumar, et seulement quinze jours à Bâ Abdoul Khoudouss. Pendant neuf mois, il fut notre imam. Entendre cet homme au moment de la prière réciter le Coran, c’était un plaisir de l’âme et du coeur. Quand il récitait le Coran au moment de la prière matinale, il arrivait souvent que sa voix belle et puissante réveillât tous ceux qui parmi nous avaient le sommeil lourd. Et dans les moments critiques de notre détention, quand la lassitude morale et physique prenait le dessus, quand le désespoir cherchait à s’installer, quand le moral commençait à vaciller, quand, sous l’effet de la tension nerveuse, il se produisait çà et là quelques différends et autres coups de gueule, les sermons de Djigo Tabssirou venaient toujours remonter le moral et restaurer la sérénité. Très grand tribun, ses propos, inspirés du Coran et des hadiths, étaient toujours réconfortants par l’optimisme et l’espérance qu’ils véhiculaient. L’homme était humble et aimable. Sa mort fut aussi rapide que celle de Bâ Abdoul Khoudouss. Moins de soixante-douze heures s’étaient écoulées entre son alitement et son décès. N’Gaïdé Aliou Moctar était resté à son chevet. Dans la nuit du 27 septembre 1988, de la cour où il se trouvait avec quelques camarades qui le veillaient, nous parvenaient ses gémissements. Des difficultés respiratoires persistantes l’empêchèrent de dormir toute la nuit. Le lendemain matin 28 septembre 1988 vers 9 heures 30, Djigo Tabssirou s’éteignit. Diallo Abou Bakri qui le secondait dans sa fonction d’imam lui succéda. À ce titre, il organisa et dirigea la cérémonie funéraire de Djigo Tabssirou qui fut enterré à côté des tombes de Bâ Alassane Oumar et de Bâ Abdoul Khoudouss. Un mois : quatre morts. Cela fait une moyenne d’un décès par semaine. Quand on sait que dans cette même période plusieurs détenus étaient gravement atteints de béribéri et incapables de se mouvoir, autant dire que sans la mobilisation et la pression internationales, plusieurs, pour ne pas dire tous les locataires du fort-mouroir se retrouveraient au cimetière. Quelques mois plus tard, nous demandions à l’administration carcérale de nous permettre de matérialiser durablement les tombes de nos camarades et d’y inscrire leurs noms. Ainsi, avec du ciment et des pierres, nous élevâmes un petit mur autour de chaque tombe. Et chacune des trois tombes fut dotée d’une plaque sur laquelle sont inscrits en pulaar, français et arabe, les nom, prénom et date de décès de chacun de nos quatre compagnons.
Alassane Boye 27 septembre 2006.
www.flamnet.info
REF: [1] J’ÉTAIS À OULATA- LE RACISME d’État EN MAURITANIE- L’Harmattan, 1999. Page 138 à 139
Avant le développement durable, le pillage durable
Plus de 150 dirigeants de la planète ont adopté vendredi à New York le programme de développement durable à l’horizon 2030, promettant un monde meilleur d’ici 15 ans. Cet ambitieux programme s’est fixé 17 objectifs de développement durable, déclinés en 169 «cibles». L’objectif numéro un est l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes d’ici 2030, alors que 836 millions de personnes vivent actuellement avec moins de 1,25 dollar par jour. Il faudra également assurer l’accès de tous à l’éducation et à la santé, lutter contre les inégalités ou encore promouvoir la bonne gouvernance. Mais c’est là que le bas blesse. Ces objectifs sont tout à fait louables, mais dans notre monde arabe et africain on ne devrait pas parler de développement durable mais de pillage durable. En effet en Afrique et dans le monde Arabe, à l’exception notable du chef de l’Etat capverdien, nos dirigeants et leur entourage immédiat pillent les ressources nationales. Tous les présidents africains sont infiniment plus riches que lorsqu’ils sont parvenus au pouvoir. Alors peut-on demander à des politiques qui n’ont pour objectifs que de se remplir les poches de penser « assurer l’accès de tous à l’éducation et à la santé, lutter contre les inégalités ou encore promouvoir la bonne gouvernance » ;
Rappelons que cette feuille de route a été négociée pendant trois longues années par les gouvernements avec la participation du secteur privé et de plusieurs ONG. Et elle est la suite logique aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui portaient sur la période 2000-2015.
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Une grâce présidentielle très discutable
Un communiqué laconique publié par le présidence de la République a annoncé la veille de la fête de la Tabaski qu’ “A l’occasion de l’Aid Al Adha, le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a accordé par décret en date du 23 septembre 2015 et conformément aux dispositions de l’article 37 de la Constitution une grâce à 69 détenus de droit commun”
Sur ces Soixante et neuf (69) détenus 24 prisonniers sont détenus à Aleg, 17 à Nouakchott, 4 à Kaédi et les autres dans d’autres prisons du pays.
Mais alors que toute la Mauritanie s’attendait à voir figurer dans cette liste les prisonniers de l’IRA, la présidence n’a apparemment pas voulu les en faire profiter. Toujours est il que selon le site Al Mushahid, cette liste comporte les noms d’une bande de quatre dangereux délinquants arrêtés il ya seulement quelques mois pour fait de plusieurs agressions et vols en bande organisée commis en divers endroits de Nouakchott et qui avaient été condamné suite au dossier RP24/2015 à 5 ans de prison fermes.
On sait que trois critères sont habituellement nécessaires pour figurer sur la liste des graciés : n’avoir commis un délit grave, avoir purgé au moins la moitié de sa peine et faire preuve d’un comportement exemplaire en prison. Ce qui évidement ne s’applique pas à cette bande.
Pourquoi cette bande de dangereux criminels multirécidivistes a –t-elle bénéficié de cette remise de peine ? Qui les a fait figurer sur cette liste ? L’insécurité à Nouakchott ne requiert elle pas de la fermeté face aux bandits agresseurs ? Autant de questions auxquelles devra répondre le ministre de la Justice ou le président de la République lui-même.
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