Daily Archives: 30/09/2015
Edito Le Calame : A la mauritanienne…
Après la « conférence tam-tam », organisée, du 7 au 14 Septembre, au Palais des congrès, où l’UPR – PRDS version Aziz – a discuté avec lui-même de « toutes les questions d’intérêt national », voilà que des ministres et des conseillers sont envoyés à l’intérieur du pays pour expliquer ce qu’a été et ce que sera le futur dialogue. Il est, en effet, prévu un nouveau monologue à partir du 10 Octobre prochain. C’est, du moins, ce qu’ont recommandé les « rencontres préliminaires au dialogue national », dans leur communiqué final. En prenant cependant soin d’inviter le reste de forces politiques à se joindre à la grande messe qui décidera de notre avenir pour les prochaines années… ou décennies, qui sait.
L’opposition ayant déjà opposé une fin de non-recevoir à tous les appels du pouvoir, échaudée qu’elle est par les expériences précédentes, on voit mal ce qui pourrait l’amener à changer son fusil d’épaule d’ici le 10 Octobre. A moins d’un revirement, aussi spectaculaire qu’improbable, de la part d’Aziz, les chances sont quasiment nulles de voir l’opposition ‘’faire amende honorable’’ et accepter d’avaler des couleuvres d’au moins aussi grosse taille de celles qu’on lui fit ingurgiter à Dakar, en 2009. Le fossé est à ce point béant qu’il serait illusoire de parier la moindre ouguiya sur une décrispation de la scène politique avant 2019, au moins.
Dans ces conditions, pourquoi Aziz s’acharne-t-il à vouloir imposer « son » dialogue, alors que son deuxième mandat vient à peine de commencer et qu’il dispose d’une confortable majorité au Parlement ? Une Majorité dont la majorité commence à donner des signes d’énervement devant le peu de considération dont elle est l’objet de la part d’un pouvoir qui ne lui concède même pas des miettes. S’il n’a pas d’idées derrière la tête, pourquoi ne se contente-t-il pas d’accomplir posément son mandat, pour se retirer le plus tranquillement possible ? Aurait-il besoin, pour ce faire, d’une bouffée d’oxygène ? Il est vrai que les années d’abondance sont derrière nous : le déficit des finances publiques touche aux abysses, la récession pointe son nez, la politique du tout-Etat a atteint ses limites, les scandales gestionnaires se multiplient, le népotisme devient la norme…
Notre Raïs viserait-il plus loin ? Le peuple burkinabé, qui a chassé un président aspirant à un troisième mandat et mis en échec un coup d’Etat, devrait cependant donner à réfléchir à tous ceux qui se croient indispensables, supputant qu’après eux, ce serait le déluge… Quelque chose est en marche en Afrique et c’est, de moins en moins, au pas cadencé – avec tout ce que cela comporte de contretemps, hésitations et embouteillages. Les gens, ceux qui partagent les mêmes soucis triviaux du quotidien, se parlent désormais, réfléchissent, pèsent les discours et les actes de ceux qui prétendent les faire aller à leur botte ou les représenter, dans des dialogues et des non-dialogues à n’en plus finir. Les entendez-vous, messieurs et dames des cénacles politiques ? Cela se passe aujourd’hui, au Burkina Faso. Et dans combien jours, à votre avis, en Mauritanie ? Si ce n’était pas, déjà, ici aussi en route. A la mauritanienne, Aziz et consorts, à la mauritanienne…
Ahmed Ould Cheikh
Le drapeau palestinien hissé pour la première fois à l’ONU
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU était présents dans le jardin de l’institution internationale à New York alors que le drapeau palestinien flottait pour la première fois devant le siège des Nations unies.
Le drapeau rouge, noir, blanc et vert des Palestiniens a été hissé mercredi 30 septembre devant le siège des Nations unies à New York, aux côtés des 193 bannières des États membres de l’ONU et de celle du Vatican, qui, comme la Palestine, a le statut d’État non membre.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a participé au levé du drapeau, dans le jardin de l’ONU, juste après avoir prononcé son discours devant l’Assemblée générale. « La Palestine, qui est un État observateur non membre des Nations unies, mérite d’être reconnue comme un État à part entière », a déclaré M. Abbas, évoquant les « énormes sacrifices » consentis par les Palestiniens et leur « patience au cours de toutes ces années de souffrance et d’exil ».
Le président palestinien a également appelé tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État de Palestine, alors que des débats et des votes parlementaires en faveur de cette reconnaissance sont intervenus en 2015 dans plusieurs pays européens.
Dans son discours, le président palestinien a aussi menacé de ne plus respecter les accords avec Israël si l’État hébreu continuait de ne pas les respecter, notamment en poursuivant sa politique de colonisation en Cisjordanie.
« Nous déclarons que nous ne pouvons pas continuer à être liés par ces accords et qu’Israël doit assumer pleinement toutes ses responsabilités de puissance occupante, parce que le statu quo ne peut pas continuer », a-t-il lancé devant l’Assemblée générale.
« Nous ne serons pas les seuls à être liés par ces accords alors qu’Israël continue de les violer », a-t-il martelé.
jeuneafrique
Mauritanie : jours tranquilles à Doha pour Ould Taya

Maaouiya Ould Taya (àg.) avec Mathieu Kérékou et Abdou Diouf au sommet de la CEDEAO à Ouagadougou, le 29 juin 1989 © AFP
Publié le 30 septembre 2015 à 09h35 — Mis à jour le 30 septembre 2015 à 09h40
Par Jeune Afrique
Dix ans après son renversement, en août 2005, alors qu’il était sur le chemin du retour d’un voyage en Arabie saoudite, l’ancien président mauritanien Maaouiya Ould Taya vit toujours en reclus au Qatar, où l’émir lui a accordé l’asile politique.
Pris en charge dans une confortable villa sécurisée, il n’a jamais quitté Doha depuis sa chute. Il y vit avec Aïcha, son épouse, et leurs enfants (ses deux aînés, une fille et un garçon, issus d’un premier mariage, résident l’une à Nouakchott et l’autre à Las Palmas, aux Canaries), partageant son temps entre la lecture, la prière, les exercices physiques et quelques apparitions à la cour de l’émir.
Selon ses rares visiteurs, celui qui dirigea la Mauritanie pendant près de dix-neuf ans n’a plus aucun contact avec la classe politique de son pays (même ses anciens fidèles), ni avec ses ex-pairs chefs d’État, ni bien sûr avec l’actuel président Ould Abdelaziz, qui fut naguère son aide de camp. Aucune déclaration, aucune interview non plus (cela fait partie de l’accord passé avec les autorités qataries), mais « cela ne l’empêche pas de se tenir informé, ni de penser que l’Histoire réhabilitera son œuvre et son image », confie un proche.
À 74 ans, Ould Taya, qui a depuis longtemps renoncé à reconquérir le pouvoir, aspire aussi à rentrer le moment venu en Mauritanie. Pour y couler ses vieux jours chez lui, dans sa ville natale d’Atar.
jeune afrique