Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 23/11/2014

Le Film Retour Sans Cimetière du Réalisateur Djibril Diaw aux Rencontres Afrique en Docs à Lille du 11 au 13 Décembre

Le Film  Retour Sans Cimetière  du Réalisateur Djibril Diaw aux Rencontres Afrique en Docs à Lille du 11 au 13 DécembreDjibril Diaw n’en est pas encore fini de creuser son sillon. Après avoir réalisé “1989” son premier long-métrage qui avait remporté le 2ième prix du meilleur film durant la 4ième édition de la Semaine Nationale du Film (Se.na.f.), film censuré par le gouvernement de Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, il revient, cette fois-ci, avec le “Retour Sans cimetières” qui va sortir en marge du Festival Rencontres Afrique en Docs à Lille du 11 au 13 Décembre 2014.

Ce film « Retour sans Cimetière » s’inscrit dans la même veine que le précédent, Djibril Diaw continue à nourrir sa passion, le cinéma, mais aussi à participer à l’effort de travail de mémoire sur les évènements de 1989 et ses répercussions sur les populations de la vallée.

Ce film au titre lugubre a été tourné dans les villages de Donaye dans la commune de Dar-El Barka. « Retour Sans Cimetiere » est une chronique poignante et sans concessions sur la vie et le retour de ces mauritaniens-là qui ont été déportés pendant les évènements de 1989 par le pouvoir de Mâaouiya Ould Sid’Ahmed Taya.

A leur retour dans leur Village Donaye, ces derniers ont trouvé que leur cimetière a été récupéré et transformé en un vaste champ d’agriculture par un homme d’affaire. “Du coup, ils sont interdits d’accéder à leur cimetière pour visiter les tombes de leurs parents encore Visible “, révèle Djibril Diaw.
“Aujourd’hui, ils sont obligés d’enterrer leurs morts de l’autre côté de la rive, au Sénégal, après avoir pagayé plus d’un kilomètre sur le fleuve. Ils n’ont plus d’espace où enterrer leurs morts. Ils n’ont plus des espaces vital”, ajoute-t-il.

Djibril Diaw a réalisé “Le retour Sans cimetières” pour que ses compatriotes et notamment les pouvoirs publics en prennent conscience mais surtout de déclencher un élan de solidarité et couper le silence sur les “cachotteries” qui entourent le retour des réfugiés mauritaniens au Sénégal.

“Personnellement, lorsque j’ai entendu que les réfugiés mauritaniens allaient rentrer chez eux, j’étais content. Mais, quand je me suis rendu sur place, je n’en revenais pas.

Car, leurs conditions de vie sont lamentables. Je me suis donc dit qu’il fallait en parler pour les aider à refaire leur vie”, je dénonce également l’absence d’une vrai politique de liberté d’expression sous toute ses formes , une semaine âpres le tournage en juillet 2013 de mon film , j’ai été saisie par le chef de Village de Donaye Amadou Wone pour m’informer de la visite du chef de la brigade de gendarmerie de Dar el barka venus chercher des infos sur mon équipe de tournage et moi et il me précise également que ce dernier l’a forcé à lui remettre nos contacts. Par la suite, j’ai averti mon cameraman Sidaty diallo qui malheureusement fut arrêté par la Brigade de la gendarmerie situé a la BMD pour avoir non seulement participé au tournage de mon film « Retour Sans Cimetière » mais aussi pour avoir fait un reportage sur l’Eau de Roche. Voila pourquoi je dénonce toujours cette arrestation qui constitue un frein a la liberté”, explique Djibril Diaw.

“Je trouve que il y a encore beaucoup de sujets importants dans mon pays , voilà pourquoi je préfère pour l’instant ne pas me tourner vers les histoires qui existent sous d’autres cieux bien que cela soit important pour l’humanité“, ajoute le Réalisateur et Journaliste Djibril Diaw.

Au bout du compte, une des leçons à retenir de son second long-métrage qui sera à l’affiche à, c’est que la loi du plus fort et l’injustice règnent toujours de main maître en Mauritanie. Et, en définitive, “Le retour Sans cimetières” s’insurge contre la main mise des agro-businessmen sur les terres de la vallée du fleuve Sénégal

 

CRIDEM

Innocent, Ricky Jackson est libéré après 39 ans de prison

Si Ricky Jackson a retrouvé le sourire à l'annonce de sa libération, cet Américain a passé 39 ans en prison.Après avoir passé 39 ans derrière les barreaux, Ricky Jackson a été libéré vendredi 21 novembre à Cleveland, dans l’Ohio. L’homme de 57 ans a été accusé de meurtre, à tort, par un garçon de 12 ans qui s’est rétracté une fois adulte.

Ricky Jackson est innocent. Il vient pourtant de passer 15 000 nuits en prison. Soit 39 ans derrière les barreaux, à cause du mensonge d’un enfant. Ce Noir américain de 57 ans avait été accusé à tort d’un meurtre, sur la base du faux témoignage d’un garçon de 12 ans qui, arrivé à l’âge adulte, a révélé n’avoir rien vu du crime. Il a retrouvé la liberté vendredi.

“La dernière fois que Ricky a goûté à la liberté, le timbre coûtait 10 cents, Gerald Ford était président (…) et Billie Jean King gagnait Wimbledon”, a rappelé son avocat Mark Godsey, une demi-heure après la libération dans la salle du tribunal du comté à Cleveland, dans l’Ohio. ”
 
Le prisonnier avait écopé de la peine capitale en mai 1975, reconnu coupable, avec deux complices, d’avoir frappé, jeté de l’acide et tiré deux coups de feu sur un homme qui était venu collecter la recette d’un magasin d’alimentation. Le tireur avait également grièvement blessé par balle la femme du propriétaire du magasin.
 
La sentence de mort avait été révoquée trois ans plus tard, en raison d’une erreur de procédure puis de l’abolition de la peine capitale en Ohio, depuis rétablie. Ses deux compagnons d’infortune, deux frères, avaient aussi vu leur peine commuée en prison à vie, avant d’être innocentés. Mais tous trois étaient passés proches de l’exécution.
 
“Manipulé par la police”
 
Venu se rétracter officiellement devant le juge, le principal témoin Eddie Vernon, aujourd’hui âgé d’une cinquantaine d’années, avait confessé son mensonge à son pasteur et expliqué qu’il pensait alors “faire ce qu’il fallait” en aidant la police à résoudre le crime.
 
Le jeune Vernon était en fait dans le bus d’école, à quelques pâtés de maison de la scène du crime, quand il a entendu les coups de feu.  Mais, pris dans la spirale du mensonge, et sous la pression des policiers, l’enfant avait dû identifier des hommes qu’il n’avait jamais vus. “J’étais un enfant noir du quartier, pauvre et sans éducation. Un homme blanc avait été tué. Je ne connaissais rien du système judiciaire. Pensez-vous vraiment qu’à 12 ans, je pouvais faire face à ces policiers qui me criaient au visage?”, a témoigné Vernon, en larmes, au tribunal, selon le récit de l’avocat. 
 
En sortant du tribunal, Ricky Jackson a déclaré n’avoir aucune “animosité” envers le témoin. “En 1975, c’était un môme de 12 ans et il était manipulé et forcé par la police (qui l’a) utilisé pour nous mettre en prison”.
 
Record dans un cas d’erreur judiciaire
 
Le cas Ricky Jackson est cas record dans l’histoire des erreurs judiciaires aux États-Unis. “Ricky Jackson [est] la personne innocentée qui a purgé la plus longue peine de l’histoire américaine, selon le National Registry of Exonerations”, a ajouté l’avocat Mark Godsey sur le compte Facebook de son organisation Ohio Innocence Project. Lors d’une audience mardi au tribunal du comté à Cleveland, le procureur Timothy McGinty avait déclaré que “l’Etat s’incline devant l’évidence” et abandonne les poursuites.
 
Une “évidence” qui a mis 39 ans à être entendue : Jackson avait toujours clamé son innocence. Après “près de 15 000 nuits en prison”, il est sorti sans un sou, ni vêtements d’hiver, selon l’Ohio Innocence Project, qui lui viendra en aide avant une éventuelle compensation de l’Etat.
 
Selon le Centre d’information sur la peine capitale, il s’agit du 148e condamné à mort innocenté aux Etats-Unis depuis 1973, le cinquième cette année. En mars, un autre Noir américain, Glenn Ford, condamné à la peine capitale pour meurtre par un jury exclusivement blanc, avait été libéré après 30 ans passés dans le couloir de la mort en Louisiane (sud), à la faveur de nouveaux éléments l’innocentant.
 
AFP