
« Nous sommes obligés de parler au MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad, NDLR], de dialoguer avec eux, parce que ce sont des compatriotes, des Maliens et dès lors que nous parlons d’intégrité territoriale et d’unité nationale, par définition, nous sommes obligés de parler avec tous les Maliens, de dialoguer avec tous les Maliens », a-t-il déclaré.
« Ceux qui sont à Kidal, qui s’intitulent aujourd’hui MNLA – nous sommes conscients que sous le signe MNLA aujourd’hui, il y a bien plus que le MNLA originel, il y a des transfuges d’Ansar Eddine – mais pour peu qu’ils renoncent à leurs velléités indépendantistes, qu’ils s’engagent à respecter la laïcité de l’État, qu’ils s’engagent également dans le processus électoral, nous sommes prêts à parler avec eux sur toutes les autres questions qui peuvent les intéresser », a poursuivi le chef de l’État.
Les limites de la transition
Interrogé sur l’éventuelle autonomie d’une partie du nord du Mali, Dioncounda Traoré s’est montré hostile à cette idée : « Nous n’allons pas jusque-là, nous pensons que dans notre processus de décentralisation existent tous les éléments pour régler la question du nord. Si la décentralisation est mise en œuvre correctement, tout le monde y trouvera son compte », a-t-il promis.
Alors que la zone de Kidal est occupée par le MNLA, qui refuse toujours de désarmer malgré les appels de la Conférence de la coopération islamique (OCI), entre autres, et que des groupes jihadistes commettent ponctuellement des attentats, le premier tour de l’élection présidentielle au Mali, réclamé par la communauté internationale, est prévu à partir du 28 juillet. « Le Mali est confronté à une somme de problèmes extrêmement profonds et qu’une transition ne peut pas régler. Plus tôt la transition prendra fin, plus tôt les vrais problèmes seront pris en charge. Ce n’est qu’un gouvernement issu d’élections, disposant de plus de légitimité et de temps, qui peut s’occuper du développement du pays », a expliqué le président malien, qui ne sera pas candidat à l’élection.
Enfin, alors qu’une conférence de pays donateurs a mobilisé mercredi à Bruxelles environ 3,25 milliards d’euros pour aider le Mali à relancer son économie et ses institutions, Dioncounda Traoré a de nouveau promis de « veiller à ce que chaque euro aille là où il doit aller ».
AFP et Euronews