Daily Archives: 19/05/2013
Collectif des Wolofs Mauritaniens: “La Communauté Wolof vit une situation de marginalisation”
ALAKHBAR (Nouakchott)- En Mauritanie, la Communauté Wolof dans son ensemble vit une situation de marginalisation”, a constaté le Collectif des Wolofs mauritaniens dans une lettre ouverte adressée au Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Une copie de la lettre a été reçue à Alakhbar.“La Communauté Wolof dans son ensemble vit une situation de marginalisation qui s’est traduite par son absence quasi-totale, de toutes les instances de représentation nationale, hormis quelques rares exceptions, qui, au demeurant ne modifient en rien cet état de fait, et ce, à la différence des autres communautés”, lit-on dans la lettre.
Pour le collectif, ce tableau se lit aux différents niveaux, Exécutif, Législatif, Judiciaire, Administration, présidence des conseils d’administration des entreprises publiques, représentations diplomatiques, etc.
Les Wolof sont “la grande absente de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) lors de son installation et de la CNDH (Commission Nationale des Droits de L’Homme) récemment renouvelée, en dépit de l’exigence légale du reflet des diverses sensibilités”. Selon la lettre,“malgré les efforts consentis pour la cohésion nationale, il est permis de s’interroger sur les raisons profondes de sa marginalisation persistante. Cette situation est ressentie profondément comme une injustice à l’endroit de cette communauté pourtant réputée pour son attachement aux idéaux de paix, de patriotisme, d’honnêteté et de labeur”.“L’exclusion de cette communauté, mesure consciente ou inconsciente, déjà politiquement incorrecte, ne fait qu’accentuer le sentiment déjà exacerbé de frustration et mérite de la part du pouvoir la prise de correctifs idoines pour ne laisser aucune frange de la population”.
FLAM:Face au défi du redéploiement
Les Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM), mouvement en exil depuis une trentaine d’années, acronyme étroitement associé à la féroce répression qui s’est abattue sur la communauté négro africaine sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, devraient prochainement se redéployer au pays. Cette option, régulièrement évoquée au cours des deux (2) dernières années, a été confirmée
Occasion saisie par ce haut responsable pour faire une piqure de rappel par rapport au combat historique des FLAM. Mais aussi et surtout, évoquer plusieurs sujets d’actualités liés notamment à la rencontre avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les contacts avec les responsables de certains partis politiques, acteurs des organisations de la société civile et personnalités indépendantes.
Pour introduire son propos, Ibrahima Sow a sollicité une minute se silence à la mémoire de tous les martyrs « victimes de la barbarie ». Les détenus de la prison mouroir de Oualata, les suppliciés de décembre 1987, les exactions collectives contre des villages et communautés entières dans la vallée du fleuve, les pendus d’innal, les morts de Jreida, Azlat, Néma…….
Un passif humanitaire dont le règlement définitif devrait aller au-delà des simples réparations financières pour faire place « à l’exigence de vérité et de justice, le pardon et la réconciliation » devant servir d’ultime étape.
En rencontrant le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les envoyés des FLAM ont insisté sur la volonté du retour au pays en vue de prendre part au jeu politique normal et proposer leur projet de société. Celui ci repose sur la révision du contrat social garantissant l’égalité de toutes les communautés nationales. D’où l’exigence de mettre « fin au chauvinisme d’état et à l’exclusion dont sont victimes les esclaves et les négro-africains »une réalité qui hante le parcours de la Mauritanie depuis sa création.
Une vision à travers laquelle le mouvement réclame des règles devant régir la cohabitation communautaire, dans un pays multinational, victime du manque d’intelligence et la cécité politique des élites. Un déficit de démocratie a toujours constitué un frein par rapport à l’incontournable débat sur le sujet, toujours repoussé à plus tard, mais qui finira par nous rattraper. Sous quelle Forme ?
Présence effective à l’horizon des 4 prochains mois.
Le vice-président des FLAM et ses compagnons, qui préparent activement l’arrivée du président Samba Thiam au pays, prévue au cours des 4 prochains mois, ne chôment pas actuellement.
Ainsi, en plus du président de la République, ils ont rendu visite aux responsables de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR) et le Parti pour la Liberté l’Egalité et la Justice (PLEJ).
Ces formations politiques sont classées dans la mouvance nationaliste noire, proche des FLAM, notent les observateurs. Mieux, une frange du parti de Sarr Ibrahima Moctar est issue d’une scission du mouvement désormais engagé dans un processus de redéploiement.
A l’origine de la déchirure, le vice-président d’AJD/MR, Bâ Mamadou Bocar et ses amis, passés par la case « FLAM Rénovation » avant de débarquer à Nouakchott avec armes et bagages, reprochaient au mouvement originel son interminable exil synonyme d’une absence totale d’emprise sur le terrain.
Une faiblesse que le président Thiam et ses amis entendent désormais combler. Sous quelle forme ? Un nouveau parti politique sollicitant une reconnaissance de l’administration ? Une fusion avec une autre formation ayant une vision politique et un projet de société similaires?
Répondant à ces interrogations, Mr Ibrahima Mifo Sow reste prudent « nous revenons au pays en tant que FLAM » et pour la suite on verra.
Au-delà de l’adhésion d’une frange de la population au discours, il reste le défi titanesque du terrain politique et de nouveaux repères après tant d’années d’exil.
Amadou Seck- BILADI- 12 mai 2013.