Daily Archives: 12/05/2013
Le président du RD reçoit le vice président des FLAM
Le président du Renouveau Démocratique, Moustapha Ould Abeiderrahamane a reçu, chez lui, ce dimanche matin, le vice président des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM), Ibrahima Mifo Sow qui séjourne en Mauritanie depuis quelque temps. Cette rencontre a permis aux deux responsables d’échanger sur certaines préoccupations du pays. Ibrahima Mifo Sow a informé son hôte de la décision des FLAM de rentrer au pays pour mener leur combat politique à l’intérieur à travers un la création d’un parti politique. M Sow, après avoir fait remarquer que la Mauritanie a perdu, avec l’exil forcé de jeunes négro mauritaniens, en 1986, beaucoup de ses cadres, a évoqué brièvement l’ambition de son mouvement de contribuer à la mise en place d’un Etat de droit où toutes les composantes du pays disposent les mêmes droits, les mêmes chances, ce qui passe, estime-t-il, par un dialogue franc et sincère entre l’ensemble des acteurs politiques et la société civile. M Sow a exprimé la disposition de son mouvement à contribuer activement à la réussite de cette entreprise. Le vice président des FLAM a enfin remercié le président du RD pour avoir bien voulu le recevoir et échanger avec lui.
Parlant du passif humanitaire, le président Sow a dit que les FLAM émettent des réserves sur la manière avec laquelle le dossier a été géré. « Nous estimons qu’on ne peut bâtir un pays sur l’impunité, sur l’injustice, il faut envisager une solution judiciaire pour permettre aux victimes connaître d’abord leurs bourreaux, leurs motivations et éventuellement de pardonner.»
Pour sa part, Moustapha Ould Abdeiderahmane s’est réjoui de rencontrer une personnalité des FLAM et aussi surtout de leur intention de revenir mener leur combat à l’intérieur du pays même si toutes les conditions ne sont pas totalement réunies pour un véritable débat démocratique. Le président du RD a fait remarquer au visiteur que c’est entre les mauritaniens que tous les problèmes du pays trouveront une solution. Moustapha Ould Abdeiderrahmane a exprimé la disposition de son parti à discuter avec les FLAM avant de brosser brièvement la situation politique du pays, le souci constant du RD d’œuvrer à l’édification d’un État de droit, égalitaire et juste, à la consolidation de l’unité nationale. Il a expliqué les raisons du départ de son parti de la majorité présidentielle, de la création de l’alliance patriotique (AP) avec le MPR et ADIL, du soutien qu’ils apportent à l’initiative de sortie de crise du président de l’Assemblée Nationale, Messaoud Ould Boulkheir en vue de permettre l’organisation d’élections inclusives et transparentes.
L’AP, qui se positionne au centre, rejette toute forme d’extrémisme, explique Ould Abdeiderrahmane. Le président du RD dit espérer que la scène politique marquée jusqu’ici par des tiraillements entre le pouvoir et la COD pourrait rapidement évoluer vers un consensus avec la réaction « favorable » de la coordination de la majorité présidentielle qui vient de remettre sa réponse à l’initiative du président de l’Assemblée Nationale.
Signalons que cette rencontre entre dans le cadre des contacts tout azimut que le vice-président des FLAM entreprend depuis son arrivée en Mauritanie, il y a près d’une semaine. Cette visite au pays constitue une étape dans la préparation des conditions pour le retour imminent des FLAM au bercail.
LE CALAME.INFO
FLAMNET-RÉTRO: L´APPEL DU MANIFESTE DU NÉGRO-MAURITANIEN OPPRIMÉ DE 1986
FLAMNET-AGORA: MOI ET LES FLAM par Mariame KANE
La première fois que j’ai entendu parler des Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM), c’était en 1986 pendant les arrestations de leurs membres. Je n’étais pas impliquée dans la vie politique, ni dans la lutte contre l’exclusion de la communauté Négro -Mauritanienne. J’étais dans un autre monde qui est l’ignorance de ses propres droits, et pourtant des membres de ma famille, Saidou KANE dit Moustapha Boly en l’occurrence, consacraient leur vie à la lutte pour l’égalité.
– La première fois aussi que j’ai vu les flamistes, c’est quand l’Etat a ouvert les portes de la prison de 100 m2 de Nouakchott. Je me rappelle de ma première visite dans cette horrible prison et je me garde de détailler la situation inhumaine et dégradante dans laquelle je les ai trouvés. C’était un vendredi jamais je n’oublierai cette matinée. Lorsque j’ai vu, pour la première fois, Djigo tafsir que Saidou Kane (paix à leurs âmes) m’avait présenté, j’étais abattue et révoltée. Ce sera le déclic.
– De retour à la maison, choquée et révoltée par leurs conditions de détention, j’ai pris conscience de la gravité de la situation des noirs de Mauritanie et de notre avenir incertain. J’étais blessée au plus profond de moi-même, et cela m’a permis de prendre connaissance et conscience à quel point ce système raciste, odieux et « fasciste », est décidé à aller jusqu’au bout de son programme d’exclusion des noirs de la gestion du pays.
– Je rends hommage aux fondateurs, à tous les fondateurs, qui ont fait un travail remarquable, qui ont réveillé tous ceux et celles qui « dormaient » comme moi, je remercie celles et ceux qui ont poursuivi le combat à Dakar, en France, en Amérique et partout dans le monde. Enfin je souhaite à votre nouvelle équipe, ici présente, bonne chance et beaucoup d’anniversaires.
– Merci les Flam et merci à Kaw Touré aussi pour sa Présence sur le net.
– Merci aussi à toutes celles et ceux qui combattent de toutes leurs forces contre l’injustice et l’exclusion des négros mauritaniens et haratines dans leur propre pays.
– Merci, encore une fois, à cette génération qui a osé reprendre le flambeau que nous portons aujourd’hui je cite entre autres : Safi Wane, Saidou Kane Junior, Chérif ba, Hapsa Banor, Hamidine Kane Ousmane et Boubacar Diagana, Ciré Ba, Cheikh Oumar BA, Amar Ba, Amadou Birane Bal, Amadou Alpha Ba, Samba Dia, Oumar Silèye Ba, Mamoudou Dème… Je m’excuse auprès de tous ceux que je n’ai pas cités.
– Je ne saurais finir sans souhaiter bon travail à la nouvelle équipe de la section en particulier à Hamadi Sow et Cheikh Dieng, Aminata Niang, Yaaya Maabel Dia qui ont fait un excellent travail pendant notre combat contre l’enrôlement.
Si comme je le disais au début de mon intervention, j’étais « inconsciente » de notre situation, aujourd’hui je crois avoir rattrapé cette « faute ». J’en fais tellement maintenant que parfois vous devez me trouver « excessive ».
La lutte continue
Mariame KANE