Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

FLAM:Face au défi du redéploiement

Les Forces de Libération Africaine de Mauritanie (FLAM), mouvement en exil depuis une trentaine d’années, acronyme étroitement associé à la féroce répression qui s’est abattue sur la communauté négro africaine sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, devraient prochainement se redéployer au pays. Cette option, régulièrement évoquée au cours des deux (2) dernières années, a été confirmée par le vice président de l’organisation, Sow Ibrahima Mifo, fraîchement rentré de son exil américain, qui a fait face à la presse dans l’après midi samedi 4 mai dernier.
Occasion saisie par ce haut responsable pour faire une piqure de rappel par rapport au combat historique des FLAM. Mais aussi et surtout, évoquer plusieurs sujets d’actualités liés notamment à la rencontre avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les contacts avec les responsables de certains partis politiques, acteurs des organisations de la société civile et personnalités indépendantes.
Pour introduire son propos, Ibrahima Sow a sollicité une minute se silence à la mémoire de tous les martyrs « victimes de la barbarie ». Les détenus de la prison mouroir de Oualata, les suppliciés de décembre 1987, les exactions collectives contre des villages et communautés entières dans la vallée du fleuve, les pendus d’innal, les morts de Jreida, Azlat, Néma…….
Un passif humanitaire dont le règlement définitif devrait aller au-delà des simples réparations financières pour faire place « à l’exigence de vérité et de justice, le pardon et la réconciliation » devant servir d’ultime étape.
En rencontrant le président Mohamed Ould Abdel Aziz, les envoyés des FLAM ont insisté sur la volonté du retour au pays en vue de prendre part au jeu politique normal et proposer leur projet de société. Celui ci repose sur la révision du contrat social garantissant l’égalité de toutes les communautés nationales. D’où l’exigence de mettre « fin au chauvinisme d’état et à l’exclusion dont sont victimes les esclaves et les négro-africains »une réalité qui hante le parcours de la Mauritanie depuis sa création.
Une vision à travers laquelle le mouvement réclame des règles devant régir la cohabitation communautaire, dans un pays multinational, victime du manque d’intelligence et la cécité politique des élites. Un déficit de démocratie a toujours constitué un frein par rapport à l’incontournable débat sur le sujet, toujours repoussé à plus tard, mais qui finira par nous rattraper. Sous quelle Forme ?
Présence effective à l’horizon des 4 prochains mois.
Le vice-président des FLAM et ses compagnons, qui préparent activement l’arrivée du président Samba Thiam au pays, prévue au cours des 4 prochains mois, ne chôment pas actuellement.
Ainsi, en plus du président de la République, ils ont rendu visite aux responsables de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR) et le Parti pour la Liberté l’Egalité et la Justice (PLEJ).
Ces formations politiques sont classées dans la mouvance nationaliste noire, proche des FLAM, notent les observateurs.
Mieux, une frange du parti de Sarr Ibrahima Moctar est issue d’une scission du mouvement désormais engagé dans un processus de redéploiement.
A l’origine de la déchirure, le vice-président d’AJD/MR, Bâ Mamadou Bocar et ses amis, passés par la case « FLAM Rénovation » avant de débarquer à Nouakchott avec armes et bagages, reprochaient au mouvement originel son interminable exil synonyme d’une absence totale d’emprise sur le terrain.
Une faiblesse que le président Thiam et ses amis entendent désormais combler. Sous quelle forme ? Un nouveau parti politique sollicitant une reconnaissance de l’administration ? Une fusion avec une autre formation ayant une vision politique et un projet de société similaires?
Répondant à ces interrogations, Mr Ibrahima Mifo Sow reste prudent « nous revenons au pays en tant que FLAM » et pour la suite on verra.
Au-delà de l’adhésion d’une frange de la population au discours, il reste le défi titanesque du terrain politique et de nouveaux repères après tant d’années d’exil.


Amadou Seck- BILADI

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