Monthly Archives: January 2013
Arafat Mesjid Ennour: AJD/MR sensibilise pour l’abolition de la loi d’amnistie de 1993
L’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) d’Ibrahima Moctar Sarr a organisé, dans la soirée du vendredi 18 janvier, une réunion à Mesjid Ennour (Arafat 5 extension). Cette rencontre prépare la marche prévue le 9 février prochain. Elle avait pour principal objectif d’expliquer, aux militants et sympathisants de ce parti, l’état d’avancement des préparatifs et de sensibiliser les populations sur la nature discriminatoire de la loi d’amnistie protégeant les auteurs des crimes commis sous le régime d’Ould Taya.
Après un mot introductif de la responsable de la section d’Arafat, madame Binta Diop, Diallo Mohamed, le secrétaire aux affaire politiques, a brièvement campé le décor et rappelé les précédentes rencontres avec la section d’Arafat. Prenant la parole, le président Ibrahima Moctar Sarr, entouré des membres du bureau politique de l’AJD/MR, a d’abord remercié les militants et sympathisants, avant de regretter l’absence, à cette réunion, des autres composantes, notamment arabo-berbère. « L’AJD/MR n’est pas un parti de négro-mauritaniens. Mon premier adjoint est maure blanc, il y en a dans toutes les structures du parti. Mais aujourd’hui, nous devons constater cette absence. Nous la regrettons. Je pense que le jour où le parti pèsera lourdement dans les décisions, offrira des postes de responsabilité, garnira les marmites, alors, toutes les composantes accourront… ».
La marche du 9 février prochain
Poursuivant son propos, le président Sarr est revenu longuement sur les péripéties qu’a connues sa formation, rappelant la performance qu’il a réalisée, contre toute attente, lors de la présidentielle de 2007, les négociations entre les deux tours, son choix porté, au second, sur Ahmed Daddah ; les accusations, pour ne pas dire les dénigrements, à son encontre et à celle de son parti, au lendemain de la rectification d’août 2008 ; son départ de la majorité présidentielle, etc.
Revenant sur la marche du 9 février, Ibrahima Moctar Sarr a rappelé que l’abolition de la loi de 1993 a toujours été et demeure une des principales revendications de l’AJD/MR. Cette loi d’amnistie consacre l’impunité dont jouissent les auteurs des massacres perpétrés pendant la période d’exception 1987-1991. Son maintien constitue un obstacle majeur, vers la réconciliation et la cohabitation entre les différentes composantes, estime le président de l’AJD. Rappelons que l’abolition de ce texte voté, à la sauvette, par le premier parlement de l’ère démocratique en Mauritanie, est également réclamée par le COllectif des VIctimes de la REpression (COVIRE nouveau) et figure dans la plateforme revendicative de cette organisation.
Après le devoir de mémoire, initié, à Kaédi, le 25 mars 2009, par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, et les réparations octroyées, les victimes, les rescapés et les organisations de défense des droits de l’Homme réclament le devoir de vérité, afin de permettre, aux victimes, de connaître les auteurs des exactions et d’intenter des poursuites judiciaires en Mauritanie, contre leurs bourreaux. En refusant d’abolir cette loi scélérate, le pouvoir en place se fait le complice, en les protégeant, des criminels. Lors du pèlerinage de Sorimalé et d’Inal 2012, l’ensemble des organisations de défense des victimes de la période d’exception ont, toutes, réclamé l’abolition de la loi d’amnistie. Celles de la diaspora ont révélé les différentes démarches entreprises pour faire avancer l’action en justice engagée en Belgique.
La marche s’ébranlera à partir de la nouvelle Maison des jeunes où sera, dès 15 heures, dressé un podium. S’y succéderont plusieurs artistes qui entendent fustiger l’inique loi et toutes les violations commises durant la période d’Ould Taya. Après cet intermède, le cortège se dirigera vers l’Assemblée nationale, en passant par le carrefour de la Polyclinique, l’état-major de la Garde, l’ancienne Maison des jeunes. Devant la représentation du peuple, le président de l’AJD/MR remettra sa lettre revendicative à un groupe de députés.
Source: Le calame
Dakar dans la hantise d’un péril islamiste
La percée des djihadistes inquiète au plus haut point au Sénégal. Et le chef de l’Etat, Macky Sall, semble faire l’unanimité quant à l’envoi de contingents de soldats pour chasser hors du Mali les fanatiques islamistes. Car Bamako est le dernier bastion avant Dakar…

Un militant d’Ansar Dine qui arme son véhicule dans le Nord-Mali. Le 18 juin 2012. Reuters
Le Sénégal, a annoncé aux premières heures du déclenchement de l’opération Serval le 11 janvier, l’envoi de 500 Jambars (soldats en wolof, langue la plus parlée au Sénégal).
«Par devoir de solidarité envers un voisin. Nous sommes frontaliers du Mali. Déjà les conséquences de ce conflit sont présentes au Sénégal. (…) Pour sa propre sécurité le Sénégal interviendra dans les prochaines heures, dans les prochains jours», a justifié le président Macky Sall, élu en mars 2012.
Le Sénégal est bien conscient qu’il n’est pas épargné par la menace terroriste.
«Il existe des cellules dormantes de réseau terroristes au Sénégal», a annoncé le chef de la diplomatie sénégalaise, Mankeur Ndiaye qui explique que «le Sénégal ne vas pas simplement voler au secours d’un voisin, mais en toile de fond, ce sont nos bases que l’on cherche à protéger contre toute infiltration».
Le pays vit dans la psychose d’un péril islamiste. Le chef de l’Etat a même mis à contribution les concitoyens pour bouter hors les frontières les islamistes. En marge d’une cérémonie au Port Autonome de Dakar, il a appelé les Sénégalais à être vigilants et à dénoncer aux autorités administratives tout prêcheur qu’il trouverait suspect.
Dans un message délivré par le ministre des Affaires Etrangères à l’Assemblée nationale, Macky Sall a appelé les Sénégalais de tous bords à s’unir autour d’un élan consensuel pour soutenir le contingent sénégalais déployé au Mali. Car, il va s’en dire que «aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale en mettant hors d’état de nuire des groupes terroristes, c’est prévenir un danger qui guette nos frontières, défendre notre propre paix et notre sécurité, protéger le Sénégal et sa population», a-t-il précisé.
Consensus autour de l’engagement sénégalais
Pour bon nombre d’analystes de la scène politique, le Sénégal ne pouvait pas rester neutre dans ce conflit. Car pour beaucoup, «l’étape suivante des djihadistes c’est forcément Dakar», comme l’a noté le président de la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (Raddho), Alioune Tine dans une interview accordé à Sud Quotidien.
En outre, le Sénégal a une histoire commune particulière avec le Mali. Les deux pays ont formé un seul et même territoire jusqu’à l’éclatement de la Fédération du Mali en 1960. La frontière terrestre entre le Sénégal et le Mali est la plus petite frontière internationale du pays. Seule une bande de 419 kilomètres sépare les deux pays.
«Si le verrou malien saute, si l’Etat se désintègre, les islamistes seront sur les bords de la Falémé (ndlr: affluent le plus important du fleuve Sénégal et qui forme la frontière entre le Mali et le Sénégal). Un boulevard va se dégager de Kidal à Kidira. Et ce serait dangereux pour le Sénégal», explique Babacar Justin Ndiaye, spécialiste des questions géopolitiques.
Le Mali va mal depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012, qui a entraîné la chute du président Amadou Toumani Touré, refugié au Sénégal. Occupé au Nord-Mali par des groupes islamistes radicaux et rongé au sud par une instabilité politique, le pays s’effondre comme un château de cartes. «Un péril potentiel et latent», guette la région.
Aujourd’hui, l’envoi d’un contingent de soldats sénégalais, est au fond «un mal nécessaire» même s’il est de l’avis du journaliste Yoro Dia «trop peu» et arrive«trop tard». Pour lui, cette intervention confirme une fois de plus que «la France est une puissance africaine». Et regrette comme en Côte d’Ivoire que ce soit toujours la France qui siffle le début ou la fin de la partie. En laissant la voie la priorité de la France, les troupes africaines semblent avoir raté le coche.
«La crise du Mali démontre que les deux seuls pays qui peuvent jouer ce rôle de puissance régionale à savoir le Sénégal et le Nigeria n’ont pas été à la hauteur même s’ils essaient de rattraper le train de l’histoire. Le Nigeria qui a toujours rêvé d’appliquer la doctrine de Monroe (gendarme de l’Afrique de l’Ouest comme les Etats Unis l’ont été pour l’Amérique latine) est tellement miné par des problèmes internes que le géant songe plus à sa survie qu’à jouer au gendarme. Pour le Sénégal, toutes les conditions sont réunies parce que nous avons une grande armée (Gabou, Fode kaba, Congo, Cote d’Ivoire….) mais le Président Macky Sall ne semble pas être à la hauteur des circonstances exceptionnelles», juge Dia.
Et, le Sénégal, plus que ses autres voisins semble encore plus exposé à cette menace. Le pays, composé d’une population à plus de 90% musulmane, constitue «un terreau plus fertile pour ce genre d’OPA (offre publique d’achat) islamiste», fait remarquer Babacar Justin Ndiaye. Même si au Sénégal l’islam confrérique du pays est un rempart rédhibitoire et que le modèle de laïcité est «une sorte de troisième voie entre la laïcité française (fredoom from religion) et la laïcité américaine ( fredoom of religion)», souligne pour sa part le sieur Dia.
Aujourd’hui, une question essentielle demeure également : celle de savoir si les soldats français et africains présents sur le terrain pourront venir à bout de ces fous d’Allah.
Un voisinage inquiétant
Dakar ne peut pas rester sourd aux cris de détresse de Bamako. Car quand Bamako est enrhumé, Dakar éternue. Et comme l’a montré l’exemple de l’Afghanistan les mouvements islamistes transcendent la question nationale et celle des frontières.
«Senghor théorisait l’unité africaine par cercle concentrique mais notre premier cercle est un cercle de feu avec la guerre au Mali, Gambie qui nous soutient le jour et arme le MFDC la nuit, un coup d’état presque tous les 6 mois à Bissau, la Guinée où les allégeances primaires comme l’ethnie l’emporte sur l’allégeance collective et la Mauritanie en quête d’identité nationale. Cette situation doit mériter toute l’attention de nos diplomates et de nos soldats parce que nous avons été pendant des années une exception démocratique mais nous ne pourrons pas rester longtemps une exception de stabilité dans un océan d’instabilité», fait remarquer le journaliste sénégalais Yoro Dia.
Et les islamistes ne sont pas encore prêts à capituler. La partie entre les islamistes et les soldats s’annoncent très serrée.
«S’il y a l’avènement d’un régime islamiste à Bamako avec des éléments venus de pratiquement tous les horizons, et dans lequel on aurait des ministres yéménites, ou soudanais, il va s’en dire que cela va être un précédent extrêmement dangereux et contagieux. Ce serait un scénario cauchemardesque pour les pays voisins. Il ne faut pas oublier que le Mali est porté par sept Etats. Son écroulement va diffuser des ondes de chocs dévastatrices sur le Burkina, le Niger, l’Algérie, la Côte d’ivoire et sur la Guinée. Et ce sera le crépuscule de la démocratie et de la stabilité dans la région ouest-africaine», observe Babacar Justin Ndiaye.
Car, ce qu’il ne faut pas oublier c’est que :
«Les djihadistes sont des fanatiques. Ils sont prêts à se battre le dos au mur parce qu’ils ne peuvent pas se replier en Algérie parce que certains d’entre eux sont venus de là-bas. Et aujourd’hui, la Mauritanie et l’Algérie ne participent pas à l’opération. Et leur inaction va aider un tout petit peu le déroulement des opérations».
Mais au-delà de l’action des djihadistes sur le terrain, l’enjeu est également militaire.
«Avant les groupes djihadistes l’adversaire numéro 1 c’est le terrain. Le Mali est un grand territoire, qui fait 1,2 million de km carrés. Rien que la région de Tombouctou c’est 500 mille Km carré, c’est-à-dire deux fois et demi le Sénégal. La région de Kidal également est plus large que le Sénégal, de même que la région de Gao. Le Nord-Mali, doit faire autour de 5 ou 6 fois le Sénégal. On est aussi dans une région où il fait 45 degrés à l’ombre, il y a que des grottes et des massifs montagneux. Même si on réussit à chasser les islamistes, ils pourront toujours se retrancher dans les environs. Ils seront toujours là »,précise le politologue.
Arrêter des groupes islamistes, relèverait d’une tâche herculéenne. C’est comme jeter un grain de sable dans le désert.
Lala Ndiaye
slateafrique
Mauritanie: Aziz refuse un gouvernement d’union nationale, selon Ould Boulkheir
ALAKHBAR(Nouakchott) – “Le président Mohamed Ould Abdelaziz est d’accord sur notre initiative à l’exception du point concernant la formation d’un gouvernement d’union nationale”, a confié le président de l’Assemblée nationale et leader de l’APP Messoud Ould Boulkheir lors d’un dîner qu’il a offert, la nuit de dimanche à lundi, à l’honneur d’un nombre de dirigeants des partis et chefs syndicaux.Il a ajouté qu’il annoncera dans les prochains jours son initiative et prendra aussi des contact avec les différents acteurs de la scène politique nationale.
FLAMNET-AGORA: L’Exil doré d’honneur et de dignité de KAAW TOURE!
Mr Ba Tijane dit Eldiaspora du Fleer,
L’exil de KAAW TOURE est doré d’honneur, de dignité et surtout de fierté, car le gouvernement raciste et esclavagiste dont tu prêtes la main l’a emprisonné avant de le jeter en dehors des frontières nationales. A Dakar, toute la presse sénégalaise et les chancelleries internationales l’adorent et chantent son dévouement car il n’était qu’un jeune lycéen déporté qui portait avec courage de fer haut et fort le combat contre le racisme d’Etat et l’esclavage que ses aînés (emprisonnés à Walata), lui ont transmis. Ceci lui a valu une menace d’expulsion vers NKTT suite à une demande d’extradition formulée par le pouvoir mauritanien avant que l’ambassade de Suède à Dakar ne lui accorde le statut de réfugié sans qu’il ait eu le besoin de formuler la demande. Il détient ce record au monde en tant que militant de son âge à l’époque à Dakar. Quelques années plus tard, c’est au tour du bureau national des FLAM d’être déporté aux USA.
Malgré le luxe, le froid, la distance et tous les mauvais esprits opportunistes, inconscients et corrompus qui ne cessent depuis mars 1983 de chercher à briser et à éteindre cet élan pour la dignité et la liberté des nègro-mauritaniens – et les Noirs de manière générale qui subissent l’arbitraire, le racisme d’Etat, l’esclavage – le camarade KAAW TOURE et les Flam ne sont pas ébranlés.
Notre combat a commencé en RIM, les Flam sont créées le 13 mars 1983 chez le feu Aboubackri khalidou BA, l’exil c’est un « accident de parcours pour notre mouvement », revois l’histoire de ton pays pour te rendre compte que les Flam n’ont pas choisi l’exil comme terrain, mais elles ont adaptés l’exil à leur combat.
Notre section sénégalaise s’est redéployée depuis avril dernier, elle a commencé le travail et prépare le retour de notre bureau national.
Tes attaques contre les Flam à travers la personne de KAAW TOURE s’apparentent à des insultes gratuites, indignes, et je ne sais pas si tu mesures la portée et la gravité de tes propos injurieux. Nous devons profiter pour dialoguer dignement et respectueusement. Ce n’est pas parce qu’on a des opinions et de point de vus différents que nous devons nous insulter. Ce genre de comportement trahit le manque de sérénité, d’éducation mais surtout la mauvaise foi de l’auteur pour faire passer son point de vue.
La lutte continue !
Mamadou Abdoul SOH dit Hamadi
FLAMNET-Agora: Les Flam: de la conscience inquiète à la conscience révoltée par Jamal Sow
”Rendons à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu”
Le surgissement des Flam dans l’histoire de la mauritanie ne résulte ni par hasard ni par souci machiavélique . Mais ce surgissement est la conséquence d’une volonté politique délibérée de faire acte de rupture avec la réalité multiraciale du pays et de la négation totale de l’homme noir dans toutes ses dimensions, notamment: physiques, morales, culturelles, économiques et historiques . C’est cette mauritanie inégalitaire et injuste qui va enfanter en son sein une conscience négro-africaine inquiète, angoisée et pour devenir plus tard révoltée et militante .
Les Flam furent d’abord doute, angoisse et interrogation. Doute et angoisse devant ces événements dont les horizons étaient non seulement brumeux et opaques; mais aussi dont les orientations n’étaient guerre rassurantes à l’aube des indépendances.Cette conscience inquiète qui se définissait sous des formes et dans des cadres différents voyait déjà des signes précurseurs d’une marginalisation politique, économique, culturelle et voire même une possible “dénégrification”. L’histoire ne démentira pas cette conscience inquiète. Ainsi, cette conscience inquiète ne tardera pas à tirer des signaux d’alarmes: l’envoie de délégations, les menaces de démissions collectives et la rédaction de tracts caractériseront cette âme angoissée et inquiète. Malheureusement, les idéologues du système négationniste étaient sourds, pour eux , coût que coûte, il fallait faire avancer la caravane qui portait en elle tous les ingrédients qui devaient permettre à une seule communauté(certainement au dépend des autres ) de s’affirmer et d’affirmer son hégémonie. Cette idéologie s’appelait dans le jargon de DADDA: “la politique de rééquilibrage”. “kono hirke o yahri bannge no feewi”.
Devant l’entêtement des faits et la dure réalité des orientations politiques menées, entre autre: le refus de reconnaitre l’homme noir dans sa condition d’être humain qui a des droits et des devoirs, la négation de sa singularité linguistique et culturelle, la remise en question de son appartenance à la nation mauritanienne; la conscience négro- africaine cesse d’être inquiète, elle fait dépassement de la situation première pour s’affirmer en conscience réactionnaire et militante: les événement de 1966, la publication des 19, les grèves des lycéens en 1979, incarneront cette conscience qui s’était désormais décidée “à s’opposer en se posant”.
Face à cette situation, les partisans de la politique raciale n’avaient jamais cherché à s’interroger sur le pourquoi de ces mutations de cette conscience politique. Peut être ils savaient la réponse.Dans leur entendement, il faut renforcer la politique de la “différenciation” et du racisme d’État. C’est pourquoi, la discussion et l’écoute n’avaient jamais intéressé ces penseurs du mal contemporain. Ainsi, l’attitude de la conscience révoltée du négro-africain redonnait toujours aux idéologues d’une mauritanie entièrement blanche et arabe de nouvelles “bouffées d’oxygène” pour ré-dynamiser l’accaparement de toutes les vannes qui permettaient l’accès dans les hautes sphère des pouvoirs politiques et économiques.
Devant cette férocité animale où les forces aveugles des passions imposaient ses vérités au visage sombre et macabre: le négro-africain ne doit pas aspirer à l’idéal d’une existence égalitaire, de justice et de liberté. Par conséquent, il doit vivre non seulement comme un ”ancien descendant d’un footballeur malien ou celui d’un tirailleur sénégalais”; mais purement et simplement comme animal de seconde de zone.Cette philosophie aux fondements grégaires, au cours de l’histoire va dépasser son caractère théorique et va atteindre son paroxysme dans sa réalisation pratique et concrète avec entre autre: loi de la nationalisation des terres, l’arabisation à outrance des instances éducatives, administratives et juridiques, les déportations 1989 et l’élimination des milliers de militaires noirs en 1991.
Cette idéologie brutale, barbare, antimorale, antiréligieuse et antihumaine, va pousser la conscience révoltée du négro-africain à ce radicaliser dans ses structures, dans sa stratégie et dans ses méthodes de combat: la publication du manifeste en 1986, la tentative du coup d’état en 1987, la sensibilisation du monde sur le sort déplorable de la condition humaine du négro- mauritanien experimeront cette radicalisation. Cette dernière reste légitime et juste dans la mesure où elle n’est que refus, elle n’est que défense et elle n’est qu’aspiration à une mauritanie égalitaire, juste et libre. A cet effet, elle n’est pas condamnable. Par ailleurs, c’est à partir de là aussi que nous comprenions, le point commun entre les Flam et les autres mouvements de libérations qui ont jalonné l’histoire de l’humanité. Partant de là , le mouvement des Flam cesse d’être une organisation close et singulière; mais comme celui dont les principes et les aspirations rentrent dans le cadre de L’UNIVERSEL où chaque humanité se reconnait. Ainsi, le mouvement des Flam demeure l’expression de notre refus, il incarne notre résistance et notre quête constante de la liberté. Il traduit notre fierté, notre dignité et notre honneur, il est présent dans chaque moment douloureux de notre être, dans chaque moment acre de notre histoire mauritanienne. Dans ma compréhension, penser pour les Flam, c’est faire acte de reconnaissance de ses idées essentielles, de sa lutte, de ses actions et de ses œuvres qu’elles ont élaboré et adopté.
Apporter son soutien sans faille, en félicitant et en encourageant ces consciences, ces volontés et ces disponibilités qui sont éparpillées à travers le monde pour notre cause. Penser pour les flam, ce qui me parait le plus important, c’est faire acte de critiques participatives. C’est à dire apporter des interrogations, des analyses, et des idées neuves, dans un climat de dialogue, de discussions et surtout dans une atmosphère de tolérance et de respect. Cela est nécessaire, car les Flam est une œuvre humaine et toute œuvre non DIVINE, souffre d’imperfection. Ainsi, pour le dynamisme de cette tension vers une perfection absolue, il est fondamental d’activer les principes de la raison. Par contre, penser contre les Flam, c’est nier son discours, rester sourd à ces revendications et ignorer ses appels. Surtout penser contre les Flam, c’est développer une critique négative aux couleurs sophistes. Cette critique qui tire son fondement dans les sensations immédiates des sens, ne peut être que paralysante. En termes simples elle tue les ferveurs, elle sème le désespoir et ledésordre. Elle participe dans le triomphe de la politique de la différenciation, instaurés par les bourreaux du système ségrégationniste et raciste. Elle bloque la main de l’homme révolté qui cherche à briser les chaines de l’injustice.
Nous autres négro-africains, longtemps la conscience négative celle du MND, la conscience gourmande celle des bourgeois et la conscience médiocre celle des marabouts, ont beaucoup pesé et ont beaucoup profondément ralenti notre lutte; qu’il est vital, aujourd’hui que vous les intellectuels négro-africains ,de prendre toutes vos responsabilités devant l’histoire et de repenser autrement votre devoir devant un peuple opprimé. Car “la parole fait du bruit, le silence aussi” écrivait J.P SARTRE .
La lutte continue!
JAMAL SOW/ANGERS FRANCE