Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 14/01/2013

MAURITANIE: D’anciens réfugiés privés de terres et de papiers d’identité.

altPK6/ROSSO/NOUAKCHOTT , 13 janvier 2013 (IRIN) – Depuis 2008, quelque 25 000 réfugiés mauritaniens, qui ont fui les violences de 1989 et ont vécu au Sénégal pendant près de 20 ans, sont rentrés en Mauritanie, mais en dépit des efforts considérables déployés pour les réinstaller dans leur village d’origine, bon nombre d’entre eux n’ont toujours pas de papiers d’identité et/ou d’accès à leurs anciennes terres.

Des dizaines de milliers de Mauritaniens noirs ont fui les massacres à caractère ethnique perpétrés par les forces de sécurité au début des années 1990. Certains ont fui vers le Mali, mais la plupart ont trouvé refuge au Sénégal.

Aliou Moussa So est à la tête d’une communauté de rapatriés composée de 73 familles installées dans le village de PK6, à 6 km de Rosso, au sud de la Mauritanie, non loin de la frontière sénégalaise. Comme la plupart des rapatriés, il a fui en 1989 et est revenu en 2008, date à laquelle le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a lancé l’opération de rapatriement des réfugiés.

La plupart des rapatriés étaient originaires du village de PK6 qui, à l’époque, s’appelait « Wellingara » ou « un joli endroit à visiter » dans la langue locale, le Peular.

Moussa So s’est énervé lorsque les journalistes d’IRIN lui ont posé des questions sur ses problèmes. « Je ne vais pas vous parler de tous les problèmes que j’ai eus, on y passerait la nuit. J’en ai assez de répondre à vos questions, vous, les gens qui arrivez en 4×4 – c’est tout ce que les gens font quand ils arrivent ici, ils viennent, ils nous posent des questions et ils ne font rien ».

PK6 est un village composé de quelques abris à moitié construits, faits de briques, disséminés autour d’un petit magasin proposant une demi-douzaine de sacs de céréales, et de quelques abris en fer qui ont été couverts de tapis pour les protéger du soleil.

Le HCR a donné des matériaux aux rapatriés pour construire 150 abris en briques ; lorsque les financements ont commencé à manquer, l’organisation leur a fourni des plaques de tôle ondulée et des piliers en bois.

L’opération de rapatriement organisée par l’agence a pris fin en mars 2012 : au total, 24 536 réfugiés ont été rapatriés et 14 000 personnes ont été réinstallées au Sénégal.

Accès aux terres

Le problème des rapatriés du PK6 est qu’ils n’ont pas accès aux terres qu’ils cultivaient autrefois – environ 14 hectares ont été vendus à une tierce personne (dont ils ne connaissent pas l’identité) – et bon nombre d’entre eux n’ont pas les papiers d’identité nécessaires pour faire valoir leurs revendications.

Moussa So s’est « plaint à tout le monde », y compris l’Agence nationale d’appui et d’insertion des réfugiés (ANAIR), le maire de Nouakchott, le ministre de l’Intérieur, « même le président de la République ». Des responsables du ministère de l’Intérieur ont rendu visite au villageois l’année dernière, mais depuis rien n’a changé, a-t-il dit.

« Je commence à perdre espoir », a dit M. So. « Nous sommes épuisés. Nous sommes des agriculteurs. Sans champs, comment allons-nous survivre ? ».

Un grand nombre de rapatriés sont confrontés au même problème, a dit Oumar Diop, responsable de la Clinique Juridique de Rosso, un organisme en partie subventionné par Oxfam et par les Nations Unies, qui aide les rapatriés à récupérer leurs terres.

« Nous suivons de nombreuses personnes qui se battent pour récupérer leurs terres. Nous défendons leur action au niveau du district (“ouaddi”), et nous nous adresserons au ministre de [l’Intérieur] s’il le faut », a expliqué M. Diop.

Actuellement, la Clinique traite seize dossiers, mais M. Diop est exaspéré. « Dans la majorité des dossiers, il n’y a tout simplement pas de solution », a-t-il dit. Sur 640 dossiers, seuls 115 ont été résolus, a-t-il ajouté.

Selon Ndiawar Kane, directeur de l’ANAIR, le taux de résolution est plus élevé, et 400 dossiers ont été traités.

Un des problèmes est que les terres n’ont jamais appartenu aux villageois, dit M. Kane. Dans les années 1980, la majorité des terres étaient propriété de l’État. Après la fuite des villageois, les terres ont été partagées entre les habitants, y compris des chefs de village.

Propriété privée du sol

Depuis cette époque, le droit de la propriété privée du sol s’est développé en Mauritanie, et les chefs d’entreprise et les hauts responsables ont commencé à acheter des terres – la plupart d’entre eux vivaient à Nouakchott ou dans d’autres villes et les géraient à distance. « Bon nombre de contrats signés à l’époque étaient assez flous », a dit M. Kane, « nous ne sommes pas habitués à la propriété individuelle du sol ici ».

Afin d’apaiser les tensions, dans certains cas, le gouvernement et l’ANAIR ont essayé de trouver un accord avec les habitants locaux pour que les rapatriés récupèrent une partie de leurs terres. Mais l’ANAIR n’a pas le droit d’intervenir dans les questions de propriété foncière – pas plus que le HCR. Ces dossiers sont du ressort du bureau des affaires civiles, qui est responsable de l’enregistrement du statut des personnes, et du ministère de l’Intérieur, indique le gouvernement.

« Nous pouvons essayer de trouver une solution aux petits problèmes », a dit M. Kane. En 2008, l’ANAIR, le HCR et d’autres organismes ont présenté un rapport dressant une liste des principales doléances des rapatriés, ainsi que des priorités des chefs du district et de la région, et du ministère de l’Intérieur. Quatre ans plus tard, les principaux problèmes n’ont pas été résolus.

De la difficulté d’obtenir une carte d’identité

Obtenir des papiers d’identité est un processus compliqué, a reconnu M. Kane, mais bon nombre de Mauritaniens sont confrontés à ces difficultés, dit-il – c’est un problème national.

Les rapatriés qui avaient été enregistrés en tant que réfugiés par le HCR ont été enregistrés par l’État civil (autorités civiles) mauritanien, qui leur a donné un Formulaire de rapatriement volontaire (FRV) leur permettant de se déplacer librement. Un accord a été trouvé avec l’administration civile, stipulant que les deux formulaires leur permettraient d’obtenir une carte d’identité.

L’accord de rapatriement tripartite signé par le Sénégal, la Mauritanie et le HCR en novembre 2007 prévoyait que les rapatriés mauritaniens obtiendraient leurs documents de citoyenneté dans un délai de trois mois après leur arrivée.

Mais des centaines de rapatriés n’ont toujours pas reçu leurs papiers, indique la Clinique Juridique. Sans carte d’identité, ils ont des difficultés à bénéficier des soins de santé ou à inscrire leurs enfants à l’école en Mauritanie. Cela complique aussi les déplacements dans ce pays doté de multiples points de contrôle.

Selon M. Kane, le problème se situe au niveau de l’administration civile, qui ne dispose pas des ressources adéquates pour établir des documents d’identité pour les rapatriés, et qui n’a pas été restructurée, comme cela avait été conseillé. Des centaines de dossiers sont bloqués dans son système, indique M. Diop.

Une minorité de rapatriés – ceux qui ont fait partie du premier convoi – sont revenus en Mauritanie sans les actes de naissance de leurs enfants nés au Sénégal. Une solution a été trouvée lors de négociations entre l’ANAIR, le HCR et les autorités sénégalaises. M. Diop ne connait pas l’issue de chaque dossier.

Des rapatriés indiquent que les autorités civiles ont choisi de ne pas résoudre leurs problèmes.

Selon un défenseur des réfugiés, les rapatriés ont une part de responsabilité : il faut payer 1 000 ouguiyas (3,40 dollars) pour récupérer une carte d’identité, une somme que certains rapatriés refusent de payer.

Aide de l’ANAIR

Les habitants du village de PK6 n’ont pas été abandonnés, a dit M. Kane. Grâce à l’ANAIR, le village dispose d’une source d’eau ; l’association des rapatriés a reçu des matériaux pour bâtir un magasin communautaire qui vend des céréales à un prix réduit et du gaz de cuisine destiné à la vente. L’association des femmes a obtenu une meuleuse pour que les femmes n’aient pas à parcourir de longues distances pour acheter de la farine ; l’ANAIR leur a également permis d’ouvrir une teinturerie et leur a fourni des clôtures pour protéger leurs jardins maraîchers des animaux et des organismes nuisibles.

L’ANAIR a distribué 91 meuleuses dans les villages de rapatriés dans le cadre des efforts générateurs de revenus entrepris dans bon nombre des 124 villages où les anciens réfugiés se sont réinstallés.

Les villageois de PK6 ont accès à 18 hectares de terres, a-t-il dit, dont six ont été transformés en jardins maraîchers.

Moussa So reconnait que l’ANAIR a fourni de l’aide. « Cela nous a aidé. Mais lorsque nous nous sommes plaints pour nos papiers, nous avons reçu du gaz de cuisine », a-t-il dit, en montrant plusieurs bonbonnes de gaz de cuisine empilées dans son abri.

Les rapatriés disposent de petits jardins maraîchers, mais ils n’ont pas accès aux terres pour cultiver du riz, a dit Moussa So. Les rapatriés arrivent à joindre les deux bouts grâce au petit commerce ou aux activités de teinturerie.

Selon Elise Villechalane, porte-parole du HCR à Nouakchott, le fait que 80 pour cent des rapatriés soient restés dans les régions où ils sont revenus est une preuve de succès. Le HCR était chargé de l’enregistrement et du rapatriement de plus de 24 000 personnes dans 124 villages. « L’opération n’a pas été facile », a-t-elle dit.

Les rapatriés interrogés par les journalistes d’IRIN ne veulent pas repartir – ils sont enfin chez eux – mais ils veulent retrouver leur ancienne vie. « Autrefois, nous étions agriculteurs. Nous nous en sortions. Aujourd’hui, nous dépendons de l’aide extérieure », a dit M. So, utilisant l’expression Peulhar « boofni », que l’on pourrait traduire par « Comment un sac vide peut-il se tenir debout ?”

Source : IRIN

Logique paradoxale de nos Hommes politiques.

altIls disent appeller au dialogue entre maliens, sans pouvoir trouver les interlocuteurs crédibles, ni concilier les agendas, incompatibles, des bélligérants !

  • Ils disent s’opposer à l’intervention militaire étrangère en perspective, au nord du Mali, demandant aux maliens de régler eux-mêmes leur problème, non sans savoir que les rapports de force sont inégaux, que l’armée malienne, écrasée, et le MNLA, chassé du nord, ne font pas le poids devant les jihadistes !
  • Ils disent refuser de s’impliquer dans cette intervention militaire, sans ignorer pourtant que les principaux dirigeants et un nombre important de militants de ces groupes jihadistes sont des mauritaniens, dont des détenus salafistes, liberés de nos prisons par complaisance, sur pression de faux- cheikhs islamistes !
  • Ils disent redouter les conséquences de cette intervention étrangère, en passant sous silence, celles bien plus graves d’une consolidation de ces groupes islamiques, tant pour la sous-région ouest- africaine que pour la Mauritanie qui sera, immanquablement, leur seconde cible !
  • Ils disent condamner la junte militaire de Bamako, non sans frôler la collusion avec cette même junte, dans le refus, partagé, de l’intervention des forces étrangères qui, seules, sont en mesure de déloger les jihadistes !
  • Ils fustigent les attaques antérieures de l’armée mauritaniènne menées contre les bases jihadistes, en territoire malien , sans considerer qu’en matière de stratégie militaire, l’attaque est parfois la meilleure des défenses !
  • Ils disent sécuriser, en cas de conflit, cette frontière infinie par manque de réalisme, pour surestimer nos moyens qu’ils savent dérisoires, et mal apprecier les effets d’une pression intense sur des éléments d’une troupes émiéttée, en déroute !
  • Ils suggèrent que l’armée malienne reste seule maitresse du jeu sur le terrain , sans mesurer tous les risques, prévisibles, sur la sécurité des populations civiles touaregs ! Si, comme on l’observe, des Etats sont gagnés par la revanche, que prédire d’une Armée, blessée dans son amour propre, operant sans témoin, en territoire ennémi ?
  • Ils soutiennent l’auto-détérmination des populations Sahroui et les révendications autonomistes des Touaregs , légitimes à leurs yeux au regard de l’histoire et des identités differentes , mais face à la question négro-africaine, pourtant toute similaire, cette logique disparaît !

 

Devant la situation malienne, l’ambiguité et l’incohérence de ces positions tiennent à la difficulté de ces partis politiques à cacher leur jeu : soutenir, à mots couverts, sans trop se faire démasquer, le MNLA dans sa revendication autonomiste, jugée légitime, tout en feignant de témoigner à Bamako compassion et solidarité, requises entre voisins, en pareil cas ; incohérence également sur notre question interne qui tient à leur incapacité à se départir du subjectivisme dès que la tribu ou l’ethnie sont en cause!

Questions périphériques, fausses priorités, logique à deux vitesses, hypocrisie, voilà ce qui caractérise le débat interne … comme toujours !

La lute continue!

Bara Ba

03-Janvier -2013

 

Drones américains sur le Mali : Où sont-ils basés, qui espionnent-ils ?

Les militaires américains envisagent toute une batterie d’options, y compris un « appui logistique et l’intensification du partage des renseignements, ce qui impliquerait des drones américains de surveillance », expliquait vendredi dernier un responsable américain à la Maison Blanche.


Drones américains sur le Mali : Où sont-ils basés, qui espionnent-ils ?
 

 

Déjà en octobre 2012, une source au ministère français de la Défense confiait à l’agence Associated Press que la France allait déplacer des drones de surveillance vers l’Afrique de l’Ouest.

Mais où sont trouvent ces fameux drones US ? Et comment opèrent-ils ?
Les Américains disposent d’une bonne vingtaine de drones de surveillance dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne, notamment au Burkina Fasso.

The Washington Post révélait le 14 juin 2012 l’existence de ce programme en fournissant moult détails.

Sand Creek
Le Post évoquait ainsi un programme de surveillance et d’intelligence dénommé « Sand Creek », opérant à partir d’une petite base aérienne secrète, installée sur le côté militaire de l’aéroport international de Ouagadougou, par des dizaines de militaires américains et ainsi que par sociétés militaires privées.

De cette base secrète, des avions espions américains, volent des centaines de miles au nord vers le Mali, en Mauritanie dans le Sahara, à la recherche des combattants d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.

Selon le Washington Post, le programme a pris une importance accrue à la suite du coup d’Etat de mars 2012 contre le président malien ainsi que la prise de contrôle des territoires nord par les groupes islamistes.

Ce projet s’appuie sur des petits avions à turbopropulseurs non-armés déguisés en avions privés et équipés de capteurs cachés pouvant enregistrer une vidéo, suivre les tendances de chaleur infrarouge et les signaux des radios et téléphones mobiles, expliquait encore The Post.

« Des responsables américains ont affirmé que les opérations de surveillance en Afrique sont nécessaires pour assurer le suivi des groupes terroristes qui ont pris racine dans les États défaillants sur le continent et menacent de déstabiliser les pays voisins », écrivait encore le quotidien américain.

Une base en Mauritannie
Le Pentagone a dépensé 8,1 millions de dollars pour mettre à niveau une base d’opérations avancée et une pi
ste d’atterrissage en Mauritanie, à l’ouest du Sahara, proche de la frontière avec le Mali.

Le ministère américain de la Défense a également approvisionné 22,6 millions de dollars pour acheter un Pilatus PC-6 avions et un autre avion à turbopropulseurs pour entrainer les forces de sécurité mauritaniennes à des opérations de surveillance rudimentaires, selon des documents soumis au Congrès, révélait encore le Washington Post.

Drones tueurs
L’armée américaine utilise fréquemment des drones en Afghanistan, au Yémen ou au Pakistan pour liquider des islamistes d’Al Qaïda ou des chefs talibans, mais pour l’heure l’usage de ce type de drone tueur n’est pas envisagé au Sahel.

Washington dispose de bases aériennes à Djibouti, en Ethiopie et les Seychelles, où elle peut faire voler des drones de type Predator ou Reaper, pilotés à distance que l’administration Obama a déjà utilisé pour tuer les dirigeants d’Al-Qaïda au Pakistan et au Yémen, selon Le Post.

 


Drones américains sur le Mali : Où sont-ils basés, qui espionnent-ils ?« Nous ne possédons pas d’avions pilotés à distance dans de nombreux endroits autres que l’Afrique orientale, mais ne pouvons en avoir, a déclaré un haut responsable militaire américain responsable qui se confiait à ce journal sous condition d’anonymat. S’il y avait un besoin de le faire et si ce matériel était disponible, je suis certain que nous pourrions obtenir l’accès et le survol [permission] nécessaires pour le faire. »

En juin 2012, le site Magharebia, financé sinon soutenu par le Pentagone, révélait qu’une attaque d’un drone US avait tué un chef islamiste au Mali, Yahia Abou Al Hammam, et six de ses hommes, dans la région de Tombouctou. Toutefois, le Pentagone n’a ni confirmé ni démenti cette information alors qu’Abou Al Hammam (de son vrai nom Djamel Oukacha ) a refait sa réapparition en octobre 2012 comme responsable d’AQMI dans la région du Sahel.

source: www.dna-algerie.com