Daily Archives: 09/01/2013
Des élections couplées présidentielle, législatives et municipales: La solution finale ?
La question mérite d’être posée. Depuis le report, sine die, des municipales et législatives prévues en 2011, la mise en place de la CENI et de ses démembrements, à l’intérieur du pays, sans budget autonome au titre de l’année en cours, pour cette structure réputée indépendante et la non-exécution de la majorité des points de l’accord politique scellé entre la majorité et une partie de l’opposition titillent les observateurs et troublent le sommeil de la classe politique. Il est aisé de constater, aujourd’hui, que le pouvoir en place ne presse pas le pas pour permettre à la CENI d’entrer en possession de la liste électorale et de fixer, en conséquence, la date du scrutin. Cela en dépit des invites de l’Union Pour la République (UPR), parti soutenant le pouvoir et ses satellites, mais aussi d’El Wiam, membre de la CAP. Il est aussi aisé de constater combien la position de la COD ne plaide pas en cette faveur, focalisée qu’elle est sur le départ du président.
Dans le détail de la COD, seuls Tawassoul et l’UFP se sont exprimés, lors de leur dernier congrès, en faveur de l’organisation des élections mais à la stricte condition d’un consensus entre les différents pôles politiques. Une manière d’éviter un contentieux électoral au lendemain du scrutin. Un consensus qui devrait passer, nécessairement, par un dialogue entre la COD et le pouvoir, une position défendue par le président de l’Assemblée nationale, Messaoud Ould Boulkheïr, dans sa contribution à un compromis national pour une sortie de crise mais farouchement rejetée par le président du parti El Wiam, Boydiel Ould Houmeid.
A quel jeu le pouvoir joue-t-il avec Messaoud ?
Si une grande partie de la classe politique et de la société civile soutiennent l’initiative du président Messaoud Ould Boulkheïr, Mohamed Ould Abdel Aziz, dont une partie de la COD soupçonnait des accointances avec le leader harratine, traîne le pied pour accepter ou rejeter, officiellement, l’initiative de celui-ci. Aux dernières nouvelles, il aurait remis le document à ses conseillers pour « étude et avis ». Est-ce une manière d’enterrer le document, surtout quand on sait que le président de la République a exclu la constitution d’un gouvernement d’union ou « élargi », avancé par le président de l’Assemblée nationale ? Signe avant-coureur, les rumeurs laissent croire que la dernière rencontre, entre les deux hommes, aurait été « très houleuse ». Sur quoi ont-ils divergé ? Mystère ! Toujours est-il que le rejet, par Mohamed Ould Abdel Aziz, de l’initiative d’Ould Boulkheïr risque fort de faire émerger, autour de ce dernier, un troisième pôle politique, en gestation depuis quelques mois ; voire une scission, au sein de la CAP. Aziz prendrait-il ce risque, face à celui que certains accusent d’avoir « sauvé » le pouvoir, face à la déferlante du printemps arabe, alors que le « Mouvement du 25 février », « Touche pas à Ma Nationalité » et les islamistes avaient choisi la rue, pour balayer le pouvoir en place, avec la bénédiction de la COD.
Une CENI sans le nerf de la guerre
L’enrôlement avance. C’est, en soi, une bonne chose mais elle ne garantit pas la fiabilité d’un scrutin : selon l’agence, l’enrôlement n’a rien avoir avec la liste électorale. Or tout le monde pensait, à juste titre d’ailleurs, que de cette opération dépendrait l’organisation d ‘un scrutin transparent, comme récemment au Sénégal et au Mali. De l’avis de certains observateurs avertis, l’enrôlement obéirait à des contingences d’ordre plus sécuritaire que politique, comme stipulé par l’accord ci-dessus cité. D’où cette foule de questions : quelle liste électorale va-t-on utiliser, pour les élections à venir ? Celle de 2007, de 2009 ou de… 2000…x ? Qui en sera le concepteur? Tout le monde sait que la liste qui a conduit à l’élection de l’actuel président, en 2009, est largement contestée par l’opposition qui la considère tripotée. Dans une interview au Calame – N° 847 du 4 septembre 2012 – le président de l’UFP accusait le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz d’avoir détruit, sciemment, l’état-civil existant, qui avait coûté des milliards et des années d’efforts au pays. Face à cette situation, il faut nécessairement un consensus, préconisait Ould Maouloud, parce qu’une fois les délais légaux dépassés, il n’y a que les parties en compétition qui peuvent fixer la date des élections et que le consensus, à défaut du respect de la loi, est le seul moyen de valider toute décision à ce sujet. Autre problème, l’absence de révision de la liste électorale. Selon les textes, la liste électorale est renouvelée à chaque veille d’élection, c’est-à-dire du 1er octobre au 31 décembre. Cette date étant dépassée, il faudra, désormais, trouver une date pour ce renouvellement.
Le fait de ne pas affecter, à la CENI, un budget autonome vient conforter les observateurs dans leur doute sur l’indépendance totale de cette structure vis-à-vis du pouvoir. A en croire certaines sources, face à l’étonnement de la CENI de ne pas voir le gouvernement saisir le projet de budget qu’elle lui a soumis, l’exécutif aurait objecté que ledit budget est arrivé en retard mais qu’il procédera aux arbitrages habituels pour répondre à sa demande, ce qui laisse supposer que cette CENI recevrait ses vivres de la fameuse direction de l’appui aux élections du ministère de l’Intérieur…
L’occupation du Nord-Mali, un facteur bloquant ?
Un consensus qui tarde donc à se matérialiser, dans une scène politique où chacun tire la couverture à lui, tout en lorgnant du côté de nos frontières Est. La guerre qui se prépare, pour la reconquête du Nord-Mali, territoire occupé par des extrémistes à visage islamiste, pourrait également contribuer à retarder les élections. En effet, le pouvoir de Nouakchott, même s’il hésite à s’engager du côté d’une coalition de forces internationales, avec, à leur tête, celles de la CEDEAO, pourrait ne pas rester indifférent à une guerre destructrice à ses frontières, surtout si les extrémistes, acculés, cherchaient refuge dans notre pays. En prenant la décision d’accueillir, sur son territoire, ne serait-ce que les combattants du MNLA sans armes, le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz pourrait s’attirer des ennuis sinon plus avec les autres forces de la coalition. La Mauritanie ne semble pouvoir échapper que (très) difficilement, aux dégâts collatéraux de cette guerre. On voit alors mal notre pays organiser, dans ces conditions, des élections municipales et législatives en 2013. D’ailleurs, une partie de l’opposition pourrait bien miser sur cette guerre et ses dégâts collatéraux en Mauritanie, pour faire bouger l’armée et voir sortir d’on ne sait où, un officier, voire un sous-officier, pour balayer le pouvoir en place, avec, pour conséquence, une nouvelle transition et des élections. Est-ce une solution ? Non. La conquête du pouvoir doit passer par les urnes. La voie des armes, nous en avons largement trop fait l’amère expérience, depuis 1978.
De l’avis de certains observateurs et d’une partie de la classe politique, tous ces facteurs endogènes et exogènes pourraient permettre, au pouvoir actuel, de gagner du temps, en repoussant les élections municipales et législatives, de sorte qu’elles coïncident avec la présidentielle de 2014. D’une pierre, le pouvoir en place pourrait faire plusieurs gros coups. Remporter une majorité écrasante, mairies, Parlement et Présidence. Un Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), façon Ben Ali en Tunisie. Ou un retour à la case départ, façon Mauritanie. A moins que le peuple, enfin…?
Dl
Source: Le calame
Un mémorandum “confidentiel” des cadres Hratines contre “l’exclusion”
Un mémorandum confidentiel rédigé par des cadres h’ratines (descendants d’esclaves) appartenant aux différents partis politiques de la majorité et de l’opposition ainsi qu’aux organisations de la société civile a dénoncé “une exclusion totale” dont souffre cette communauté, selon le document publié ce mercredi par l’hebdomadaire Alakhbar Info.
Le document, dont Alakhbar a également obtenu une version en français, prévient: “l’accumulation des frustrations a eu pour résultat la différenciation galopante dans le tissu social de ce qui était connu, jadis, sous le label de « MAURES », en deux entités de plus en plus distinctes (Bidhanes et Haratines); différenciation qui est à inscrire dans la logique de cette bombe à retardement qu’on appelle injustice et dont l’histoire nous enseigne qu’elle explose toujours à l’improviste et sans crier gare”.
“Toutes les personnes physiques ou morales qui adhérent a ce programme peuvent se joindre aux initiateurs de ce mémorandum et signer une pétition en vue de le promouvoir”, stipule le document dans ses conclusions.
Pour remédier à cette injustice, le document détaille 28 propositions dont notamment “mettre en application effective la Loi criminalisant l’esclavage et les pratiques induites par la révision ou le renforcement de certaines dispositions, la création d’un Structure publique chargée de ce dossier et de toutes les politiques publiques pour l’égalité réelle” et “la création d’un Fonds pour financer toutes les actions liées à ce projet, une revue annuelle de l’état de mise en œuvre de la Loi avec un débat public sur ce rapport et une publication largement médiatisée”.
Source: Al Akhbar
Aéroport-Nouakchott: Les Mauritaniens interdits de voyager sans le passeport biométrique
ALAKHBAR (Nouakchott)-La Gendarmerie dit avoir reçu des ordres “venus d’en haut” d’interdire aux Mauritaniens de voyager par l’aéroport international de Nouakchott avec l’ancien passeport (non biométrique).
Plusieurs dizaines de voyageurs concernés se sont indignés de n’avoir pas été avertis de la mesure à temps. «Certains qui sont coincés ici (aéroport) devaient promptement se rendre à l’étranger pour leurs études, se soigner ou pour autres urgences», martèle un voyageur. Il ajoute que « la seule explication fournie c’est : “Renseignez vous auprès des commissariats, de la Direction générale Sûreté ou d’autres structures compétentes“»
Les autorités mauritaniennes ont instauré un nouveau passeport biométrique dans le cadre de l’enrôlement des populations au Registre National des Populations et des Titres Sécurisés. Elle ont demandé aux représentations diplomatiques et consulats accrédités à Nouakchott de ne pas délivrer de visas qu’aux détenteurs du nouveau passeport.
Sources : Des mauritaniens de l’est s’enregistrent comme réfugiés pour profiter de l’aide
Un notable de la zone de Bassiknou, est de la Mauritanie, a révélé que la plupart des habitants de la moughataa qui accueille des milliers de réfugiés maliens, se sont enregistrés comme tels auprès des organisations humanitaires internationales pour bénéficier de l’aide. Mahfoud Ould Deddach, ancien ministre et notable de Bassiknou, de déclarer que la majorité des habitants de la zone « se sont enregistrés comme réfugiés dans leur pays » au seul but de tirer profit d’aides venants d’organisations d’aide aux réfugiés. Et Ould Deddach de dire, dans une déclaration à Sahara médias, que ce fait singulier et préoccupant « doit attirer l’attention des autorités pour examiner le fait avec attention », selon son expression.
Signalons que des volontaires du camp de « M’Berra », près de la frontière avec le Mali, avaient mis en garde, le mois passé, contre la détérioration des conditions de vie des réfugiés, du fait de la lenteur des secours et de l’approche de la période de froid.
Des Ong locales, arabes et islamiques portent secours à quelque 200.000 réfugiés maliens vivant dans l’est de la Mauritanie depuis le déclanchement du conflit dans le nord Mali occupé depuis plusieurs mois par des groupes islamistes armés.
Sahara medias.
Flamnet-Agora: Recensement des Sahraouis et des Touaregs
Le Complexe Racial Réapparait
Le régime de Nouakchott vient de faciliter, secrètement, l’enrôlement de ressortissants sahraouis et de Touaregs Maliens dans l’Etat Civil biométrique mauritanien. Faciliter l’accès de nos voisins à la nationalité mauritanienne dans un contexte d’intégration n’est pas grave en soi, mais le faire tout en empêchant les Noirs de la Mauritanie, citoyens de droit et de fait, de s’inscrire, montre que le régime en place, comme ceux qui l’ont précédés, n’a pas renoncé à son plan visant à créer une Mauritanie exclusivement arabe où les Noirs de la Mauritanie ne seraient que des citoyens de seconde zone. En donnant la nationalité aux Sahraouis et aux Touaregs Maliens, le régime en place entend falsifier la composition ethnique et démographique de la Mauritanie pour justifier l’indéfendable ; à savoir sa présence parmi les pays du Maghreb Arabe.
Qu’est-ce qui fait peur au régime au point d’utiliser des méthodes passées de mode et très peu orthodoxes ?
Deux constantes se dégagent:
-Premièrement, les premières tendances de ce recensement discriminatoire montrent qu’en tant que groupe, les Harratines constituent une force démographique suffisamment importante pour remettre en cause les chiffres officiels avancés par le régime qui a clamé à l’extérieur du pays que la Mauritanie est en majorité arabe.
– Deuxièmement, malgré les déportations massives des années 1989 et 1990 des Négro-Mauritaniens (Haalpular, Soninké, Wolof et Bambara), les tueries et le refus systématique d’inscrire, dans l’Etat Civil biométrique mauritanien, les réfugiés et les exilés qui vivent à l’étranger de la Mauritanie, le poids démographique des Négro-Mauritaniens ne fait qu’accroitre du fait des mariages précoces, de la polygamie et du taux élevé des naissances en milieu noir.
Ces deux paramètres démentent et remettent en cause les bases sur lesquelles repose le racisme mauritanien. Interrogeant la composition ethnique du gouvernement de la Mauritanie et sa représentation à l’étranger, un des idéologues du ci-devant régime avait déclaré : « La Mauritanie est à majorité maure blanc ; donc c’est tout à fait normal qu’il y ait plus d’Arabes au sein du gouvernement ». Cette réponse tirée par les cheveux vient d’être mise à nu par les premières tendances de l’enrôlement. Ce qui explique son caractère discriminatoire vis-à-vis des Noirs du pays et l’invite sécrète des Sahraouis et des Touaregs Maliens à s’inscrire pour déséquilibrer l’équilibre ou plutôt maintenir le déséquilibre.
Abda Wone