Daily Archives: 23/01/2013
Arafat Mesjid Ennour: AJD/MR sensibilise pour l’abolition de la loi d’amnistie de 1993
L’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Rénovation (AJD/MR) d’Ibrahima Moctar Sarr a organisé, dans la soirée du vendredi 18 janvier, une réunion à Mesjid Ennour (Arafat 5 extension). Cette rencontre prépare la marche prévue le 9 février prochain. Elle avait pour principal objectif d’expliquer, aux militants et sympathisants de ce parti, l’état d’avancement des préparatifs et de sensibiliser les populations sur la nature discriminatoire de la loi d’amnistie protégeant les auteurs des crimes commis sous le régime d’Ould Taya.
Après un mot introductif de la responsable de la section d’Arafat, madame Binta Diop, Diallo Mohamed, le secrétaire aux affaire politiques, a brièvement campé le décor et rappelé les précédentes rencontres avec la section d’Arafat. Prenant la parole, le président Ibrahima Moctar Sarr, entouré des membres du bureau politique de l’AJD/MR, a d’abord remercié les militants et sympathisants, avant de regretter l’absence, à cette réunion, des autres composantes, notamment arabo-berbère. « L’AJD/MR n’est pas un parti de négro-mauritaniens. Mon premier adjoint est maure blanc, il y en a dans toutes les structures du parti. Mais aujourd’hui, nous devons constater cette absence. Nous la regrettons. Je pense que le jour où le parti pèsera lourdement dans les décisions, offrira des postes de responsabilité, garnira les marmites, alors, toutes les composantes accourront… ».
La marche du 9 février prochain
Poursuivant son propos, le président Sarr est revenu longuement sur les péripéties qu’a connues sa formation, rappelant la performance qu’il a réalisée, contre toute attente, lors de la présidentielle de 2007, les négociations entre les deux tours, son choix porté, au second, sur Ahmed Daddah ; les accusations, pour ne pas dire les dénigrements, à son encontre et à celle de son parti, au lendemain de la rectification d’août 2008 ; son départ de la majorité présidentielle, etc.
Revenant sur la marche du 9 février, Ibrahima Moctar Sarr a rappelé que l’abolition de la loi de 1993 a toujours été et demeure une des principales revendications de l’AJD/MR. Cette loi d’amnistie consacre l’impunité dont jouissent les auteurs des massacres perpétrés pendant la période d’exception 1987-1991. Son maintien constitue un obstacle majeur, vers la réconciliation et la cohabitation entre les différentes composantes, estime le président de l’AJD. Rappelons que l’abolition de ce texte voté, à la sauvette, par le premier parlement de l’ère démocratique en Mauritanie, est également réclamée par le COllectif des VIctimes de la REpression (COVIRE nouveau) et figure dans la plateforme revendicative de cette organisation.
Après le devoir de mémoire, initié, à Kaédi, le 25 mars 2009, par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, et les réparations octroyées, les victimes, les rescapés et les organisations de défense des droits de l’Homme réclament le devoir de vérité, afin de permettre, aux victimes, de connaître les auteurs des exactions et d’intenter des poursuites judiciaires en Mauritanie, contre leurs bourreaux. En refusant d’abolir cette loi scélérate, le pouvoir en place se fait le complice, en les protégeant, des criminels. Lors du pèlerinage de Sorimalé et d’Inal 2012, l’ensemble des organisations de défense des victimes de la période d’exception ont, toutes, réclamé l’abolition de la loi d’amnistie. Celles de la diaspora ont révélé les différentes démarches entreprises pour faire avancer l’action en justice engagée en Belgique.
La marche s’ébranlera à partir de la nouvelle Maison des jeunes où sera, dès 15 heures, dressé un podium. S’y succéderont plusieurs artistes qui entendent fustiger l’inique loi et toutes les violations commises durant la période d’Ould Taya. Après cet intermède, le cortège se dirigera vers l’Assemblée nationale, en passant par le carrefour de la Polyclinique, l’état-major de la Garde, l’ancienne Maison des jeunes. Devant la représentation du peuple, le président de l’AJD/MR remettra sa lettre revendicative à un groupe de députés.
Source: Le calame