Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 26/12/2012

Macky Sall n’aime pas qu’on le traite d’anthropophage

Pour avoir demandé au président sénégalais « de manger » les responsables libéraux souvent convoqués dans le cadre de l’enquête sur l’enrichissement illicite, Me Amadou Sall, ancien ministre de la Justice du Sénégal, a été arrêté par des éléments de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP) mais il  a été libéré 24 heures après. Une interpellation qui survient quelques jours après les menaces proférées par le président Sall à l’encontre de ceux qui seront tentés de porter atteinte à son honneur et à sa considération.

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Les articles 80 et 254 du Code pénal sénégalais ont fait une première victime depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. Me Amadou Sall du Pds a appris à ses dépens qu’on ne peut pas tout dire sur un chef d’Etat fut-il un ancien camarade de parti.

L’ancien garde des Sceau de Wade avait accusé le Président Macky Sall d’obéir au fétiche qui lui aurait dit de ne convoquer Karim Wade que les jeudis et de ne le libérer que tard dans la nuit du jeudi au vendredi. Ses déclarations ont été très mal perçues par le président et ses proches. Ainsi, en présidant l’ouverture de l’Université Républicaine organisée par les jeunes de son parti, Macky Sall a menacé quiconque oserait porter atteinte à son honneur et à sa considération conformément aux dispositions des articles 80 et 254 du Code pénal.

Ainsi, Me Amadou Sall devient le premier opposant à faire les frais de ces articles tant décriés du temps de Wade.

« Anthropophagie et mysticisme »

L’arrestation de l’ancien ministre de la Justice, Me Amadou Sall, a très fortement déplu aux libéraux qui ont initié une réunion de leur comité directeur devant le Palais de Justice. Oumar Sarr, leur coordonnateur, soutient que Me Amadou Sall n’a fait que donner publiquement la position du Pds en tant que porte-parole du jour. Il a invité ses camarades à reprendre les déclarations qui ont valu son arrestation à l’avocat-politicien.

« Nous membres du comité directeur faisons nôtre les propos de Me Sall et disons tous à Macky Sall, s’il veut manger Me Sall qu’il le mange, s’il veut le tuer, qu’il le tue, s’il veut l’emprisonner qu’il l’emprisonne, le Pds sera toujours là, debout pour les populations et le pays. Macky Sall obéit aux féticheurs. On lui a dit de ne convoquer Karim Wade que les jeudis et de le libérer que la nuit du jeudi au vendredi. On ne peut pas gérer un pays avec des fétiches. Avec l’arrestation de Me Sall nous soupçonnons Macky Sall de suivre les recommandations de ses féticheurs, en choisissant d’interroger, le jour de Noël, date commémorant la naissance du Christ, un responsable du Pds ayant le même nom de famille que lui»,

Selon lui, le Pds se battra et récupérera le pouvoir de « ces incapables » qui nous dirigent aujourd’hui. Personne ne pourra nous manger jusqu’au dernier ».

Du côté du pouvoir ces déclarations jugées irrespectueuses ont fortement irrité  car au Sénégal il n’y a pas plus grande offense que d’accuser quelqu’un d’être un « deum » (mangeur d’hommes en langue Wolof).

Le chef du Pôle de communication de la présidence de la République, Elhadji Hamidou Kassé, a estimé que ses déclarations sont excessives. Il considère que l’ancien garde des Sceaux a dépassé les limites avec ses propos. A ses yeux, Me Sall « est d’une vulgarité à la limite étonnante »car il est inacceptable que des gens « s’attaquent impunément à la personne et à l’honorabilité du Président de la République ».

« Dérives dictatoriales et régression démocratique »

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L’ancien ministre d’Etat, directeur de cabinet du président Wade, Habib Sy, a soutenu que les propos pour lesquels Me Sall est convoqué ne sont pas de nature à offenser le chef de l’Etat et que son arrestation fait régresser la démocratie sénégalaise.

« Notre démocratie est en train de régresser. La démocratie est un processus long et compliqué qui repose sur un certain nombre de principes, sur un certain nombre de valeurs. Et nous, en tant que libéraux, nous sommes très attachés aux valeurs de la tolérance et de la liberté. Ce qui est en train d’être fait, c’est une remise en cause  de tous ces principes ». A l’en croire, il faudrait davantage que ceux qui nous gouvernent comprennent que, pour que la démocratie soit consolidée, il faudrait que la liberté soit aussi respectée. Il estime, en outre, qu’aujourd’hui, la liberté ne semble plus respectée comme cela a été auparavant. Et il faudrait qu’on revienne à de meilleurs sentiments, pour que ce climat politique déjà poussiéreux et délétère ne s’empire »

Le journaliste Adama Gaye pense aussi que cette arrestation pour offense au chef de l’Etat n’augure rien de bon. A ses yeux ce sont les prémices d’une dictature.

« Parfois la dictature peut prendre l’orientation ou les habits qu’on ne lui soupçonne pas en se parant si besoin de la Constitution. Et on l’a déjà vu avec Abdoulaye Wade quand il a forcé sa candidature au peuple sénégalais en s’appuyant sur une Constitution qui avait été, comme tout le monde le sait, instrumentalisée à l’occasion avec le soutien de quelques individus dont la profession aurait dû être plus noble qu’elle ne l’a été. Autant la Constitution doit protéger et protège le chef de l’Etat, autant il faut éviter de créer des situations où le prétexte de la décence ou de la protection du chef de l’Etat ne soit en fait le masque à travers lequel des tentations autoritaires ne finissent par transformer et dénaturer la nature de la démocratie sénégalaise>>

 

Source: Slateafrique

Sahara : La Mauritanie se rapproche davantage du Polisario

Le Maroc et la Mauritanie ne sont plus sur la même longueur d’onde qu’auparavant croit savoir le site marocain Yabiladi. Les différends se multiplient, du pain béni pour le Polisario. Le déplacement non-officiel de Abdellah Baha dans ce pays n’a rien pu apporter. Il n’a même pas été reçu par le président Ould Abdelaziz.

Sahara : La Mauritanie se rapproche davantage du PolisarioLes relations entre Rabat et Nouakchott traversent une mauvaise passe. La très officielle audience accordée, lundi au palais présidentiel, par Mohamed Ould Abdelaziz à un émissaire du chef du Polisario, en présence du ministre mauritanien des Affaires Etrangères, Hammadi Ould Bab, en est bien la preuve du climat de tension entre les deux pays.

Un contexte qui n’est pas sans rappeler celui précédant le putsch du 6 août 2008 ayant amené au pouvoir l’actuel président, un ancien militaire, formé au Maroc, qui s’est séparé de son béret et de son treillis pour endosser l’habit civil afin de se présenter, juillet 2009, à la course à la magistrature suprême dans son pays.

Les entretiens avec le chef de la diplomatie du Polisario, Mohamed Salem Salek, ont porté sur la question du Sahara. Force est de constater que depuis plus d’une année, Nouakchott s’est rapproché des positions de l’Algérie et de la direction des camps de Tindouf sur le dossier du Sahara.

Les circonstances non encore élucidées de l’incident, du 13 octobre, visant le cortège du président mauritanien ont jeté un froid glacial sur les relations avec le royaume. Certaines voix ont même accusé le Maroc d’être derrière cet attentat, chose que le gouvernement mauritanien s’est empressé de nier catégoriquement. Mais il n’en demeure pas moins que cet incident a nettement consolidé l’entente retrouvée entre Nouakchott et Alger. La position hostile des deux pays à une intervention militaire au Mali est un exemple qui corrobore cette lecture.

Abdellah Baha boudé par le président mauritanien

Si Mohamed Ould Abdelaziz a reçu un émissaire du Polisario avec tous les honneurs dus à un ministre d’un Etat reconnu par la communauté internationale, il n’a pas eu le même geste avec Abdellah Baha, le ministre d’Etat sans portefeuille, qui se trouvait à Nouakchott en sa qualité de représentant du PJD aux travaux du 2ème congrès du parti Tawassoul tenu du 20 au 23 décembre.

En dépit de cette « négligence », et c’est un euphémisme, Baha, dans un entretien accordé au quotidien mauritanien Al Akhbar, paru aujourd’hui, ne s’est pas départi de son habituel langage diplomatique, réduisant la tension entre les deux pays à juste « un nuage d’été qui va se dissiper ». Et de reconnaître qu’entre voisins il y a parfois «quelques malentendus ». Le n°2 du gouvernement a, en revanche, mis en exergue les « intérêts communs » entre le Maroc et la Mauritanie.

Les propos rassurants de Abdellah Baha ne peuvent en aucun cacher la forêt des différends. En novembre, le président Ould Abdelaziz, alors qu’il se trouvait dans un hôpital parisien, aurait refusé de recevoir le chargé d’affaire à l’ambassade marocaine à Paris. La riposte de Rabat ne s’est pas faite trop attendre, en décembre, le ministre des Affaire étrangères, Saâd Dine El Otmani n’a pas daigné accordé quelques minutes à son homologue mauritanien, venu à Marrakech pour assister à la conférence des « Amis du peuple syrien ».

 
Source: Yabiladi