Daily Archives: 12/12/2012
Vol d’armes dans des casernes mauritaniennes
Le journal algérien Al Khabar fait état de vols d’armes dans les casernes mauritaniennes de Néma et Bassiknou. Selon le journal les inspections et les enquêtes menées par l’armée mauritanienne ont abouti à l’arrestation d’un dénommé Sidi Mohamed Ould Makhloul. La zones est de la Mauritanie vit un climat permanent de tension consécutif au conflit malien entretenu par des mouvements «jihadistes» armés et un exode massif de réfugiés le long des frontières d’avec le Mali, indique le journal.
Al Akhbar a publié une étude réalisée par un institut européen mettant en garde contre la menace que fait peser sur l’existence même des pays de la région du Sahel l’existence de nombreux mouvements terroristes notamment Al Qaida. L’étude prévoit que la situation dans cette région évoluera les années prochaines vers plus d’anarchie. La Libye, la Mauritanie et le Niger, sont cités comme étant les pays les plus menacés. L’étude souligne la propagation du salafisme dans la sous- région.
Source: Taquadoumy
Entre pouvoir et COD: Les hostilités reprennent
Après une trêve consécutive à la blessure par balles du président Mohamed Ould Abdel Aziz, suivie d’un bref retour du président de la République à Nouakchott, pour marquer la fête de l’Indépendance et frapper les esprits, lors d’un accueil populaire haut en couleurs , les hostilités, entre le pouvoir et la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD), un collectif d’une douzaine de partis politiques, ont repris.
De fait, ce break, dans la farouche bataille entre les tenants des commandes de l’Etat et le « front du refus » était terminé dès le jeudi 22 octobre dernier. Soit 48 heures avant le jour annoncé du retour présidentiel, avec l’organisation d’un méga-meeting, par les amis du nouveau président en exercice, Ahmed Ould Sidi Baba. Une manifestation qui draina, ce jour-là, des dizaines de milliers d’habitants de la capitale.
Dix jours après avoir « boycotté » les activités officielles organisées lors de la célébration du 52ème anniversaire de l’accession de la Mauritanie à la souveraineté nationale, la COD tenait à marquer cet événement à sa manière et suivant un timing décalé, au cours de la nuit du jeudi 6 au vendredi 7 décembre. Non pas un meeting ou une marche, mais une soirée commémorative qui se voulait, également, cadre de réflexion. Ainsi l’opposition entendait-elle évaluer le parcours d’une « dame » déjà vieille de 52 ans – un cap dépassant largement le seuil de la maturité, pour les individus, mais toujours celui de la jeunesse, voire de l’enfance, à l’échelle d’un Etat – et dégager les perspectives d’avenir, en élucidant un certain nombre de repères et de leçons tirés du passé.
Soirée mort-née
Un projet étouffé dans l’œuf. Une soirée finalement avortée car interdite par l’administration, en dépit d’une autorisation initiale de l’autorité territorialement compétente (hakem du Ksar). Pour tuer les intentions présumées « belliqueuses » de la COD, les forces de police ont été massivement déployées sur toutes les issues menant à la mosquée Ben Abass, ce haut-lieu symbole de toutes « les prouesses populaires » d’une opposition décidée à garder le cap de la rue, pour continuer à mettre les bâtons dans les roues d’un pouvoir sourd aux injonctions de départ avant la limite fixée par le calendrier républicain.
Déterminée à écarter la moindre « menace » de perturbation de l’ordre et de la tranquillité publique, la police a confisqué tous les éléments de la logistique devant servir à organiser la soirée : tapis, piquets de clôture, chaises, bâches, etc. et chasser les militants trouvés sur les lieux. Motif invoqué par le wali de Nouakchott : le parti informant de la soirée, au nom de la COD, est « dépourvu de légitimité et la situation sécuritaire ne permet pas l’organisation de la manifestation ».
La COD crie à la confiscation des libertés
Cette attitude des autorités administratives est vivement dénoncée par la Coordination. Elle y voit « une nouvelle preuve de la nature totalitaire du régime, de la violation, par celui-ci, des lois de la République et principes de la démocratie, ainsi que de son mépris envers le peuple mauritanien. Il témoigne, également, de l’irresponsabilité d’un pouvoir, qui ne trouve ainsi, comme réponse à son rejet par le peuple mauritanien, que le recours à l’arbitraire, la provocation de l’opposition pour l’inciter à la violence et au désordre ». Extrait d’une déclaration publiée au lendemain de l’interdiction, laquelle revient, également, sur « des provocations et agressions » à domicile, visant un de ses dirigeants, un ancien chef de l’Etat et un journaliste, ainsi que « l’outrage aux tribus et aux individus, dans les rues et sur les ondes ».
En réponse à cette montée de la tension, la COD prend à témoin l’opinion nationale et internationale, et réaffirme sa détermination à poursuivre le combat pacifique et démocratique pour mettre fin à un régime « dépourvu des aptitudes les plus élémentaires pour gouverner un pays comme la Mauritanie ». Ce retour à la rhétorique des mauvais jours, avec l’usage d’expression comme « violation de la Constitution, manipulation des institutions et incitation à la violence » montre, clairement, que les rapports, entre le pouvoir et la frange radicale de l’opposition, n’empruntent pas la voie de l’apaisement.
Ambiance délétère et forclusion des institutions
Cette ambiance politique de plus en plus délétère coïncide avec un contexte de forclusion des institutions de la République : Sénat dont la majorité des sièges auraient dus être renouvelés, suivant le principe du tiers tournant ; députés et conseillers municipaux qui ont fini de « bouffer » leur mandat, depuis une année. Un constat préoccupant, alors que rien ne semble permettre de dégager une date exacte, pour la tenue d’élections en vue du renouvellement de ces instances.
Dans ces conditions, il faut être d’un optimisme inébranlable pour croire à la réussite de l’initiative de Messaoud Ould Boulkheir, président de l’Assemblée nationale et leader de l’Alliance Populaire Progressiste (APP), visant à déboucher sur un gouvernement de large consensus avant des échéances électorales toujours fuyantes. Et pourtant : il est largement temps que le pouvoir et la COD mettent fin à la « danse de guerre », pour imaginer, ensemble, une sortie de crise. Entre la certitude que confère la « légitimité des urnes du 18 juillet 2009 », brandie par Mohamed Ould Abdel Aziz, et la « tare originelle du putsch militaire du 6 août 2008 », qui sert d’argument à la COD, il faut absolument trouver un compris, afin que le dialogue entre, enfin, dans la culture politique des Mauritaniens.
Une démarche pratique et pragmatique de haute portée politique, en ces temps de recherche d’antidote aux coups d’Etat, ce mal récurrent qui illustre la fragilité des institutions du pays, depuis près de cinq ans, et contre lequel le gouvernement a adopté une disposition constitutionnelle fin-novembre. Laquelle n’offre, évidemment, aucune garantie absolue, puisque le premier réflexe d’un putschiste consiste, toujours, à suspendre la Constitution…
Source: Le Calame