Monthly Archives: December 2012
Mauritanie: “Tous les moyens sont bons pour écarter les noirs” (TPMN)
Tous les moyens sont bons pour écarter et écraser les noirs en Mauritanie, a estimé Abdoul Birane Wane, coordinateur du mouvement Touche Pas à Ma Nationalité (TPMN) dans un communiqué parvenu à Alakhbar.
«Ce Dimanche 23 Décembre marque la mise en place de nouvelles règles coercitives imposées aux noirs: présenter obligatoirement la pièce d’identité des parents pour être enrôlé, mesure dépourvue de toute logique et qui ne respecte guère la procédure d’enrôlement», a-t-il martelé.
Selon le coordinateur, “ces nouvelles mesures confirment nos inquiétudes selon lesquelles la citoyenneté des noirs dépend totalement de commissions racistes entièrement Arabo-berbères”.
“TPMN met le régime raciste en garde et promet une réaction rapide pour la défense du droit des noirs à la nationalité. Le mouvement demande en même temps à ses militants de se mobiliser et de se tenir prêts pour barrer une fois de plus la route à l’Etat raciste”.
Le communiqué rappelle enfin que “le 5 mai 2011 démarraient les opérations d’enrôlement discriminatoires et racistes à l’endroit des négro-mauritaniens.C’est dans ces conditions que le mouvement “touche pas à ma nationalité” après des mois de réflexion et de préparation émerge et commence à occuper la rue à partir du 30 juin 2011 pour contester énergiquement les recensements en question au prix de sacrifices obligatoires: arrestations, tortures, intimidations et assassinat”.
Source: Al Akhbar
Hollande et l’Afrique: le changement, c’est pas maintenant
Le président français veut changer la nature des relations entre la France et l’Afrique. Mais a-t-il les moyens de ses ambitions?

François Hollande lors de son discours de Dakar, le 12 octobre 2012. © BERTRAND LANGLOIS
«Le temps de la Françafrique est révolu: il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité», avait clamé François Hollande, le 12 octobre 2012, devant l’Assemblée nationale sénégalaise.
Lançant avec une mâle assurance:
«Les émissaires, les intermédiaires et les officines trouvent désormais porte close à la présidence de la République française, comme dans les ministères.»
Soit! Il n’y aurait donc plus de «sorciers blancs» dans les antichambres de l’Elysée. Mais rien n’atteste que cette race soit en voie de totale disparition. Et de toute façon, la Françafrique ne se réduit pas aux porteurs de valises.
Elle est aussi la somme d’intérêts militaires, stratégiques, commerciaux, industriels, financiers et culturels que la France a toujours défendus bec et ongles dans ses anciennes colonies, sous De Gaulle, Mitterrand, comme sous Chirac.
En sifflant la fin de la Françafrique, François Hollande a voulu jeter un pavé dans le marigot. Mais, sur le terrain africain, la politique de la France est toujours dictée par ses intérêts. Pourrait-il en être autrement?
Etat des lieux à l’occasion de la visite du président français en Algérie.
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Hollande assume totalement l’héritage de Sarkozy
Depuis son arrivée au pouvoir, il y a sept mois, le chef de l’Etat français n’a fait aucun inventaire de l’héritage de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, caractérisé par des interventions brutales en Libye ou en Côte d’Ivoire.
Il n’a aucunement remis en cause la présence militaire française en Afrique, les bases permanentes à Djibouti ou au Gabon, l’éternelle opération militaire Epervier au Tchad (déclenchée en 1986), le déploiement de la force Licorne en Côte d’Ivoire…
La base militaire de Dakar a été fermée (en 2010) et le contingent français réduit à moins de cinq cent hommes. Mais c’était une décision de Sarkozy. Pour 2013, le budget de la Défense régresse très légèrement, mais celui des OPEX (Opérations extérieures) n’est pas réduit alors que la France effectue son retrait d’Afghanistan.
Il ne s’agit pas de juger ici du bien-fondé de l’engagement français sur des théâtres extérieurs, mais de constater que Hollande s’inscrit dans une totale synergie, sauf en Afghanistan, avec l’action de son prédécesseur.
Navigation à vue dans la crise malienne
Dès le 11 juin, le président français s’inquiétait «de la menace d’installation de groupes terroristes au Nord-Mali»
«Il y a, disait-il, une intervention extérieure qui déstabilise le Mali et qui installe des groupes dont la vocation est une intervention qui va bien au-delà du Mali, en Afrique et peut-être au-delà.»
Et il fixait un cap:
«Cette menace existe, c’est aux Africains de la conjurer, à eux de décider. La Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) en est à la fois l’instrument juridique et l’instrument éventuellement militaire.»
Six mois plus tard, on est revenu à la case départ. Le capitaine Sanogo a repris les commandes militaires du pays, la force de la Cédéao n’est toujours pas vraiment constituée, la résolution de l’ONU pas votée tandis que les islamistes ont étendu leur influence sur le Nord-Mali.
De plus une intervention militaire est impossible dans les trois mois à venir à cause des vents de sable qui contrarient les opérations aériennes.
Et, pour couronner le tout, la France veut désormais s’abriter, non plus derrière la seule Cédéao, jugée inopérante, mais derrière une force européenne ayant pour mission de former les soldats maliens.
Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt? Bref, sur le théâtre malien, le bateau France ressemble à une coquille de noix, ballottée par les événements.
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On entend peu la voix de la France
Omniprésente sur le terrain syrien où elle est à la pointe du combat pour dénoncer les violations des droits de l’homme commises par le régime al Assad, la France est beaucoup plus discrète quand de tels faits se reproduisent en République démocratique du Congo, au Mali ou même en Côte d’Ivoire.
Dans cette ancienne vitrine de la France en Afrique, c’est l’ambassadeur américain en poste à Abidjan qui se permet de presser Ouattara, le président ivoirien, d’accélérer le mouvement pour établir un véritable état de droit, pour faire cesser les détentions arbitraires et même les tortures dénoncées par des ONG comme Amnesty International.
«Nous ne sommes pas là pour donner des leçons», avait jugé Pierre Moscovici, en visite quelques jours plus tôt dans la capitale économique ivoirienne.
Quant à Jean-Christophe Cambadélis, le chargé des relations internationales au Parti socialiste, il est aux abonnés absents. A l’automne 2010, il avait pourtant fait le voyage en Côte d’Ivoire pour soutenir Laurent Gbagbo, jusque-là «infréquentable» (selon le mot de François Hollande).
En ne faisant pas entendre sa voix de façon invariable sur tous les théâtres de conflit, la France, «patrie des droits de l’homme» risque de perdre sa crédibilité, déjà bien entamée. Bref, elle doit parler partout sur le même ton ou… se taire.
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Le voyage à Kinshasa, un coup de com manqué
Lors du sommet de la Francophonie dans la capitale de la RDC (les 13 et 14 octobre 2012), François Hollande avait délivré une leçon de démocratie à Laurent-Désiré Kabila, le président congolais.
Il l’avait assortie d’un exercice de théâtre digne de grand Guignol, faisant poireauter Kabila, qui s’épongeait le front, pendant quarante-deux minutes. Contraignant son voisin Blaise Compaoré, le président burkinabé gendarme de la France en Afrique de l’Ouest, à s’asseoir prématurément ou à cesser ses applaudissements pour imiter le chef de l’Etat français.
On sait que Compaoré n’a guère apprécié cette comédie de gestes. Il n’est pas le seul. Dans de nombreux cercles africains, même les plus hostiles à la Françafrique, la démonstration de Hollande a été jugée avec sévérité et interprétée comme un «manque de respect» à la fonction d’un chef d’Etat africain.
On attend donc de voir si François Hollande va renouveler son numéro avec Abdelaziz Bouteflika, qui ne passe pas, lui non plus, pour un expert en démocratie.
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Le PS n’a pas de politique africaine
Les années Mitterrand de 1981 à 1995 ont été marquées par le naufrage des illusions et des grands principes, sanctionné par l’affaire Elf ou les démêlés judiciaires de «Papamadit», Jean-Christophe, le fils de Mitterrand.
On décelait toutefois un fil conducteur dans cette politique, celui de la défense des intérêts français en Afrique. On percevait une ligne de conduite machiavélique, celle du «droit» consistant à recevoir les opposants aux dictateurs africains rue Solférino (le siège du parti socialiste français), et celle du «tordu» et de la realpolitik incarnée par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Roland Dumas.
Aujourd’hui, «les socialistes sont empêtrés dans les difficultés économiques et leur principale préoccupation est de savoir ce que les Français trouveront dans leurs assiettes. L’Afrique, c’est la dernière de leurs préoccupations», juge un membre du PS un peu désabusé.
«C’est la Corrèze avant le Zambèze». La «commission Afrique», qui se réunissait deux fois par mois, a disparu au milieu des années 2000. François Hollande, durant sa campagne électorale, s’est entouré d’un «pôle Afrique» aux allures de cour de miracles.
Elu, il a fait disparaître la cellule Afrique élyséenne, ne gardant qu’un poste de conseiller, occupé par Hélène Le Gall.
Mais, si les chefs d’Etat africains continuent à défiler à l’Elysée, une étape toujours obligée dans leurs voyages internationaux, la France est de moins en moins leur interlocuteur privilégié.
Le Gabonais Ali Bongo, qui a rencontré, il y a peu, des hommes d’affaires londoniens, a fait étape aux Etats-Unis, au Qatar et au Mexique, évite de plus en plus l’étape de Paris, le Tchadien Idriss Déby pique, au sortir de son entretien, un coup de sang sur la «confusion» régnant autour de l’intervention au Mali.
La France apparaît de plus en plus comme une puissance secondaire et beaucoup de présidents de l’ancien pré carré africain lorgnent vers des pays beaucoup moins regardants sur les concepts de démocratie et de défense des droits de l’homme, comme la Chine, l’Inde ou le Brésil.
II ne suffit donc de proclamer la fin de la France-Afrique, d’admonester publiquement tel ou tel «dictateur». Mais d’être capable d’imposer une autre politique en Afrique. Et sur ce terrain là, il n’est pas sûr que François Hollande ait les moyens de ses ambitions.
Philippe Duval
for Slateafrique
Passif humanitaire: Taya en ligne de mire
Plus de vingt ans après les faits, le passif humanitaire de la fin des années 1980/début 1990, avec, pour point d’orgue, l’ignominieuse allégorie des vingt-huit pendaisons un vingt-huit novembre à Inal, colle encore à la peau de la Mauritanie. Une réalité bien plus prégnante que le négationnisme honteux du régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, sous le magistère duquel ces orgies sanguinaires ont été perpétrées. Après le silence troublant de la transition qui suivit la révolution de palais du 3 août 2005 et la bonne volonté du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah, les timides tentatives de Mohamed Ould Abdel Aziz triturent plus qu’elles ne soignent la plaie. Accorder des indemnités aux ayants droits des victimes, tout en veillant à la « discrétion » sur l’identité des criminels qui continuent à défier la justice, n’apaise aucune conscience. La seconde édition du pèlerinage d’Inal, en cette fin de l’année 2012, aura révèle la vivacité d’une douleur qui n’en peut plus d’être minimisée par le pouvoir. La manifestation de « Touche Pas à Ma Nationalité (TPMN) », devant la représentation diplomatique du Qatar, et la résolution de l’Alliance pour la Justice et la Démocratie/Mouvement pour la Réconciliation (AJD/MR), exigeant l’abrogation de la loi d’amnistie de mai 1993, la rappelle à tous.
Aux trousses d’un dictateur déchu
TPMN, un mouvement de jeunes proche de la mouvance négro-africaine, est né dans la foulée des contestations générées par le processus d’enrôlement lancé au mois de mai 2011. Il prend, aujourd’hui, le pari historique de ne plus lâcher les basques du dictateur déchu. Renversé par une révolution de palais, le 3 août 2005, après plus de vingt ans d’exercice sans partage du pouvoir, l’ex-colonel vit, depuis, un exil doré à Doha, capitale du Qatar. Décidé à mettre fin à l’impunité dont il jouit, TPMN a organisé un sit-in devant l’ambassade de l’émirat à Nouakchott, le jeudi 13 décembre dernier. Objectif : obtenir la traduction en justice du fugitif, qui n’aura pas eu le même courage que son prédécesseur, Mohamed Khouna Ould Haïdalla. Renversé pendant qu’il se trouvait à Kigali et accusé de diverses fautes, le héros unanimement reconnu de la guerre du Sahara était, lui, revenu se constituer dignement prisonnier à Nouakchott.
A l’appui de sa revendication, TPMN évoque tout un chapelet de crimes – « violations massives d’humains : déportations, tortures, expropriations, exécutions extra judiciaires […] Des faits dont la Mauritanie fut le théâtre, entre 1989 et 1991 ».
Interpellation de l’émir du Qatar
Au terme du sit-in du jeudi, les militants ont déposé une lettre adressée à l’émir du Qatar, Son Altesse Cheikh Hamad Al Thani, pour signaler « des actes dont la gravité n’a jamais été égalée dans l’histoire de la Mauritanie, qui ont atteint leur paroxysme dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, avec la pendaison de 28 militaires noirs, pour célébrer l’anniversaire de l’Indépendance nationale ». Poursuivant son douloureux exercice de comptabilité macabre, la correspondance rappelle également « le massacre de 355 civils noirs, la destruction de 476 villages sur le fleuve servant de frontière naturelle entre la Mauritanie et le Sénégal, ainsi que la déportation de 120.000 citoyens vers le Sénégal ».
Des actes qualifiés de « génocide et crimes contre l’humanité », planifiés au plus haut niveau, engageant la responsabilité du président déchu. « Il ne pouvait ignorer des faits d’une telle ampleur », soutient TPMN. Le souverain du Qatar « qui aspire à jouer un rôle positif dans la géopolitique mondiale, en contribuant à l’ancrage de la démocratie et au respect des droits de l’Homme » est invité à tenir compte de cette réalité, pour donner plus de poids positif à son rôle dans le printemps des révolutions arabes.
Les présumés auteurs des crimes contre les militaires noirs sont couverts par une législation pénale blindée, en forme d’une loi d’amnistie adoptée au mois de mai 1993. La qualifiant de « scélérate », les associations de victimes et les ONGs de défense des droits humains en réclament l’abrogation. Une voie incontournable pour que la Mauritanie se départisse d’une fausse pudeur, bâtie sur l’hypocrisie et le mensonge. C’est le seul moyen de dépasser ce passé douloureux. La réconciliation ne saurait emprunter un raccourci brûlant les cases vérité et justice. Sans elles, les fantômes des martyrs ne cesseront de hanter l’histoire du pays.
Amadou Seck
Source: Le calame
Urgent : Décès de l’ancien président Moustapha Ould Mohamed Salek
L’ancien président mauritanien Moustapaha Ould Mohamed Salek est décédé, mercredi, dans un hôpital parisien à l’âge de 76 ans.
Feu Moustapha Ould Mohamed Salek était arrivé au pouvoir en juillet 1978 à la faveur du coup d’Etat militaire ayant déposé l’ancien président Mocatr Ould Daddah.
L’ancien président mauritanien avait été admis à l’unité des soins intensifs asuite à la détérioration de son état de santé.
Le 12 décembre dernier, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz s’était rendu à son chevet et avait donné des instructions aux autorités mauritaniennes pour perdre toutes les mesures nécessaires pour la prise en charge de son traitement.
A cette occasion, la présidence de la république a décrété un deuil national de trois jours sur l’ensemble du territoire national.
Source: ANI
Conférence des FLAM à Massy: devoir de mémoire et refus de l´impunité
Le département à la culture et la jeunesse de la section Europe occidentale des Flam ( Forces de libération africaines de Mauritanie) vous convie à une conférence animée par notre compatriote et grand poète pulaar, Guelongal BA sur le thème: “Devoir de mémoire, refus de l’impunité, le combat du militant”.
Samedi, 29 décembre2012, à partir de 14h00. Lieu: Centre international de la CIMADE, 80 rue du 8 mai 1945, 91 300 Massy.
La lutte continue!
Le secrétariat à la communication- Flam- Europe de l’Ouest.