Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 17/09/2012

Commentaire : Macky Sall souffle un peu en Mauritanie.

altParfois on peut bien se demander comment nos dirigeants devant toutes nos priorités peuvent se permettre de se retrouver dans certaines rencontres ou certains voyages. Ce n’est pas parce qu’un président américain est à la tête de la première puissance mondiale et que ses voyages nécessitent une certaine logistique qu’il se déplace rarement, non c’est certainement parce que son Secrétaire d’Etat ou un autre ministre est à mesure de prendre certaines question au menu de certaines rencontres. Beaucoup de sénégalais avaient fustigé les multiples déplacements du président Wade, le patron de l’ONG transparency international au Sénégal avait même mené et publié une enquête sur ces voyages qui nous ont coûté des milliards.

En visitant le site de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), j’ai eu le sentiment que notre président trouve aussi du temps devant toutes les priorités nationales pour faire des visites de terrain ce que des ministres et autres techniciens peuvent bien faire. « (…) Le Président sénégalais, Monsieur Macky Sall, accompagné du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Mohamed Ould Boilil, a effectué, lundi, une visite à la station d’épuration de l’eau relevant du projet de l’Aftout Essahli situé au PK 17 sur l’axe routier Nouakchott-Rosso… Le président sénégalais, M. Macky Sall a entamé, lundi, une visite au port autonome de Nouakchott dit port de l’Amitié… Le Président de la République du Sénégal, Monsieur Macky Sall a effectué, lundi matin, en compagnie du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, M. Mohamed Ould Boilil, une visite au centre national d’oncologie… ».Notre président a de l’énergie à revendre, nous en avons beaucoup besoin !

Source: Presseafrik.

Exclusif: Des Plans d’une base américaine au Sénégal publiés sur Internet

altDes plans d’une base militaire américaine établie au sud du Sénégal (Elinkine) sont publiés sur Internet par un hacker. Le document dont pressafrik a pu prendre connaissance à partir du site cyberwarnews et repris par une société française de sécurité informatique Email Angel. Ces plans sont contenus dans un dossier compressé de 18 Mo et contient plusieurs fichiers PDF datés de 2011 sur l’implantation de la Nevy à Elinkine en Casamance (+450km au sud du Sénégal). Un document du département américain de la Défense portant sur la lutte contre le narcoterrorisme est compris dans ces plans divulgués sur Internet par le hacker. Des liens vers ce dossier sont, selon nos confrères de Figaro, apparus ce week-end sur le site d’hébergement de textes Pastebin. Le hacker nommé «0X0» affirme qu’il s’agit de fuites émanant du Pentagone et invite à cesser les guerres de religions dans le monde. L’origine et l’authenticité de ces fichiers n’ont pas été confirmées.
Source: Pressafrik

Les véritables raisons du déplacement de Macky Sall en Mauritanie

altUne visite qui vient à point nommé, c’est bien celle du chef de l’Etat Sénégalais en Mauritanie. Car, c’est révéler un secret de polichinelle que de dire que nos relations de bon voisinage ont, au cours de ces dernières années, pris du plomb dans l’aile, notamment avec ce qu’il est convenu d’appeler le “cas des pêcheurs Guet Ndariens et les gardes côtes Mauritaniens”.

En clair, le Président Sénégalais a jugé impérieux de faire le déplacement chez nos parents Mauritaniens. Ce, dans un souci permanent de remettre de l’ordre dans les relations entre les deux pays.

Dakar Actu est en mesure de révéler que Macky Sall entend faire acte de la disposition du Sénégal à mettre fin aux différends bilatéraux dans un cadre approprié. Pour ceux qui l’ignorent encore, il a été maintes fois noté des frictions entre les pêcheurs Sénégalais et les gardes-côtes Mauritaniens.

Ce séjour de Macky Sall en République Islamique de Mauritanie aura été également une opportunité pour le chef de l’Etat sénégalais de proposer un chapelet de solutions sur les relations souvent tendues entre les acteurs de la pêche et la surveillance côtière de Mauritanie. Non sans rassurer le Président Aziz de sa “ferme volonté d’exhorter les pêcheurs Sénégalais au respect des lois Mauritaniennes” selon nos sources. Aussi, Macky Sall demandera t-il à son homologue de la République sœur de Mauritanie de faciliter le renouvellement des fameuses licences de pêche, objet des frictions constamment notées. Ce qui s’annonce comme un bol d’oxygène, particulièrement pour les acteurs du secteur maritime. En outre, il s’agira pour les deux Présidents de débattre sur l’actualité, notamment dans la sous-région. Aussi, Macky Sall saisira l’opportunité à lui offerte pour que la Mauritanie fournisse du gaz,entre autres produits énergétiques au Sénégal.

Source: Dakaractu

La révolution en Egypte est-elle finie ?

altLe Caire. A chaque voyage en Egypte, depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, une atmosphère de pessimisme règne parmi les révolutionnaires qui ont contribué à cet événement historique. A chaque voyage, tel ou tel interlocuteur m’explique que l’ancien régime va revenir ou que le nouveau sera pire que l’ancien. En juin 2012, alors que l’on attendait dans la fièvre la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle, beaucoup étaient convaincus que le Conseil supérieur des forces armées (CSFA) n’accepterait pas la victoire de Mohammed Morsi, le candidat des Frères musulmans et que, même si ce dernier était proclamé vainqueur, il serait « encadré » par les militaires, sans marge de manœuvre.

Il est important de comprendre ce qui s’est passé durant ces jours étouffants du mois de juin. Dès le soir du second tour, il était clair que Morsi avait gagné. Si la proclamation des résultats a été repoussée, c’est que le CSFA a hésité : pouvait-il, malgré tout, proclamer vainqueur Ahmed Chafik le candidat qu’il avait soutenu de toutes ses forces ? S’il ne l’a pas fait, ce n’est pas parce qu’il ne le voulait pas, mais parce qu’il ne le pouvait pas : une telle décision aurait entrainé des conséquences incalculables et sans doute une nouvelle insurrection populaire. Le CSFA prenait ainsi acte du fait qu’aucun retour en arrière ne serait accepté par le peuple égyptien.

Nombre de révolutionnaires n’ont pas mesuré ce que cette décision signifiait : que le pouvoir militaire était en réalité beaucoup plus faible qu’ils ne le croyaient. Que, malgré toutes ses manœuvres et aussi la répression continue de nombre de mouvements de contestation durant près de 18 mois – avec arrestations arbitraires, jugements de civils devant des tribunaux militaires, torture, etc. – l’ère du CSFA s’achevait.

Sans doute aurions-nous dû le comprendre à ce moment et mesurer que le CSFA serait impuissant face à un président élu démocratiquement par le suffrage universel. Ce qui s’est passé le 12 août (la mise à l’écart du maréchal Tantaoui) n’est, finalement, que la traduction de ce nouveau rapport de forces.

Ainsi, un des principaux objectifs des révolutionnaires après la chute de Moubarak – « que tombe le régime des militaires » – a été obtenu, ce qui ne signifie pas que l’armée ne jouera plus aucun rôle dans la vie politique, mais qu’elle sera en seconde ligne. Si nombre de révolutionnaires sous-estiment ce résultat, c’est qu’ils ont peut-être une vision trop simple de la révolution : les deux semaines qui ont vu le peuple égyptien se soulever au début de 2011, un mouvement qui a soulevé l’admiration du monde, par sa détermination et par son côté pacifique, ont créé l’illusion que le changement radical était facile, que l’Egypte pouvait se transformer très vite. Et donc, que si elle ne changeait pas immédiatement, c’était que la contre-révolution l’emportait.

Mais changer l’Egypte, instaurer un régime démocratique stable, rénover les structures de l’Etat, impulser le développement économique, assurer la justice sociale, demande du temps, des efforts, des luttes continues. Pour prendre une comparaison qui n’est évidemment pas totalement pertinente, les objectifs de la Révolution française de 1789 ont mis un siècle avant de se traduire par une République stable et démocratique (et encore avec beaucoup d’insuffisances). Un parallèle plus proche est celui que l’on peut dresser avec la chute des dictatures en Amérique latine : des régimes démocratiques se sont petit à petit mis en place, mais il a fallu encore dix ou vingt ans pour que des mouvements populaires instaurent des politiques plus favorables aux couches les plus pauvres.

La mise à l’écart du CSFA ne marque pas la fin de la révolution. Et l’élection du nouveau président issu des Frères musulmans soulève des craintes et des inquiétudes, en partie justifiées : se dirige-t-on vers une « frérisation » (ikhwaniyya) de l’Etat ? Seule force vraiment organisée, les Frères musulmans exercent pour la première fois le pouvoir en Egypte et l’organisation, à la fois par sa structure et par son idéologie, peut être tentée par une politique d’hégémonie. Mais en a-t-elle les moyens ? J’en doute.

D’abord, elle ne dispose d’aucun projet pour le pays : son projet économique s’inscrit dans le cadre du libéralisme économique que l’ancien pouvoir a tenté d’imposer ; son projet de politique étrangère s’inscrit aussi dans la continuité, même si le président Morsi a pu prendre certaines initiatives positives, comme ses voyages à Téhéran ou à Pékin. Mais est-il prêt à imposer une politique étrangère indépendante des Etats-Unis et des pays du Golfe ? Une stratégie plus active sur la question palestinienne ?

Or aucune force politique ne peut imposer son hégémonie sur l’Etat si elle ne dispose pas d’un projet clair. « L’islam est la solution », ont proclamé les Frères durant des décennies ; mais maintenant leur gouvernement doit montrer au peuple égyptien comment ce slogan peut se traduire dans le domaine économique ou social, et les Frères ne savent pas comment s’y prendre. Ainsi, les mêmes (les Frères musulmans et les salafistes) qui expliquaient qu’un accord avec le Fonds monétaire international était incompatible avec l’islam, expliquent le contraire aujourd’hui. Ceux qui dénonçaient l’accord avec Israël l’entérinent.

Par ailleurs, qui peut penser que le peuple égyptien qui s’est révolté contre Moubarak accepterait un régime similaire dans lequel les Frères musulmans se substitueraient au Parti national démocratique de l’ancien président ?

Je ne fais d’ailleurs pas de procès d’intention aux Frères musulmans. Ils sont une force politique importante de ce pays et ils sont une partie de la solution aux problèmes de l’Egypte : on ne peut bâtir une démocratie en les excluant comme l’a montré l’expérience des années Sadate et Moubarak. Les intégrer au jeu politique est indispensable. Il faut reconnaître qu’ils ont gagné les élections et il faut tenter, par le dialogue et par la lutte politique, de faire en sorte qu’ils s’impliquent dans la construction de cet ordre démocratique dont l’Egypte a besoin, mais qui n’est qu’un des aspects de la reconstruction du pays.

Le combat politique ne s’arrêtera ni demain ni après-demain. Mais il faut aussi être capable de le mener sur le meilleur terrain, qui n’est pas celui de la religion. La création d’un grand front uni de la droite et de la gauche contre les Frères ne peut que favoriser l’approfondissement d’une ligne de fracture sur la question de l’islam. Le peuple égyptien s’est révolté contre un régime autoritaire, contre la corruption et la pauvreté ; la jeunesse a été un élément essentiel des mobilisations. C’est sur l’ensemble de ces terrains que les révolutionnaires peuvent faire preuve d’imagination : en proposant des politiques de démocratisation de la vie du pays, des transformations économiques et sociales, en défendant en priorité les plus défavorisés ; c’est à ces conditions que pourront transformer profondément les structures sociales du pays, à l’image de ce qui se passe dans certains pays d’Amérique latine. La jeunesse, garçons et filles, qui représente la majorité de la population mais qui reste encore largement marginalisée dans toutes les structures politiques (y compris celles de la gauche), et dans les institutions (de l’administration aux médias), pourrait y contribuer de manière décisive : la relève des générations est une nécessité historique.

Alain Gresh

Le monde diplomatique