Daily Archives: 06/09/2012
La double appartenance de la Mauritanie : Un héritage galvaudé
«La Mauritanie assume, fièrement, sa double appartenance au Maghreb arabe et à l’Afrique de l’Ouest», déclarait notre ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Hamadi Ould Hamadi, dans une allocution prononcée devant le 9ème sommet de la Fondation Sullivan, tenu à Malabo (Guinée équatoriale), le 20 août dernier.
Rappelant l’éminent «rôle que joue la Mauritanie, dans le rayonnement de la civilisation musulmane sur le continent», le patron de notre diplomatie a insisté sur le caractère « multiethnique et multiculturel de la Mauritanie, avec les communautés arabe, peule, soninké et wolof qui ont toujours vécu en parfaite harmonie, nourrissant les mêmes sentiments que les autres peuples d’Afrique noire auxquels elle est, profondément, attachée et avec lesquels elle est unie, par d’intenses liens de solidarité réciproque». Une féconde réalité sociologique, humaine et culturelle qui se traduit par «un attachement mutuel ». Illustration avec ces « lettrés qui ont porté le flambeau du rayonnement de la civilisation musulmane jusqu’aux contrées les plus éloignées du continent Noir et dont une importante diaspora est présente, précisément, dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Des compatriotes qui apportent une importante contribution, de la plus honnête manière, à l’activité économique de leur pays d’accueil », a ajouté Hamadi Ould Hamadi.
Au plan sous-régional, le ministre a insisté sur la double appartenance de la Mauritanie au Maghreb et à l’Afrique de l’Ouest, grâce à sa position « charnière », permettant de servir de « courroie de transmission et passerelle continentale, entre le nord et le sud du Sahara. Une réalité incontournable et une chance, offerte par cette situation géographique qui lui permet « de jouer un rôle positif, dans le rapprochement entre ces deux espaces, aussi bien dans la vie politique du continent que dans le cadre du fonctionnement de ses différentes organisations ».
Abordant l’appui historique de la Mauritanie aux différents mouvements de libération en Afrique, le ministre a ajouté : « chacun sait, en effet, le soutien actif que nous avons apporté, dès l’aube de notre indépendance, à la lutte de libération dans les anciennes colonies portugaises, jusqu’à l’indépendance du Mozambique, de l’Angola, de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, comme nous avons soutenu, énergiquement, la lutte contre le régime raciste de Ian Smith, en Rhodésie du Sud, et le régime d’apartheid, en Afrique du Sud ». En conclusion, Ould Hamadi a exprimé « le sentiment de sympathie, d’estime et de considération que nourrissent les Mauritaniens, à l’endroit de la diaspora africaine en Amérique et de ses élites politiques ».
Au-delà des belles paroles
Au-delà des déclarations « sucrées » et des belles envolées lyriques, les propos du patron de la diplomatie mauritanienne seront-ils l’occasion d’un véritable débat, sur ce que doit être le rôle de la Mauritanie qui a, trop souvent, manqué des rendez-vous importants qui lui auraient permis de donner un contenu, concret, à ses réalités géographique, historique, culturelle et humaine, pas toujours assumées ? Illustration de cette absence de vision, devenue véritable cécité politique et diplomatique, avec, en 1999, le retrait de la Communauté des Etats DE l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organe politique d’une sous-région où notre pays est naturellement ancré, au plan géographique, humain et culturel. Une décision qui équivalait à un refus d’assumer une double appartenance qui constitue, pourtant, une chance inestimable.
La Mauritanie a-t-elle beaucoup gagné à son attachement exclusif à l’Union du Maghreb Arabe (UMA), plombée par le conflit, bientôt quarantenaire, du Sahara occidental, et réduite au rang de coquille vide, par l’interminable querelle de leadership entre l’Algérie et le Maroc ? On en doute tous mais on en est toujours là, pourtant.
Autre élément de nature à accentuer le décalage entre le discours du ministre et la réalité, le peu d’importance politique, économique et humaine accordée, à la diaspora mauritanienne en Afrique et ailleurs, par les différents pouvoirs ayant régné, à Nouakchott, ces dernières années. Ces compatriotes de l’extérieur, vivant, parfois, dans des conditions difficiles exigeant un sacrifice de tous les instants, contribuent, pourtant et grandement, à l’équilibre économique et social et, partant, à la stabilité politique de la Mère-patrie, grâce à de copieux transferts de fonds à leurs familles, dans un environnement caractérisé par une forte prévalence de la pauvreté.
Dans les pays voisins – Sénégal, Maroc, Mali et Algérie – l’enveloppe totale de la manne financière provenant des transferts de leurs immigrés est connue. Au Sénégal, le flux annuel est proche de 600 milliards de francs CFA, c’est-à-dire à peu près l’équivalent du budget de la Mauritanie. Ce montant est supérieur à l’ensemble de l’Aide Publique au Développement (APD) allouée à notre voisin du Sud. La Mauritanie, quant à elle, n’a jamais encore entrepris le moindre travail pour établir, avec précision, le montant des apports financiers, au pays, des membres de sa diaspora. Il est urgent, pour nos autorités, de s’intéresser un peu plus à celle-ci et à son organisation, pour mieux tirer profit des différentes opportunités offertes, par la présence de nos compatriotes un peu partout dans le monde. Puisse le discours du ministre des Affaires étrangères, dont la pertinence théorique est incontestable, constituer un déclic dans cette direction !
Amadou Seck
Source: Le calame
La double appartenance de la Mauritanie : Un héritage galvaudé
«La Mauritanie assume, fièrement, sa double appartenance au Maghreb arabe et à l’Afrique de l’Ouest», déclarait notre ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Hamadi Ould Hamadi, dans une allocution prononcée devant le 9ème sommet de la Fondation Sullivan, tenu à Malabo (Guinée équatoriale), le 20 août dernier.
Rappelant l’éminent «rôle que joue la Mauritanie, dans le rayonnement de la civilisation musulmane sur le continent», le patron de notre diplomatie a insisté sur le caractère « multiethnique et multiculturel de la Mauritanie, avec les communautés arabe, peule, soninké et wolof qui ont toujours vécu en parfaite harmonie, nourrissant les mêmes sentiments que les autres peuples d’Afrique noire auxquels elle est, profondément, attachée et avec lesquels elle est unie, par d’intenses liens de solidarité réciproque». Une féconde réalité sociologique, humaine et culturelle qui se traduit par «un attachement mutuel ». Illustration avec ces « lettrés qui ont porté le flambeau du rayonnement de la civilisation musulmane jusqu’aux contrées les plus éloignées du continent Noir et dont une importante diaspora est présente, précisément, dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Des compatriotes qui apportent une importante contribution, de la plus honnête manière, à l’activité économique de leur pays d’accueil », a ajouté Hamadi Ould Hamadi.
Au plan sous-régional, le ministre a insisté sur la double appartenance de la Mauritanie au Maghreb et à l’Afrique de l’Ouest, grâce à sa position « charnière », permettant de servir de « courroie de transmission et passerelle continentale, entre le nord et le sud du Sahara. Une réalité incontournable et une chance, offerte par cette situation géographique qui lui permet « de jouer un rôle positif, dans le rapprochement entre ces deux espaces, aussi bien dans la vie politique du continent que dans le cadre du fonctionnement de ses différentes organisations ».
Abordant l’appui historique de la Mauritanie aux différents mouvements de libération en Afrique, le ministre a ajouté : « chacun sait, en effet, le soutien actif que nous avons apporté, dès l’aube de notre indépendance, à la lutte de libération dans les anciennes colonies portugaises, jusqu’à l’indépendance du Mozambique, de l’Angola, de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, comme nous avons soutenu, énergiquement, la lutte contre le régime raciste de Ian Smith, en Rhodésie du Sud, et le régime d’apartheid, en Afrique du Sud ». En conclusion, Ould Hamadi a exprimé « le sentiment de sympathie, d’estime et de considération que nourrissent les Mauritaniens, à l’endroit de la diaspora africaine en Amérique et de ses élites politiques ».
Au-delà des belles paroles
Au-delà des déclarations « sucrées » et des belles envolées lyriques, les propos du patron de la diplomatie mauritanienne seront-ils l’occasion d’un véritable débat, sur ce que doit être le rôle de la Mauritanie qui a, trop souvent, manqué des rendez-vous importants qui lui auraient permis de donner un contenu, concret, à ses réalités géographique, historique, culturelle et humaine, pas toujours assumées ? Illustration de cette absence de vision, devenue véritable cécité politique et diplomatique, avec, en 1999, le retrait de la Communauté des Etats DE l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organe politique d’une sous-région où notre pays est naturellement ancré, au plan géographique, humain et culturel. Une décision qui équivalait à un refus d’assumer une double appartenance qui constitue, pourtant, une chance inestimable.
La Mauritanie a-t-elle beaucoup gagné à son attachement exclusif à l’Union du Maghreb Arabe (UMA), plombée par le conflit, bientôt quarantenaire, du Sahara occidental, et réduite au rang de coquille vide, par l’interminable querelle de leadership entre l’Algérie et le Maroc ? On en doute tous mais on en est toujours là, pourtant.
Autre élément de nature à accentuer le décalage entre le discours du ministre et la réalité, le peu d’importance politique, économique et humaine accordée, à la diaspora mauritanienne en Afrique et ailleurs, par les différents pouvoirs ayant régné, à Nouakchott, ces dernières années. Ces compatriotes de l’extérieur, vivant, parfois, dans des conditions difficiles exigeant un sacrifice de tous les instants, contribuent, pourtant et grandement, à l’équilibre économique et social et, partant, à la stabilité politique de la Mère-patrie, grâce à de copieux transferts de fonds à leurs familles, dans un environnement caractérisé par une forte prévalence de la pauvreté.
Dans les pays voisins – Sénégal, Maroc, Mali et Algérie – l’enveloppe totale de la manne financière provenant des transferts de leurs immigrés est connue. Au Sénégal, le flux annuel est proche de 600 milliards de francs CFA, c’est-à-dire à peu près l’équivalent du budget de la Mauritanie. Ce montant est supérieur à l’ensemble de l’Aide Publique au Développement (APD) allouée à notre voisin du Sud. La Mauritanie, quant à elle, n’a jamais encore entrepris le moindre travail pour établir, avec précision, le montant des apports financiers, au pays, des membres de sa diaspora. Il est urgent, pour nos autorités, de s’intéresser un peu plus à celle-ci et à son organisation, pour mieux tirer profit des différentes opportunités offertes, par la présence de nos compatriotes un peu partout dans le monde. Puisse le discours du ministre des Affaires étrangères, dont la pertinence théorique est incontestable, constituer un déclic dans cette direction !
Amadou Seck
Source: Le calame
Al-Senoussi: Les dessous d’une extradition tant attendue
Des sources bien informées ont révélé à Alakhbar les dessous de l’extradition de l’ancien patron des renseignements libyens, Abdoullah Al-Senoussi, rémis ce mercredi à une haute délégation libyenne.
En plus du chef d’Etat-major de l’armée libyenne Youssouf El-Mangouch, la haute délégation libyenne se compose du ministre des finances, Hassan Mokhtar Zaghlan, celui de la justice, Ali Hmeida Ashour Chaban, ainsi que le porte-parole du gouvernement libyen Nasser El-Manaa.
Selon les sources consultées par Alakhbar, la délégation, qui comporte aussi d’autres responsable de la sécurité et renseignements libyens, séjournait à Nouakchott depuis dimanche le 2 septembre. Elle s’est longuement entretenue avec plusieurs hauts responsables mauritaniens dont notamment le Général Mohamed Ould Gazwani, chef d’Etat-major de l’Armée Nationale, avec ce dernier la délégation a eu à tenir cinq réunions.
Une réunion jugée “décisive” a eu lieu lundi avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz. A ce stade les choses ont commencé à bouger et la décision définitive a été prise. Les détails restent entourées par une forte discrétion. Toutefois, la présence du ministre libyen des finances dénote d’une dimension financière dans l’affaire, indiquent les sources.
Les autorités libyennes ont reçus durant les derniers mois une vingtaine propositions de “médiation” dans le dossier de la part de plusieurs personnalités influentes en Mauritanie. C’est le porte-parole du gouvernement libyen, Dr. Nassr El-Manaa, (expert international en gestion de crises) qui s’est occupé des premiers contacts jusqu’à l’arrivée de la délégation qui a pu ramener Al-Senoussi.
Les sources révèlent aussi qu’Al-senoussi durant cette période de séjour en Mauritanie n’était pas en prison. or Il était détenu dans une villa particulière “sous contrôle judiciaire” et ce après avoir refusé catégoriquement de séjourner dans sa cellule à la prison civile de Nouakchott.
Source: Al Akhbar
Mauritanie: L’opposition revendique ses droits dans les médias publics
Pour revendiquer ses droits dans les médias publics, la Coordination de l’opposition démocratique (COD) en Mauritanie a rencontré le mercredi 5 septembre le directeur général de la télévision nationale (TVM).
La délégation était composée de Saleh Ould Hanana, président en exercice de la COD et son secrétaire permanant Saleck Sidi Mahmoud. Les deux ont souligné au DG de la TVM un nombre de manquements dans la couverture des activités de l’opposition. Ils ont estimé aussi que celle-ci est marginalisée par les médias publics.
Pour sa part, le directeur général de la TVM, El-Moudire Ould Bouna, a pris l’engagement de remédier aux problèmes soulevés par l’opposition.
Saleh Ould Hanana et Saleck Sidi Mahmoud devront également s’entretenir aujourd’hui avec le directeur de la HAPA (Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel) pour aborder la même question.
Source: Al Akhbar
IRA dissidente veut une Fatwa moderne sur l’esclavage
Le mouvement dissident de l’IRA (MDI) appelle les autorités mauritaniennes à une réflexion approfondie sur le traitement de la question de l’esclavage dans le recueil de Khalil et d’autres ouvrages similaires de la jurisprudence islamique.
L’incinération d’exemplaires des ces ouvrages par le président de IRA-Mauritanie, Biram Dah Ould Abeid, avait conduit ce dernier en détention du 28 avril au 3 septembre 2012. Biram estime que ces ouvrages encouragent la pratique de l’esclavage en Mauritanie.
Le MDI rappelle que ces ouvrages qui datent depuis sept siècles ne sont plus à l’ordre du jour d’où la nécessité d’appeler les autorités mauritaniennes à encourager une nouvelle fatwa en la question.
En ce sens, le mouvement dit avoir reçu une réponse favorable du ministre des Affaires islamiques et de celui du Développement rural qu’il a rencontrés respectivement les lundi et mardi 4 et 5 septembre.
Ces rencontres ont par ailleurs permis au MDI d’aborder la problématique de l’équilibre communautaire. Le ministre des affaires islamiques, rapporte le mouvement, a révéler en guise d’assurance le recrutement, sans passer par un concours, de 50 imams harratines (descendants d’esclaves) dans le cadre d’un programme de discrimination positive.
Le MDI invite également le gouvernement à apporter des solutions concrètes aux litiges fonciers et à mettre un terme à la confiscation dans l’intérieur du pays de barrages hydrauliques par des familles influentes pour en les louer en suite aux populations démunies.
Toutes ces problématiques feront l’objet de suivi et d’évaluation périodiques entre les d’épatements ministériels concernés et le MDI, affirme ce dernier.
Source: Al Akhbar