Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: October 2019

Mauritanie : premiers tests de Ould Ghazouani sur les droits de l’homme

Mauritanie : premiers tests de Ould Ghazouani sur les droits de l’hommeLes deux bloggeurs mauritaniens libérés en juin dernier après une détention de quelques mois reviennent sur la sellette avec la requête des Nations-Unies pour une enquête sur les circonstances de leurs détentions arbitraires.

Un gros caillou dans la chaussure du président mauritanien à l’époque ministre de la défense. Abderrahmane Weddady et Mohamed Jiddou sont entrés dans l’histoire des bloggeurs les plus célèbres en Mauritanie et au-delà des frontières pour avoir révélé des scandales immobiliers qui pointaient l’ancien président et ses proches.

L’ancien journaliste et l’ancien conseiller juridique se sont retrouvés en prison sans mandat d’arrêt et sans être informés des motifs de leur arrestation.

Grâce à la pression de la communauté internationale notamment les organisations internationales et nationales des droits de l’homme, Reporters Sans Frontières et Amnesty International, les deux bloggeurs sont libérés en juin dernier.

Mais cette libération ne met pas fin complètement la procédure engagée par les autorités de Nouakchott. Pour mettre fin à cette parodie de justice des experts des Nations relancent cette semaine cette affaire qui a secoué les mauritaniens avant les présidentielles pour demander une enquête indépendante sur les circonstances de leurs arrestations arbitraires.

Les experts indépendants onusiens entendent blanchir les deux bloggeurs et punir les responsables. U

n gros caillou dans la chaussure de Ould Ghazouani qui a fait des droits de l’homme son nouveau cheval de bataille pour corriger toutes les violations de son prédécesseur avec la création d’un commissariat chargé des droits de l’homme et des relations avec la société civile. La balle est dans son camp pour répondre positivement à cette requête de l’ONU.

Cherif Kane

Petit Mauritanien. Par Pr ELY Mustapha

Petit Mauritanien. Par Pr ELY Mustapha

Pr Ely Mustapha– Je ne sais si, dans vingt ans, tu liras cette lettre mais je ne souhaite qu’une chose : que tu la lises dans une Mauritanie prospère et fière de son passé et sûre de son avenir.

Petit Mauritanien,

Aujourd’hui, tu as cinq ans. Et je te regarde gambader sur tes frêles jambes et je m’interroge…

Je m’interroge sur ce que te laisseront les générations d’aujourd’hui et sur le poids que déjà te font supporter celles d’hier.

Que vont-t-elles te laisser en héritage ?

De quelque côté que je me retourne, je ne vois que la désolation d’un sous-développement orchestré.

Tes airs de jeux sont des dépotoirs à ciel ouvert. Une capitale en ruine noyée dans les immondices où les routes sont des nids de mort où rugissent des tacots branlants à tombeau ouvert. Des nids de désespoirs producteurs de handicap et pourvoyeurs de gémissements d’accidentés qui peuplent les lits à descente de nos hôpitaux insalubres.

Ton univers d’écolier est une aire de non-savoir. Une école où l’instituteur, prophète de jadis, est devenu, dans une société sans repères, l’icône de l’ignorance et le pôle de l’irrespect. Vivant en dessous du seuil de subsistance et s’accrochant à qui mieux mieux aux haillons d’une société qui a rangé le savoir aux rayons de l’inutile.

Ecoles que l’on vend pour achalander des boutiques et troquer le savoir contre la contrebande.

Qu’aurais-tu appris, mon enfant, dans ce miasme éducationnel sinon à prendre le chemin de la délinquance ?

Qu’auras-tu reçu en héritage de tes pères ?

Ils ont pillé le pays et ses ressources. Ils ont laissé un pays exsangue où des milliers de citoyens végètent dans une pauvreté criante dans des bidons-villes aux relents de misère instituée. Des communautés entières vivant de vent et d’espoir et que déciment en silence la soif, la faim et la maladie.

Ils ont déjà contracté tellement de dettes qu’ils ont hypothéqué ton avenir. De l’endettement tout azimut, ils en sont devenus les maîtres. Maîtres du prêt-à-voler. Ils t’ont mis en gage ainsi que les générations à venir.

Petit Mauritanien,

Je sais que tu ne comprendras pas pourquoi sur une terre d’Islam tant d’hommes et de femmes ont pillé les ressources de la communauté. Comment ils ont appauvri leur pays et hypothéqué ton avenir. Comment ils ont créé la ségrégation entre toi et ton frère au nom de leur désir de pérennité. Te laissant ainsi supporter le schisme social de leur bêtise raciale.

Tu te demanderas si les vrais préceptes spirituels et moraux de l’Islam furent l’une des préoccupations de nos gouvernants ou qu’ils les ont exploités à leur compte et tu n’auras pas tort.


Tu ne comprendras pas pourquoi, un peuple asservi continue à élire ceux-là même qui sont la cause de sa misère. Et que se cooptant entre-eux, ils entretiennent des dynasties voraces qui se perpétuent par la force comme au temps des monarchies absolues.

Tu ne comprendras pas pourquoi avec notre culture millénaire afro-arabo-berbères, nous n’arrivons pas à nous créer une identité propre, riche d’un tel d’apport civilisationnel. Et qu’au contraire nous avons épuisé nos énergies en entretenant les divisions sur la tribu, l’ethnie, la race et les langues et qu’au final nous sommes devenus des ilots d’intolérance, de repliement et de méfiance. Ilots qu’illustrent si bien nos communautés qui se fuyant les unes les autres, créent leurs propres quartiers pour s’y isoler. 

Une nation d’isoloirs, dans une camisole de force.

En somme une folie de laquelle cette nation ne s’éveillera pas malgré les (électro)chocs qu’elle a subis tout au long de son existence. De la déportation de ses enfants à leur mise à mort, de la ségrégation à l’esclavage, de l’exil à l’oubli, tant de chocs qui ne semblent pas l’avoir alarmée sur les affres de son destin.

Que vont-t-ils te laisser en héritage ?

Un Etat fragilisé par la culture de l’intérêt personnel, du clanisme et la corruption dans lequel demain tu ne seras peut-être qu’un maillon qui perpétuera la chaine.

Tu ouvriras les yeux sur un pays aux ressources naturelles épuisées où le sable, aux pieds nus, est une braise et le soleil, sans toit, un enfer. Car ils auront tout emporté dans leur voracité jusqu’à la dernière sardine de côtes jadis prospères de ton pays.

Depuis des dizaines d’années que les richesses de ton pays sont exploitées, elles n’ont jamais contribué à un développement durable.

Tu ne pourras compter ni sur un tissu industriel d’envergure, ni sur une production nationale compétitive sur les marchés internationaux, ni sur une technologie exportée, ni sur un savoir-faire qui aurait fait notre fierté nationale ou internationale. Rien.

On ne t’aura laissé, en pillant tes richesses, que du vent. Un pays comptant parmi les pays les plus pauvres du monde ayant un indice de développement plus bas que le niveau d’une mer qu’ils auront exploitée à outrance et pollué à satiété.

Aujourd’hui je te regarde et le sourire innocent que tu m’adresses fait mal et j’y mesure toute l’ampleur de l’injustice que l’on te fait.

Je ne sais si en lisant, dans vingt ans, cette lettre, au moment où peut-être je ne serai plus là, tu aurais eu droit, toi et tes enfants, à une école studieuse, à un cadre de vie sain à un travail épanouissant et à une vie heureuse dans un pays développé.

Je ne saurai le dire. Mais je le souhaite vivement. Bien qu’au moment où j’écris cette lettre, j’ai un doute profond en cela.

Non, pas un doute en ce que notre pays puisse se redresser un jour et t’offrir une vie heureuse à laquelle tu auras généreusement contribué par ton savoir, tes efforts et ton travail, mais un doute quant à l’ampleur du sacrifice qu’il faudrait consentir par une société minée par les non-valeurs.

Et si la pauvreté peut se résorber et l’économie se redresser, en un jour par la volonté des hommes, il reste que les valeurs humaines (celles de la droiture, de la vérité, de l’intégrité, de l’honneur) sont le fruit d’une évolution socio-culturelle, éducative et spirituelle qui demande des générations pour s’enraciner dans la société.

Nous sommes encore au début d’un changement dont, s’il est une continuité, tu souffriras encore dans vingt ans et au-delà.

Petit Mauritanien,

L’espoir est permis que demain soit meilleur qu’aujourd’hui ; et toutes les bonnes volontés de ce peuple œuvrent à cela.

Mais si cela n’était pas le cas, sache au moins dans ta misère future, dont nous sommes responsables, que nous étions dans le passé plus misérables que toi. Et que si nous ne t’avons rien laissé en héritage, c’est que nous étions encore moralement plus méprisables. Un épisode à gommer de l’histoire des peuples.

Récrée-toi une Nation nouvelle. Et ne te retourne pas.

Pr ELY Mustapha

Signes d’un plan visant à « remonter» la rue mauritanienne contre Ould Ghazouani

altDe nombreux observateurs  s’entendent pour dire qu’il  existe un plan visant à aggraver la situation dans le pays, au cours des premiers mois du régime du président Mohamed Ould Ghazouani.

Plutôt que de chercher à résoudre les problèmes laissés par le régime de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz et d’accélérer l’élimination des effets de certains  dossiers complexes, laissés par l’homme, après son départ, des actions sont lancées pour  aggraver la situation afin d’ouvrir  une confrontation entre le régime actuel et la population.

Les contrôles de prix ne sont plus faits , ce qui les a rendus exorbitants , au point d’être inaccessibles;
La force publique a été envoyée pour cibler les pauvres citoyens ambulants ,dans  les marchés et les empêcher de gagner leur pain  quotidien;

Une décision a été prise pour empêcher un nombre significatif de candidats au baccalauréat de s’inscrire dans des établissements d’enseignement supérieur. Au lieu de trouver une solution à la crise, les étudiants victimes ont été confrontés à une répression sévère;

Des maisons et des bâtiments ont été détruits dans différentes secteurs de la capitale, Nouakchott (poche 10 etc..) ;

Le manque  d’une  stratégie conséquente  pour régler les problèmes des citoyens,qui voient de nombreuses décisions  improvisées et plus tard inversées, pour prouver aux populations que les performances et l’improvisation dans la prise de décision sont médiocres;

L’ouverture de l’année scolaire a été marquée par l’improvisation en ne se donnant  pas les conditions appropriées dont une pénurie importante d’enseignants a été constatée et les établissements d’enseignement endommagés par la pluie n’ont pas été réparés.

Le même processus chaotique de restauration des routes dans la capitale s’est poursuivi, générant un mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de ses agences.
Certains observateurs pensent  que des acteurs dans le système  sont derrière ces exemples de congestion qui sont apparus .

Autrement ,pourquoi  ces réalités inquiétantes n’auraient pas du etre contournées  ,au cours des premiers mois du règne de Ghazouani?

Source : http://meyadin.net/node/16188

Traduit par adrar.info

Nouakchott : Plusieurs blessés dans la dispersion d’une manifestation de bacheliers

Nouakchott : Plusieurs blessés dans la dispersion d’une manifestation de bacheliers Alakhbar – Plusieurs bacheliers ont été blessés lors de la dispersion violente de leur manifestation mercredi devant le Ministère de l’Enseignement supérieur.

La Police a fait usage de gaz lacrymogène. Parmi les blessés, il y a le chargé de communication de la section de l’Union Nationale des Étudiants de Mauritanie à la Faculté de Médecine de l’Université de Nouakchott.

Les manifestants dénonçaient l’interdiction des bacheliers de plus de 25 ans de s’inscrire aux universités publiques.



alakhbar

 

Querelles de positionnement autour du président de la République : Qui l’emportera ?

Querelles de positionnement autour du président de la République : Qui l’emportera ?Elu en candidat « presque » indépendant des chapelles politiques, le président Ghazwani fait aujourd’hui l’objet de nombreuses convoitises. Les divers clans qui soutinrent sa campagne, la majorité présidentielle, les différentes initiatives et personnalités politiques qui contribuèrent à sa victoire du 22 Juin se battent pour occuper la première place ; en bref, le mettre sous « influence ».

L’UPR, dont le mentor avait choisi et imposé l’actuel président en successeur, non sans accrocs et grincements de dents de ses plus proches, est aujourd’hui divisée. Les uns souhaitent tourner la page de la gouvernance d’Ould Abdel Aziz.

Au cours d’une réunion, certains de ces hauts responsables n’ont pas manqué de critiquer la gestion de celui qu’ils ont presque vénéré, onze ans durant. Ils souhaitent, à défaut d’un nouveau parti, changer le nom de l’actuel. Histoire, semble-t-il, de se débarrasser de l’héritage d’Ould Abdel Aziz.

Les autres n’entendent pas les choses de cette oreille et restent attachés aux « idéaux » ou à la personne de leur fondateur, Mohamed ould Abdel Aziz. Certains d’entre ceux-là déclarent à qui veut l’entendre que le régime de Ghazwani n’est une continuité du précédent. Autrement dit, le nouveau président, simple copie de l’ancien : point-barre.

Ce groupe se recruterait dans le vivier de ceux qui ne ménagèrent aucun effort pour promouvoir le troisième mandat.

Mais les vestes commencent à changer : la transhumance, en Mauritanie, reste la mieux partagée des coutumes traditionnelles. Les opportunistes de tout acabit ont réussi jusqu’ici à prospérer et à survivre aux changements.

Et ce n’est pas tout. Un dernier clan, essentiellement composé de ceux qui s’affichaient, dans les manifestations de l’UPR, à ne défendre surtout que leurs intérêts égoïstes (hauts cadres de l’administration, hommes d’affaires, cadres de la Société civile …) ont déjà pris leur distance d’Ould Abdel Aziz pour se rapprocher de Ghazwani.

Question de se bien positionner dans la nouvelle galaxie. La fondation d’un nouveau parti leur paraît incontournable.

Celui-ci devra comprendre tous ceux qui ont soutenu le candidat Ghazwani et ceux qu’on pourrait appeler des « transfuges » de l’UPR, au cas où ses caciques décideraient de maintenir le parti dans l’arène politique nationale, avec ancrage dans la majorité présidentielle, puisqu’il est inimaginable, dans la conjoncture actuelle, que le parti d’Ould Abdel Aziz choisisse de changer de camp.

Le nouveau parti serait clairement celui de Ghazwani qui a besoin, disent ses promoteurs, d’une structure politique spécifique pour matérialiser son programme électoral. La majorité parlementaire qu’offre l’UPR ne rassure pas les proches du nouveau président : ils n’ont pas oublié les derniers rebondissements autour du troisième mandat.

Chat échaudé craignant l’eau froide, ils continuent à redouter la capacité de nuisance de l’ancien président et des « taupes » qu’il aurait placées un peu partout avant son départ.

C’est cette situation que le président Ghazwani doit gérer. Et ne semble guère, à ce jour, pressé de liquider en faveur de quiconque. Prudence de marabout ? Mais les pressions croisées des uns et des autres finiront bien par l’obliger à se prononcer. Pourvu qu’il fasse le bon choix… au bon moment ! Les capacités d’écoute et de stratège qu’on lui prête devraient beaucoup l’y aider.

DL

le calame