Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 08/10/2019

Mauritanie: Les détenus de Lixeiba en grève de faim

Soutien aux prisonniers politiques de Lixeiba Professeur Ghaly Sall et huit autres personnes originaires de la commune de Lixeiba ont entamé une gréve de faim. Ils sont détenus et accusés d’avoir manifester contre la victoire du président Ghazouani le 23 Juin dernier.

Ils sont en prison depuis plus de 3 mois sans procès. Par le biais de leur avocat ils ont demandé une liberté provisoire en attendant d’être jugé, mais la cour a rejeté cette demande.

Les détenus sont tous des militants de la CVE de la ville de Lixeiba qui se trouve à 45km de Kaédi.

Les membres de leurs familles lancent un appel au gouvernement et à la communauté pour leur libération. “Les conditions de vie de ces détenues sont alarmantes. Ils veulent de l’aide et aider les avant qu’il ne soit trop tard” déclare un proche des détenus.

Ecoles d’antan

altC’est comme ça, chez nous, vraiment une tradition : il faut d’abord mourir. Bien mourir. Puis viennent ensuite les hommages. C’est ainsi et pas autrement. Feu Sidaty ould Abba n’a cessé d’être un virtuose de la Tidinit et un artiste complet. Tout le monde le sait, depuis très longtemps. Sa mort signe l’extinction, presque définitive, de cette race particulièrement rare de fondateurs très discrets de la première République qui devraient avoir droit à tous les droits, dans la vie comme dans la mort. C’est un véritable paradoxe que de célébrer les voleurs en leur vie et de n’y consentir, pour les héros et les justes, qu’après leur mort. Attention, je n’ai rien dit à personne ! J’ai juste, comme le remarque un de nos plus intéressants érudits, «Â donné un signe ». Chez nous, «Â quand un vieillard meurt », énonçait Hampathé Bâ, «Â c’est une bibliothèque qui brûle »Â ; ou se consume, je ne sais plus, à vous de préciser la nuance, s’il y en a. L’essentiel est que si ce n’est pas l’un, c’est forcément l’autre. En Mauritanie, une grande bibliothèque de finesse, éthique et art vient de se consumer. Les vacances sont finies. Dans une semaine, les établissements nationaux réputés d’enseignement vont rouvrir. Les autres (internationaux) de France, Cameroun, Mali, Turquie l’ont déjà fait. Ici, les écoles étrangères sont comme les ambassades : territorialement souveraines, avec programmes spéciaux et curricula indépendants. Concours, tests d’entrée et vacances scolaires…Naguère, c’est-à-dire, fin des années soixante, début des années soixante-dix (72/73), les premiers jours de classe étaient consacrés aux inscriptions et nettoyage de la cour et des salles. C’était le temps ou l’école disposait de tout. Aucun parent n’avait à se soucier de fournitures scolaires : le magasin du moindre établissement regorgeait de livres, cahiers, stylos, ardoises, craies de toutes les couleurs, tables, chaises, porte-plumes,  buvards, encriers, crayons, gommes, règles…Le directeur était une personnalité très imposante. Les instituteurs droits dans leurs bottes, fiers de leur beau métier et beaux à voir, dans leur impeccable tenue. De vrais modèles auxquels tous les petits enfants rêvaient de ressembler un jour. Les tableaux étaient très noirs. La craie très blanche. Les tables bien rangées. Les classes très propres. Les cours de récréation très animées. Les rangs matinaux devant les classes. Les cahiers de roulement, devoirs et exercices bien rangés en de jolies armoires. La cravache, le symbole, le chiffon, les règles, les bâtonnets pour compter dans les petites classes, l’estrade majestueuse où se tenait le maître. Les paroles et gestes rituels que tous les élèves connaissaient par cœur : Debout/Assis, Bonjour Monsieur/Pardon Madame ; la levée spontanée et en un seul bloc de tous les élèves quand l’instituteur, le directeur ou tout autre visiteur entrait en classe. L’ânonnement des tables de multiplication, la récitation par cœur des leçons, le «Â par quatre », les coups sur la table organisant l’usage des ardoises, dans les opérations de calcul, la conjugaison des verbes, la déclamation impeccable des poésies, au CM1 et CM2, comme «Â La mort du loup » d’Alfred De Vigny,«Â Le loup et l’agneau », «Â Le laboureur et ses enfants » de La Fontaine ou «Â Afrique, mon Afrique » de David Diop…Ou encore quand, à quelques minutes de la fin des cours journaliers, les enfants chantaient joyeusement en chœur, devant un maître satisfait du devoir accompli ; les belles lectures, à haute voix, de quelque texte de nos plaisants manuels : «Â Mon Afrique », «Â Ton livre, mon enfant », «Â Amis, lisons ensemble », avec les si belles illustrations de Marie-Françoise de La Rosière. Les rédactions appliquées, l’exploit du«Â zéro faute » dans une dictée de contrôle tirée d’un classique de la littérature française, la résolution d’un casse-tête de Jean Auriol, genre : un «Â Dioula achète deux sacs de riz de même poids et de même valeur… » ou «Â un locataire ne peut payer que les 7/8 de son loyer… »Â ; et autre fin problème du «Â Calcul Quotidien ». Vous avez dit ministère de l’Enseignement fondamental et de la réforme de l’éducation ? Salut.

Seniba El Kory

 

le calame

Rentrée scolaire en Mauritanie: une réforme de l’éducation très attendue

Rentrée scolaire en Mauritanie: une réforme de l'éducation très attendue

En Mauritanie, ce lundi 7 octobre, c’est la rentrée scolaire. Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a supervisé en personne la reprise des cours dans un quartier de la banlieue sud-est de Nouakchott.

Une manière de réaffirmer son projet de réforme d’une école en difficulté. L’école mauritanienne souffre notamment de la baisse continue du niveau des élèves. Et les raisons de cette dégradation sont simples pour Sidi Boudé, le secrétaire général du syndicat national de l’enseignement secondaire :

« Nous avons des enseignants qui doivent enseigner les disciplines scientifiques en français, par exemple, et qui n’ont pas été formés en français. Nous avons des enfants non arabophones, qui apprennent l’histoire, la géographie, la philosophie, en arabe, une langue qu’ils ne comprennent pas. Donc ils n’apprennent pas du tout. »

Pour le secrétaire général du SNES, la situation de l’école et la réforme exigent la participation de tous les acteurs du système éducatif : « Pour nous, réformer l’éducation, c’est appeler les Mauritaniens aujourd’hui à s’asseoir autour d’une table et décider ce qu’ils veulent enseigner à leurs enfants – ensemble -, pour qu’on ait une charte pour l’éducation qui ne pourra plus être changée par les politiques pour tel ou tel intérêt politique. »

Le besoin de dépolitiser l’enseignement, c’est aussi le sentiment de la fédération des associations des parents d’élèves, comme le confirme son président Ahmed Sghair : « Toutes les réformes déjà passées dans l’enseignement ont été prises en otage par les politiciens, par la gestion politique. »

Après l’indépendance, en 1960, la Mauritanie avait un enseignement bilingue arabe français. En 1973, l’option qui a produit de bons cadres maîtrisant les deux langues a été abandonnée au profit de l’arabe seul. C’est l’une des raisons du déclin du système éducatif selon les spécialistes du secteur.

Par RFI