Daily Archives: 24/07/2019
DÉCLARATION COMMUNE DES CANDIDATS DE L´OPPOSITION
A la veille de la fin de son ultime mandat, le Président de la République, M .Mohamed Ould Abdel Aziz, s’évertue à prouver son attachement à sa fameuse déclaration d’intention selon laquelle la fin de son mandat ne signifie en rien son éloignement de la gestion de la vie publique du pays. Tous les actes qu’il pose depuis son dernier hold-up électoral, consistent à récompenser outrageusement sa clientèle politico-affairiste ou à rendre difficile toute normalisation de la vie politique, administrative, économique et sociale du pays- qu’il verrouille méthodiquement, à travers notamment :
-la multiplication des nominations de convenance dans des postes hautement stratégiques comme par exemple pour certains postes d’ambassadeurs ;
-la rallonge budgétaire de 17 milliards d’ouguiyas arrachée à un Parlement transformé en simple chambre d’enregistrement, pour payer des hommes d’affaires de son entourage immédiat, des travaux d’infrastructures routières, objets de marchés juteux et douteux ;
-la multiplication de concessions foncières et autres licences en tous genres, octroyées sans aucune logique autre que le clientélisme et l’affairisme sans vergogne ;
-une campagne de répression ciblée, d’une brutalité inouïe contre certaines populations, dans le seul but de semer l’effroi et d’envenimer artificiellement le climat politique sur des bases ethniques et raciales, semer la suspicion et la zizanie entre citoyens paisibles, et détourner l’opinion du scandale du hold- up électoral ;
-la relance de la procédure de poursuite abusive contre certains concitoyens pour des motifs strictement politiques, notamment devant Interpol malgré l’échec cuisant de la première tentative d’instrumentalisation de cette instance internationale ;
-la tentative éhontée d’impliquer des pays frères dans la crise électorale en cours ;
-l’occupation massive de l’espace médiatique à coups d’« inaugurations » ou de réceptions de projets sans lendemain, destinés à rejoindre le parc grouillant d’éléphants blancs de ce régime, avec pour seul réel objectif de détourner l’opinion sur ses forfaits passés et présents ;
Malgré cette situation délétère et pour aider à créer un climat favorable à la paix civile et pour trouver une issue véritable à cette crise, l’opposition démocratique, à travers les 4 candidats soussignés, n’a cessé de lancer des appels au bon sens et au dialogue en vue d’une véritable normalisation de la vie politique du pays. Pour ce faire, il sera nécessaire de prendre immédiatement les mesures suivantes qui permettront d’ouvrir la voie au dialogue :
La libération de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise post-électorale provoquée par le régime ;
L’arrêt immédiat et définitif de toutes les poursuites arbitraires contre les personnes visées par des procédures judiciaires abusives, aussi bien à l’intérieur du pays ( syndicalistes, journalistes, sénateurs…) qu’à l’extérieur notamment Mohamed Ould Bouamatou, Mohamed Debagh, Limam Chav’i, Vervoura Mint Boba …
Nous lançons un appel solennel à l’ensemble de notre peuple et à tous les patriotes et démocrates du pays, pour renforcer notre unité et pour déjouer toute tentative du président actuel de perpétuer son pouvoir personnel dans l’ombre ou de créer une atmosphère propice à l’instabilité et préjudiciable à toute normalisation démocratique.
Les Candidats à l’élection présidentielle du 22 juin 2019
le calame
Biram Dah ABEID reçu au siège de la CNDH : L’intervention de son Président, Me Bouhoubeyni
CNDH – Je suis honoré par la visite d’un défenseur des droits de l’homme de l’envergure du président Biram Dah Abeid.
Je suis très touché par les sentiments qu’il a exprimés à mon égard et par la confiance qu’il accorde à la Commission Nationale des Droits de l’Homme. Le président Biram est un ami, un frère, nous partageons les mêmes valeurs, les mêmes idéaux de liberté et de justice, en fait nous menons depuis toujours parfois ensemble parfois séparément le même combat pour une Mauritanie juste, tolérante, équitable et prospère.
Aujourd’hui, nous sommes honorés d’obtenir le soutien du président Biram au combat de la Commission Nationale des Droits de l’Homme pour cultiver les valeurs de l’égalité, les valeurs de la paix, les valeurs de la tolérance et du respect de l’autre à travers le dialogue et le débat.
Vous savez le racisme, l’extrémisme et le terrorisme se construisent à partir de préjugés et de représentation erronée de l’autre, il faut déconstruire ces préjugés à travers le dialogue.
Lorsque notre regard est un regard positif sur l’autre qui est différent, la cohésion sociale s’en trouve renforcée.
Tous les pays du monde ont connu des violations graves des droits de l’homme, la torture, l’esclavage, les procès inéquitables, les exécutions extrajudiciaires, l’exploitation.
Dans tous les pays du monde, des citoyens ont fait du tort à d’autres citoyens, dans tous les pays du monde, l’État a du faire du tort, à un moment donné, à certains de ses propres concitoyens mais justement l’esprit de la démocratie, c’est de gérer pacifiquement les dissensions. Un pays qui discute pacifiquement de manière forte des questions essentielles est dans la démocratie.
Nous voulons que la Commission Nationale des Droits de l’Homme, cette institution constitutionnelle en charge de la promotion et de la protection des droits de l’homme, soit le lieu du débat permanent sur toutes les questions nationales sans distinction.
Les bases d’une paix durable se construisent là où il y’a le respect de la dignité humaine. Enfin permettez-moi Monsieur le président de vous renouveler mes remerciements et de vous confirmer que la Commission Nationale des Droits de l’Homme jouera pleinement son rôle en tant que structure indépendante au service des Droits de l’homme en Mauritanie et au service de tous les citoyens, sans aucune distinction.
Nouakchott, le 24 Juillet 2019
cridem