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Mauritanie : Un tiers des députés rejette l’initiative O. Kharchi
ALAKHBAR (Nouakchott) – Plus d’un tiers des parlementaires mauritaniens ont rejeté l’initiative de Mohamed Yahya Ould Kharchi. Le président du groupe parlementaire de l’UPR, le parti présidentiel, appelle à modifier l’article de la constitution fixant à deux le nombre de mandats présidentiels.
Sur les 157 élus à l’Assemblée nationale, 58 ont exprimé leur intention de rejeter l’initiative. Il s’agit des 33 députés de l’opposition et de 25 autres de la majorité présidentielle.
Un député de la majorité, Mohamed Abderrahmane Ould Sabar, s’est dit ” étonné ” de voir des collègues de la majorité proposer cette modification de la Constitution.
La fin de la semaine dernière a été marquée par des dénonciations de l’opposition. Dans un communiqué, le FNDU, la coalition regroupant les partis de l’opposition dite radicale, accuse le président Mohamed Ould Abdel Aziz d’être “responsable des tentatives visant à tripatouiller la constitution”
Mahfoud Ould Bettah, président du parti d’opposition CD a demandé que Mohamed Yahya Ould Kharchi et compagnie soient “traduits devant une cour criminelle”.
Saleck Ould Sidi Mahmoud, président du parti d’opposition Tawassoul, s’est dit « étonné que des députés prennent l’initiative de violer la Constitution.”
Sgheïr Ould Atigh, responsable du parti d’opposition APP, estime que le président Mohamed Ould Abdel Aziz ” n’a pas réalisé, durant ses deux mandats, quelque chose qui justifierait un 3e mandat”
Mohamed Mahmoud Ould Amath, vice-président du parti d’opposition RFD, considère que les “tentatives de tripatouillage” de la Constitution aboutiront à la ” fin catastrophique d’un régime catastrophique”.
L’opposant et milliardaire mauritanien Mohamed Ould Bouamatou, en exil, a appelé ” les partis politiques, les syndicalistes et la Société civile à résister, à côté du peuple, contre les tentatives désespérées du dictateur qui cherche à rester au pouvoir ».
Le président Mohamed Ould Abdel Aziz a promis à plusieurs reprises de respecter la Constitution qui lui interdit de briguer un 3e mandat.
alakhbar
Modification de la constitution : initiative tuée dans l’œuf
L’initiative lancée en fin de semaine par certains députés de la majorité visant à déverrouiller les articles limitant le nombre de mandats a pris de l’eau.
Une source proche des cercles du pouvoir a affirmé à Sahara Medias que cette initiative s’est arrêtée net pour différentes raisons, notamment pour ne pas avoir recueilli l’assentiment personnel du président de la république.
Celui-ci, à plusieurs reprises, avait affirmé qu’il respecterait la constitution et qu’il ne contribuera pas à une quelconque initiative visant à modifier la constitution lui permettant de briguer un troisième mandat.
La même source ajoute par ailleurs que l’ampleur du refus de cette initiative au sein des députés de la majorité a contribué également à son échec.
Plusieurs d’entre eux se sont déclarés opposés à cette initiative eue égard à la manière dont elle avait été préparée et annoncée.
Les députés de la majorité qui se sont opposés à la modification de la constitution réaffirment leur respect pour le choix du président de la république de respecter la constitution et qu’ils étaient opposés à toute initiative qui appelle à sa mise en cause.
La même source estime que cette initiative a affecté la quiétude du camp de la majorité présidentielle, nécessaire en cette période.
Bien que cette initiative ait recueilli l’aval de 70 députés, il n’en demeure pas moins qu’elle a engendré une importante désapprobation dans le camp de la majorité constituant une véritable menace pour l’unité de celle-ci.
Cette situation rappelle ce qui s’était passé lors de la présentation devant le sénat des amendements constitutionnels en 2017, naguère rejetés par des sénateurs de la majorité, entraînant du coup une importante scission au sein de celle-ci.
Ce qui s’était passé au sénat avait amené le président O. Abdel Aziz à intervenir personnellement en constituant une commission chargée de réformer le parti au pouvoir, entamant une nouvelle stratégie destinée à unifier et renforcer la majorité, une stratégie arrivée à un stade avancé et qui a permis au parti au pouvoir de réaliser des scores écrasants lors des dernières élections.
Seulement la dernière initiative, ajoute notre source, menace l’unité des rangs et la coordination au sein de la majorité présidentielle, à quelques mois des élections présidentielles.
saharamedias
Appel à la résistance au coup d’Etat contre la Constitution| Par Mohamed Ould Bouamatou
Mohamed Ould Bouamatou – La gestion désastreuse du régime au cours de ces dix dernières années s’est soldée par un échec retentissant sur tous les plans.
Les richesses minières et halieutiques ont été bradées au profit d’une poignée d’intermédiaires et de prête-noms qui accumulent des fortunes immenses au moment où la majorité des Mauritaniens vit dans l’extrême pauvreté, sans accès au service minimum de santé et d’éducation.
Les marchés de l’Etat sont captés par les mêmes réseaux de prédation. Des centaines de milliers de jeunes, victimes du chômage, sont privés d’avenir et d’espoir.
Les prix ne cessent de grimper sous l’effet conjugué de la dévaluation de l’ouguiya et du monopole d’importation accordé à quelques individus dans l’entourage du président. La dette extérieure culmine autour de 100% du PIB. Les entreprises publiques sont liquidées à la sauvette, les unes après les autres, laissant des milliers de travailleurs sans revenu.
Les opposants politiques sont persécutés et font systématiquement l’objet de poursuites et d’arrestations arbitraires. L’unité nationale est menacée par l’incurie et l’impudence du régime. Après avoir conduit notre pays au bord de la faillite économique et de l’explosion sociale, le dictateur s’entête aujourd’hui à s’accrocher au pouvoir au mépris de la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat.
Non content d’avoir profané et foulé au pied tous les symboles de la Nation que représentent l’hymne, le drapeau et la monnaie nationale, il vient de franchir une étape supplémentaire dans la réalisation de son plan diabolique visant à réviser la Constitution pour lever la limitation à deux mandats présidentiels et ouvrir ainsi la voie à une présidence à vie ou tout simplement, comme il l’a évoqué lui-même à plusieurs reprises, à l’instauration d’un régime monarchique.
Pour ce faire, le dictateur a recours cette fois à une soi-disant initiative parlementaire animée par une poignée de parvenus ayant trempé dans tous les crimes économiques du régime. Face à la situation gravissime ainsi créée et aux dangers redoutables qu’elle fait courir à l’unité et à la stabilité de notre pays , je lance un appel à tous les députés attachés à la démocratie et au principe de la séparation des pouvoirs afin de barrer la route au coup d’Etat que le dictateur putschiste tente de fomenter, une fois de plus, contre la Constitution.
Les sénateurs de la Haute Chambre, dissoute par un référendum anticonstitutionnel en Août 2017, doivent se joindre aux forces vives de la Nation pour défendre la démocratie et la liberté contre la tyrannie d’un régime finissant. Ils sont les élus légitimes du peuple et doivent, à ce titre, prendre leurs responsabilités dans les circonstances graves et exceptionnelles que traverse notre pays.
Je lance un appel aux partis politiques, aux syndicats et aux organisations de la société civile pour prendre part à la résistance du peuple contre la tentative désespérée du dictateur de rester au pouvoir. J’appelle tous les jeunes et tous les citoyens attachés à la liberté et à l’alternance démocratique à résister à ce nouveau coup d’Etat contre la Constitution en occupant le parlement afin de défendre les acquis démocratiques arrachés de haute lutte par notre peuple au prix d’efforts et de sacrifices vaillamment consentis par des générations de Mauritaniens depuis l’accession de notre pays à l’indépendance.
Je lance un appel à tous les jeunes écœurés et révoltés par l’injustice et l’arbitraire et à tous les citoyens mauritaniens épris de dignité afin de créer un large mouvement « Balai citoyen » pour débarrasser notre pays des réseaux politicomafieux qui ont détourné les biens de l’Etat et pillé les ressources du pays. Notre combat s’identifie à celui des peuples qui, par la lutte héroïque de leur jeunesse, ont libéré leur pays et chassé les dictateurs. L’heure est venue de nettoyer les écuries d’Augias de ce régime en fin de règne qui empeste la corruption , la prévarication et le népotisme.
L’Appel du 12 Janvier 2019
Mohamed Ould Bouamatou
Birame Dah Abeid, président de l’Initiative de Résurgence du Mouvement abolitionniste, député: ‘’Pour l’opposition, soutenir un candidat issu d’un pouvoir que nous avons combattu longtemps relèverait d’un défaut de discernement et d’une panne d’ambition’’
Le Calame : Vous êtes certainement l’homme politique et le militant des droits de l’homme le plus arrêté de cette dernière décennie. Combien de fois avez-vous été arrêté et pourquoi ?
Birame Dah Abeid : En effet, je suis à ma quatrième arrestation en l’espace de quelques années. C’est un nombre record d’inculpations, pour les dix ans d’existence du mouvement que je préside. Ces privations ponctuelles de liberté et les intimidations consécutives résultent de paramètres divers ; j’en citerai le principal : le pouvoir n’a pas pu contenir au seuil de pensée et d’action tolérable par lui, ni le discours ni l’action d’IRA. De facto, il se retrouve dans la contrainte de devoir nous persécuter pour continuer à se ménager, au nom de la survivance du système de domination, un espace d’immunité exclusive. Pour ainsi dire, la nature inégalitaire du statu quo prédispose les forces de la conservation, à nous imposer la censure et la coercition. Cependant, les temps changent. La pression médiatique et sa globalisation dictent désormais, à toute entreprise de restriction des libertés, l’impératif d’un habillage moral. Alors, il fallait opposer aux demandes d’égalité citoyenne et au credo de non-violence, le mythe du complot extérieur auquel une partie de la population accorde encore quelque crédit. De précurseurs d’une cause juste, nous voici dépeints en apprentis pyromanes.
En 2014, vous vous êtes présenté à la présidentielle. Or, pour certains, les droits de l’homme ne font pas toujours bon ménage avec la politique. Que répondez-vous à ceux là dont certains vont même jusqu’à vous accuser de connivence avec le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Ceux qui m’accusent de connivence avec Mohamed Ould Abdel Aziz n’ont qu’à venir prendre ma place en prison une ou deux fois (rires). Quelqu’un qui collabore avec le président ne devrait se retrouver si régulièrement en prison ni exposé à la disgrâce. A chacune de nos campagnes pour faire libérer des camarades ou dénoncer la torture, l’image du pouvoir se dégrade et la communauté internationale lui tient le langage du blâme. N’est-ce pas un investissement à perte, de la part d’un Aziz peu réputé pour enclin à l’altruisme ? Ai-je besoin de rappeler les avanies à nos familles, la précarité où grandissent nos enfants, sans omettre la détérioration de notre santé ?
D’autre part et pour revenir au premier volet de votre hypothèse sur la connivence, je dois rappeler que la question des droits de l’Homme se place au centre de la politique, c’est à dire de la gestion de l’autorité d’Etat. Au terme de décennies de diversion, les problématiques sans cesse différées du racisme et de l’impunité reviennent balayer le déni, avec la force tempétueuse de la frustration, comme une mécanique de la nature. L’autruche qui est un animal avisé mais d’un optimisme de tragique, finit par se faire attraper en dépit de la tête dans le sable. Au demeurant, nombre de promoteurs de la dignité humaine ont recueilli des suffrages es-qualité, avant de gouverner par la mise en actes de leurs aspirations. Je compte perpétuer l’exemple.
Nous savons que vous avez rencontré le président Mohamed Ould Abdel Aziz au moins deux fois. Qu’est ce que vous vous êtes dit ?
Effectivement j’ai rencontré Aziz en 2012/2013 à l’initiative de certains de ses proches auxquels me liaient des rapports cordiaux. Soit dit en passant, je discute avec tous et sait rester courtois envers qui me témoigne un minimum de respect. A mes interlocuteurs, il paraissait utile, voire nécessaire, de discuter avec le leader du mouvement d’IRA, afin d’aplanir certaines divergences, créer un terrain d’entente, voire essayer de nous neutraliser par la faveur et la considération. C’est en connaissance des bénéfices et du risque que j’ai accueilli favorablement le projet de telles entrevues. Je vous fais l’aveu d’avoir davantage cru au meilleur de l’intention, ravi d’entendre un partenaire, enfin perméable à nos arguments.
Alors, nous nous sommes rencontrés, par deux fois, dont la première se déroulait quelques semaines après ma sortie de prison, en 2012, au lendemain de l’incinération des livres esclavagistes. Le Président, d’emblée, déplore avoir été empêché de travailler pendant son mandat finissant ; selon lui, l’opposition lui aurait mis les bâtons dans les roues ; en conséquence, il serait reconnaissant si je l’aidais à recouvrer un peu de sérénité ; il me suggérait d’explorer, avec lui, un terrain d’apaisement pendant le reste de son exercice et pourquoi pas envisager une collaboration durable. Je lui réponds que tout dépendrait des concessions qu’il serait prêt à faire sur la question des droits de l’homme, en l’occurrence l’esclavage, le « passif humanitaire », mais aussi la reconnaissance d’IRA, comme organisation des droits de l’homme et la possibilité d’autoriser la naissance d’un parti affilié. Ould Abdel Aziz m’a signifié son accord, à l’abri de la moindre hésitation mais sur le ton vague de la promesse sans échéance. Par la suite, je n’ai pu constater de suite à ces dispositions. Notre contestation reprenait. Alors,notre contestation reprenait; un émissaire différent du premier vint me demander un autre aparté et j’en saluais l’augure. Il ne m’a fallu longtemps avant de comprendre à quel degré de mauvaise foi et de ruse primaire Mohamed Ould Abdel Aziz était déterminé, presque malgré lui. Je réitère les mêmes doléances et il reformule ses promesses à l’avenant. Néanmoins, à ma stupéfaction, juste après ma sortie, il reçut quatre ou cinq membres d’une cellule dormante d’IRA qui furent présentés, au travers d’un tapage médiatique sans précédent, comme les vrais militants, soucieux de l’unité nationale et des intérêts du pays. La confiance et la sincérité étaient rompues. Même si la nouvelle organisation tombait assez vite dans l’anonymat, je retins la leçon que mon interlocuteur, voué à l’intrigue et enclin au cynisme, méritait d’être pris à son propre jeu. Aux occasions ultérieures, je ne manquais de m’en souvenir.
Quel bilan faites vous de ces dix ans au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz ?
Un bilan catastrophique sur tous les plans. Mohamed Ould Abdel Aziz a manipulé les différences ethniques et sociales en Mauritanie pour créer une animosité viscérale entre les Maures et les Hratin, excluant de ce duel, les noirs non hassanophones, ainsi tolérés dans la posture du spectateur qui doit rester discret. Il a entrepris un travail de sape contre le lien social, approfondissant la césure ethnique, afin d’envenimer les contradictions. Ould Abdel Aziz a renforcé le positionnement défensif des esclavagistes, des féodalités marchandes et du fanatisme religieux, qu’il a dotés d’assurances judiciaires, sécuritaires et politiques pour les prémunir de la moindre atteinte à leur prééminence. Il a renforcé la déception et enraciné le désarroi parmi des rescapés de la tentative de génocide perpétrée pendant les années de braise. Il a fait perdre l’espoir aux orphelins, veuves et survivants, de voir, un jour leurs droits recouverts et la mémoire des défunts réhabilitée. Il a instauré un enregistrement biométrique et un découpage électoral injuste et discriminatoire et supervisé les expropriations foncières. Il a permis l’instauration d’une justice qui ne profite qu’à une seule communauté et dilapidé les ressources nationales (minerai, poisson, agriculture) au profit d’une coterie de prête-noms et de laudateurs. Il aura achevé l’aplatissement du pouvoir judiciaire dont les fonctionnaires, notamment les juges, ne sont plus que des agents de la police politique, du bradage de l’économie au service des multinationales, de la vente des ports et des aéroports, de la banqueroute des sociétés publiques, telles la SONIMEX, l’ENER et l’Imprimerie Nationale. La SNIM étouffe sous la dette et les marchés de complaisance et de gré-à-gré rongent le pays.
Ould Abdel Aziz a parrainé la naissance d’une frange d’intégristes violents, que nombre de nos mosquées et établissements d’enseignement originel abritent. En 10 ans de laxisme, puis de complicité active, le pouvoir leur a permis de terroriser les intellectuels, les activistes libéraux et de gauche et d’embrigader la société. L’article 306 du code pénal, révisé le 27 avril 2018, à l’initiative du gouvernement, illustre cette fuite en avant suicidaire, qui se paiera au prix fort. Une bande d’obscurantistes en rotation permanente entre le négoce et le culte, prend notre jeunesse en otage, dès l’âge tendre, interdit l’expression festive de la joie, muselle la parole, déclare la guerre à l’art et, pire encore, s’évertue à gommer la diversité culturelle du pays. La loi protège ces fossoyeurs de l’Etat de droit, ataviquement réfractaires à la démocratie et au savoir qui ouvre au reste de l’humanité. Si Ould Abdel Aziz quitte le pouvoir un jour, il laisserait, à la Mauritanie, ce legs vénéneux.
Quels rapports entretenez vous avec l’opposition ?
J’entretiens des rapports amicaux avec toute l’opposition nationale et je compte renforcer la concertation, surtout envers et contre les tentations de contrarier l’alternance au sommet de l’Etat. Par ailleurs, soutenir un candidat issu d’un pouvoir que nous avons combattu longtemps relèverait d’un défaut de discernement et d’une panne d’ambition.
Quels sont vos rapports avec les opposants de la diaspora, notamment Mohamed Ould Bouamatou et Moustapha Limam Chav’i ?
Mes rapports avec la diaspora demeurent au beau fixe. Me lient, aux deux, le souci commun de tourner la page des inégalités, de la fraude et de la violence politique en Mauritanie. J’ai connu Ould Bouamatou, depuis moins longtemps. L’homme reconnait des erreurs en politique mais je retiens, de lui, le désir de mieux faire et un attachement viscéral à la modernisation du pays, sur la base de la liberté économique pour que la création de richesses et d’emplois s’exonèrent enfin des ententes occultes et de la bureaucratie. Ould Bouamatou est un pragmatique d’un tempérament entier, qui ne lésine pas à mettre sa fortune en danger quand sa fierté ou ses convictions se heurtent à l’arrogance. Moustapha Chafi, que je fréquente depuis bien plus de temps, consacre ses heures et ses relations à la Mauritanie, sa passion sans cesse contrariée ; notre échange se caractérise par une sensibilité identique aux enjeux de stabilité et de sécurité du pays, dans la perspective des ruptures dans l’environnement régional et international. A mes deux amis, je renouvelle reconnaissance et résolution à défendre notre vision commune de la Mauritanie, trait d’union.
Vous êtes candidat à la présidentielle de 2019 : Quels sont vos chantiers prioritaires si vous êtes élu à la présidence de la république ?
Tout est à refaire, reconstruire. Je ne vous imposerais pas l’exposé fastidieux de mon programme de candidat à l’élection présidentielle. Je promets, toutefois, de vous en réserver la primeur.
Que pensez-vous de la marche que prévoit le pouvoir en place le 9 janvier 2018 contre ce qu’ils appellent le discours extrémiste?
La fameuse « marche contre “l’extrémisme et la haine » vise ainsi à nous museler, tout autant qu’elle nous désigne à la vindicte des segments de la société les moins réceptifs à l’émancipation du Noir subsaharien. La réaction du bloc hégémonique, le réflexe de survie du syndicat des tribus et des cartels du privilège acquis au fil de l’histoire alterne, donc, entre phase de répression et séquence de stigmatisation. Le pouvoir, au nom des siens, livre une lutte décisive, celle de sa continuité, autrement dit de sa reproduction. Nous menons le combat inverse de l’homme résigné qui se redresse, avec, certes, le désavantage des moyens mais la promesse d’une victoire inscrite dans le cours du temps humain. Aussi, n’en sommes-nous, mes compagnons de route et moi, à un harcèlement près. D’autres suivront…
Selon certaines rumeurs, IRA brasserait beaucoup d’argent. Si cela est vrai, quelle est sa provenance. Et si c’est faux, comment faites-vous pour financer vos activités ?
Si IRA brassait beaucoup d’argent, les nombreuses campagnes d’arrestations auraient permis à l’Etat de nous condamner au grief de financement illégal, par une organisation non reconnue, comme ce fut le cas d’El Moustaqbal. Les activités dont vous parlez ne dépassent le soin en clinique de nos militants blessés, les frais de quelques voyages à l’intérieur et de l’organisation de soirées à Nouakchott. Les fonds, d’ailleurs modestes, proviennent de militants et de sympathisants visibles et invisibles d’IRA. Nous avons besoin du concours matériel de nos adhérents et amis que nous appelons à alimenter, encore plus et mieux, le nerf de notre guerre des mots, des idées et de la conviction en marche.
Propos recueillis par El Kory Sneiba
le calame
Le ministre de la justice discriminé le jour de la lutte contre la discrimination
Il s’agit d’une grave erreur protocolaire survenue aujourd’hui, lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion du Conseil des ministres.