Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 04/01/2019

L’enjeu du génocide des peuls au Mali

L'enjeu du génocide des peuls au MaliCiré Ba – La réalisation d’une fédération du Mali avec « l’Azawad » explique en grande partie ce génocide des peuls.

Un temps imaginée pendant la colonisation, la création d’un Etat regroupant Maures de Mauritanie et Touaregs du Mali au sein de l’Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) a laissé progressivement place à l’idée de l’indépendance du nord du Mali puis à une fédération avec le Mali.

Acculé et tenu en laisse, Bamako s’est placé sous la tutelle de Nouakchott qui a un autre agenda : soutenir la lutte des « frères » et régler la question peule, déstabiliser le Sénégal et la sous – région jusqu’en Guinée pour définitivement assujettir sa composante noire.

Et la France dans tout çà ? Complice parce qu’elle voit, sait, laisse faire et a les moyens d’arrêter. Pour abattre un seul jihadiste peul, Amadou Koufa, chef du Front de libération de Macina (FLM), mouvement armé né dans le centre du Mali, elle n’a pas lésiné sur ses moyens. Dans un communiqué, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées, a salué l’action de ses forces :

« Cette opération a combiné l’action de nombreux moyens aériens : avions Mirage 2000, hélicoptères Tigre et Gazelle appuyés par des drones Reaper, ravitailleur C135 et hélicoptères de manœuvre. Des frappes aériennes ont permis de réaliser un effet de sidération sur l’objectif, puis d’exploiter cette action par des assauts héliportés et par l’engagement au sol des militaires français » (journal Le Monde du 23 novembre 2018).

Pourtant, des voix s’étaient élevées au début de l’occupation du nord du Mali pour alerter, prévenir et proposer des solutions. Elles ont été rendues inaudibles par le silence assourdissant des classes politiques de notre sous – région. Voici un extrait d’une de nos modestes publications, Boubacar Diagana et moi, en 2012.

«La base de la revendication indépendantiste étant identitaire (Touareg), que deviendraient les milliers de Songhaï, Arabes, Fulbe, Bamanan et autres minorités enracinées depuis des siècles dans cette partie du territoire malien ? Plus généralement, la porosité de nos frontières est et nord et le développement d’activités de trafics de tous genres dont cette partie est jusque-là le théâtre constituent une source d’instabilité sérieuse pour les populations des Hodhs et de l’Assaba, ainsi que pour leurs activités productives d’agriculture et d’élevage… L’enseignement ultime à tirer de cette situation pour nous Mauritaniens, est que dans un pays multiracial, il faut prendre en compte les revendications légitimes des différentes composantes au risque de les voir ressurgir plusieurs dizaines d’années plus tard. Pour le cas malien comme pour la Mauritanie, la prise en compte des intérêts de l’ensemble des populations à travers une véritable politique qui mette en valeur les ressources et les spécificités de chacune des parties semble être le meilleur rempart. Cette situation rappelle la nécessité impérieuse d’une véritable décentralisation dont l’objectif recherché est le développement des collectivités territoriales, accordant une large place à la gouvernance locale… ».

Ciré Ba – Paris, 3 janvier 2019 

Mauritanie : grosse polémique autour de la question identitaire

altUne vive polémique  se développe entre  la mouvance du pouvoir et   la Centrale Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM)-une des trois plus importantes du pays- autour de la question identitaire,  depuis
quelques jours.
Une affaire dont le point de départ est une rencontre entre le ministre de la fonction publique, du travail et de la modernisation de l’administration, Seydina Aly ould Mohamed Khouna, et les centrales
syndicales, organisée le 28 décembre dernier. Réunion  au cours de laquelle le responsable gouvernemental leur demandait de participer massivement à une marche contre “la haine et l’extrémisme “, prévue au cours des prochains jours.
Cette manifestation sera organisée par l’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité).
Jugée « partisane », la  démarche ministérielle catégoriquement a ete rejetée par Samory ould Bey, Secrétaire Général de la Centre Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM), une organisation  proche de la mouvance antiesclavagiste.
Les esprits commencent alors à s’échauffer et la tension monte. Dans la tourmente, le syndicaliste et opposant accuse « un proche » du ministre de l’avoir menacé avec une arme à feu, et évoque le «syndrome rwandais qui guette  la Mauritanie » à travers une sortie sur
les réseaux sociaux.
A la suite de cette sortie, le  Secrétaire Général de la CLTM a été interpellé par la police pour avoir évoqué le syndrome rwandais au sujet de la Mauritanie, et libéré au bout de quelques heures.
De nombreux syndicalistes présents lors de cette réunion,  et dont les organisations sont considérées comme proches de la majorité, ont contesté la version de ould Bey au sujet de la menace avec une arme à
feu.
Depuis lors, les protagonistes de l’affaire se livrent à des sorties médiatiques pour dénoncer les agissements du camp adverse.
    Illustration avec cette déclaration de la CLTM, rendue publique mercredi soir et à travers laquelle la centrale syndicale exprime « sa vive inquiétude au sujet de la dérive autoritaire » du régime du
président Mohamed ould Abdel Aziz.
Le document fustige «le  mépris manifeste qui se développe vis-à-vis du peuple mauritanien  à l’approche de l’échéance présidentielle de 2019 » dont l’organisation devrait se situer entre avril et juin, selon les limites définies par la constitution.
La déclaration syndicale cite  « des provocations multiples visant toutes les voix discordantes,  qui caractérisent le monolithisme des pouvoirs absolus, l’arbitraire, l’étouffement des libertés collectives et individuelles, la conduite  de politiques tatillonnes et désastreuses pour la paix sociale ».
Face à cette situation, le Manifeste pour les Droits Politiques, Economiques et Sociaux des Haratines (MDPESH), un collectif regroupant les anciens esclaves, appelle à l’ouverture d’une enquête crédible pour établir la vérité des faits.
Côté officiel, maître Sidi Mohamed ould Maham, porte parole du gouvernement, qui reste à ce jour leader de l’Union Pour la République (UPR), appelle « les internautes à éviter un usage  pernicieux des
réseaux sociaux, à travers une tentative d’instrumentalisation de la question des séquelles de l’esclavage, à des fins de déstabilisation de la Mauritanie».
Dans le même timing, le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU-composé de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes) appelle à l’ouverture d’un dialogue national sur les questions identitaires pour créer les conditions d’un climat social apaisé.
          Cheikh Sidya, correspondant à Nouakchott
Source :360 Afrique

Biram face à la presse : « « En tout cas, je ne suis pas revenu sur mes propos. Je persiste et je signe ».

altCe mercredi 2 janvier 2019, Biram Dah Abeïd  s’est livré à un véritable show médiatique devant des militants et sympathisants de son mouvement, à son domicile au PK10. Le député n’a pas perdu de sa verve malgré plus de quatre mois d’emprisonnement et une santé précaire. Pour son premier grand rendez vous avec la presse venue en nombre, le président de IRA  a de nouveau déclaré sa candidature à l’élection présidentielle espérant rassembler plus de formations politiques autour de sa candidature et fédérer plus de mauritaniens.

Les priorités du programme politique du futur candidat seront axés sur la « réhabilitation, la reconstruction de l’unité nationale ». « Je pense que les mauritaniens sont trop divisés. Le régime les a trop divisés. Le régime continue encore à entretenir la division des mauritaniens (…).La communion nationale sera l’un des grands chantiers », a avancé le dirigeant abolitionniste.

Le président de IRA Mauritanie est revenu sur  ses différentes rencontres avec  son plaignant Deddeh Ould Abdellahi, lors de l’enregistrement du documentaire, les conditions de son arrestation et son jugement. D’emblée, Biram a réfuté les différentes assertions avancées ça et là concernant sa présence lors du jugement et son refus de céder à « toutes les tentatives du juge de le convaincre à assister à ladite audience en tant que député . il n’y a pas eu de présence de ma personne dans les tribunaux. Tout ce qui a été fait, ils l’ont fait eux-mêmes, pour leurs intérêts eux-mêmes”, a-t-il ajouté. Biram considère  qu’il a été enjoint au plaignant de déposer une plainte et puis après de la retirer. Ce sont les services de renseignements, l’Etat, qui lui ont dit de déposer la plainte, puis sont revenus pour lui dire de la retirer.  Pour quelles raisons ? s’interroge Biram. « En tout cas, je ne suis pas revenu sur mes propos. Je persiste et je signe. J’ai refusé, poursuit le leader abolitionniste, les différentes avances qu’ils ont tenté de me faire parvenir afin que j’accepte de discuter ne serait-ce que le minimum avec lui . J’ai toujours dit non. J’ai toujours refusé”, a fait savoir Biram .

Le député rend le gouvernement responsable de son arrestation : « le pouvoir a voulu m’arrêter pour empêcher le parti Sawab de rafler beaucoup de sièges de député. Ça allait être le cas. Mon emprisonnement a été un véritable handicap pour le déroulement de la campagne, pour l’exploitation du capital confiance et de charisme au sein des populations. Le pouvoir a gagné sur ce point parce qu’il a limité notre présence dans le parlement par cette arrestation arbitraire. Aussi le pouvoir tenait à ce que Adama Sy, veuve de l’un des militaires assassinés durant la tentative de génocide et représentative d’un échantillon important de notre société, de notre opinion publique, n’entre pas au parlement. Il voulait empêcher aussi Haby Mint Rabah, l’esclave que nous avons libérée n’accède au parlement. Parce que l’entrée de ces deux femmes dans le parlement a une très très forte charge symbolique qui allait éclabousser beaucoup de tabous, délier beaucoup de langues et déconstruire dans les esprits », a expliqué Biram.

Il n’a pas manqué de marteler que l’Union de l’aile politique de IRA, le RAG avec Sawab a dérouté le pronostic du pouvoir. Biram a livré un réquisitoire sans complaisance sur le système judiciaire mauritanien : « les juges, malheureusement, sont dressés dans une optique gravissime. Ils sont obligés de se conformer aux directives du pouvoir politique et ceci, en matière de règlement de compte contre les adversaires. Le régime mauritanien n’hésite pas trop à utiliser les juges… ».

Pour Biram, « quand les populations, les citoyens n’ont plus confiance au système judiciaire, c’est ça qui ouvre la porte au chaos ».

Relativement à la  mollesse de l’opposition durant son arrestation et sa détention, Biram estime que les dirigeants de celle-ci ont fait ce qu’ils peuvent faire. Je pense que beaucoup de gens de IRA sont déçus de ce que l’opposition  a pu faire et beaucoup de mauritaniens. Mais l’opposition n’est pas IRA. La combativité mais surtout le terrain d’action ne sont pas les mêmes. L’opposition n’a jamais choisi un terrain d’action de revendications populaires. L’opposition a toujours évité de l’endurance. Mais je pense que notre collaboration avec l’opposition est très importante pour ce qui va suivre pour l’intérêt de la Mauritanie », a-t-il prédit.

Enfin,pour le leader abolitionniste, il est indispensable d’administrer un remède de cheval à la Mauritanie et poser des « actes politiques virils pour sortir le pays du chaos ».

le calame