Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 08/11/2018

La valse du changement des ambassadeurs continue

altUne tempête de changement  des ambassadeurs du pays a été lancée  mercredi soir à Nouakchott.

C’est ainsi qu’ont été nommés :


– Ambassadeur Hamid Ould Hamouni, ambassadeur de  Mauritanie à Moscou.

– Ambassadeur Mohamed Mahmoud Ould-Abdallah Ould Boya, ambassadeur de Mauritanie auprès du Sultanat d’Oman .
– L’ambassadeur El Houssein Ould Dieh  ambassadeur de  Mauritanie à Khartoum.

– L’ancienne  ministre Cisse Mint Cheikh Ould Boida   ambassadrice  de  Mauritanie auprès de  l’UNESCO.

L’ancien député Mohamed Ould Mohamedou, alias Ould Leila,  ambassadeur de  Mauritanie en Tunisie.

– L’ancienne  ministre Fatma  Val Mint Soueyni-a  ambassadeur de  Mauritanie en Côte d’Ivoire.
La Mauritanie a limogé son ambassadeur à New York, Ba Ethmane, et nommé son successeur, Sidi Mohamed Taleb Amar, qui était à  Moscou.
Le gouvernement mauritanien a également limogé son ambassadeur à Washington, Mohameden Ould Daddah, et nommé son remplaçant Ba Samba , frère de l’ancienne  ministre Coumba Ba

Source : https://www.anbaa.info/?p=44422

Samba Thiam, président des Forces Progressistes du Changement (FPC) : ‘’Le général a compris que l’opposition n’était pas prête à se battre, quelque que fussent les enjeux ou les provocations ourdies contre elle’’

altLe calame: Les FPC  n’ont pas pris part aux  élections, elles ont tout de même une idée de ce qui s’est passé. Que pouvez-vous en dire ?

S Thiam: Ce qui s’est passé, c’est qu’au premier tour le pouvoir s’est senti suffisamment assuré et rassuré pour jouer à la transparence. A l’arrivée, l’Upr-parti au pouvoir-est battu à plate couture par endroits, sinon, serieusement  secoué, ici et là, par l’opposition. Echaudés, les hommes du pouvoir reviendront, au 2eme tour, aux pratiques habituelles marquées par la fraude, le bourrage des urnes, le vote multiple, le transport d’électeurs d’un centre à l’autre ; comme ce fut le cas pour ce groupe de jeunes gens du quartier Sebkha de Nouakchott  transportés à Wothie. Il existe des dizaines de cas semblables. L’Afrique n’arrive pas, hélas, à se départir de ces tares…

 L’autre faiblesse de ces élections, occasionnant la vaste pagaille, c’est le manque d’imagination, pour user de cinq bulletins à la fois, avec des logos miniscules, pour une population moitié analphabète ! D’où ces dizaines de milliers de bulletins nuls.

 – Quelle évaluation vous faites de votre rapprochement avec  l’AJD/MR lors  des élections passées? Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, les cadres des FPC n’ont pas figuré sur les listes candidates de l’AJD ? Quel est  aujourd’hui  l’avenir des FPC qui  courent derrière un recours contre le refus du ministère de l’intérieur de les reconnaître?

S Thiam : Nous avions souhaité un bien meilleur résultat pour l’AJD/MR qui demeure, pour nous, un allié naturel ; malheureusement ce ne fut pas le cas, en raison d’une conjonction de facteurs défavorables qu’il serait fastidieux d’énumerer ici…

Pour le reste, nous n’étions pas vraiment demandeurs, pour être en conformité avec l’esprit même de notre déclaration de soutien à ce partenaire privilégié…Nous avions une position à prendre, par devoir, nous l’avons prise…

Concernant maintenant notre avenir, au regard de l’arbitraire d’un régime qui nous frappe, je dirais que les Fpc continueront malgré tout, à exister, à se battre pour leurs  droits jusqu’au bout, même si notre justice demeure inféodée.

– Certains Négro-africains se demandent pourquoi les leaders de la communauté n’arrivent pas à s’entendre pour peser lors des élections. Leurs résultats aux dernières élections ont été catastrophiques ; aucun n‘a réussi à se faire élire ou à élire quelques députés ou conseillers.

S Thiam : Il faudra nuancer l’affirmation: il y a eu tout de même quelques élus dans les rangs de l’AJD/MR notamment, même si c’est dérisoire par rapport aux attentes. Mais votre  question reste toutefois légitime; pour  comprendre ce qui s’est passé  il faut peut-être remettre  les choses dans leur contexte .

Avant les élections, les partis, à tout le moins les directoires de ces partis, se faisaient, chacun, une haute idée de leurs capacités ou de leurs possibilités.A l’épreuve de l’expérience, la réalité se découvre toute autre, dessillant les yeux… De cette douche froide, il peut cependant sortir  quelque chose de positif : plus d’humilité, des  ambitions revues à la baisse et plus d’ouverture d’esprit…Mais, à mon sens, la bonne question aurait été de se demander pourquoi donc ces leaders, en raison même du contexte général extrêmement préocupant, demeurent incapables de se retrouver, de temps à autre, pour se concerter, échanger, débattre simplement de ce qu’ils ont en commun, en dehors même de toute  élection ? That’s  the question !

–  L’un des enjeux de  ce scrutin complexe  est  la prochaine  présidentielle.  Ces scrutins présagent-ils d’une présidentielle consensuelle, crédible ,sereine?

S Thiam: Consensuelle et crédible sûrement pas ! Au regard du jeu actuel fermé  et de la CENI sous coupe réglée. Elections consensuelles, transparentes et crédibles supposent un esprit d’ouverture, des concertations, un respect mutuel entre  adversaires, toutes choses inconnues du  général. Sereines, elles le seront, sans nul doute ! Le Prince semble avoir parfaitement bien compris la psychologie de l’Opposition. Il a compris qu’il pouvait la traiter comme bon lui semblait, sans risques en retour. Il a compris qu’elle n’était pas prête à se battre quelque  fussent les enjeux ou les provocations ourdies contre elle.

 Voilà pourquoi je dirais à mon tour que cette opposition est dans les fers, pour paraphraser quelqu’un qui posait que ’’ lorsque nous acceptons de subir ce que nous  refusons nous sommes dans les chaînes ‘’ !

– Quelle appréciation vous faites des résultats de l’opposition et du travail de la CENI ?

S Thiam : Ces résultats de l’opposition me semblent acceptables, sans plus. Mais  n’en rajoutons pas, car nous savons tous qu’elle a pris ce que le prince a bien voulu lui donner ; ni plus ni moins .

Pour le nouveau Président de la Ceni, il a fait montre d’une bonne volonté, sans conteste. Mais une bonne volonté, toute seule, suffit-il pour s’affirmer ? Nous avons tous noté comment le Ministre de l’interieur et la Cour Suprême ont rabroué Ould Bellal, pourtant dans son bon droit…Non, il faut plus pour que notre Ceni soit indépendante, à égale distance des parties ; seulement  lorsque l’Opposition se décidera à croiser le fer…

– Votre réaction au dernier réaménagement du gouvernement qui a consacré l’entrée en tant que ministre de la défense du dauphin présumé d’Ould Abdel Aziz et  la  sortie de  l’AEOD qui a dénoncé la marginalisation de  la composante  noire du pays. Que faudrait- il faire, à votre avis,  pour  éviter de pareilles frictions  pour ne pas dire de frustrations?

S Thiam : Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !

 Pour nous, Négro-africains, Aziz et Ghazouani c’est kif kif ! Supputer donc les chances ou la probabilité pour l’un de remplacer l’autre me paraît simplement oiseux. C’est bien ce duo qui fut le cerveau du putsch contre le Président Sidi Ould C. Abdallah, non ? Dans les deux cas, notre sort est scellé -nous Négro-africains- , puisque nous refusons de faire face à notre descente aux enfers…

Pour en venir maintenant à la récente position de l’Opposition sur la marginalisation de la composante négro-africaine, je dirais qu’il  faut s’en féliciter ; l’on dit bien ‘’ qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire’’.

 Hier, dès que nous qualifions la Mauritanie d’apartheid, par boutade, le Fruidem- autre déguisement du mnd en exil- nous tombait dessus à bras raccourcis ! C’est heureux que les certitudes d’hier se soient quelque peu estompées…

Cela étant, cette nouvelle position de l’Opposition me parait tout de même surprenante, pour ne sembler s’apercevoir de notre exclusion – qui crève les yeux depuis plusieurs  décennies – que maintenant et de surcroît, à la seule lumière de la nomination du Président de l’assemblée nationale, récemment ? Comme si notre exclusion  se réduirait  à la nomination d’un président de l’assemblée !

 Come on ! 

Dommage que l’on n’ait pas pu voir venir ce que nous montrions au loin, car aujourd’hui les dégâts sont  énormes… presqu’irréparables !

Je me demande si tout ceci ne participe pas de la mystification habituelle…Si nous nous sommes retirés du G8, c’est bien pour avoir constaté, entre autres, que ces questions qui fâchent n’étaient pas abordées avec franchise. Et que la revendication sur l’officialisation de nos langues nationales–Pulaar,Soninké,Wolof- principe intangible dans l’égalité en dignité des Nationalités – paraissait excessive aux yeux de ces mêmes gens !

Soit fait en passant, je voudrais relever la pirouette de  monsieur le ministre de la communication, à ce propos ;non Monsieur le ministre !Si le gouvernement mauritanien appliquait le principe ou la règle de la citoyenneté, sans consideration de Noirs et Blancs , il jouerait aux dés ! Où c’est parfois le chiffre 3, parfois 6, puis 4 ,qui sort, mais jamais toujours 6,  indéfiniment… 

  Depuis votre retour, vous courrez derrière  votre régularisation, conformément aux instructions visant la réinsertion  des déportés  et des  victimes des événements 86 -91. Qu’est-ce qui  explique cette espèce d’ « obstruction » ?

S Thiam .Rien d’autre, me semble-t-il, que ma posture d’opposant jugé pas commode, pour refuser les compromissions! j’ai rempli toutes les conditions prescrites par la fonction publique pour régulariser ma situation administrative.Tous mes collègues et anciens détenus politiques de Walata, présents  sur le territoire, ont été réintégrés et perçoivent actuellement leurs pensions de retraite.Tous, sans exception. Il n’y a que mon cas qui  bloque… pour le seul motif que je m’oppose radicalement à cette politique d’épuration ethnique, sournoisement suprémaciste, en vigueur! Lorsqu’un directeur de la Fonction Publique vous avoue son impuissance et que son ministre de tutelle vous accorde un rendez-vous pour se dérober à la dernière minute, c’est parlant ! L’obstruction vient d’en haut . La loi c’est le prince.

Mais un jour le  changement viendra …  

– Que pensez-vous de l’incarcération, depuis août dernier, du député élu Biram Dah Abeid ?

S Thiam: Que faut-il en dire sinon qu’un  constat s’impose : nous sommes dans une république bananière, dans une jungle ou règne la raison du plus fort ! Le dossier des Fpc , rigoureusement conforme à la loi, mon cas personnel, celui de Dah Abeid en sont les symboles vivants, qui montrent, une fois de plus, que la loi c’est le prince, le prince la loi !

– Que pensez-vous de la loi qui préconise la dissolution de tout parti n’ayant pas  obtenu 1% lors de 2 élections  consécutives ?

S Thiam: J’y adhère entièrement, et j’aurais même exigé un peu plus. En posant que tout parti politique devrait, pour  justifier son existence, avoir des  activités publiques régulières qui animent la vie publique, tenir des réunions et assemblées périodiques, disposer d’une comptabilité et d’un siège.

 

 Propos recueillis par DL

 

 

L’édito de La Tribune : Le nouveau gouvernement annonce de quoi demain sera fait

L’édito de La Tribune : Le nouveau gouvernement annonce de quoi demain sera faitInitiatives News – Le décor est planté. Ou presque. Le dispositif mis en place par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz pour préparer l’échéance de 2019 semble prendre forme.

Il s’articule autour de ses hommes de confiance, ceux qui ne peuvent être soupçonnés d’arrivisme, d’opportunisme ou de fausse loyauté, ceux qui ont fait leurs preuves en tout : efficacité, constance, fidélité, dévouement…

La composition du nouveau gouvernement annonce à peu près de quoi demain sera fait. Nettement rehaussé par la présence du Chef d’Etat Major des Armées, le Général Mohamed Ould El Ghazwani comme ministre de la défense, ce gouvernement semble être celui de la consolidation de l’existant tout en incarnant l’espoir d’une reprise en main. Laquelle commence par l’apaisement des relations.

Finies les querelles qui ont rongé le système ces deux ou trois dernières années. Finie la tension permanente avec les protagonistes traités en ennemis et non en partenaires.

La mise en place de la nouvelle Assemblée nationale avait déjà permis de hisser à sa tête Cheikh Ould Baya, le député de Zouerate et ancien président de l’Association des Maires de Mauritanie.

Homme de confiance, Ould Baya croit profondément aux vertus du dialogue, mieux, à la nécessité et à la possibilité de convergence en matière politique. Le processus de désignation de son bureau, mais aussi celui de la mise en place du conseil régional du Tiris Zemmour et du Conseil municipal de Zouerate, ont donné la preuve de ce souci, constant chez lui, de chercher le consensus surtout quand il est possible.

La pièce manquante du puzzle est l’instance dirigeante du parti Union pour la République qui tient son congrès dans la deuxième moitié de décembre prochain. Mais on peut dire dès à présent que le décor planté jusque-là, est celui qui va permettre d’apaiser les rapports, de les normaliser et pourquoi pas de faire converger l’ensemble des acteurs politiques pour permettre un tan soit peu de sérénité…

La Mauritanie qui parait aujourd’hui un pivot de stabilisation du Sahel, est un pays fragile.

Sur le plan intérieur, l’échec patent des politiques à proposer et/ou à accompagner, les secousses récentes et anciennes, les tares sociales structurelles, les déficits de gouvernance accumulés, bref… le lourd héritage des décennies d’errements a traumatisé les acteurs les empêchant de réfléchir, de se projeter pour anticiper.

Ils se sont contentés de courir après les événements sans pouvoir jamais rattraper le temps et les occasions perdus. Résultat : une société émiettée et une élite déresponsabilisée.

Sur le plan régional, la Mauritanie est entourée de problématiques dont le débordement ici est un risque énorme.

Au nord, le conflit du Sahara qui bout constamment. Avec lui la question des Bidhanes au Maroc, de la succession en Algérie, de la stabilisation en Libye… A l’est et au sud-est, l’Azawad et la question peule qui créent l’environnement propice au développement et à l’implantation des groupes extrémistes religieux et ethniques. Au sud, les convulsions qui frappent de temps en temps des pays et des sociétés qui, comme nous, ne sont pas encore arrivés à leurs points d’équilibre.

Les richesses, gaz et pétrole, qui s’annoncent sont certainement des facteurs aggravant pour ce qu’ils attirent de convoitises.

Nous oublions souvent que les quantités annoncées nécessitent une ressource humaine (savoir-faire, technicité…) que nous n’avons pas mais que tous les autres ont. Nous oublions aussi que la présence de grandes sociétés multinationales (Majors, comme on dit) est nécessairement une menace sur la souveraineté et même sur la cohésion des pays où les richesses sont exploitées.

C’est seulement quand on aura jaugé et jugé ces menaces que nous comprendrons que «quelque chose» peu être fait. Que «quelque chose» doit être fait.

Pour consolider le front intérieur en répondant aux attentes légitimes et dont l’expression peut (ou pas) comporter quelques exagérations. Les populismes se nourrissent sur l’incompétence des acteurs. La meilleure façon de leur barrer la route, est de traiter sereinement et intelligemment les revendications.

Pour renforcer le statut de la Mauritanie comme pôle de stabilisation et comme élément facilitateur dans une région en pleine ébullition.

2019 est un rendez-vous crucial. En décidant de respecter son serment et de se conformer aux dispositions de la Constitution en matière de mandats, le Président Mohamed Ould Abdel Aziz permet d’ouvrir une nouvelle fois, la porte de l’espérance avec en prime la possible expérience d’une alternance au pouvoir annoncée. Cela rapportera mieux et plus à la Mauritanie que le gaz, le pétrole et que tous les métaux précieux du monde.

Inchaa Allah

MFO

La Tribune N°761 du 6 nov. 2018

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