Daily Archives: 16/11/2018
Réécriture de l’histoire de la résistance : Rachid célèbre le 3e anniversaire de l’Appel du Président Aziz
Nouakchott Info – Les populations de Rachid ont célébré, ce jeudi 15 novembre 2018, le troisième anniversaire de l’appel du Président de la République invitant à la réécriture de l’histoire de la résistance coloniale en Mauritanie.
En visitant en 2016 le site de la bataille de Rachid entre la résistance nationale sous le commandement du grand combattant Mohamed El Moctar Ould El Hamed et l’armée coloniale française, le 16 août 1908, le Président de la République avait, en effet, pris l’engagement de faire réécrire l’histoire de cette résistance dont les hauts faits d’arme ont été escamotés sciemment par le colon.
Dans son discours de bienvenue le maire d’El Wahat Ahmed Ould Dié, a remercié le Président de la République pour cette décision historique avant de mentionner la farouche opposition affichée par les populations de Rachid face à l’envahisseur qui n’avait pu venir à bout de cette résistance qu’à travers l’usage, et ce, pour la première fois en terre mauritanienne, de l’artillerie lourde.
Il a mis l’accent sur la nécessité de maintenir vivace le flambeau de cette résistance et le rôle multidimensionnel joué par les combattants, qu’il soit religieux, militaire, social ou culturel. Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour inviter les chercheurs et les étudiants en fin de cursus universitaire en particulier, d’en faire leurs sujets de mémoire.
Le Wali adjoint du Tagant a indiqué, pour sa part, que les pouvoirs publics accompagneront toute initiative visant la revalorisation de la résistance source de notre fierté nationale.
Le représentant local de l’Association Nationale pour la commémoration des combats héroïques de la résistance nationale Ahmed Ould Magha, a rappelé les efforts entrepris pour dépoussiérer les faits de résistance menés par les combattants pour la liberté en mentionnant, statistiques à l’appui, le nombre de batailles livrées, le nombre de martyrs tombés sur les champs de bataille et le nombre de français tués par la résistance sur toute l’étendue du territoire national.
Après ces différentes allocutions, le maire d’El Wahat a invité ses hôtes à sillonner les ruelles du site en ruine de l’ancienne ville de Rachid. Une visite guidée à la découverte de l’ancienne mosquée, la maison du combattant Mohamed El Moctar Ould El Hamed et les traces écrites gravées sur des blocs de pierre retraçant le quotidien des anciens habitants de cette cité en ruine.
Enfin dans la soirée, le public a été convié à une soirée artistique et culturelle au cours de laquelle des sketchs, des danses et des chants héroïques ont été entonnés à la gloire des résistants.
Nouakchott Info
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Union africaine : dernier espoir pour faire avancer la réforme institutionnelle
Les chefs d’État africains se rassemblent ce week-end à Addis Abeba pour un sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), où ils chercheront à s’accorder sur un projet de réforme institutionnelle de l’organisation porté depuis deux ans par le président rwandais Paul Kagame.
Il reste peu de temps à Paul Kagame, qui a insisté pour que ce sommet soit convoqué, pour faire passer ces réformes destinées à rendre l’UA moins bureaucratique et plus efficace, mettent en garde les analystes.
En janvier, il cèdera son poste annuel de président en exercice de l’UA au chef de l’État égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, bien moins enclin que lui à défendre ces réformes.
« L’inquiétude tient à ce que, même si elle ne devait pas chercher pas à revenir dessus, l’Égypte ne ferait très probablement pas la promotion de ces réformes », explique Elissa Jobson, du centre d’analyse International Crisis Group (ICG).
Pour elle, le sommet de samedi et dimanche est le « dernier effort » pour faire adopter autant de modifications que possible avant que Kagame ne passe la main au président égyptien.
Une réforme nécessaire
Longtemps critiquée pour sa lourdeur administrative et son inefficacité, l’UA avait chargé en 2016 le leader rwandais de réfléchir à une réforme visant notamment à garantir l’autonomie financière de l’organisation pour lui donner les moyens de sa souveraineté politique.
Kagame a cherché à tailler dans les dépenses de l’UA, en limitant le nombre de sommets et de commissions, et à réduire sa dépendance à l’égard des donateurs étrangers. Il a aussi suggéré qu’elle circonscrive ses priorités à la sécurité, la politique et l’intégration économique.
Mais plus de deux ans et cinq sommets après, plusieurs Etats clés sont toujours extrêmement réticents et l’espoir de voir un accord global être conclu cette semaine dépend surtout de qui se rendra à Addis Abeba.
« Il faudra voir combien de chefs d’État viennent, et ça déterminera le succès du sommet, (qui) déterminera d’une manière ou d’une autre le succès des réformes », remarque Liesl Louw-Vaudran, consultante auprès du centre sud-africain d’analyse Institute of Security Studies (ISS).
Pour l’instant, l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Botswana, les Comores, le Togo et le Ghana ont confirmé qu’ils enverraient leur président. Le Nigeria et le Mozambique délégueront leur ministre des Affaires étrangères. Les autres pays n’ont pas fait savoir qui se déplacerait.
Des réticences
Certaines réformes ont déjà été adoptées. En début d’année, les chefs d’État de l’UA avaient accepté de faire passer de deux à un le nombre de sommets annuels.
Selon Elissa Jobson, analyste à l’ICG, près de la moitié des 55 Etats membres ont accepté de payer une taxe de 0,2% sur les importations, pour réduire la dépendance de l’UA à l’égard des bailleurs étrangers, lesquels contribuent à son budget à hauteur de 50%, et l’autre moitié trouvera un autre moyen de payer.
Aucune décision n’a encore été prise sur les autres propositions du président rwandais, comme celle de charger le président de la Commission de l’UA, actuellement le Tchadien Moussa Faki Mahamat, de nommer le vice-président de la Commission et les autres commissaires.
La plupart des pays africains les plus puissants sont en effet réticents à donner à l’UA la capacité de prendre des décisions à leur place, observe Liesl Louw-Vaudran.
« Ils ne veulent abandonner aucune part de souveraineté à la Commission de l’UA. Ils la voient encore comme une sorte de secrétariat chargé de mettre en oeuvre ce que les chefs d’État décident », explique-t-elle.
Méfiance de l’Égypte
Elissa Jobson souligne que les réserves de l’Égypte tiennent à une sorte de ressentiment, le pays ayant été suspendu de l’UA un an après le coup d’État de 2013 ayant amené Al-Sissi au pouvoir.
« Il y a un sentiment général que cette décision avait été plus impulsée par la Commission que par les États membres. C’est une raison supplémentaire pour l’Égypte de vouloir voir les pouvoirs de la Commission réduits », pense-t-elle.
Un diplomate travaillant à l’UA et ayant requis l’anonymat ajoute que l’Égypte a publiquement soutenu les réformes, mais aimerait probablement qu’elles se concentrent sur d’autres aspects que ceux défendus par Kagame, comme la sécurité et la reconstruction post-conflits.
« Personne n’espère vraiment que ce sommet va permettre de résoudre quoi que ce soit, mais vous verrez peut-être quelques décisions prises », laisse-t-il entendre.
Par Jeune Afrique avec AFP
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