Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Daily Archives: 31/08/2017

Nos pèlerins sont aujourd’hui à Arafat

Le mont Arafat,  31/08/2017  –  Les pèlerins mauritaniens ont fait aujourd’hui l’ascension du mont Arafat, au milieu de près de trois millions de pèlerins venus des différentes parties du monde, accomplissant ainsi la partie essentielle du Hajj. Ils ont, pour l’occasion, suivi la khoutba de l’Imam avant d’assister à la prière du Dhouhr et d’El Asr à la mosquée de Nemira.

Les pèlerins quitteront Arafat ce soir au crépuscule pour Mouzdeliva où ils accompliront les prières d’El Maghreb et d’El Icha.

Selon l’envoyé spécial accompagnant les pèlerins, ces derniers se portent tous bien et accomplissent leur devoir religieux dans de bonnes conditions.

AMI

Droit de réponse au droit de réponse du colonel O. Vaida

altMon cher colonel, en tant qu´ancien déporté donc victime,(comme la plupart de mes compatriotes d’ailleurs), des dérives auxquelles vous faites allusion, permettez-moi de vous donner notre perspective de cet épisode sombre de l’histoire de notre pays. En effet, comme vous le savez, la description de tout évènement, l’interprétation de tout phénomène, la justification de toute action dépend de l’angle, mais surtout des outils d’observation. Votre texte ne laisse aucun doute, vous appréciez la situation d’alors à travers le prisme déformant des tenants du pouvoir. Vous semblez comme la plupart des vos collègues anciens officiers et sous-officiers vouloir circonscrire ces faits à une période donnée ou à un événement précis. Or, pour nous les victimes, pour les patriotes sincères, ce qui s’est passé dans notre pays ces années-là ne peut être assimilé à une époque révolue, à une étape de notre histoire ou à un accident de parcours d’une nation encore en construction. Ce que les  negro-mauritaniens ont vécu pendant les années de braise découle d’une succession de politiques d’exclusion qui continuent à nos jours.

 

Ne vous connaissant pas personnellement et n’ayant pas connu quelqu’un qui peut corroborer ou infirmer le compte que vous rendez de cette douloureuse période de notre histoire, je m’abstiendrai de porter mon jugement sur “vos faits d’armes”. Cependant, force est de constater une nouvelle tendance en Mauritanie, une catégorie d’Hommes politiques est en train de voir le jour chez nous. Celle d’anciens officiers de l’armée se désolidarisant du système qu’ils servaient. Le principal argument servis étant celui “d’obéir aux ordres de la hiérarchie” ou d’avoir sauvé de potentielles victimes d’un sort peu enviable. Voyez-vous mon colonel, nous les victimes nous n’avons pas votre sophistication nous ne faisons pas de distinction entre les concepteurs de la politique dont nous sommes victimes et les exécutants de la besogne. Notre angle d’observation nous permet d’apercevoir la plénitude de la réalité. Il n’y a manifestement que deux camps, celui des bourreaux et celui des victimes. On ne fait pas distinction entre celui qui a dressé la potence et celui qui a donné l’ordre au peloton d’exécution. Celui qui a creuse le charnier et celui qui y a jette les corps sont égaux à nos yeux, ce sont tous des organes du même appareil.

 

“Le respect à l’institution militaire” que vous chérissez tant, le code de l’honneur et votre âme et conscience comme vous dites devaient vous dicté une autre posture. Vous pouvez abhorrer tout ce qui a été fait, mais contrairement à ce que vous avancez, vous êtes bel et bien “comptable des conduits et dérives” du système; le système que vous serviez. Vous en étiez mon colonel, un rouage du mécanisme, une pièce de l’engrenage. Vous apparteniez a une fratrie qui retourne les armes contre les siens; des lors celle-ci ne méritait plus ce respect. Vous n’étiez plus tenu par le “droit de réserve” et la “discipline militaire” car l’armée avait cessé en ce moment-là d’être une institution, mais une milice au service d’un pouvoir génocidaire. Vous n’auriez peut être rien pu faire pour arrêter le massacre, mais vous auriez pu partir. Partir pour ne pas être l’instrument de ces abominations, partir pour n’est pas être confondu aux bourreaux, partir pour ne pas se retrouver du mauvais côté de l’histoire. Et des occasions vous en avez eu, mais vous avez préféré retourner servir cette institution, ce système que vous vouer aux gémonies aujourd’hui, pour ces raisons vous êtes aussi impliqué que Mouawiya, Ely, Kerrani et les autres…C’est à la justice de déterminer le degré de gravité des crimes commis par tout un chacun et agir en conséquence. Dans ces moments gravissimes, même le silence est un crime.

 Il ne vous appartient de vous absoudre, nous refusons cette troisième voie que vous voulez créer, il n’y a que deux camps à nos yeux; les bourreaux et les victimes. En bon musulman vous devriez savoir que Dieu punit  aussi bien les auteurs des pêches que ceux qui ont laissé faire. Il n’a pas puni uniquement ” Ashaab al sabt” mais aussi ceux qui étaient restés neutres dans la transgression.

 

On peut vous accorder des circonstances atténuantes lorsque vous étiez actif dans l’armée, mais aujourd’hui quelle est votre excuse? Vous continuez à faire l’éloge du président Mohamed O. Abdel Aziz, vous louez son patriotisme. Vous êtes en train d’ajouter l’insulte à la blessure, mon colonel. Votre Aziz est à la tête d’un régime qui perpétue la même politique d’exclusion de vos “frères negro-mauritaniens” en les privant de leurs droits  les plus élémentaires citoyens. Ce régime a violé la constitution en nous imposant ce referendum que vous étiez parti défendre à M’bagne. Il a séquestré, des élus du peuple, violenté des manifestants pacifiques dont de nombreuses femmes. Vous vous êtes une fois de plus mon colonel retrouvé  du mauvais côté de l’histoire.

 

Ce “fonds de commerce ”  qui vous indispose tant, il est facile de le vider, créez vos collègues et vous une commission ” vérité, justice et réconciliation “, vous les “innocents” dites-nous qui a fait quoi, vous le savez, vous qui étiez au cœur du système. Vous n’êtes plus tenus par ” le droit de réserve”. Il faudra “séparer la graine de l’ivraie ” selon vous, je vous renvoie encore à l’angle d’observation;  notre perspective de ces années-là est un champ en ruine, ou si vous préférez “houdhaamane” comme Dieu le décrit si bien dans le coran. On ne peut pas y distinguer la graine de l’ivraie.

Vous avez fait de votre mieux pour protéger la population là où vous serviez mais qu’aviez-vous fait pour ceux qui sont tombés à walata, ceux pendus à Inal, et ceux torturés à Jreida?

Ceux exécutés sommairement à Guiraye, Jowol et partout dans la vallée des larmes par l’armée et ceux que vous appelez pudiquement les groupes d’autodéfense. Une fois encore votre optique n’est pas la bonne, il s’agit pour nous d’une armée d’occupation venue protéger des colonies de peuplement.

 

Vous faites probablement parti de ceux qui pensent que les quelques sous versés aux familles des victimes et les larmes de crocodile versées par  le président Aziz suffisent pour panser la plaie, tourner la page, faire table rase.

Vous vous trompez lourdement, nous ne lasseront jamais tant que la justice n’est pas rendue. On vous concède évidement la présomption d’innocence, mais ce n’est pas à vous de vous disculper, seul une juridiction compétente peut statuer sur le sort des uns et des autres.

 

 A bon entendeur salut, mon colonel.

 

‘’A lays’Allahou bi ahkami al haakimina ‘’

 

La lutte continue.

 

Abou Hamidou Sy

FPC/Amerique du Nord.