Monthly Archives: May 2017
Conférence de presse du FNDU : Ould Ghadda explique comment un regrettable accident se transforme en scénario d’« espionnage»
“J’ai été agréablement surpris par l’élan de solidarité et de soutien du peuple mauritanien, suite ce malheureux accident“, déclare Ould Ghadda
Brahim OUld Bilal : Ould Wedadi etait le parrain de l’accord avec IRA pour la campagne presidentielle 2014
L’ex- adjoint du mouvement « IRA », Brahim Ould Bilal a déclaré que l’homme d’affaires Cheibany Ould Wedadi était le parrain de l’accord entre le president de l’IRA , Biram Ould Abeid et le gouvernement en 2014, en vertu duquel il y eut la candidature de Biram à la presidence de la république et la mise à sa disposition de l’argent et transport nécessaires à sa campagneelectorale.
Ould Bilal, commentant une recente émission de télévision dont l’invité est le président du mouvement Ira , a declaré que Cheibany Ould Wedadi a offert à Biram la voiture qu’il utilise jusqu’ aujourd’hui.
Et que le directeur de la sécurité Mohamed Ould Moguett et l’homme d’affaires du palais Feil Ould Lahah ont participé à la confection de cet accord de campagne.
La mise en vigueur de cet accord doit commencer par une féroce camapagne de dénigrement des personnalités de l’opposition ( Ould Daddah – Jemil – Saleh) et des offenses aux cheikh Mohamed Hassan Ould Dedew et Mohamed Ould Sidi Yahya.
Ould Bilal a souligné que cet accord s’ est rompu par la suite ,et c’est ce qui a conduit le systeme à emprisonner les leaders du mouvement IRA , aprés l’incident de Rosso , les accusant d’avoir pris l’argent sans respecter l’accord conclu sous les auspices des services de sécurité.
Source : http://zahraa.mr/node/12372
Traduit par Adrar.Info
Hymne national, drapeau et régionalisation : Pour quels desseins inavoués ?/Par le colonel (E/R) Oumar ould Beibacar
Notre devise doit être corrigée pour mieux répondre aux aspirations de notre peuple. Compte tenu de notre diversité, la chose la plus importante pour notre communauté est sans aucun doute son unité. Cette unité ne peut se fonder que sur l’égalité citoyenne. Cette égalité citoyenne ne peut se concrétiser que par une justice forte, consensuelle et indépendante. On peut donc remplacer notre devise actuelle : Honneur-Fraternité-Justice par une nouvelle devise plus constructive et plus citoyenne: Unité-Egalité-Justice. Cette devise doit être le serment de chacun de nous, le fondement de notre République, l’équilibre indispensable à notre survie, l’idéal qu’il faut défendre coûte que coûte.
Notre hymne national
Notre hymne national, est un habile plaidoyer poétique du salafiste (dans le bon sens) Cheikh Baba ould CHEIKH SIDIYE, écrit en 1890, une dizaine d’années avant la colonisation, pour un retour aux sources de l’islam sunnite, consécutif à la montée en puissance des confréries souffistes, soutenues par des entités guerrières laïques et sanguinaires partisanes de la raison du plus fort.
Son choix par les bâtisseurs est doublement significatif. D’abord il permet d’immortaliser le père de la pacification, Baba Ould CHEIKH SIDIYE, le vainqueur. Ensuite il concrétise l’appel à un islam limpide que pratiquaient le prophète Mohamed PSL et les quatre khalifes, et qui consolide la foi en Allah et en lui seul, sans aucun intermédiaire. Un Islam dont on avait beaucoup besoin au moment de l’indépendance, car notre société était dominée par un ordre tribal arabo-berbère et négro-africain séculaire, caractérisé par la violence, la terreur, l’arbitraire et le recul des valeurs islamiques.
Cependant, l’hymne national est un chant patriotique qui doit vanter l’identité du peuple, son unité, ses valeurs, ses gloires, son intégrité territoriale, et inciter au dévouement, au sacrifice et à l’abnégation pour la patrie. Il doit être capable de galvaniser le peuple, tout le peuple sans exception aucune. Aujourd’hui on peut solliciter notre million de poètes, pour nous produire quelques vers pour compléter le poème de Baba. Des vers plus enthousiastes qui font l’éloge de notre diversité, qui immortalisent notre gloire commune et qui prônent l’inviolabilité de notre unité et l’intangibilité de l’intégrité territoriale de notre chère Mauritanie.
Pour obtenir l’adhésion du peuple tout entier, l’hymne national doit nécessairement citer les quatre composantes du peuple mauritanien. A savoir les communautés beidhane, peulh, soninké et ouolof. Il doit être traduit en hassania, en poular, en soninké et en ouolof et récité par tout le peuple sans exception aucune en arabe et dans les quatre langues nationales
Notre hymne doit être vulgarisé, car bien que sa musique soit quasiment connue par tous, très rares sont ceux qui le récitent, or l’hymne doit être récité par tous les citoyens, sans exception aucune. En novembre 1984, nous étions trente-cinq officiers, 24 gendarmes et onze gardes, en stage d’application à l’école des officiers de la gendarmerie de Melun en France, notre commandant de brigade nous avait demandé le texte de notre hymne national. Aucun de nous ne savait un seul mot de ce beau poème. Un officier de la gendarmerie nous proposa : « Ould Daddah gass ndar … Ould Daddah est parti à St Louis …» un autre gendarme lui répliqua : « Non ça c’est l’hymne des enfants ». Donc nous avions deux hymnes l’un pour les adultes et l’autre pour les enfants !
Un autre officier prétendit que c’est : « Sirou vi hima Allahi el Emine Kounou jounda rabi Elalamine … Allez sous la protection d’Allah, Soyez les soldats du Tout Puissant …».Ce chant nous l’avions chanté comme élèves – officiers, pendant deux années consécutives à l’Emia d’Atar. Les sous-lieutenants, Ngaidé Aliou Moctar et Felix Henry Negri nous en donnaient le ton. Paradoxalement, durant toute notre formation on ne nous avait jamais parlé de notre hymne national.
Personnellement, sans connaitre le poète, je croyais que notre hymne était : « Haza akhirou Nomina, Biladouna la Techteki … » « C’est notre dernier sommeil, chère patrie ne te plains pas… » Parce qu’on nous faisait chanter ce poème à l’école primaire. Pendant mon enfance j’avais aussi entendu plusieurs fois les militaires le chanter. Après l’établissement des relations diplomatiques avec le royaume chérifien en 1969, on avait cessé de chanter ce poème puisqu’il dénonçait les revendications marocaines sur notre pays.
Profitant d’un week-end à Paris, j’avais pris contact avec notre ambassadeur Ely ould ALLAF, l’un des bâtisseurs, compagnon du père de la nation, pour lui demander le texte de notre hymne. Il m’avait répondu que l’hymne est un poème de Baba ould Cheikh Sidiye qu’il ne récitait pas ses mots mais qu’il contacterait le ministère des affaires étrangères pour me trouver ce poème. Je l’avais rappelé à plusieurs reprises, et jusqu’à la fin de notre stage en juin 1985, le ministère n’avait donné aucune suite à sa requête. Il faut dire que la révolution de palais du 12-12-1984, nous avait fait oublier cette histoire de texte de l’hymne national.
De retour à Nouakchott, j’avais rencontré le capitaine Mamoye DIARRA, et je lui avais demandé ce qu’il savait sur l’hymne national. Il m’avait répondu : « Je suis moi-même musicien de spécialité, notre hymne national est un poème de Baba ould CHEIKH SIDIYE, chanté et composé par Sidatty ould ABBA dans sa tidinit dans le noir de Vaghou et je l’avais personnellement accompagné à ST louis, en vue de transformer la musique traditionnelle en une musique moderne pour avoir une portée mondiale. Depuis l’indépendance, la musique de la Garde était exclusivement chargée de l’exécution de l’hymne national à toutes les occasions, étant la première musique dans les forces armées et de sécurité nationales.»
En effet, la fanfare des gardes-cercles avait été créée en 1945 à Saint-Louis du Sénégal, avant d’être transférée à Rosso d’où elle animait les rares cérémonies officielles à Nouakchott. Elle sera définitivement installée dans notre capitale en 1962.
Le père de la Nation, avait demandé par note N 114/PR du 27 janvier 1964 de mettre à la disposition du ministère de la Défense, le personnel de la Garde nationale faisant partie de la fanfare, pour être transféré à l’armée nationale afin de constituer le noyau de la musique militaire. Avant de se rétracter dans une lettre N 1519/PR/SGDN/EMN/BP, en date du 8-12-1964, évoquant les multiples avantages que perdraient les éléments transférés, qui n’étant pas volontaires pour servir dans l’armée, risqueraient de démissionner massivement. Et par conséquent, il avait demandé leur maintien dans leur corps d’origine en attendant que l’armée puisse constituer une fanfare avec ses propres moyens.
Conformément aux traditions militaires, c’est donc le droit d’aînesse qui avait attribué le prestige d’exécuter l’hymne national, au corps des gardes-cercles de Mauritanie créé le 30 mai 1912. Malheureusement le pouvoir militaire va nous voler ce prestige avant de s’emparer des instruments et du personnel de notre musique qu’il ne nous rendra qu’en 2005, sur insistance d’un chef d’état-major issu du corps. La musique de la Garde était Initialement habillée aux couleurs nationales, l’armée avait changé la couleur de sa tenue en bleu marine, sans doute pour mieux la camoufler, puis tout dernièrement la musique militaire a choisi le rouge ocre en prélude, peut être, à l’immortalisation du sang des vaincus.
L’hymne est fixé par la loi, après plusieurs recherches dans le journal officiel de 1959 à 1978 je n’ai trouvé aucune trace de cette loi. Il semble qu’elle n’ait jamais été votée, c’est sans doute pour cette raison que les paroles de notre hymne sont quasiment inconnues. L’hymne national étant du domaine de la loi, on n’a pas besoin de consulter le peuple pour le changer. Il suffit de demander aux députés béni oui-oui de le faire, et ils le feront avec beaucoup d’enthousiasme.
Cependant, les détracteurs de la République ne visent pas l’hymne national. Ils visent le poète père de la pacification, le cheikh Baba ould CHEIKH SIDIYE, qu’ils veulent remplacer par le poète des razzieurs, pour l’effacer de notre mémoire. Ce mensonge ne passera pas. Il faut rappeler que le chanteur compositeur, père fondateur de notre hymne national, l’icône de la musique maure, le notable national Sidatti ould Elva ould ABBA attend depuis 56 ans ses droits d’auteur qu’il convient de lui régler immédiatement. Avant les amendements…
Notre Drapeau national
Après l’adoption, à l’unanimité, de notre constitution par l’assemblée constituante, notre très beau drapeau sera hissé pour la première fois le dimanche 22 mars 1959 à Nouakchott. Ce drapeau aurait été inspiré par l’emblème de la République islamique du Pakistan, conçu par Sayed Amiroudine Kedwai en 1904 comme drapeau de la ligue musulmane, groupe politique qui prônait, pendant la période coloniale la création d’une nation musulmane séparée sur le sous-continent indien. Il avait été adopté le 11 août 1947 comme drapeau de la République islamique du Pakistan au moment de l’indépendance.
Le croissant et l’étoile sont des symboles de l’islam. Le croissant représente le progrès et le calendrier musulman notamment le mois du jeûne, le mois du Hadj et les jours de fête ainsi que le début et la fin de l’an musulman entre autres. L’étoile représente le savoir, ces cinq branches symbolisent les cinq piliers de l’islam. On trouve le croissant et l’étoile, ensemble ou séparés, dans les drapeaux de certains pays musulmans comme le Pakistan, la Turquie, le Turkménistan, le Tadjikistan, le Sénégal, la Tunisie, le Maroc, l’Algérie, la Libye, Djibouti, la Malaisie, la Somalie, l’Irak avant 1989, la Syrie, les îles Maldives, l’Azerbaïdjan et l’Ouzbékistan.
D’après le père de la Nation : « l’esquisse de notre drapeau avait été suggérée dans ses grandes lignes, par un comité informel, un soir dans mon logement saint-louisien. Ce soir là, j’étais avec Ely ould Allaf, Ahmed Bezeid ould Ahmed Miske et Mohamedhen ould Babah alors tous trois étudiants… Au cours de notre discussion, je leur demandai leur avis sur notre futur emblème national, tout en donnant mon point de vue sur la question. Après un long échange de vues, nous sommes arrivés au drapeau que tout le monde connait et qui a fait le tour de la planète : vert avec étoile et croissant jaune d’or. »
En ce qui concerne les couleurs, selon le capitaine Mamoye DIARRA, l’un des fondateurs de la République, issu du corps des gardes-cercles, la seule institution paramilitaire qui avait assisté à Nouakchott à la dernière descente du drapeau français symbolisant la fin de la colonisation, le dimanche 27 novembre 1960 à 18h. Ainsi qu’à la première levée des couleurs nationales le lendemain, lundi 28 novembre 1960 à 9h symbolisant le début de l’indépendance de la République Islamique de Mauritanie. D’après lui, le jaune d’or représente la couleur du désert, où habitent généralement les maures, le vert représente la verdure de la vallée où habitent les négro-mauritaniens. En effet les premiers drapeaux conçus au moment de l’indépendance, visibles dans certains films d’archives, avaient un jaune plus foncé de couleur sable et un vert plus foncé proche de la verdure. Avec le temps les couleurs sont devenues plus vives, dans l’indifférence.
Le drapeau est créé par l’article 5 de la constitution du 22 mars 1959. Il est dimensionné par le décret 59 007 du 1er Avril1959. « La petite dimension du drapeau est égale au deux tiers de la grande dimension, le croissant est placé au centre du drapeau, la convexité tournée vert le bas, l’étoile à cinq branches est placée à l’horizontale des pointes du croissant. » Très rares sont ceux qui respectent ses dimensions. La Gendarmerie nationale avait été chargée par décret présidentiel, que j’avais vu quelque part, d’assurer la confection du drapeau national, de faire respecter ces normes et de veiller à son intégrité. Une mission qu’elle a complètement oubliée.
Notre emblème national doit être traité avec beaucoup plus d’égard, puisqu’il incarne notre identité, notre fierté. Malheureusement les services publics n’ont aucune considération pour lui. On peut le voir flotter, amputé de sa moitié, de son tiers ou des deux tiers sur les différents ministères, sur des établissements scolaires, sur les bâtiments de l’assemblée nationale, de la cour suprême, du sénat, de la communauté urbaine, du conseil constitutionnel pour ne citer que ceux-là, sans susciter la moindre réaction. Seules les casernes militaires respectent encore son intégrité, puisqu’il est hissé tous les matins à 8h et descendu toutes les après-midi à 18h. Cet outrage constant à ce symbole de la République est inacceptable.
Toutefois, ce drapeau doit être vulgarisé, lui aussi, parce que la quasi-totalité des populations nomades ne l’ont jamais vu et ne le connaissent pas. En pèlerinage à la Mecque en 2004, l’un de nos pèlerins, originaire de Bassikounou, s’était égaré pendant deux jours dans la zone de Mina. Lorsqu’il avait été retrouvé au troisième jour, les organisateurs lui avaient reproché de ne pas avoir identifié notre drapeau comme tous les pèlerins, qui, à Mina, s’orientent par les emblèmes de leurs pays hissés au – dessus de leurs campements.
Notre pèlerin leur répondit : « Moi je n’ai jamais vu le drapeau de mon pays. Si vous aviez mis sur votre drapeau la marque des animaux des Oulad Daoud, je vous aurais repérés immédiatement !» Aussi, dans les campements nomades on rencontre souvent des sacs confectionnés à partir du tissu de notre drapeau pour contenir du thé, du riz ou de la viande sèche. Car pour eux, le drapeau est un morceau de tissu qu’on peut utiliser à sa convenance et qui ne veut rien dire.
Ce nouveau drapeau a pour but essentiellement de dénier le sacrifice de nos soldats pendant la guerre du Sahara. Plus de deux mille martyrs, six cents prisonniers et des milliers d’anciens combattants et de nous faire un lavage de cerveau pour nous faire oublier notre histoire récente. Les deux traits rouges mettent entre parenthèses cet inoubliable sacrifice de nos chouhadas. Car pour ces « innovateurs », la bande rouge inférieure immortalise les pilleurs d’avant l’indépendance et la bande rouge supérieure immortalise les futurs martyrs d’une autre patrie qui reste à définir.
Ce qui exclut de facto les vrais résistants, les vrais héros que sont nos 2000 martyrs, ces oubliés de la République, qui avaient fait le don de leur vie, dans leur diversité, pour cette Mauritanie qu’ils avaient vu naître et tant aimée, sous ce drapeau qu’on veut aujourd’hui camoufler, qu’ils avaient tant chéri, et sous lequel ils sont morts pour défendre notre intégrité territoriale, pendant la guerre du Sahara, et qui attendent depuis plus de quarante ans la reconnaissance par cette nation ingrate, de leur noble sacrifice.
De toutes les façons, nous ne respecterons pas les résultats de ces amendements inconstitutionnels et hors-la-loi. Nous ne saluerons jamais ce nouveau drapeau souillé et ne chanterons jamais cet hymne falsifié. Advienne que pourra.
En attendant la sécession
Depuis son deuxième putsch en juillet 2009, le général commandant du BASEP aurait été endoctriné par des nationalistes arabes et des notables majoritairement originaires des régions du Nord qui l’auraient convaincu de la nécessité de privilégier le développement de leurs régions sur la base des richesses de leur sous-sol. Et réussir ainsi cet exploit que ses trois prédécesseurs, originaires comme lui du Nord, n’avaient pas pu réaliser pendant plus d’un quart de siècle de pouvoir absolu.
C’est ainsi qu’ils lui avaient préconisé de s’approprier le flambeau de la «résistance nationale», un rêve séculaire des gens du Nord. Une démarche destinée à falsifier notre histoire, pour immortaliser de faux résistants, qui sont bien identifiés. Des razzieurs qui sont morts pour défendre les intérêts égoïstes des entités tribales laïques, sanguinaires, racistes et esclavagistes, qui avaient déstabilisé notre pays dans des guerres fratricides interminables. Et qu’on ne peut qualifier de héros nationaux, pour la simple raison que leur sacrifice n’avait pas été consenti pour la Mauritanie, dont ils n’avaient jamais entendu parler, ni pour notre drapeau qu’ils n’avaient jamais vu.
Ensuite ils l’auraient amené à changer l’identité des beidhanes, pour mieux les arabiser, en enlevant de leurs noms les mots ould et mint, sans que personne ne dénonce cette tromperie. Puis le général de bataillon avait décapité illégalement notre capitale en trois entités administratives pour la minimiser, au moment où l’un des détracteurs de la république proposait publiquement de délocaliser notre capitale pour l’installer à Chami, un village dans les vents, créé récemment sur la route de Nouadhibou, à coût de milliards d’ouguiyas, dans une zone désertique inhabitée, juste pour répondre aux caprices du général en augmentant les élus du Nord.
Aujourd’hui, ils veulent changer notre drapeau et notre hymne national, pour détruire nos symboles afin de mieux camoufler la Mauritanie qu’ils veulent faire disparaitre. La prochaine étape ce sera le changement du nom de notre pays. L’un de leurs leaders, n’avait –il pas déclaré dans l’une de ses rares sorties à la télévision, l’année passée : « Il y a des gens qui n’aiment pas le nom de la Mauritanie et qui souhaitent le changer – allusion à l’AJD-MR – je vous propose une nouvelle appellation pour notre patrie, la République du grand SAHARA ».
Pour ces détracteurs, puisque c’est Coppolani qui nous avait donné le nom de la Mauritanie, et puisque nous voulons réécrire notre histoire, il faut commencer par changer ce nom qui concrétise le premier acte colonial. Ce grand Sahara auquel ils font allusion englobe le Sahara occidental et toutes nos régions du Nord à savoir : l’Adrar, Dakhlet Nouadhibou, le Tris Zemmour et l’Inchiri et exclut définitivement toutes les autres régions. C’est ce projet qu’avait mentionné l’irréductible sécessionniste dans son livre, “Front Polisario, l’âme d’un peuple” et dont il était, jusqu’à la fin de ses jours, un fervent défenseur.
Par les temps qui courent, on sent déjà les prémisses de l’exécution du projet sécessionniste de la république du grand Sahara, que le général de bataillon est entrain d’organiser sur tous les fronts, en entretenant coûte que coûte des dissensions entre les maures, avec la création de deux nouveaux partis suscités et encouragés par les pouvoirs publics, destinés à embrigader des jeunes extrémistes en cas de besoin, l’un à l’extrême droite des maures blancs, l’autre à l’extrême droite des maures noirs pour diviser et déstabiliser cette communauté.
La communauté négro-mauritanienne, victime de toutes les injustices depuis la discrimination jusqu’au génocide en passant par la spoliation, la déportation, l’exclusion et la négation, est toujours diabolisée, par ce pouvoir usurpateur qui ne vise qu’une seule chose, créer les conditions nécessaires pour mettre en péril notre unité nationale, en entretenant des dissensions sociales intercommunautaires en vue d’un embrasement général interethnique programmé.
C’est pour cette raison qu’il refuse obstinément de régler le problème honteux de l’esclavage qui perdure malgré plus de 56 ans d’indépendance, ainsi que le problème du passif humanitaire dont l’horrible génocide. Il nourrit ainsi volontairement des foyers de tension intercommunautaires qu’il pourra activer en temps opportun, pour déstabiliser le pays et provoquer une guerre civile pouvant lui donner, en cas de besoin, l’occasion de recourir à l’état de siège ou l’état d’exception pour prolonger indéfiniment son pouvoir, à défaut d’un troisième mandat.
Pour ce troisième mandat, un commando suicide portant le nom de «l’association mauritanienne de l’Etat de droit », dirigé par l’inconditionnel du pouvoir militaire le général de corps d’armée Vadili ould RAISS, soutenu par un ancien président du conseil constitutionnel, des anciens présidents de la cour suprême, ainsi que d’éminents professeurs et magistrats, vient d’être mis en œuvre par le général de bataillon pour conduire une opération kamikaze contre notre constitution sur la base de l’article 38.
Ce magistrat kamikaze, magicien de la constitution et de la loi, avait commencé sa carrière au parquet, une institution judiciaire sous ordre depuis l’avènement des militaires, avant d’intégrer le système des pouvoirs d’exception dont il est devenu l’un des plus grands adeptes, j’allais dire le plus grand concepteur. Magistrat, directeur des moukhabaratts, au ministère de l’intérieur pendant les années de braises, actuellement chargé de mission au ministère de la défense nationale, l’unique civil en fonction dans ce département, et conseiller privilégié du chef d’état-major général des armées. C’est lui qui avait convaincu le général de bataillon de recourir à l’article de la discorde pour contrecarrer l’action républicaine et honorable des braves sénateurs.
Pourtant on n’a pas besoin d’aller à l’école pour être convaincu que l’article 38, quelle que soit l’interprétation qu’on peut lui donner, ne peut jamais être utilisé pour imposer des lois constitutionnelles déjà rejetées par le parlement, dans une démocratie respectable, pour la simple raison que cette procédure est incompatible avec le principe même de la séparation des pouvoirs et remet sérieusement en cause l’indépendance du pouvoir législatif.
Les conseils régionaux proposés par le général commandant de bataillon, seront destinés à préparer l’autonomie des régions, ce qui permettra, dans son entendement, à chaque région de gérer ses propres ressources, de quoi conforter la position des riches régions du Nord, au détriment des autres, en attendant la sécession, qui est désormais revendiquée haut et fort par l’émir de l’Adrar au palais des congrès, sous les applaudissements de ses sujets et de l’élite régionale, lequel émir, aurait déjà confectionné le drapeau du futur Emirat. Adieu la République.
le calame
Avis de parution : La résistance pacifique, Roman par Mamadou Kalidou BA
Editions.Harmattan – Le récit se déroule dans un pays biracial et multiculturel dénommé Harfusowo, une contrée qui ressemble fort à la Mauritanie, la patrie de l’auteur. Cinq ethnies, partageant quatre langues (l’Ar, le Fu, le So et le Wo), en plus du français, cohabitent difficilement dans un territoire pourtant très spacieux. L’ethnie H, de loin la plus aisée, est de langue ar et de race noire.
Les différents pouvoirs qui se sont succédé à la tête du pays, ayant été dominés par des lobbys racistes appartenant à la minorité raciale ar, ont exacerbé les divisions au point de radicaliser les populations noires qui luttent pour l’avènement d’un Harfusowo débarrassé des démons du racisme et de l’esclavage.
Le WEJ (mouvement politique négro-africain) et l’AM (mouvement abolitionniste H) s’affirment comme les fers de lance d’une lutte non violente. S’inspirant de Martin Luther King et de Gandhi, des leaders d’une nouvelle génération ne reculent devant rien pour vaincre l’esclavage et le racisme d’Etat.
Mais ceux qui gouvernent le Harfusowo sauront-ils écouter la grogne d’une majorité longtemps restée silencieuse ? Dans cette âpre lutte pour l’égalité des hommes, l’amour qui unit Gayel à Raky porte autant d’espoir que la lutte non violente.
L’Auteur
Enseignant-chercheur à l’Université de Nouakchott, en Mauritanie, Mamadou Kalidou BA est le Chef du Groupe de Recherches en Littératures Africaines (GRELAF) et coordinateur du Master de Lettres modernes francophones à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines.
S’il signe là sa première oeuvre romanesque, il est déjà auteur de nombreux articles et ouvrages critiques publiés dans des revues scientifiques et aux éditions L’Harmattan.
Extraits
« La cohabitation entre les peuples négro-africains, berbères et arabes a été très fructueuse au plan commercial, culturel et religieux, mais elle s’est également traduite par de nombreuses confrontations faites de pillages et de guerres de religion.
Le commerce et le pillage ont soumis aux affres de l’esclavage, des milliers d’hommes et de femmes noirs, brutalement enlevés à ceux qui leur étaient chers et déportés dans des contrées lointaines. Ils ont été vendus ou troqués contre de simples objets de décoration comme un collier, un simple caprice de goût comme une barre de sel ou l’orgueil d’un riche seigneur comme un bout de soie offert à une maitresse.
Pendant plusieurs milliers d’années, des générations d’esclaves se sont transmis des chromosomes de plus en plus endurcis pour survivre à la souffrance et à l’humiliation, au point de constituer, à leur propre insu, un inconscient collectif dans lequel la violence, la brutalité et le désespoir sont configurés en plusieurs couches de sédiments.
Seuls les plus endurants pouvaient survivre. Comment peut-on, dès lors, rationnellement et justement s’arrêter à une simple condamnation de ces groupes de H ? Je ne dis pas qu’il faille excuser leur forfait – ce qui reviendrait à leur dénier toute responsabilité et donc toute humanité – mais je dis que la solidarité humaine nous impose d’appréhender ces hommes et leurs agissements sous le prisme continu de l’évolution diachronique de notre Humanité.
Une oppression en engendre toujours une autre, d’une manière discontinue certes puisque le psychisme humain ne se paramètre pas en données algébriques.
Tel un volcan arrivé à maturation qui vomit sa lave, le trop-plein de frustration s’exprime toujours par une vigoureuse manifestation de colère, si ce n’est de folie. » (P.62-63) Toute tentative d’exclusion d’une de ces langues porteuses d’une partie fondamentale de notre culture diverse, est non seulement vouée à l’échec, mais exposerait également notre patrie à des tensions dangereuses pour son avenir.
Il n’y a pas de langues supérieures et d’autres inférieures sous le prétexte fallacieux que les premières ont servi à véhiculer une religion ou vulgariser certaines sciences alors que les secondes n’ont pas eu ce hasard de l’histoire.
Ce n’est pas la sacralité ou la scientificité d’une langue qui détermine sa valeur intrinsèque, mais sa capacité à assurer la pérennité de la civilisation qui l’a engendrée et l’intégrité des membres de la société dont elle est le véhicule de l’être vital, autant dire de l’âme constamment remise au goût du jour.
L’Ar ou le yiddish ne sont pas supérieurs au Fu ou au So, pas plus que le latin, le grec, l’anglais, le chinois, le russe ou le français ne peuvent se targuer de supériorité sur les autres langues de l’humanité à cause du nombre de leurs locuteurs ou de leur disposition à diffuser les sciences nouvelles.
La science et la religion servent l’homme, à condition que l’une et l’autre soient appréhendées à travers une perception tout à la fois positive et intégrale. Mais elles ne sont pas les gages d’une valeur absolue susceptible de conférer à leurs détenteurs la légitimation d’un statut hégémonique.
Les langues considérées comme les plus grandes au monde à cause de la visibilité qui leur est attribuée par les pays qui les incarnent, n’ont atteint leur niveau de développement actuel que grâce à une volonté politique d’un souverain et la complicité patriotique d’un peuple. (P 71-72)
Collection Écrire l’Afrique
ISBN : 978-2-343-11711-9
20,50 € • 214 pages
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CRIDEM
Le saviez-vous : en Mauritanie, la diya officielle fixe la vie d’un humain à 1,2 million tout simplement…
A l’heure où un sénateur de l’opposition est tombé dans les griffes la justice mauritanienne, j’ai voulu savoir officiellement à combien est fixée la fameuse diya, prix du sang en islam en cas d’homicide involontaire. Mille clics sur le net et très peu de réponses sérieuses : deux exactement.