Monthly Archives: October 2016
Mauritanie: les télés et radios privées menacées de fermeture
ALAKHBAR (Nouakchott): Toutes les chaînes de télévisons et les stations de radios privées mauritaniennes seront fermées si elles ne règlent pas leurs arriérées de taxes dues à la société de Télédiffusion de Mauritanie, d’ici le premier novembre 2016.
Ces arriérés s’élèvent à 250 Millions d’ouguiyas pour chacune des chaînes Sahel TV et Al-Wataniya, 216 Millions d’ouguiyas pour Al-Mourabitoune TV et à 170 Millions d’ouguiyas pour chacune des chaînes Dava TV et Chinguetti TV.
Pour Radio SaharMedia, Koboni, Radio Nouakchott libre, Tenwir et Mauritanides, ces arriérés s’élèvent à 30 Millions d’Ouguiyas pour chacune.
A noter que la radio Mauritanides a complètement interrompu ses programmes depuis longtemps. La Radio Nouakchott libre a, elle, suspendu temporairement ses programmes.
Et pour des raisons de grève des employés, Sahel TV a récemment suspendu ses bulletins d’information.
alakhbar
Mauritanie : ambitieux projet pour lutter contre la sécheresse au Sahel
La Mauritanie envisage de mettre en place de pipelines pour le transport de l’eau douce, des stations électriques à l’énergie solaire et des usines de dessalement de l’eau de mer depuis la côte mauritanienne à destination des pays africains pour la réalisation de la grande muraille verte du Sahel.
Ce méga projet a été annoncé à l’issue d’une rencontre hier à Toronto, au Canada, entre la ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères et de la coopération, Mme Khadijetou M’Bareck Fall, et le président du conseil d’administration de la Trans Africa Pipeline Inc. (TAP) Rod Tennyson.
La première étape prévoit la construction des installations sur une longueur de 700 kilomètres à travers le territoire mauritanien.
Le 23 mai dernier la ministre déléguée avait signé pour la Mauritanie un mémorandum d’entente avec cette société, qui est une corporation à but non lucratif, de droit canadien dont le siège se trouve à Toronto.
cridem
Manifeste des harratines: appel à un congrès controversé
ALAKHBAR (Nouakchott)- « l’Initiative pour la relance du Manifeste des Harratines », a accusé le coordinateur du Comité de suivi du Manifest, Mohamed Vall d’avoir convoqué à un congrès sans l’accord du Comité.
Contacté par Alakhbar, Ahmedou Vall Ould Messaoud, vice- président du Comité de suivi a confirmé l’accusation, en exprimant son étonnement de la convocation à un congrès sans l’aval des présidents et vice-président du Comité.
Selon des sources d’Alakhbar, Mohamed Vall aurait décidé ce congrès après des demandes de membres du Manifeste de le remplacer de son poste de coordinateur.
“Le MANIFESTE Pour les droits politiques, économiques et sociaux des Harratines au sein d’une Mauritanie unie, égalitaire et réconciliée avec elle-même” a été publié, le 29 avril 2013.
alakhbar
Quel scénario pour l’après-2019 ? Le casse-tête chinois du président.
Quel scénario pour l’après 2019 ? un casse-tête chinois pour lequel le président de la République a tout essayé : suspension des échéances électorales, leur reprise, le renouvellement de la classe politique, l’envoi des chiens de garde pour distiller la campagne pour un hypothétique troisième mandat. Jusqu’au dialogue national inclusif qui constitue un syncrétisme de tous les dialogues unilatéraux l’ayant précédé.
Un universalisme monolithique qui dénote bien d’une question existentielle : quel avenir pour le président Aziz ?
Si en 1990 le vent de la démocratie avait soufflé sur le continent africain, aujourd’hui, c’est plutôt le vent de la modification des constitutions qui ravage l’Afrique.
Actuellement, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, nous en donne l’exemple. A l’issue d’un dialogue national inclusif, tout un train de réformes, politiques, économiques, sociales, culturelles, constitutionnelles et institutionnelles est annoncé. Du coup, la modification de la constitution est en marche pour répondre, nous dit le président dans le discours de clôture du dialogue, à des besoins dont ils sont les seuls à connaître les motivations réelles. A l’égal de ses pairs africains, Ould Abdel Aziz a initié une révision constitutionnelle ayant avec un dénominateur commun avec ses ce qui s’est passé ailleurs en Afrique : « modifier la constitution pour s’éterniser au pouvoir ». Comment ?
Les révisions constitutionnelles ont opérées en série sur le continent africain. Guinée Conakry en 2002 pour autoriser le défunt président Lansana Conté à se représenter, à la fin de son second et dernier mandat aux élections présidentielles ; Tchad en 2005 pour permettre à Idriss Deby Itno à se maintenir au pouvoir depuis son coup d’Etat de 1990 ; Mauritanie pour maintenir Ould Taya au pouvoir jusqu’à son renversement par coup d’Etat en août 2005 ; Burkina Faso où par un subtil jeu de levée de la limitation de mandats en 1997, puis de la restauration de cette limitation en 2000, Blaise Comparé a demeuré au pouvoir depuis son coup d’Etat de 1987 jusqu’à sa démission le 31 octobre 2014, après 27 ans au pouvoir à la suite d’un soulèvement populaire visant à l’empêcher de modifier l’article 37 de la constitution limitant les mandats présidentiels.
Les exemples sont légion : la Tunisie de Ben Ali, le Togo d’Eyadéma, l’Ouganda de Yoweri Museveni, le Cameroun de Paul Biya.
Au point que d’aucuns évoquent une inflation révisionniste qui semble prendre les présidents africains davantage soucieux de se maintenir au pouvoir que d’œuvrer dans l’intérêt de leur pays
Certes, on peut trouver normal de reformuler les lois qui régissent le peuple. La constitution française de 1789 ne postulait-elle pas que « la nation a le droit imprescriptible de changer sa constitution » ? En se basant sur ce pouvoir de révision selon les circonstances et les intérêts de toutes sortes, les pouvoirs africains, ont, à souhait, procédé à des modifications constitutionnelles de telles sortes que les constitutions africaines ont été atteintes d’une inflation révisionniste .Cela est souvent justifié par la recherche constante d’institutions adaptées aux besoins et au niveau de développement tant économique, social que culturel.
Généralement, la révision tourne autour du statut du chef de l’Etat, de l’alternance du pouvoir ; plus exactement elle porte sur la prolongation ou non du mandat présidentiel.
À ce niveau deux tendances apparaissent : la première, négative, se situe dans la trajectoire du renouvellement ou de l’allongement du mandat arrivé à terme au bout de deux mandats successifs ; la rééligibilité ne se faisant qu’une seule fois. C’est le cas des putschistes de 2006, aujourd’hui honnis par ould Abdel Aziz et les siens qui s’évertuent à ne jamais revivre un tel scénario.
La deuxième tendance, positive, se démarque par le jeu de l’abandon du pouvoir après l’exercice de deux mandats consécutifs, respectant l’esprit et la lettre de la constitution. C’est le cas des présidents Konaré du Mali, Rawlings et Kuffor du Ghana. Un scénario de sortie honorable que le président n’envisage pas de suivre, en initiant ce dialogue national inclusif n’ayant manifestement d’autre but que de préparer l’après 2019 à deux ans de cette échéance avant le départ à la retraite de pièces maitresses du régime actuel : certains généraux. Des élections législatives et municipales seront organisées. L’Union Pour la République raflera la grande majorité des sièges.
Quel scénario pour l’après 2019. Le président va quitter le pouvoir. L’obstacle du Sénat, dont le président prend l’intérim en cas de vacance du pouvoir, est écarté car la chambre du parlement est tout simplement supprimée. L’intérim devra être assuré à ce stade par le président de l’Assemblée nationale. Des élections seront organisées. Un président civil sera élu. Mais, pour garantir le succès du plan d’Ould Abdel Aziz, il est important pour lui d’assurer certaines conditions :
Un, le choix du président de l’assemblée nationale. Deux, le choix du président de la Cour Constitutionnelle. Trois, le choix du premier ministre du gouvernement post-présidentielle 2019. Quatre, la vacance du pouvoir pour le président de la République qui élu en 2019. Cinq, le désistement du président de l’assemblée nationale et celui de la Cour Constitutionnelle.
Auquel cas, la présidence intérimaire de la République échoira au premier ministre qui ne sera nul autre que Mohamed Ould Abdel Aziz.
Un autre scénario, à la russe doublé d’une variante turque est possible, via à un détour à l’américaine : le ticket présidentiel. Mais un tel plan, pour être opérationnel ne doit pas être effectué rapidement. Il sera remis à plus tard. Le futur candidat aura pour adjoint un certain… Mohamed ould Abdel Aziz.
Ou encore, ould Abdel Aziz occupera la fonction de président de l’Assemblée nationale ou de la Cour Constitutionnelle. Ses talents de législateur, de politicien et de commentateur constitutionnaliste, exercés lors du discours de clôture du dialogue l’y aideront.
Pour ce faire, deux procédés de modifications sont possibles : la révision par voie référendaire et celle effectuée par le parlement en exercice. Cette dernière formule est la plus utilisée. La raison en est simple : la majorité présidentielle coïncidant avec la majorité parlementaire, le tour est vite joué, comme au Cameroun en 2008.
Mais… La révision constitutionnelle peut représenter un danger pour le processus et la consolidation de la démocratie en Afrique. Elle est aujourd’hui un des enjeux pour la lutte pour le pouvoir : chacun veut modifier la constitution pour s’assurer un avantage décisif dans l’accession ou le maintien aux commandes de l’Etat. Ce qui affecte inéluctablement, le principe de l’alternance politique. Or, on ne saurait parler de démocratie quand on sait que le pays est dirigé depuis 1978 par l’armée, qui a usé et abusé de tous les stratagèmes pour garder les commandes du pouvoir.
En tout état de cause, la nouvelle constitution mauritanienne devrait normalement présenter la caractéristique d’abandonner les modèles consacrant l’autoritarisme politique et se conformer à l’orthodoxie constitutionnelle et à l’affirmation de l’Etat de droit. C’est ce que nous verrons.
Le Rénovateur – 2043-
Déclaration de l’Ambassade Américaine en Mauritanie
Ambassade des États-Unis en Mauritanie – La forte Déclaration du Président Mohamed Ould Abdel Aziz en faveur de la limitation des mandats présidentiels est un brillant exemple pour le monde arabe et l’Afrique.
Les Etats-Unis félicitent le Président Mohamed Ould Abdel Aziz pour s’être exprimé avec force en faveur de la limitation du mandat présidentiel dans son discours au peuple mauritanien le 20 Octobre. Le Président Abdel Aziz a souligné l’importance de la constitution dans «l’ancrage de la démocratie pour l’intérêt général» plutôt que pour les intérêts personnels d’un individu spécifique ou d’un petit groupe d’individus.
Nous notons que les pays du monde entier, et en particulier le monde arabe et l’Afrique, portent une importante considération à la valeur de la limitation des mandats présidentiels. Nous partageons le point de vue du Président Abdel Aziz sur la question.
Sous sa direction, le gouvernement mauritanien a construit de nouvelles routes, des ports et un grand aéroport international, parmi beaucoup d’autres améliorations, comme la nouvelle université.
Ces réalisations serviront longtemps la nation. Le renforcement des institutions démocratiques contribue au développement de la Mauritanie, et favorise le progrès de la nation pour les générations futures.
Sous la direction du président Abdel Aziz, la Mauritanie peut parvenir au premier transfert du pouvoir d’un Président élu à un autre Président élu en 2019. Il s’agit d’une réalisation historique. »
Source : US Embassy in Mauritania
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