Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2016

La Mauritanie, mon pays, cet enfant métis arabisé Par Abdoulaye Oiga, ancien DG de la CNSS

La Mauritanie, mon pays, cet enfant métis arabisé Par Abdoulaye Oiga, ancien DG de la CNSSLe Quotidien de Nouakchott – La Mauritanie est composée des trois types de populations :

1) Des noirs agriculteurs, chasseurs, autochtones qui étaient là au temps du néolithique vers 6000 ans avant-J-C au moment où le Sahara était humide. Ces populations sont des Soninké, des Sérères, Peuls, Wolof et Bambara. C’est de ces populations que sont issus les haratines.

2) Les berbères Sanhaja venus du Yemen aux environs de 380 avant J-C. composés de plusieurs tribus appelées Lemtoma en maure.

3) Des arabes qui ont rejoint ces berbères entre le 13ème et 14ème siècle qu’on appelle les béni-Hassan.

Ces trois groupes vivaient ensemble sur cette terre, des siècles durant. Ils formèrent des alliances et des contre-alliances, se combattirent et finissent par se marier et donner naissance au pays métis que nous sommes aujourd’hui.

La Mauritanie est donc un pays arabo-négro-berbère au lieu de pays arabo-africain. Le qualificatif arabo-africain est une manière subtile de faire disparaître de sa population la composante négro-mauritanienne parce que tous les pays arabes situés sur le continent africain, à commencer par le plus peuplé de tous l’Egypte, la Lybie, le Soudan, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Djibouti, les Comores et la Somalie sont arabo-africains.

La Mauritanie est un enfant métis dont le père est le monde arabe et la mère l’Afrique noire. Ce métissage de la Mauritanie trouve sa justification dans le fait qu’il n’existe aucune tribu maure qui n’a de sang négro-mauritanien qui circule dans ses veines, et qu’il n’existe aucune communauté négro-mauritanienne qu’elle soit Peul, Soninké ou Wolof qui n’a de sang maure qui circule dans ces veines.

Je citerai entre autres exemples les cas suivants :

Cheikh Mohamed Vadel, Cheikh El Aïnina ont pour mère une peule qui s’appelle Khadijetou Bal, petite fille du grand marabout peul Thierno Souleymane Bal qui instaura l’Etat théocratique du Fouta.

– Abderrahmane ould Cheine dit Deïba, chef général des Talaba a une mère soninké de la famille Soumaré.

– L’émir du Tagant Abderrahmane ould Bakar ould Sid’Ahmed a sa mère Tileïla qui est une négro-mauritanienne.

– L’émir du Trarza Mohamed El Habib a épousé la princesse du royaume wolof du Walo qui s’appelle N’Djimbott Mbodj avec laquelle il a eu Ely Njimbott.

– Mohamed El Bambari, quatrième khalif des Lemtouna, a épousé la princesse peule du Toro qui s’appelle Fatimata Sall. Il a eu avec elle un garçon nommé Ahmed qui est devenu le roi du walo que les Wolofs appellent N’Diadiane N’Diaye.

– L’émir du Brakna, Sidi Ely a sa grand-mère paternelle qui est la grande sœur du grand père de Dieng Boubou Farba ancien Président du Sénat.

– L’émir Ehel Heïba ont une parenté avec les négro-mauritaniens.

Cheikh El Avia ould Mohamed Khouna, ancien premier ministre également Talaba est peul d’origine.

Mohamed Khoulé, l’ancêtre de la tribu Lakhlal a une mère Soninké qui s’appelle Kounda Cissé de la ville de Chinguetti. Chinguetti est une déformation du nom soninké « si-nguédé » qui signifie le « puits du cheval ». La mosquée de Chinguetti qui fait la fierté de tous les mauritaniens a été construite par un Soninké nommé Cheikh Namou Camara. Il y fut Imam, il est mort et enterré dans la mosquée sur le côté gauche en entrant.

– La famille des chérifs Ould Moulaye Zeine, ont leur ancêtre El Ghassem qui a une mère negro-mauritaniennne (Bambara) qui s’appelle Mariam.

– La tribu des Oulad Beri ont une fraction les Takarir qui sont des négro-mauritaniens d’autres descendent de Biry Kaba Diakhité, un soninké.

Dah ould Teiss, ancien président de l’assemblée nationale de Mauritanie a une mère peule nommée Tacko Kane.

– Sidi El Mokhtar NDiaye ancien président de l’Assemblée Nationale de Mauritanie a pour mère une Sbaï nommée Sokeïna mint kharchi.

– Mr Boudda ould Bousri et Ahmed Salem ould Adoud sont d’origine peule.

– La tribu des Deg-moli tous des peuls qui sont acculturés pour devenir des maures.

– Il y a des Kane, Ehel Modi Nalla qui sont d’origine maure, Lemtouna.

– La mère de Cheikhna Hamahoullah est une peule nommée Assa Diallo.

– Mohamed Lemine Tandia a épousé une peule Kaladio nommée Hawa Sy avec laquelle il a eu Tandia Cheikh Sidya actuel président de l’Association pour la Promotion et la Culture Soninké en Mauritanie. Ce même Mohamed Lemine Tandia a également épousé une Rgueïbatt qui s’appelle Boytir Mint Herbal.

– Monsieur Bouh El Moukdad Seck a épousé une femme de la tribu Oulad Ahmed Mine Demane.

Cheikh Tourad Camara a épousé une femme de la tribu Idawaly etc.

Dans ce métissage, la composante haratine n’est pas en reste :

– Certains éléments sont des sérères faisant part des premières populations mauritaniennes qui ont été coupées de leur racine et sont devenues haratines.

– D’autres sont les victimes des razzias opérées par hordes de maure qui sont venus les voler au sud du pays pour en faire des captifs. Il faut ajouter à ceux-ci, les éléments qui ont été battus à la suite des guerres claniques et qui ont été vendus par les rois négro-mauritaniens.

– La dernière catégorie, ce sont les éléments des armées négro-mauritaniennes alliées de Bakar ould Sid’Ahmed. Ils étaient venus aider Bakar à conquérir le Tagant. Une fois la guerre achevée, ils se sont installés dans le milieu maure, et ces derniers les considèrent comme des haratines.

La composante haratine s’est métissée avec aussi bien les berbères Sanhaja qu’avec la communauté négro-mauritanienne dont elle est issue.

Par ailleurs, l’ardine, la Tidinite instruments de musique maure sont d’origine négro-mauritanienne. Le boubou, avec ses accessoires, le Tourqui, les babouches traditionnelles, ainsi que le dissa (Hawoli) est la tenue officielle que portent les ambassadeurs de Mauritanie pour la présentation de leurs lettres de créance. Cette tenue qui est fixée par décret comme tenue officielle est négro-mauritanienne. La structuration de la société maure en guerrier, marabout, forgeron, griot et captif vient de la société négro-mauritanienne puisqu’elle n’est pas arabe.

Vouloir gommer une telle réalité qui crève les yeux relève de la mauvaise foi.

Cet enfant métis qu’est la Mauritanie n’a pas été reconnu avant sa naissance par son père (monde arabe excepté la Tunisie du Président Bourguiba). Ce père a utilisé tous les moyens pour qu’il ne voit pas le jour, qu’il n’existe pas (revendications marocaines). Mais grâce à l’aide de ses oncles maternels (certains pays de l’Afrique noire en particulier le Sénégal) et l’appui de son tuteur (la France) l’enfant vit le jour. Il fit suivi, encadré puis accompagné jusqu’à son admission aux nations unies le 21 octobre 1961.

Les années passèrent, l’enfant grandit et prit de l’audience sur la scène internationale. Ses prises de positions en faveur des causes justes, la création de la monnaie nationale (l’Ouguiya), la nationalisation des mines de fer de Mauritanie (Miferma), la révision des accords avec la France lui valurent l’estime, la considération et le respect de la communauté internationale. C’est dans ce contexte que le père sentant son fils devenu un prodige, surgit pour enfin le reconnaître (1973).

La mère qui a tant souhaité cette reconnaissance, poussa un ouf de soulagement, mais s’inquiéta pour l’avenir de son fils dont le père avec cette reconnaissance risque d’être trop envahissant. Après une période courte de retrouvailles entre les deux parents où débuta l’épanouissement de l’enfant, commença la période de conflit dû au tiraillement entre les parents pour conserver l’enfant. L’enfant à qui il a manqué des années durant l’amour paternel, bascula dans le camp de son père pour combler son déficit en amour paternel mais sans renier sa mère.

Aussitôt après cette reconnaissance de l’enfant par son père, certains de ces oncles paternels (arabo-berbères) commencèrent à faire de lui un arabe et à le pousser à renier sa mère (les négros-mauritaniens).

Ses oncles paternels tenants de la thèse d’une Mauritanie où ne prévalent et ne prévaudront que la langue et la culture arabe à l’exclusion de celles des communautés Peul, Soninké et Wolof, sont une minorité d’idéologues civils et militaires de la composante arabo-berbère qui se sont imposés à l’ensemble du peuple mauritanien par la force des armes et qui se relaient au pouvoir depuis 1978.

Le refus par ces idéologues dont le cercle s’agrandit de jour en jour, du développement de la langue et de la culture des populations négro-mauritaniennes vient de ce complexe de vouloir être arabe qui est né à la suite de la défaite humiliante qui leur a été infligée par les Beni Hassan lors de la guerre Charbaba (1640-1666) à l’issue de laquelle il leur a été interdit le port du pantalon (Sirwal) tant qu’ils ne deviendront pas arabes et de ne plus parler berbère mais plutôt le Hassanya la langue dialectale des Béni Hassan.

Pour remplir les conditions imposées par les Beni-Hassan, nous constatons aujourd’hui que dans leur majorité ils ont honte de ce qu’ils sont (berbères) au point de supprimer de leur état-civil les mots Ould et Mint pour devenir arabe. Puisque tel est leur choix respectons-le. Mais nous espérons que ce choix ne changera en rien le caractère métissé et multiculturel du peuple mauritanien.

La situation des communautés négros-mauritaniennes a atteint un tel degré de gravité que ni les concertations du dialogue, ni le débat sur la cohabitation, l’exclusion et l’unité nationale ne serviront si ce n’est que de cautionner la politique d’extinction de ces communautés.

L’objectif affirmé de ces idéologues étant d’assimiler les populations peul, soninké et wolof à défaut les exterminer, pour ce faire ils devront déplacer le pays pour aller l’installer dans le Golf arabique et permettre ainsi à deux républiques sœurs l’une le Mali d’être désenclavée et avoir accès à la mer et l’autre l’Algérie d’avoir une ouverture sur l’Atlantique.

Au terme de cet article, je voudrais lancer un appel pressant aux forces militaires, politiques et aux acteurs de la société civile en particulier la jeunesse mauritanienne dans toutes ses composantes afin que cet enfant métis puisse réconcilier ses deux parents pour sa survie.

C’est l’aider à assumer cette responsabilité historique que j’invite l’ensemble de mes compatriotes.

Nouakchott, le 15/08/2016

Abdoulaye Ali OIGA

Ancien Directeur Général de la Caisse Nationale de sécurité sociale.

cridem

L’artiste Mauritanien Yëro Gaynääko : Victime d´une agression de notre gendarmerie nationale

L’artiste Mauritanien Yëro Gaynääko : Victime d´une agression de notre gendarmerie nationaleJe revenais de Boghé après une conférence que j’animais sur le Rap et la Résistance pendant deux jours, je n’avais pas fermé l’œil.

J’ai quitté Boghé ce matin et à 12h:15 mn, arrivé au poste de contrôle de la gendarmerie à 25 km de Nouakchott on nous arrête. Je dormais en ce moment précis parce que fatigué. Sans me saluer un gendarme me tire violemment le turban et me demande de l’enlever, chose que j’ai faite, même si mon visage n’était pas assez couvert. Et avant même de me demander ma pièce d´identité il me bouscule et me dit : ”Tu es un drogué”. Parce que tout simplement je n’avais pas assez dormi et j´avais les yeux rouges et le visage enflé de fatigue.

Je l’ai répondu:” Monsieur vous pouvez au moins me saluer et vous n’avez pas le droit de me traiter de la sorte parce que je suis avant tout un être humain, un citoyen de ce pays que vous devez respecter.

Il s’énerve et me dit: ” Pourquoi tu me parles en français descends !”.
Il me sort de la voiture, me conduit dans leur bureau et m’introduit dans une chambre qui les sert de poste pour me déshabiller devant tous les gendarmes et d´autres détenus. Il me bouscule avec une violence inouïe et haineuse et me crie : ” Ce sont des Flamistes et les gens de l´ IRA”.

Sans comprendre les autres se mettent dans la danse. Des pluies de monstruosités sortent de leurs bouches, ils insultent mes parents et me traitent de tous les noms d´oiseaux et crachent sur moi. Ils m’ont pris mon portable et mes lunettes (myope de 5,00 vision de loin), après ce fut une pluie de gifles et des crachas qui m´assaillent.

Je garde toujours ma sérénité, mon calme et refuse de répondre à leur provocation et à leur barbarie. Ils cherchaient certainement un motif valable pour m´accuser ”d´offense à l´autorité publique ou résistance aux forces de l´ordre” mais je suis resté de marbre à leurs coups.
”Étés-vous fils d´un ministre ou du président pour nous parler en français?”. Je leur ai répondu que j´étais un simple et un pauvre citoyen Mauritanien, qui a encaissé tous leurs coups et violences physiques et morales sans réagir et je veux seulement comprendre et savoir pourquoi cette violence et cette injustice?

Satisfaits et fiers de leur acte et sans répondre à mes questions , ils me sortent de la cellule et me remettent mon téléphone sans aucune autre explication. L’un d’eux m´avertit avec une grande impolitesse: ”Si tu ne veux pas encore être torturé il faut quitter les lieux et continuer ton chemin! ”.

J´avais toujours entendu et cru jusqu´à ce matin que les gendarmes étaient d´un corps correcte et juste et qu´ils protégeaient le citoyen et j’avais beaucoup du respect pour ce corps qui était moins visible que les policiers dans des pagailles mais aujourd’hui j´ai découvert ce terrible, hideux et honteux visage de notre gendarmerie nationale.
J’irai jusqu’au bout pour savoir la cause de cette violence pour ne pas dire de cette barbarie même si je sais d’avance que notre justice est très inféodée au pouvoir exécutif et à tout le Système.

Avec le soutien du Fonadh et d’éminents avocats nous sommes toujours dans la procédure pour déposer la plainte qui doit être encore écrite en arabe et qui sera introduite dés demain matin inchaallah au parquet de justice de Nouakchott Nord.

Je ne me plierai pas, je continuerai la lutte, je resterai toujours ferme sur mes principes, je serai la voix des exclus et des opprimés pour une Mauritanie juste et respectueuse de tous ses fils et filles.
‪#‎Jokko_sa_famii, engage- toi avec nous si tu as compris cette noble cause!

Yero Abdoulaye Sow      

boolumbal

L’Edito du Calame : Manipulations d’humeurs

L'Editorial du Calame : Manipulations d’humeurs Rien ne va plus entre le Maroc et la Mauritanie. Du moins, entre leur pouvoir respectif.

Malgré un soutien, actif, au coup d’Etat du 6 Août 2008, le royaume chérifien, qui avait usé de tout son entregent diplomatique, auprès de ses amis et alliés, pour leur faire avaler la « félonie », dixit Ely ould Mohamed Vall, considère qu’il n’a pas été payé en retour. A juste titre.

Et il n’est d’ailleurs pas le seul en cette situation. Ould Abdel Aziz a, en effet, la fâcheuse manie de considérer qu’il n’est redevable de rien à personne, que tout lui est dû, tombé du ciel. Pas plus le Maroc que quiconque ne fait exception à la règle.

Certes, les relations, entre nos deux pays, ne furent jamais au beau fixe. Mais l’escalade – ou la dégringolade, selon un point de vue plus lucide – n’a réellement commencé qu’il y a trois ans, lorsque la Mauritanie a refusé de désigner un ambassadeur, pour remplacer Mohamed ould Maaouya parti à la retraite.

Pire, elle a ramené sa représentation diplomatique à la plus simple expression, en nommant le premier conseiller ambassadeur à Bamako et demandé, en même temps, le remplacement de l’actuel ambassadeur du Royaume à Nouakchott. Une requête chassée dédaigneusement par le Maroc, invoquant sa souveraineté nationale.

Depuis, les petits gestes d’énervement se multiplient, de part et d’autre. Le Maroc a très mal apprécié que la Mauritanie se départisse, petit à petit, de sa neutralité dans le conflit du Sahara, en prenant fait et cause pour le Polisario, comme lorsque ould Abdel Aziz envoya message de condoléances à la RASD ou quand notre parti-Etat dépêcha délégation, dirigée par un ancien ministre, à l’investiture du nouveau président sahraoui.

La goutte qui a fait déborder le vase fut, probablement, l’affiche du dernier sommet de la Ligue arabe où la carte du Maroc est parue «amputée » du Sahara occidental. Feu de tout bois de la presse marocaine, fustigeant, en termes parfois très peu amènes, le comportement de notre guide éclairé. Même le site le360.ma, dont tout le monde sait qu’il appartient à un conseiller du roi Mohamed VI, s’est mêlé de la partie. En publiant un portrait au vitriol : «Mohamed ould Abdel Aziz ou l’art de se faire des ennemis », qui tire, à boulets rouges, sur l’homme du 6 Août.

Revenant longuement sur le parcours de l’ex-étoilé, de sa naissance au Sénégal à son accession au pouvoir, le site évoque les nombreuses affaires d’argent qui ont émaillé son régime, avec force termes qui en disent long sur le degré de détérioration des relations entre les deux pays. Gageons que d’autres lui emboîteront le pas et que la presse mauritanienne aux ordres ne restera pas les bras croisés devant un tel déferlement de haine. Hier, c’était avec une guerre, aussi stupide qu’inutile, à nos voies ancestrales d’échanges vers le Nord.

Quel demain nous concocte-t-on ? Sans présumer des convoitises, aussi internationales qu’excitées, sur nos richesses minières et pétrolières, faut-il présumer que nous soyons assez imbéciles, Marocains et Mauritaniens, pour laisser cet « on » manipuler les humeurs de nos infatués chefs?

Ahmed ould cheikh

le calame

LA REGION DE LAGOUIRA ET LA CRISE MAROCO-MAURITANIENNE

altLa nouvelle crise maroco-mauritanienne braque de nouveau les projecteurs sur le sort indécis de la zone de Lagouira, située dans le sud marocain.

La mobilisation de l’armée marocaine dans le sud du Maroc, notamment dans la zone de Lagouira, située aux limites frontalières maroco-mauritaniennes, vient faire la lumière, trente ans après, sur cette zone dont le sort est resté indécis, ainsi que sur plusieurs différends bilatéraux, rapporte le journal Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 16 août.
 
Selon le journal, conformément à une convention secrète conclue, sous supervision française, entre le Maroc et la Mauritanie, la zone de Lagouira devrait avoir un statut spécial la gardant hors de tout contrôle direct du Maroc.
 
Or, le mouvement de l’armée marocaine dans cette zone intervient en réponse à certaines provocations des milices du Polisario qui entendent s’emparer de cette zone et la transformer en «territoires libérés», comme c’est le cas des bandes situées au nord de zones tampons contrôlés militairement par le Polisario, rapporte le journal.
 
Si les officiels marocains ont choisi d’observer le silence quant au mouvement de l’armée marocaine dans le sud du royaume, l’expert dans les affaires africaines, Moussaou Ajlaoui, affirme, dans une déclaration accordée à Akhbar Al Yaoum, que la zone de Lagouira revêt une importance stratégique certaine, ajoutant que Rabat craint, à cet effet, les intentions hostiles des Mauritaniens de concéder cette partie du territoire marocain au Polisario, au vue du rapprochement entre les deux parties.
 
Et le journal d’ajouter que si jusqu’a d’aujourd’hui, l’armée marocaine n’est pas encore entrée à Lagouira, c’est uniquement pour répondre à la demande faite par la France à Rabat de ne pas perturber la situation de Nouadibou (située à 16 km de Lagouira), plaque tournante de l’économie mauritanienne. Une source mauritanienne, qui a requis l’anonymat, a d’ailleurs souligné la persistance des autorités mauritaniennes à provoquer le Maroc pour des raisons électorales et politiciennes.
 
 
Mustapha Nouri
 
 Source : Le 360.ma (Maroc)
 
kassataya
 

Fin programmée de la presse indépendante en Mauritanie : Une victoire à la Pyrrhus

JOURNAUXA l’an 280 avant Jésus-Christ, le roi Pyrrhus 1er d’Epire affronta les Romains à la bataille d’Héraclee en Italie. Il remporta la victoire mais son armée essuya des pertes irremplaçables. L’expression «Victoire à la Pyrrhus » désigna depuis ce jour toute victoire obtenue au prix de terribles pertes pour le vainqueur. Le régime actuel a vaincu la presse indépendante par l’arme financière mais au prix d’une perte incalculable, sa démocratie, car «il ne peut y avoir de démocratie sans une presse libre et indépendante ».

La volonté du pouvoir actuel d’en finir avec la presse indépendante n’a cessé de se manifester depuis un certain 6 août 2008, lorsqu’il décida, unilatéralement et sans l’avis de personne, de régner sur le destin du peuple. Mais est-ce la presse indépendante seulement qui était dans le viseur, si l’on voit aujourd’hui la clochardisation générale qui n’épargne ni roturier ni manant ? Hormis les hommes du sérail, ces nouveaux riches brassant des fortunes tirées de la collectivité laborieuse, ces nouveaux banquiers, ces nouveaux hommes d’affaires, ces nouveaux promus qui pillent à la hussarde les valeurs cultivées, les préséances héritées et les vertus enracinées, qui d’autre ne se trouve pas aujourd’hui sur la paille ?
Sans recettes, pour cause de méventes cumulées, sans publicité, sans abonnements et sans dons, lorsqu’un beau jour l’Inspection générale d’Etat dans une confusion de rôle et de prérogatives en décida ainsi, de quelle autre source peut s’alimenter la presse indépendante ?
Aujourd’hui, il n’existe plus de quotidiens dans un pays qui en comptait pourtant 13 en 2008. La quasi-totalité a été décimée et les mourants ne peuvent plus se rappeler aux bons souvenirs de leurs lecteurs que par parutions fantomatiques, une fois par semaine pour les plus téméraires, ceux qui refusent encore de passer réellement l’arme à gauche, et pour les autres, parfois une fois par mois ou après deux à trois mois d’agonie. Combien de titres ont disparu ? Les cimetières de la presse indépendante ont reçu en ces années de vaches malingres beaucoup de confrères, morts les armes à la main avec des montagnes de dettes irrécouvrables léguées à la postérité. La presse papier est devenue une rare provision pour les ramasseurs de la CUN, pour les vendeurs de couscous qui n’en trouvent plus pour emballer leur produit, pour les salles de peintures pour véhicules, encore moins pour l’ancienne génération qui aimait tant recevoir ses journaux avec sa tasse de café le matin.
Les radios et les télévisions privées créées dans l’euphorie d’une libéralisation trompeuse de l’audiovisuel se sont hélas tardivement rendu-compte de la mésaventure dans laquelle elles s’étaient engagées. Combien de radios ont disparu, combien sont dans l’antichambre de la mort ? Combien de journalistes en Mauritanie connaissent aujourd’hui la couleur d’une paye mensuelle ? Dans toutes les rédactions du pays, ils cumulent au minimum cinq à six mois, voire une année de travail sans salaire. Les plus robustes, avec des financiers derrière eux, ont réduit les salaires de leurs journalistes au SMIG. A prendre ou à laisser. Vous n’y croyez pas ? Alors faites votre propre enquête.
Mais le pouvoir et ces thuriféraires, s’écrieront «mais il y a le fonds d’aide à la presse ? ». Comme toutes les politiques du pouvoir actuel, le fonds d’aide à la presse n’est qu’une politique de diversion, un humour noir, un sourire au coin, une méprisante aumône. Car que représente 250 millions d’ouguiyas pour 10 chaines de télévision et radios, une soixantaine de journaux, une centaine de sites électroniques, une trentaine d’organisations socioprofessionnelles ? Vous savez la bonne ? 60% de l’enveloppe des 250 millions d’UM vont à l’impression et autres frais. Calculez pour voir le magot à partager. Les plus chanceux ne reçoivent que de quoi tenir une à deux semaines. Puis, c’est la galère pendant une année. Sans aucune recette. Le pire, l’Imprimerie nationale fait de bonnes économies sur le dos de la presse en lui offrant un service d’une si mauvaise qualité que chaque journal édité est un deuil pour les rédactions tellement le produit offert arrache des larmes de rage.
Le journaliste Ely Abdallah, ancien directeur de la rédaction à l’Agence mauritanienne d’information (AMI) vient de publier un billet dans lequel il se demande «pourquoi nos radios arrêtent de diffuser ?» suite à l’arrêt des programmes de Radio Nouakchott après celui de Radio Mauritanides. Il s’est demandé si ces arrêts ne sont pas dus à la situation financière catastrophique de ces antennes ou aux taxes exorbitantes imposées par la Société de télédiffusion, véritable sangsue pour les médias audiovisuels. Il s’est demandé surtout pourquoi le silence de l’autorité de régulation, la HAPA, face à l’inapplication des textes qui régissent le fonctionnement d’un secteur de l’audiovisuel transformé de plus en plus en un énorme bazar où les acteurs peuvent ouvrir boutique ou fermer à leur guise, sans cahier de charges à respecter. Quel destin pour ces dizaines de journalistes qui travaillaient dans ces radios et quel sort pour ces milliers d’auditeurs qui n’ont plus accès à leurs émissions habituelles ? Quel statut enfin pour la radio service public, ni privatisé ni étatisé et qui continue à recevoir des subventions publiques illégalement ?

Source : http://aidara.mondoblog.org

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