Monthly Archives: August 2016
Contribution du Parti Mauritanien du Concret (PMC), Arc-en-ciel, au dialogue national
Parti arc-en-ciel – Préambule
Le Parti Mauritanien du Concret (PMC), Arc-en-ciel, fait foi au dialogue.
Le dialogue en vue doit constituer un moyen de retrouvailles de tous les fils de notre pays. Il permettra de faire l’état des lieux et de proposer les voies et moyens pour sortir notre Mauritanie de la crise qui la secoue et qui perdure.
Nous croyons aussi, fermement, aux valeurs séculaires qui devraient constituer le fondement, le ciment de notre unité nationale.
Cependant, force est de constater que depuis cinquante-huit ans, que la République Islamique de Mauritanie existe, le bilan n’est guère reluisant.
En effet
• la cohorte des événements raciaux et leurs corollaires, qui se sont succédés (1966, 1986, 1987, 1989 et 1990) ont causé de graves blessures, encore béantes et sanguinolentes,
• l’épuration ethnique dont une partie de la population mauritanienne a été victime, dans l’administration, l’armée, la gendarmerie, la garde et la police, reste comme une boule dans les gorges,
• la déportation d’une grande partie de cette même frange de population, jusqu’à denier la mauritanité à plusieurs autres de ses fils et faire des rapatriés du Sénégal, des parias dans leur propre pays, pays de leurs ancêtres, dépasse tout entendement,
• l’instauration d’un recensement discriminatoire, provocateur, excluant ou tracassant, bon nombre de ceux qui avaient échappé aux purges, aux pogroms et au génocide, cause chaque jour des vexations qui incitent à une révolte générale,
• l’exclusion quasi-totale, de cette même population, sa marginalisation dans toutes les institutions du pays, dans tous les secteurs administratifs, sécuritaires, économiques, audiovisuels, publics comme privés, est flagrant.
A n’en pas douter, cet état de fait, pollue le “VIVRE ENSEMBLE”, entre les diverses composantes du pays, et demeure un problème majeur qui installe, la crainte, le mépris, le ras le bol, dans tous les cœurs et les esprits des victimes de cette machination.
Naturellement, tout ceci, fait planer sur le pays un climat délétère insoupçonné, un ras le bol, un ” y en a marre “, qui peuvent, si on n’y prend garde, déboucher sur une regrettable série de confrontations qui installeront le pays dans une crise sociale gravissime.
En plus, l’immense richesse du pays, qui ne profite qu’à une infime partie de la population, instaure une disparité criante et insupportable des mauritaniens, au moment où:
• la pauvreté et le chômage ont atteint des proportions alarmantes,
• la volonté manifeste d’accaparement des terres de la vallée ( Donnaye-Dar El Barka-Doue-Aéré Mbar …… ), provoque des confrontations entre les populations autochtones, propriétaires ancestrales, selon le droit coutumier et les autorités,
• la cherté de la vie, le coût élevé de la scolarisation et de la santé, qui ne sont plus à la portée de la majorité de la population,
• les reformes insidieuses et successives de l’enseignement, qui ont contribué à la séparation de nos nouvelles générations et à bloquer ingénieusement, certains élèves qui n’ont pas l’arabe comme langue maternelle et qui a conduit à la baisse inquiétante de leur niveau scolaire, pour, In fine, faire d’eux, des rebuts de la société mauritanienne,
• la marginalisation des langues nationales, autres que l’arabe, qui sont reléguées, purement et simplement, à un rôle folklorique, sans aucune utilité administrative,
• la gestion gabegique des immenses ressources du pays, qui ne profitent qu’aux seuls prédateurs, qui se sont servis de manière éhontée, au dépens de l’ensemble du peuple mauritanien, alors que si elles étaient bien réparties et bien gérées, le mauritanien lambda, n’aurait rien à envier au saoudien, qatarien, koweitien, et cætera …
• les infrastructures adéquates indispensables pour le développement économique et social, bien heureusement, commencent à peine à être réalisées, mais à quel prix ?
• la mainmise continue de l’oligarchie politico-économique, qui se retrouve dans les deux camps (Majorité / opposition), constitue le véritable cancer du pays.
Le cumul de toutes ces aberrations, de tous ces ingrédients, constitue un cocktail explosif, un prélude à un désordre général voire un cataclysme politique imminent.
Le PMC, Arc-en-ciel, conscient de la gravité de cette situation, et, convaincu que la rencontre historique de nos peuplades, différentes en tout (Couleur de peau, culture, us, coutumes …) mais, unies dans l’essentiel, la croyance en DIEU, ALLAH ! , demeure, malgré tout, optimiste en l’avenir. Le CRÉATEUR de l’univers et à sa sainte religion, l’islam, n’est point le fait du hasard, mais résulte de la volonté de celui-ci.
La volonté D’Allah, Soubhanahou wa Ta’ala, se réalisera vaille que vaille, bon gré mal gré, n’en déplaise aux oiseaux de mauvaise augure, aux égarés idéologiques ou à ceux, atteints de myopie ou d’otite politique.
C’est pourquoi et compte tenu de tout ce qui précède, ayant foi aux vertus du DIALOGUE, Le PMC, Arc-en-ciel, ne peut que féliciter la clairvoyance du chef de l’Etat, Mohamed ould Abdel Aziz, qui a invité, depuis CHINGUITTY et NEMA, tous les mauritaniens, sans distinction aucune, à venir s’asseoir autour d’une table, pour discuter de tout ce qui entrave la bonne marche du pays, empeste et hypothèque le DEVENIR de notre cher pays, en lavant l’ensemble du linge sale, en famille. Le PMC, arc-en-ciel, est persuadé que si toutes les parties sont animées de la même bonne volonté et de la sincérité requise, les retrouvailles familiales prescriront l’ordonnance salvatrice, tant attendue et souhaitée.
L’annonce faite par Monsieur Moulaye ould Mohamed Lagdaf, Ministre Secrétaire Général de la Présidence, au cours des deux premières réunions informelles, préparatoires, constitue, à nos yeux, un signe précurseur positif.
Durant ces deux rencontres, Il a martelé, qu’il n’y aura aucune ligne rouge, aucun problème tabou, aucune question qui fâchera et que le chef de l’Etat veut que le DIALOGUE soit INCLUSIF, c’est à dire, sans préalable, ni condition, ni conditionnalité.
Le PMC, Arc-en-ciel, une fois encore, a foi au dialogue et ne saurait le confondre, comme certains, au marchandage de postes, à la quête de faveurs individuelles, égoïstes ou à l’acquisition de plates-bandes. En tous les cas, Le PMC Arc-en-ciel, n’acceptera pas que ce DIALOGUE soit un jeu de dupes. Le PMC, Arc-en-ciel, privilégiera toujours le dialogue à tout tiraillement, à toute confrontation et / ou, à tout esprit de chapelle.
Vous nous l’avez promis, c’est de l’ensemble des contributions faites par les parties participantes, que sera puisée, la quintessence des débats de ce grand rendez-vous du DONNER et du RECEVOIR. Trouvez ci-dessous, notre contribution pour l’élaboration de cette feuille de route.
N’est-ce pas là une autre preuve de votre SINCÉRITÉ ?
Enfin,
A n’en point douter, ce DIALOGUE, offrira à notre pays une chance inouïe d’effectuer sa PURIFICATION NATIONALE, ce que d’autres pays, hélas ! n’ont pas eu l’opportunité de saisir, et qui ont plongé dans des violences absurdes et sombrent actuellement dans un chaos indescriptible.
Président
Ambassadeur de la paix
Alassane Hamady Soma Bâ dit Balas
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Contribution du Parti mauritanien du Concret, Arc-en-ciel.
I. THEMATIQUE :
Mal gouvernance / Bonne gouvernance.
Toutes les incivilités que nous égrèneront ci-dessous, ne résultent que de la mal gouvernance. Définir les causes de la mauvaise gouvernance, c’est prévenir ses conséquences et proposer les solutions pour l’éradiquer à jamais, et s’investir pour instaurer, LA BONNE GOUVERNANCE.
1/ Présidence de la République, Institutions de souveraineté et Administration.
Un pays peuplé de composantes différentes, bien distinctes, comme chez nous en Mauritanie (noire et blanche), doit faire de telle sorte que chacune se retrouve dans tous les rouages de l’Etat.
Pour cela:
Réactiver le principe de tandem au sommet de l’Etat, ainsi que dans toutes les grandes institutions de souveraineté, dans l’administration, au niveau des forces sécurité, comme préconisé et convenu par les participants au congrès du 25 décembre 1961.
Ce pacte historique de bonne entente, adopté par les premiers dirigeants du pays ( noirs et arabes ), que d’aucuns appellent, LOI NON ÉCRITE, a toujours été appliqué par les différents régimes qui se sont succédés à la tête de l’Etat, même si, subrepticement, cette loi non écrite a été vidée de son contenu progressivement. Ce pacte de bonne entente stipulait clairement que le président de la république ne devait pas être issu de la même race, de la même communauté que celui qui le succède dans l’ordre protocolaire et qui doit le remplacer en cas d’empêchement. Les prérogatives de chacun d’eux, étaient bien définies et correspondaient à leur rang.
2/ Régime parlementaire.
Pour authentifier le principe de subsidiarité des partis qui veut que tous soient aussi importants les uns que les autres; la majorité parlementaire absolue, ne s’obtenant, généralement, que par le ralliement de plusieurs partis politiques dont les plus “petits”. Ces soit disant “petits” partis seront alors les faiseurs de roi.
3 / Unité nationale: hyper-puissance des nations.
Une UNITÉ NATIONALE, solide, est la plus grande puissance d’un État, son meilleur rempart contre les assauts venus de l’extérieur.
Les États Unis d’Amérique et la France ne sont-ils pas des puissances atomiques, militaires, économiques et que sais- je encore, voilà que contre LE TERRORISME, qui est un ennemi invisible, inodore et incolore, toutes ces puissances sont réduites à l’impuissance et les présidents François Hollande et Barack Obama, pour le contrer, font appel à l’UNITÉ NATIONALE, plus puissante, que toutes les autres puissances citées plus haut
L’unité nationale, ne doit pas être celle du cavalier d’avec sa monture; elle a toujours constituée la force de notre jeune nation. Par la faute du laxisme de l’état, inféodé aux idéologies des égarés, venue de très loin, d’un guide qui n’épouse même pas la même religion islamique que notre peuple est, malheureusement, en train de se fragiliser, de s’effriter, et ne pourra résister encore longtemps aux desseins de ces pêcheurs en eau trouble, si on n’y prend garde.
4 / Reforme judiciaire.
Une justice, juste, est la meilleure armée d’un État.
L’objectif recherché dans un pays, de surcroît, islamique, est de mettre en place un ÉTAT DE DROIT, où tous les hommes seront égaux en droit et en devoir, et où tous les individus en conflit, s’en remettent au jugement rendu, acceptent, la chose jugée, parce qu’elle a été prononcée par des hommes qui ne croient qu’en Dieu et n’attendent de rétributions que de lui au jugement dernier, des ascètes.
En cela, notre République Islamique de Mauritanie, devait être une singularité mondiale, un exemple universel. Les magistrats, agents des services de police, de gendarmerie et des services financiers, doivent sortir d’écoles spécifiques, où la doctrine de L’ASCÉTISME et du PHILANTROPISME sera une matière de base à haut coefficient.
5 / Administration territoriale.
Tout en sacralisant l’UNICITE du territoire, procéder à un redécoupage territorial, administratif, électoral, conforme aux réalités socio-linguistico-ethno-géographiques de notre peuplement.
6 / Enseignement.
Redéfinition d’une nouvelle école mauritanienne, où l’enseignement gratuit sera supporté par l’Etat, au primaire, secondaire et universitaire. Adapter les formations professionnelles, aux besoins de L’Etat et du marche de l’emploi.
Que les grandes écoles soient accessibles à tous les mauritaniens et qu’ils y aient les mêmes chances de réussite. Réhabilitation de l’institut des langues nationales et introduction de l’enseignement de celles ci dans les programmes de toutes ces structures scolaires et administratives.
7 / Sécurité.
Que les services de sécurité (armée, gendarmerie, garde, police, vigile ) soient là pour veiller sur le droit à la sécurité de tous les mauritaniens et de leurs biens.
8 / Bon voisinage et diplomatie :
Réchauffer et renforcer les relations avec les voisins immédiats arabes (Maghreb-Ligue arabe) et noirs (Afrique – OMVS, CDEAO). Une relation particulièrement fraternelle qui ne doit souffrir d’aucun nuage doit régner entre la Mauritanie et ses voisins naturels, immédiats qui sont : Le Sénégal, Le Mali, Le Maroc, l’Algérie et la Gambie.
9 / Passif humanitaire / Passif économique.
– L’ensemble des drames, des abus, des préjudices dont l’Etat est comptable, soit par son laxisme ou sa complicité, donc responsable: événements raciaux depuis 1966, et leurs corollaires ( les 19 ), les victimes de toutes les tentatives de coups d’état, les morts en prisonniers politiques, noirs, maures, islamistes;
– Déportés, y compris ceux qui sont décédés en exil, rapatriés, réfugiés encore présents au Sénégal et au Mali.
– Assassinés, civils et militaires.
– Spoliés de leur bétail, de leurs terres, de leurs maisons, de leurs structures commerciales pillées et saccagées.
– Fonctionnaires de tous les corps.
– Moussaffirines, maures, expulsés du Sénégal.
10/ Langues de travail.
Pour permettre à l’ensemble des mauritaniens noirs et arabes de pouvoir travailler dans une administration qui leur sera égale, revenir sur le bilinguisme Arabe-français, en attendant que les langues nationales, officielles ( Pulaar, Soninké, Wolof ), puissent le faire.
Devrions-nous méconnaître la langue bambara ?
Le PMC, Arc-en-ciel, dit que NON !
Le PMC, arc-en-ciel, invite tous les mauritaniens, à revisiter le passé proche comme lointain de notre pays qui nous enseigne – n’en déplaise aux apprentis falsificateurs de l’histoire – qu’avant l’arrivée des peuplades venues du Yémen, de L’Egypte, de La Libye, de La Tunisie, de L’Algerie et du Maroc, une population autochtone, résidait là et constituait le vaste et puissant empire du Ghana, dirigé par les Soninkos et Bamanas; ce sont eux qui avaient fondé nos anciennes villes du nord ( Atar, Chinguitty, Oualata, Tintane , …. ), à présent, leurs lointains descendants, phagocytés, par d’autres qui étaient arrivés en nombre plus important, plus tard, sont encore, dans nos villes de Atar, Boutilimitt, Mbout, Kankossa, Kiffa, Tintane et tous les villages qui longent notre frontière avec le Mali, telle que MODIBOUGOU et encore ma ville natale de Selibaby où le plus vieux quartier de la ville porte leur nom: BAMBARADOUGOU. Ces bambaras d’origine, réclament leur “bambarité” et conversent entre eux, présentement, dans leur langue ancestrale.
Au parti mauritanien du Concret, Arc-en-ciel, militent des mauritaniennes et mauritaniens de pure sang, qui se réclament bambaras et s’expriment en bamana aussi aisément qu’en une autre langue nationale.
Ce n’est point pour en rajouter aux problèmes, comme disait l’autre, mais rétablir un droit, une justice afin que la langue bamana fasse partie des langues nationales de Mauritanie, ce qui les porterait désormais à cinq ( 5 ) au lieu de quatre uniquement.
Ne nous en effrayons pas, d’autres pays africains en disposent plus de 300 et ne s’en portent pas plus mal, grâce au choix ingénieux, judicieux, libre, naturel d’une autre langue, qui joue le rôle unificateur de LANGUE DE CIMENT, l’ex, Zaïre avec son LINGALA, en est un exemple patent.
11/ Recensement national.
Depuis l’indépendance aucun recensement officiel, objectif, sincère donc crédible n’a été réalisé pour que l’on connaisse le peuplement réel du pays. Sans ce recensement toutes les politiques de développement seront tronquées, approximatives donc inexactes
12/ Foncier.
Reconnaissance officielle du droit foncier traditionnel. Mise en place d’une politique réaliste du développement vital de ce secteur qui doit forcément associer les propriétaires terriens à tout projet de développement agricole sur leurs terres afin que l’on assure l’autosuffisance alimentaire tant souhaitée.
13/ Diaspora.
Mention spéciale pour elle qui, grâce à ses contributions pécuniaires, mensuelles, permettent à la grande majorité de la population mauritanienne de survivre et garantit, ainsi, le calme social, dont notre pays peut s’enorgueillir aujourd’hui.
Qu’adviendrait-il, à un père de famille avec l’ensemble de sa maisonnée, s’ils restaient deux jours sans manger, ni boire ?
14/ Éradication des séquelles de l’esclavage – Extirpation du système de castes.
De diabolisation et reconnaissance des organisations non gouvernementales (ONG) qui s’activent pour cela; campagne nationale d’extirpation, de stigmatisation de la croyance à la classification rétrograde de nos populations en castes, afin que tous les citoyens mauritaniens, de surcroît, tous musulmans, soient traités sous la même enseigne.
15/ Handicapés.
Aucun mauritanien ne doit être laissé en marge ou être inscrit sur les registres de l’oubli.
Cette partie du peuple représente entre 10 et 15% de la population mauritanienne soit près de 400 000 citoyens, regroupés dans une fédération nationale reconnue et forte de 43 associations, toutes également, reconnues par l’Etat.
A l’instar de leurs semblables du Maroc, de l’Algérie et du Sénégal, par exemple, les handicapés mauritaniens réclament leur présence dans toutes les institutions et que, désormais, leur handicap ne soit pas handicapant. Les handicapés, étant des citoyens à part entière, sont en droit de réclamer leur état d’éligibilité et d’électeurs.
Enfin, Comme il n’échappe à aucune vie de mourir un jour, il n’existe aucun vaccin contre le handicap. Tout être, sain et sauf, peut-être un jour, un handicapé.
16/ Etrangers vivant en Mauritanie.
Nous le savons, de nombreux mauritaniens vivent à l’étranger, où ils sont tous bien admis, dans leurs pays d’accueil. Ils y sont sont respectés. Ils sont principalement commerçants, rapatrient dans notre pays une manne conséquente, beaucoup plus que les milliers d’immigrés, ouvriers qui s’installent chez nous; ceux-là aussi ont droit à un traitement respectueux, décent pour ne pas dire humain.
17/ Femmes.
Elles représentent les 52 % de notre population et sont nos mères, nos épouses, nos sœurs et nos filles; elles ne doivent plus être laissées pour comptes, ou être les applaudisseuses éternelles. Une politique vigoureuse de soutien, par une assistance égale dans leur épanouissement moral, physique, social et intellectuel.
18/ Jeunes.
Force vive de la nation, ils sont le vivier du secteur informel.
19/ Secteur informel.
Pouvez-vous imaginer combien de jeunes mauritaniens gagnent leur vie, entretiennent leur famille quotidiennement, grâce au petit commerce qu’ils effectuent? Visitez, rien qu’à Nouakchott, le marché des téléphones portable « Mauritel » en face de la mosquée saoudienne, les marchés de la capitale, du 5 ème, du 6 ème et en face des boutiques de quincaillerie, à côté de l’escadron d’escorte, proposant leur service de plombier, de maçon, d’électricien, de tailleur. Sans oublier les artisans, les artistes, les laveurs de véhicules, les vendeurs d’eau, les manœuvres, les videurs de fosses septiques,les marchands ambulants, les femmes teinturières, coiffeuses, confectionneuses et vendeuses de tentes, tailleuses, jardinières de la vallée et des oasis, femmes de ménage, les orpailleurs qui se ruent vers l’Inchiri pour rencontrer les pépites d’or, la liste n’est point exhaustive.
20/ Santé.
Gratuité des soins pour tous enfants de zéro (0) à sept (7) ans, des personnes du troisième âge, de l’accouchement par césarienne, des malades dialysés. Notre richesse nationale est capable de supporter l’ensemble de ces frais.
21/ Cherté de la vie.
Réduction des droits de douane à l’importation et contrôle rigoureux des prix et de la qualité des produits.
22/ Environnement.
Rien de tout ce qui précède ne peut se réaliser que dans un ENVIRONNEMENT SAIN.
23/ Biens mal acquis.
Créer une commission spéciale, chargée de dénicher tous les biens de l’Etat spoliés depuis notre accession à l’indépendance et les faire restituer à l’Etat par le biais d’une COUR SPÉCIALE qui sera chargée de juger tous les crimes, politiques, économiques et socioculturelles.
24/ VALEURS ISLAMIQUES.
Le département le mieux indiqué pour être la vitrine de l’exemplarité, épargné de tous ces errements, de toutes ces tares humaines, citées et égrenées, devait être, celui du ministère des affaires religieuses, chargé de propager et vivifier les valeurs saintes, islamiques, pour des raisons évidentes d’éthique. Hélas ! c’est là où le bas blesse le plus. Plusieurs mauritaniens, pourtant, marabouts, guides religieux, érudits, imams de mosquée, enseignants coraniques, se trouvent être, les plus grandes victimes de l’ostracisme dans ce département ministériel.
Par exemple, allez vérifier:
– l’ensemble du personnel du ministère en charge de cette VALEUR; vous trouverez qu’une frange entière de la population, en est exclue royalement, bien que disposant en son sein, de compétences avérées dans le domaine.
– la liste des imams salariés par l’état,
– la liste des pèlerins, envoyés gracieusement par l’Etat,
– la liste des prédicateurs, gracieusement rémunérés, envoyés par l’Etat, durant le mois de ramadan en Espagne ou dans les pays africains.
25/ CONSTITUTION.
Évidemment, de part tout ce qui précède, la constitution ne répondant plus aux réalités sociopolitiques du moment est obsolète. L’ensemble des maux qui seront soumis au diagnostic du peuple, conduira inéluctablement à sa refonte totale.
Un référendum national doit alors être commandité par le chef de l’Etat.
II. FORMAT.
Depuis les congrès:
– du 02 mai 1958 à Aleg,
– du premier congrès après indépendance, du 25 décembre 1961 à Nouakchott,
– du congrès d’officialisation de la langue arabe du 25 mars 1963 à Nktt,
– la conférence des cadres qui s’est transformée en congrès extraordinaire du 10 janvier 1964, autorisant le cumul du mandat de député d’avec une autre fonction, tenu à Kaedi,
– du congrès d’Aioun de juin 1965,
– du congrès dit de la vérité et de l’authenticité du 10 janvier 1968 à Nktt,
– du congrès de 1971 du PPM à Nktt et
– du dernier congrès du PPM de 1978 à Nktt, c’est à dire depuis 38 ans, jusqu’aux récents états généraux de la démocratie, les organisateurs de tous ces forums pour ne pas dire simulacres, ont toujours caressé dans le sens du poil et n’ont jamais osé crever l’abcès, traiter les véritables maux qui minent la gestion des immenses biens que recèle notre pays, de notre VIVRE ENSEMBLE, de la mise en place d’un véritable État de droit.
Aujourd’hui, les nouvelles générations mauritaniennes, toutes races confondues, sont confrontées à toutes ces vicissitudes qui amoncèlent des nuages épais entre eux.
Il revient aux participants à ces assises de faire fondre ces nuages et installer la clarté, le respect, la considération et l’amour entre elles.
Ce n’est un secret pour personne, notre paix sociale est fracturée, blessée, à plusieurs endroits ; il est alors impérieux de convier à cette rencontre l’ensemble des mauritaniennes et mauritaniens.
Pour cela, il faut impérativement,
• Convier les représentants des villes, villages, des campements, des hameaux, des adwabas, des régions.
• Convier les structures politiques et associatives reconnues par l’Etat, les partis politiques, la société civile notamment.
• Convier les personnalités publiques, morales et religieuses,
• Convier les corps de métier tels que les bijoutiers, forgerons, cordonniers, potiers, …..
• Convier la BIENFAITRICE DIASPORA ( Europe, Amérique du Nord, Canada, Australie, Asie, Afrique )
Pour que, VÉRITABLEMENT, un DIALOGUE INCLUSIF soit obtenu afin de laver tout notre linge sale en famille, sans la présence d’aucun étranger.
III. CHRONOGRAMME
Devant l’impératif, majeur, de l’organisation du sommet de la ligue arabe, qui doit mobiliser toutes les énergies nationales, Le Parti Mauritanien du Concret-Arc-en-ciel, propose, que le dialogue ne débute qu’un mois après ce challenge.
Entretemps, cette période intermédiaire permettra à toutes les parties engagées, à se lancer dans l’arène, sur le terrain de la persuasion et battre une campagne jamais égalée, parce qu’il y va de notre DEVENIR, pour faire de ce dialogue, l’affaire de l’ensemble du peuple mauritanien.
Le PMC, Arc-en-ciel, propose alors que la date du début de cette grande conférence nationale se situe aux environs du 01 Septembre 2016 et que sa durée ne soit pas limitative pour permettre, une bonne fois pour toute, la solution définitive de toutes les questions nationales qui taraudent les esprits des mauritaniennes et mauritaniens.
Le PMC, Arc-en-ciel, veut que l’ensemble des générations mauritaniennes présentes et futures vivent dorénavant et pour toujours en symbiose, dans la paix, la fraternité et la justice, retrouvées.
CONCLUSION:
L’argument principal évoqué par ceux-ci et ceux-là, qui refusent d’aller au dialogue, depuis l’invitation au dialogue faite par le président Mohamed ould Abdel Aziz, depuis Chinguitty, est que : depuis la non application des résultats des accords de Dakar, l’opposition n’a plus confiance au président et elle doute de sa sincérité dans l’application des résultats qui seront obtenus de ce présent dialogue.
Pour lever cet écueil de manque de confiance et de sincérité, Le parti mauritanien du concret, demande avec fermeté ce qui suit:
1- Pour la transparence, afin que l’ensemble du peuple mauritanien suivent ce DIALOGUE, Le PMC, Arc-en-ciel, propose qu’il soit retransmis en DIRECT, sur toutes les radios, télévisions de la République Islamique de Mauritanie et les réseaux sociaux.
2- Adoption d’un CONTRAT POLITIQUE NATIONAL et institution d’une STRUCTURE SOLONNELLE et INDEPNDANTE de suivi, de contrôle de ce contrat.
3- L’ensemble des résolutions approuvées au cours de cette CONFÉRENCE NATIONALE, constituera le CONTRAT POLITIQUE entre les gouvernants et le peuple mauritanien tout entier.
Le Parti Mauritanien du Concret, Arc-en-ciel.
Le Secrétariat national politique
P.O
Le Président,
Ambassadeur de la PAIX
Alassane Hamady Soma Bâ
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Urgent | Ordre présidentiel de n’exclure personne des enquêtes menées au ministère de l’agriculture et de la Sonimex
Atlasinfo – Le Président de la République M. Mohamed Ould Abdel Aziz a ordonné la mise en place d’une Commission chargée de mettre la lumière sur tous les contours des scandales successifs, découverts au niveau du ministère de l’agriculture et de la Sonimex.
Le Chef de l’Etat mauritanien a demandé aux enquêteurs de lancer leurs investigations depuis 2009 ; la date de son arrivée au pouvoir.
L’enquête suivie avec beaucoup d’attention par l’Exécutif, n’exclura personne et touchera tous les anciens ministres, responsables et directeurs ainsi que les hommes d’affaires et politiques, susceptibles d’avoir trempé de prés ou de loin dans ce dossier qui continue de soulever des vagues.
Atlasinfo
Kankan : les malinkés chez les peulhs pour demander la paix et à la cohésion
La jeunesse de Kankan a entrepris une démarche de réconciliation entre les différentes communautés de la ville. Et, c’est avec la communauté peule que cet appel à la paix et à la cohésion sociale a commencé. En effet, le mercredi 03 août 2016, aux environs de 16 heures, les jeunes de Kankan sont allés rencontrer les jeunes de la communauté peule chez leur Doyen Elhadj Amadou Goubiwal Diallo a constaté Guineematin.com, à travers un de ses correspondants qui a assisté à la rencontre.
C’est Mohamed Lamine Kaba, dit Ringo, porte-parole du patriarche de Kankan, qui a conduit la vingtaine de jeunes. Prenant la parole au nom du patriarche, Mohamed Lamine Kaba a indiqué que lui et ces amis ne sont pas venus pour rencontrer les sages et les jeunes du Fouta pour parler de politique ou de l’ethnie ou encore mieux de religion ; mais, qu’ils sont venus pour parler du renforcement et du raffermissement des liens de solidarité et de cohésion sociale historiques qui existent entre ces différentes communautés en général et celle du Fouta en particulier. Dans la langue maninka, Lamine Kaba a rappelé la notion de Nabaya, qui veut dire « la terre de ceux qui sont venus ». Il a aussi relaté l’histoire de Kankan, précisant que cette ville « a été bâtie par nos parents et par vos parents (les peulhs, ndlr) ».
Revenant sur les liens entre peulhs et malinkés, le porte parole des visiteurs a rappelé la solidité de ces liens : « c’est notre ancêtre Kaba Laye qui a eu pour épouse une femme peulh Bonko Diakité et celle-ci a eu deux enfants : Abdourahamane et Mariamagbè, c’est pourquoi on dit Kabadiayité… Cette femme, il l’a eu par amour et par fidélité historique. Le père de celle-ci la lui a donnée en disant : je te donne ma fille à cause de Dieu. Or, on ne fait un don qu’à son ami seulement…», a-t-il relaté.
Sur les liens historiques entre le Fouta et Kankan, le porte parole a rappelé le voyage d’Alpha Kabinet à Timbo et Fougoumba. « Ce voyage montre que le Fouta et Kankan ont un passé commun. C’est au Fouta que notre ancêtre a eu le sacrement pour que la paix, la prospérité et la cohésion sociale qui étaient menacées à Kankan reviennent. Donc, la contribution de la communauté peule est double pour Kankan. D’abord, elle nous a donné la vie et elle nous a donné le secret pour que Kankan devienne une cité de paix et une cité de prospérité convoitée par tout le monde. On dit le plus souvent que le coran est divisé en deux partie : une partie est à Timbo et l’autre partie est à Karfamoriya », a rapporté Mohamed Lamine Kaba, dit Ringo, pour déduire que la construction de la paix et la cohésion sociale à Kankan interpelle tout le monde et, au premier chef, le Fouta.
Selon le porte parole de la communauté mandingue, c’est à partir de 1993 que les relations entre ces deux communautés ont été éprouvées par le fait des politiciens. « Or, les politiciens ne devraient nous diviser ; eux (les politiques) ils récupèrent les évènements, ils les utilisent et puis ils passent ; et, nous, nous demeurons », a fait remarquer Mohamed Lamine Kaba.
En réponse, les sages de la communauté peule de Kankan, par la voix leur porte-parole, Amadou Baïlo Diallo, dit Général Baïlo, ont exprimé leur satisfaction et saluer cette initiative salvatrice.
Dans un bref rappel, Amadou Baillo a dit que rien ne doit opposer ces deux communautés, liées par des faits très sacrés. En guise d’exemple, Général Baïlo a rappelé qu’à la veille de l’indépendance nationale, quand Yacine Diallo avait eu des problèmes de soutien au Fouta pour sa réélection, c’est à Kankan qu’il était venu chercher et trouver ce soutien qui l’avait alors permis d’être réélu à la représentation coloniale. « Ce jour, il a construit une case et a immolé (50) bœufs. Les relations entre le Fouta et Kankan ont commencé à se dégrader depuis les années 1993. Mais, le pire moment de leur dégradation, c’est en 2010 », a regretté le porte parole des peulhs de Kankan.
Bref, les sages ont souhaité la multiplication de telles actions et promis de mettre leurs jeunes à la disposition de leurs frères de la communauté malinké pour des fins utiles, chaque fois qu’ils seront sollicités.
« Désormais, nous ne voulons plus que quelqu’un soit inquiété dans l’exercice de sa vie citoyenne », a réitéré le porte parole de la communauté malinké, rappelant que leurs ancêtres avaient instruit que le premier citoyen de Kankan est un homme ou une femme qui œuvre pour la prospérité de Kankan.
Kankan, Mamadou Sounoussy Diallo pour Guineematin.com
Le président Samba Thiam sur Africa24 ce Dimanche
Le président des Forces Progressistes du Changement –FPC, camarade Samba Thiam, interviendra sur Africa24 ce Dimanche 7 Août à partir de 19H 15 TU.
L’entretien avec AFRICA24 de ce dimanche 7 AOUT 2016.
http://www.africa24tv.com/
Bonne écoute !
OLIVIER ROY : « IL N’Y A PAS DE RETOUR DU RELIGIEUX »
Le crépuscule des dieux n’a pas eu lieu. L’Europe – et la France en particulier – est frappée en son cœur par l’obscurantisme meurtrier du terrorisme islamique. Mais assistons-nous pour autant à un retour du religieux ? Et pourquoi la religion est-elle si persistante au XXIe siècle ?
Telles sont les questions auxquelles le psychanalyste Fethi Benslama et le politologue Olivier Roy ont répondu le 21 juillet, lors des Controverses du Monde en Avignon, conversations menées en partenariat avec le Festival d’Avignon destinées à éclairer les questions qui taraudent notre modernité.
Assiste-t-on à un retour, voire à une expansion du religieux ?
Olivier Roy (O. R.) : Les pratiques religieuses qui sont visibles aujourd’hui ne sont pas celles d’il y a soixante ans. Ce ne sont pas les formes traditionnelles du religieux qui font la « une » des journaux. Ce sont des formes néofondamentalistes. Assiste-t-on néanmoins à une expansion de la religiosité ? Les chiffres démontrent le contraire. Partout, y compris dans les pays musulmans, la pratique religieuse baisse. La sécularisation a gagné, ce qui a entraîné un divorce entre la culture dominante et le religieux, qui a commencé dans les années 1960 et qui porte sur les valeurs.
Quand Jules Ferry en 1880 écrivait sa fameuse Lettre aux instituteurs pour expliquer ce que c’était que l’école laïque, il leur disait : ce n’est pas un débat sur la morale parce que nous avons tous la même sur la famille, le rôle de la femme, la séparation des sexes, qu’on soit catholique ou athée.
A partir des années 1960, un nouveau référentiel de valeurs s’impose dans lequel la liberté individuelle devient le centre de tout, qui aboutira au mariage homosexuel, à la procréation assistée, à la gestation pour autrui, en rupture totale avec les valeurs religieuses.
Donc nous n’assistons pas qu’à un débat sur le dogme ou sur la foi, ce qui était le cas en 1905, mais à une controverse sur les valeurs qui fondent notre société. Il n’y a pas de retour du religieux.
Fethi Benslama (F. B.) : De quoi la religion s’occupe-t-elle ? Du point de vue de la psychanalyse, son objet est d’abord la détresse native des humains, leur sentiment d’abandon dans le monde, contre lesquels elle offre le bouclier de l’espérance.
Elle s’occupe ensuite de leur mode de jouissance, en leur imposant des obligations communes, donc une morale. Est-ce que ces problèmes relatifs à l’angoisse d’être n’existent plus ? Evidemment non, et la religion reste pour la majeure partie de l’humanité le principal traitement de cette angoisse. En revanche, le mode d’administration du traitement a changé à cause de la diffusion de la conception scientifique du monde et avec elle de la sécularisation.
Dès lors que la religion ne constitue plus le socle commun unique de la conception du monde, le traitement religieux a tendance à se privatiser en suivant le processus moderne de l’autonomie. De plus en plus d’individus choisissent de se convertir à l’intérieur même de leur religion. C’est le phénomène de la reviviscence et de ce qu’on appelle les born again. Il ne leur suffit plus d’hériter de leur tradition religieuse, il faut qu’ils l’acquièrent par eux-mêmes. Il s’agit d’un processus d’autodéfinition qui est le propre du sujet moderne.
Quand la religion traditionnelle est dominante, les individus lui délèguent la part de leur angoisse de conscience ; ils s’appuient sur un dieu qui prend sur lui leurs fautes et leur pardonne. Ce que nous appelons le surmoi est partagé avec Dieu. La religion constitue un surmoi de prothèse pour l’humanité.
Lorsque le sujet se détache de la conception religieuse du monde et s’autonomise, il doit supporter seul son angoisse de conscience, il devient plus surmoïque. C’est pour cette raison que nous avons aujourd’hui un accroissement des névroses obsessionnelles partout où la religion décroît. D’autres choisissent de revenir à des formes religieuses fondamentales, plus à même de lutter contre la privatisation des tourments surmoïques.
Pourquoi le religieux nous semble-t-il davantage visible aujourd’hui qu’hier ?
O. R. : Parce qu’il a été d’une certaine manière expulsé de la scène publique. Un simple rappel : quand l’abbé Pierre a été élu à l’Assemblée nationale à la fin des années 1940, il est venu au Palais-Bourbon en soutane avec le drapeau tricolore en accroche. Ce serait impossible aujourd’hui. Or la loi n’a pas changé. Donc qu’est-ce qui s’est modifié ? C’est la perception du religieux, qui apparaît comme quelque chose au mieux de bizarre, au pire de fanatique, de dangereux ou d’ignorant.
Les communautés de foi – des catholiques intégristes aux juifs orthodoxes en passant par les salafistes musulmans – se sentent agressées par la société et la culture laïques. Ce sentiment d’avoir été expulsé de l’espace social fait naître soit un désir de reconquête (il faut que la France revienne à ses racines chrétiennes, il faut prêcher, etc.), soit au contraire un complexe obsidional : on est menacé, on est attaqué, il faut qu’on nous accorde un statut d’exception.
On voit de plus en plus de communautés religieuses, aux Etats-Unis par exemple, qui demandent à être protégées par la loi contre les nouvelles lois, par exemple avoir le droit de ne pas célébrer un mariage homosexuel ou être dispensé de financer la contraception dans des accords avec la Sécurité sociale. Donc aujourd’hui le religieux s’autonomise de la société et entre même en sécession avec elle, parce que Mai-1968 est entré dans la loi.
F. B. : La religion a une capacité extraordinaire à s’adapter et à utiliser tout ce qu’elle a sous la main pour produire du sens, en agglomérant les éléments les plus hétérogènes. Vous voyez un homme qui porte la barbe et le qamis, il est chaussé de Nike flashy, son téléphone portable sonne des psalmodies du Coran.
Nous avons cru que la science et la sécularisation allaient effacer la religion ; en fait, celle-ci a muté ; aussi, pour rester croyant, doit-on l’être encore plus et d’une manière plus voyante. Certains musulmans n’ont pas besoin de porter les marques de leur foi, d’autres ne se sentent pas assez musulmans et s’obligent à l’être encore plus et plus visiblement.
Pourquoi est-ce au nom de l’islam que les processus de « radicalisation » sont aujourd’hui les plus massifs ?
O. R. : Il y a d’abord des raisons sociologiques, puisque la grande masse des immigrés en Europe occidentale est d’origine musulmane, ce qui fait que la question de l’intégration va mettre l’islam au cœur des enjeux et revendications.
Deuxièmement, il y a les crises au Moyen-Orient. Or ces crises ne sont pas religieuses, elles obéissent à des logiques géostratégiques, comme la guerre par personnes interposées entre l’Arabie saoudite et l’Iran. Chacun des acteurs va expliquer le conflit en termes religieux afin de se donner une légitimité à l’égard de sa propre population et afin de miner celle de l’adversaire. On est dans de la realpolitik au sein de laquelle le religieux est manipulé.
Et la troisième dimension, c’est ce que j’appelle le formatage du religieux, c’est-à-dire la façon dont le religieux relève le défi de cette sécularisation. Toutes les religions ont rencontré ce problème-là. Pour l’Eglise catholique, ça s’est fait en un siècle. Aujourd’hui, l’islam doit accomplir sa mutation et son adaptation à la sécularisation du monde en quelques décennies, c’est-à-dire à partir des années 1970.
La pression est énorme pour adapter les religiosités musulmanes au changement de nos sociétés. Donc il y a ceux qui s’adaptent et ceux qui vont au contraire se dire : non, nous n’acceptons aucun compromis, nous voulons l’islam pur et dur. Et là, il y a deux versions, l’une salafiste, qui porte uniquement sur le religieux, et l’autre djihadiste, qui repose sur le mythe de créer un califat, un Etat islamique. Nous vivons donc le moment islamique de la transformation du religieux.
F. B. : Lorsque Napoléon arrive en Egypte, il commet des massacres épouvantables puis réunit tous les cheikhs du Caire et leur dit en substance : « Vous étiez une grande civilisation, mais maintenant vous n’avez plus rien, qu’est-ce qui vous reste ? » Et le grand cheikh du Caire de répondre : « Nous avons le Coran. » Napoléon ironise : « Est-ce que, dans le Coran, il y a comment fondre le canon ? » Tous les cheikhs lui rétorquent en chœur que oui.
Je considère cet épisode comme la scène originaire du fondamentalisme musulman. C’est une réponse défensive à la conquête guerrière occidentale et à la puissance technoscientifique qu’elle porte et à travers laquelle elle perfore le savoir absolu de Dieu.
Il en résulte ce que j’appelle le « surmusulman » qui se veut encore plus musulman pour sauver son Dieu, afin qu’il soit sauvé par lui. D’où la surenchère de signes, de marques, de rites que l’on observe aujourd’hui. Cette angoisse de sauver le sauveur est la souffrance de beaucoup de musulmans.
Comment expliquer que le nihilisme meurtrier d’une fraction de la jeunesse française issue de l’immigration se fasse au nom de Dieu ?
O. R. : Premièrement, il y a un nihilisme générationnel, qui n’est pas du tout propre à des jeunes d’origine musulmane. C’est celui dont la tuerie de Columbine aux Etats-Unis est le paradigme : des comportements suicidaires de jeunes déstabilisés qui massacrent indistinctement et qui meurent eux-mêmes, après avoir annoncé leurs projets criminels sur Facebook.
Deuxièmement, il y a ces jeunes qui rejoignent le djihad et le terrorisme islamique et qui, dans 80 % des cas, étaient connus des services de police. Ceux-là n’ont pas d’éducation religieuse, mais ont basculé dans la religion au moment même où ils ont basculé dans la radicalisation. Ce n’est pas à la suite d’une pratique religieuse intense due à une formation religieuse qu’ils sont devenus radicaux. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de radicaux religieux. Mais les radicaux religieux ne sont pas ceux qui basculent dans la violence.
D’abord je constate que, depuis 1995, tous meurent : soit ils se font sauter, soit ils attendent que la police les tue. Ceux qui partent en Syrie y vont pour mourir. La mort est intégralement liée à leur projet.
Daech [l’acronyme de l’organisation Etat islamique (EI)en arabe] déclare vouloir établir un califat, établir une société islamique pure et juste. Or quelque chose cloche : si vous pensez que vous rejoignez un mouvement qui va créer la société juste, vous ne vous tuez pas, ou alors vous êtes prêt à vous sacrifier mais vous aimeriez bien quand même vivre dans la société bonne et juste, etc. Mais aucun d’entre eux ne le souhaite. Quand ils vont en Syrie, ils y vont pour le djihad, ils y vont pour la mort. Dans le fond, ils ne croient pas au projet utopiste que l’EI met en avant. Et même l’EI, à y regarder de près, ne met pas en avant de projet utopiste dans ses textes, mais l’apocalypse et l’annonce de la fin des temps.
F. B. : Les deux tiers des radicalisés ont entre 15 et 25 ans. Nous retrouvons cette donnée partout. Nous sommes donc face au symptôme d’une fraction d’adolescents et de jeunes adultes qui ont identifié leurs troubles à l’angoisse de Dieu, diffusée par de redoutables communicants qui les appellent au sacrifice ; certains y répondent. Beaucoup d’entre eux sont dans l’errance et cherchent à se réorienter à partir de la mort, à travers une quête de sens qui passe par l’épreuve ordalique.
Pour une part, ils ressemblent à ces adolescents suicidaires qui vous disent : « Je voulais mourir mais pas me tuer », lorsqu’ils en reviennent. Mais, parmi eux, il y a ceux qui ne veulent pas en revenir et qui ont définitivement fusionné leur pathologie personnelle avec l’idéologie de la terreur et sa destructivité.
Y a-t-il un risque que le religieux se sépare davantage de la société, ou bien une réconciliation est-elle possible ?
O. R. : Le pur religieux n’a aucune perspective. La coupure avec la société signifie soit l’orientation nihiliste et meurtrière des jeunes radicaux islamiques, soit des refus moins violents mais séparatistes, comme le rejet total de la mixité avec le monde laïque. Ou bien alors c’est la voie de la reconnexion avec la culture et la société, comme celle qu’emprunte le pape François qui dit : bon d’accord, l’Eglise catholique est à présent une minorité en Europe, alors apprenons à dialoguer avec la majorité.
F. B. : La violence de l’islamisme radical conduit beaucoup de musulmans à réfléchir. Qu’un certain rapport à la religion musulmane puisse produire cette horreur devient la question la plus brûlante. Les islamistes tunisiens par exemple déclarent vouloir renoncer à l’islam politique. Mais la reconnexion de la religion avec la société ne se fera pas sans progrès social. N’oublions pas que c’est aussi l’amélioration des conditions d’existence qui a permis au christianisme de pacifier ses rapports avec la société. Rappelons-nous que les formes de religion les plus violentes naissent de la détresse humaine, qui s’étend sur la planète entière.
Fethi Benslama est psychanalyste et membre de l’Académie tunisienne. Professeur de psychopathologie clinique à l’université Paris-Diderot, il a récemment publié Un furieux désir de sacrifice. Le surmusulman (Seuil, 160 p, 15 euros).
Olivier Roy est directeur de recherche au CNRS et professeur à l’Institut universitaire de Florence. Il a publié La Sainte Ignorance. Le temps de la religion sans culture (Seuil, 2008) et En quête de l’Orient perdu (Seuil, 2014).
Propos recueillis par Nicolas Truong
Prochain article : L’appartenance religieuse n’a pas de sens en Chine
Le contexte
Le XXIe siècle est-il véritablement devenu dominé par une religion qui aurait pris le relais des grandes utopies du précédent ? La sécularisation est-elle inéluctable ou au contraire marque-t-elle le pas ? Âge de la science et foi sont-ils conciliables ? Quelles relations entretiennent politique et sacré et quelle place occupe désormais la spiritualité ? Six points de vue et débats permettent de mieux comprendre la place et les évolutions de l’expérience et du sentiment religieux dans le monde actuel.
Retrouvez tous les articles de la série « Pourquoi le XXIe siècle est-il religieux ? » :
- « L’influence politique de l’Eglise et des catholiques est-elle devenue négligeable ? » (1/6)
- « Vers la “neuroligion” » (2/6)
- « La laïcité ne se définit pas par référence aux religions, mais pour assurer leur coexistence » (3/6)
- « Toutes les religions sont touchées par un renouveau du fondamentalisme et de ses pratiques » (4/6)
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Source : Le Monde