Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: August 2016

Double nationalité à la tête d’un pays est indécente et inacceptable

altContrairement à une certaine opinion opposée  à l’obligation de clarification de nationalité pour tout candidat à la magistrature suprême, je trouve  indécent et  inacceptable qu’un citoyen puisse se jouer de son peuple en surfant entre deux ou plusieurs nationalités. Aussi  est-il  opportun de soulever le débat et normal de poser des garde-fous pour parer à de possibles  situations fâcheuses, dangereuses , voir  déshonorantes pour un peuple , un pays, à l’image de Panama avec le Général  Noriega sur qui les Etats unis ont prétexté exercé  un pouvoir d’Etat sur son citoyen pour aller le cueillir, le juger et l’embastiller pendant qu’il était encore chef d’ Etat.  

Il me semble important que tout aspirant au fauteuil de Président de la République d’un quelconque pays, puisse se déterminer  avant la compétition et dans ce cadre il me semble que la  période de notification  doit bien couvrir  à la période d’ouverture du mandat présidentiel en cours,  pour éviter toute immixtion étrangère ou tentatives de déstabilisation  de l’exercice du mandat en cours  par la deuxième patrie du candidat binational.

En outre une telle mesure mettrait un terme à un complexe nègre très répandu aujourd’hui sous les tropiques chez une certaine classe de nantis qui on ne sait à quelles fins, procèdent à des incubations de nationalités étrangères, souvent Américaines,  pour leurs progénitures. Le procédé est simple, conception et- grossesse  au Sénégal et accouchement aux Etas UNIS pour avoir la nationalité de ce pays, alors, pour qui connaît l’attachement du pays de l’oncle Sam à ses enfants, il faut réfléchir et prendre toutes les précautions nécessaires avant de porter  un Yankee à la tête de notre pays. Si   ce débat de la double nationalité doit déranger que cela  dérange ici et maintenant au lieu d’attendre d’avoir un cas concret.

Au demeurant quelque soit  la forme d’acquisition de cette deuxième nationalité, de manière opportuniste,  accidentelle ou de sang c’est-à-dire d’origine parentale, un choix doit être fait et à temps par le candidat potentiel.  Du reste, si  cela a créé des difficultés quelque part c’est que la question n’avait pas été traitée à temps.  Je souhaite vivement qu’une loi soit prise dans ce sens mais applicable aux prétendants de 2024  avec une disposition  dérogatoire fixant un deadline  pour les candidats aux  élections de 2019.  C’est culturellement révolutionnaire et politiquement correct.

 

 Waly Ndiaye Observateur politique

 

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Froid entre Dakar et Nouakchott: Les raisons de la brouille diplomatique.

Froid entre Dakar et Nouakchott : Les raisons de la brouille diplomatiqueAlors que tout semblait aller pour le mieux dans les relations entre le Sénégal et la Mauritanie, Nouakchott expulsait des pêcheurs sénégalais en mars dernier, quelques semaines après une visite d’Etat du Président Macky Sall à Nouakchott pour réchauffer les relations entre les deux pays. Signe que la tension est devenue palpable, le Sénégal demande, en mi-juillet, aux éleveurs mauritaniens dont la présence du bétail sur le sol sénégalais est hors-la-loi de rentrer chez eux avec leurs animaux. Depuis lors, un froid glacial caractérise les relations diplomatiques entre les deux pays. Décryptage.

Même si dans les capitales des deux pays on joue à l’apaisement en expliquant que le Sénégal et la Mauritanie partagent un même espace, les mêmes problèmes et les mêmes ambitions pour leurs peuples frères, les signes ne trompent pas. Car en dépit de l’agenda commun sur le gaz transfrontalier ou la lutte contre le terrorisme, les deux pays sont en total désaccord sur certains dossiers qui jettent un froid dans leurs relations diplomatiques. Parmi ces affaires, il y a surtout celui de la République arabe sahraouie, le retour annoncé du Maroc au sein de l’Union africaine et les intérêts succincts après le choix des Américains d’établir une base d’action rapide au Sénégal que les Mauritaniens pensaient acquise sur leur sol.

Nouakchott préfère un axe diplomatique renforcé avec Banjul plutôt que Dakar

En avril dernier, lors des contestations dans les rues de Banjul contre le régime gambien, dans un contexte de froid diplomatique avec le Sénégal, le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a été l’un des rares soutiens du Président Yahya Jammeh qui a publiquement déclaré, et à plusieurs reprises, que le Président Macky Sall est un « gouverneur » des puissances néocoloniales. Le président gambien qui a récemment organisé un colloque international sur l’esclavage, la traite négrière et le colonialisme à Banjul, avait comme invité principal le commissaire aux droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire de Mauritanie, Cheikh Tourad Ould Abdel Malick.

Ce dernier a révélé que son pays va soutenir le projet de résolution sur l’esclavage, la traite négrière et le colonialisme que la Gambie veut soumettre à l’Assemblée générale de Nations unies, en septembre. Une déclaration qui n’a pas manqué de faire rire sous cape certaines chancelleries qui sont au fait de la gravité du problème de l’esclavage des négros mauritaniens. Qu’importe, Cheikh Tourad Ould Abdel Malick a vendu la mèche de ce projet gambien soutenu par la Mauritanie. Il s’agira de demander réparation aux puissances coloniales et esclavagistes. « Le projet de résolution doit comprendre le devoir de mémoire au profit des victimes de la traite négrière et de la colonisation ainsi que le droit à la réparation », a soutenu le droit de l’hommiste mauritanien.

Le Sahara occidental, illustration de la discorde

La Mauritanie est particulièrement remontée contre le Sénégal après le 27e sommet de l’UA au cours duquel la diplomatie sénégalaise a pesé de tout son poids pour un retour du Maroc au sein de l’Union. Un retour mal vu par la Mauritanie qui soutient la République arabe sahraouie. D’ailleurs, quand le roi du Maroc avait dépêché en juin dernier une délégation afin d’en informer le président mauritanien, celui-ci avait tout simplement refusé de la recevoir, laissant à son ministre des Affaires étrangères le soin de s’entretenir avec les envoyés spéciaux du roi Mohammed VI. Or, lors du sommet de l’UA à Kigali, le Président Macky Sall avait adressé une lettre au président en exercice de l’UA, Idriss Deby du Tchad, pour lui demander de lire une requête formelle sur le retour du Maroc.

Mais si les positions du Président Sall sur cette question irritent la Mauritanie dont le Président était absent à Kigali, c’est parce que son homologue sénégalais avait ouvertement milité pour l’exclusion pure et simple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de l’Union africaine incarné par le Polisario, un mouvement séparatiste soutenu et financé essentiellement par l’Algérie, mais aussi par la Mauritanie. D’ailleurs, quelques semaines plus tôt, lors des obsèques du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, le Président mauritanien s’est fait représenter par une forte délégation de son gouvernement.

Un soutien mauritanien très éloigné des préoccupations de son voisin. Car pour la diplomatie du Sénégal, dès lors que la RASD n’a pas été reconnue par les Nations unies et les autres organisations internationales, il est plus juste d’attendre qu’un référendum d’autodétermination ait lieu, par exemple, pour ensuite se prononcer au niveau continental. Plutôt préoccupé à éviter ce dossier chaud en plus de celui de la succession de la Présidente de la Commission de l’UA, le Président Déby n’a pu éviter le blocage sur la motion d’exclusion de la RSAD, qui n’a pas été votée par la Mauritanie, l’Egypte et la Tunisie. Mieux, le Président Déby n’a même pas fait lire à l’Assemblée la lettre demandant le retour du Maroc. Suffisant pour que la Mauritanie crie victoire.

Quand la candidature d’Abdoulaye Bathily souffre des effets collatéraux

Il faut dire que l’activisme mauritanien et algérien dans le dossier de la République arabe sahraouie démocratique a indirectement retardé la candidature du Professeur Abdoulaye Bathily pour diriger la Commission de l’UA. Le Sénégal avait suspendu cette candidature quand le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a été désigné par son pays. Le considérant comme un candidat au profil sérieux, le Sénégal était prêt à le soutenir. Mais alors que les tractations étaient à leur pique en coulisse pour le retour du Maroc à l’UA, Ramtane Lamamra s’est retiré de la course, fin mars, le jour même de la fermeture des candidatures. Ce qui n’a pu donner assez de temps au Sénégal pour placer sa candidature. Après cette volte-face, Lamamra a battu campagne pour le candidat et ancien vice-président ougandais, Speciosa Naigaga Wandira Kazibwe, prouvant ainsi que son pays avait un agenda totalement différent des préoccupations du Sénégal.

La Mauritanie solde ses comptes

Aujourd’hui, on est loin du bout du tunnel dans le froid diplomatique entre la Mauritanie et le Sénégal, même si à Dakar, l’on soutient que ‘’tout est normal entre nos deux pays qui restent frères et bons voisins’’. Pendant ce temps, en fin de semaine dernière, la Mauritanie a interdit l’accès à son territoire aux voitures de transport de marchandises immatriculées au Maroc et aux voitures venant d’Europe transitant par le Maroc en destination des pays de la sous-région, principalement le Sénégal et le Mali qui seront affectés par cette mesure.

Mieux, il n’est pas exclu que la Mauritanie renvoie une nouvelle colonie de pêcheurs sénégalais car, le ministre mauritanien des Pêches, Nani Ould Chrougha, expliquait le 28 juillet dernier le retard du renouvellement des accords de pêche entre son pays et le Sénégal, un retard qui place dans l’illégalité l’activité de ces pêcheurs sénégalais en Mauritanie. Or, avoue le ministre mauritanien des Pêches, la cause directe de la crise avec les pêcheurs sénégalais se trouve dans la volonté de son gouvernement d’appliquer une nouvelle réglementation selon laquelle, le poisson pêché en Mauritanie doit être débarqué d’abord dans le pays ou transbordé de bateau en bateau. Ce qui pose problème pour les pêcheurs sénégalais ne disposant que de pirogues en bois.

Par ailleurs, quatre (4) Sénégalais qui voulaient rejoindre l’Espagne sont bloqués depuis 2 jours dans le désert entre le Maroc et la Mauritanie. Selon la Rfm qui donne l’information, ces Sénégalais ont été refoulés par les garde-côtes marocains et la Mauritanie refuse de les accueillir.

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L’impossible unité nationale (Troisième partie)/Par le colonel (E/R) Oumar Ould Beibacar

L’impossible unité nationale (Troisième partie)/Par le colonel (E/R) Oumar Ould BeibacarLe remaniement de la détente.

Le 21 février 1966, c’est finalement un dénouement politique qui va faire baisser la tension, sans régler les problèmes de fonds. En effet, ce jour là, le père de la Nation se débarrasse de cinq de ses compagnons jugés extrémistes, dont les deux puissants ministres de son gouvernement, très bons amis, mais ayant deux visions antagonistes de la situation.

Il s’agit d’Ahmed Ould Mohamed Saleh, ministre de l’Intérieur qualifié de ministre des arabes, « conservateur mais pas réactionnaire », et de Mohamed Ould Cheikh, qualifié lui aussi de ministre des noirs, « progressiste voire révolutionnaire, trop en avance sur son temps ».

Deux autres ministres, Yahya Ould Menkous et Bamba Ould El Yezid ont été renvoyés « pour des motifs d’ordre technique et accessoirement politique », mais surtout pour leur soutien indéfectible aux idées progressistes de Mohamed Ould Cheikh relatives à la solution du problème linguistique pendant.

Quant au 5ème ministre, Kane Elimane Mamadou, bien qu’il soit très compétent, sa révocation était motivée par sa position de principe, que le père fondateur, qui avait refusé auparavant sa démission, lui reprochait : « Malheureusement, au lieu de se comporter en responsable national, devant toujours se placer au-dessus de la mêlée, surtout dans les moments difficiles, il adopta l’attitude d’un partisan, en prenant carrément faits et causes pour les compatriotes de son ethnie »

Ce même jour, lundi 21 février, le bureau politique national, data la démission à blanc de Ba Mamadou Sambouly, qui avait été, elle aussi, refusée antérieurement. N’étant plus député, il perd automatiquement son poste de président de l’assemblée nationale et sera remplacé par Cheikh Saadbouh Kane le 7 mars, avant d’être muté comme préfet de Chinghitty par mesure disciplinaire.

La démission en blanc est une pratique exclusive de la dictature du PPM. Tous les candidats à la députation sont obligés de signer leur démission en blanc, qui sera datée par le BPN à sa convenance dès qu’il juge que la conduite de l’intéressé contredit les orientations du parti. Souleymane Ould cheikh Sidiya et Sidel Mokhtar Ndiaye, sont les seuls à avoir refusé de signer cette démission en blanc. Pour cette raison, ils avaient été immédiatement révoqués du parti avant d’être réintégrés plus tard.

Après les avoir démis de leurs fonctions, le père de la Nation avait proposé aux cinq ministres, dans une réunion à huis clos, de choisir des postes dans la diplomatie ou l’administration territoriale. Ahmed Ould Mohamed Saleh avait laissé le choix au chef de l’Etat, qui le nomma inspecteur des affaires administratives. Yahya Ould Menkous opta pour la diplomatie et fut nommé ambassadeur à Paris. Mohamed Ould cheikh et bamba Ould El Yezid choisirent l’administration territoriale et furent nommés commandants de cercles.

Quant à Kane Mamadou Elimane, homme de principe, déçu sans doute par la suite donnée aux douloureux événements et la perspective de la politique autoritariste de l’arabisation à outrance, qui se fait au détriment d’une ethnie et au profit d’une autre, il opta pour l’enseignement et fut muté comme professeur d’histoire et de géographie au lycée de Nouakchott. Mine de rien, tous les maures sanctionnés, suite à cette première blessure intercommunautaire, ont été réhabilités immédiatement en occupant de hautes responsabilités, alors que tous les noirs punis pour les mêmes motifs ont été écartés ou mutés dans des postes lointains et minables.

L’entérinement de l’arabisation à outrance.

Le 4 avril, la rentrée des classes du secondaire se fait dans le calme, mais dès le 6 au lycée de Rosso et le 10 au lycée de Nouakchott, des heurts entre élèves maures et noirs vont conduire à la fermeture de ces deux établissements ainsi qu’à celui des jeunes filles.

Le 24, 25 et 26 juin 1966, la réforme de l’arabisation à outrance est entérinée par le congrès du PPM d’Aioun El Atrouss, cependant elle sera progressive et accompagnée d’un effort d’explication dans tout le pays. Mais les relations intercommunautaires vont s’aggraver sérieusement par la suite. Le congrès de l’arabisation fera d’Aioun El Atrouss le berceau du nassérisme.

Des anecdotes

On raconte à ce propos, que le 28 septembre 1970, à l’annonce de la mort de Nasser, beaucoup de notables ressortissants de la grande tribu guerrière des Oulad Nasser s’étaient regroupés dans la maison de leur chef général, au centre de la ville d’Aioun El Atrouss pour faire le deuil de l’illustre disparu. Voyant certains parmi les hommes en larmes, une femme s’approcha d’eux et leur demanda si leur chef Othmane ould Bakar était vivant !

L’un des hommes lui répondit qu’Othmane était bien vivant. Elle rétorqua : « Qu’est-ce qui vous fait pleurer alors et pourquoi tout ce monde ? il lui répondit : – Jemal Abdennasser est mort. Elle lui demanda, étonnée :- qui est-ce ? Il lui répondit : – c’est le chef de l’Etat égyptien. Encore plus perplexe, la femme lui dit : – en quoi cela concerne les Oulad Nasser !!!

Pendant l’année scolaire 1983-1984, des grèves avaient été déclenchées à Nouakchott à Atar, et à Aioun El Atrouss, suite à un tract intitulé « l’armée et le capitalisme », fabriqué de toutes pièces par la police politique, au nom des nasséristes, pour préparer, parait-il, la chute du pouvoir Haidalla, jugé fanatique et autoritariste. Les lycéens d’Aioun El Atrouss, majoritairement originaires d’authentiques tribus arabes, sont par excellence les plus grands activistes du nassérisme, non seulement, pour leur amour pour l’arabe et l’arabisme, mais surtout pour le lien de parenté qu’ils avaient trouvé, semble-t-il avec ce grand leader.

Cette année – là, je commandais le groupement de la garde d’Aioun El Atrouss. Dès les premiers jours de grève, la police avait identifié les meneurs et l’administration du lycée avait procédé à leur renvoi, avant de les mettre à la disposition de la police. Cette mesure avait aggravé la situation, occasionnant des manifestations des parents d’élèves devant le lycée, demandant la tête du proviseur accusé d’avoir tout fomenté.

Etant chargé de sécuriser le lycée, je suis allé à la rencontre des manifestants que j’ai pris le soin de faire encercler, au préalable, par des éléments de la Garde nationale. Ils étaient, en majorité, composés de femmes. Voulant comprendre l’objet de leur mobilisation, je leur demandai aussitôt : « Pourquoi vous mobilisez-vous avec autant d’enthousiasme pour défendre les idées laïques et racistes de Jemal Abdel Nasser ?». L’une d’elles, parmi les plus combatives, me répondit : « Jemal Abdel Nasser n’est-il pas de la tribu des Oulad Nasser ? Son père n’est-il pas Nasser . Je lui ai répondu: « Absolument pas, il n’a aucune relation avec Oulad Nasser, ni avec leurs ancêtres Béni Hassan

Déçue, elle s’adressa à son entourage pour leur lancer : « Il vous a dit que Jemal Abdel Nasser n’est pas de la tribu des Oulad Nasser ! » En effet, beaucoup de ressortissants de cette tribu, surtout parmi les illettrés font, l’amalgame entre Nassri qui veut dire ressortissant de la tribu Oulad Nasser et Nassiri qui veut dire nassériste et considèrent que le leader égyptien qui porte le même nom que leur grand père Nasser, est l’un des leurs, ce qui renforce incontestablement la propagande des défenseurs de cette cause, et leur facilite le recrutement de sympathisants.

Je pense que c’est pour cette raison, que cette tribu avait beaucoup de sympathie pour ce mouvement nationaliste arabe, contrairement à ses nombreuses cousines dans toutes les autres régions du pays. Sinon comment expliquer qu’il n’existe aucun baathiste dans cette tribu et aucun nassériste chez leurs cousins et voisins de l’Assaba et du Hodh Echarghi ? Comment comprendre surtout que leurs proches cousins Oulad Mbareck et Oulad Daoud qui sont, eux aussi très fiers de leur arabité ne comptent même pas un seul nassériste ?

Après le coup d’Etat du 10 juillet 1978, plusieurs jeunes bacheliers ressortissants de la tribu Oulad Nasser, d’obédience nassériste, se sont fait recruter dans l’armée nationale en vue de prendre le pouvoir par la force, afin de perpétuer l’idéologie de leur nouveau « cousin ». Car les nationalistes arabes ne pouvant jamais accéder au pouvoir par les urnes, cherchent toujours à le prendre par la force, en endoctrinant de jeunes recrues, ou des officiers parmi leurs proches haut placés dans le commandement des forces armées.

Et le forcing linguistique continu

En octobre1967, la première réforme de l’arabisation à outrance entre en vigueur, elle augmente le cycle primaire d’une septième classe appelée classe d’initiation à l’arabe (CIA), et augmente l’horaire de la langue arabe de 8h et 7h par semaine. Dans l’enseignement secondaire, l’horaire arabe est majorée de 9h dans le premier cycle et de 4h dans le second cycle. En 1971, une nouvelle réforme improvisée, intervient avant la fin du cycle primaire mis en œuvre par la première reforme.

En 1973 une troisième réforme voit le jour, avec un nouveau slogan : « un homme réconcilié avec la culture arabe et la civilisation islamique», motivée sans doute par notre adhésion à la ligue arabe. C’est le début de la montée en puissance du nationalisme arabe pour ne pas dire du chauvinisme arabe. Cette réforme entre en vigueur en octobre 1973 au fondamental et au secondaire et a pour but d’arabiser totalement la vie active et professionnelle et de se débarrasser progressivement de la langue du colon.

Les pétrodollars seront utilisés dans cette entreprise, un institut pédagogique doté d’importants moyens sera créé. Un lycée arabe entièrement financé par Kadhafi, le prince héritier de Nasser verra le jour à Nouakchott. Les dialectes négro-mauritaniens sont promus comme langues populaires par le rapport sur la réforme de 1973, elles « doivent être développées pour le folklore qu’elles véhiculent, folklore faisant partie de notre patrimoine culturel ».

Un petit espoir

L’avènement du pouvoir militaire le 10 juillet 1978 fait naitre une lueur d’espoir à travers le 1er discours du président du CMRN dans lequel il déclare : « Nous sommes arabes, nous sommes hall- poular, nous sommes soninkés, nous sommes wolofs. ». En effet, le président du CMRN avait la noblesse dans le cœur, il l’avait aussi dans son comportement. Il était l’homme de la situation, intelligent, d’une intégrité morale irréprochable, bon croyant, dépourvu de sentiment raciste quelconque, il pouvait trouver un terrain d’entente favorable à la réconciliation nationale.

Il connaissait parfaitement le contexte géopolitique mauritanien et particulièrement le problème linguistique, étant l’un des premiers instituteurs mauritaniens. Malheureusement, il sera très vite déstabilisé par les courants antagonistes internes au CMRN constitués de pro-marocains et de pro-algériens. Car il était l’un des rares membres du comité qui étaient pro-mauritaniens.

Pour contourner le comité militaire, devenu inefficace à cause des divergences importantes entre ses membres, le président du CMRN tenta de remplacer l’organe militaire par un organe civil, un conseil consultatif national le 29 mars 1979. Ce conseil de 98 membres composé d’éminentes personnalités de toutes les régions du pays dont 2 maures noirs et 21 négro-mauritaniens, avait été saboté par ces derniers sous prétexte d’être sous-représentés.

En effet, ces 21 membres auraient été manipulés par certains officiers du comité, qui leur auraient demandé de ne pas assister à ce conseil, signifiant pour certains d’entre eux, qu’ils seraient tous arrêtés pendant sa première réunion et l’ont ainsi boudé. Laissant penser que ce sont les noirs qui refusent le consensus. Et donnant aux militaires l’occasion d’écarter le président du CMRN, qu’ils jugent trop mou, incapable de se faire obéir par des civils qu’il avait lui-même choisis, mettant, selon eux le pays dans une situation ingouvernable,

Le 5 avril 1979, pendant la cérémonie d’ouverture du conseil consultatif boycotté par les noirs, l’apparition du Commandant Jiddou ould Saleck, bête noire des pro-marocains, qualifié d’homme fort du CMRN, fraichement limogé de son poste de ministre de l’intérieur, à la droite du président du CMRN, surprend tous les membres du comité. Et conduira le lendemain 6 avril 1979 à une révolution de palais, qui aboutira à la mise en place d’un nouveau Comité Militaire de Salut National qui consacre la victoire de l’aile pro-marocaine. Sa première décision fut de dissoudre le conseil consultatif national, éloignant définitivement du pouvoir, les civils jugés très indisciplinés, ainsi que l’encombrant commandant.

Les militaires renforcent la politique d’arabisation à outrance

Avec l’avènement du CMSN, les choses vont se compliquer. La circulaire 002 d’avril 1979 du ministre de l’Education nationale augmentant le taux de coefficient en arabe et créant une nouvelle épreuve d’instruction civique, morale et religieuse en arabe, provoquent la colère des élèves noirs qui se mettent en grève, soutenus par leur parents.

Ces grèves vont conduire à des émeutes qui provoqueront la mort d’un élève maure blanc au mois de mai, un promotionnaire à moi, nommé Yeslem ould Khaled, originaire de Tidjikdja, un brillant élève de terminale D, massacré dans la voiture de son oncle Khatri ould Dahoud, par des jets de briques d’un groupe de lycéens noirs aux environs du lycée de Nouakchott non loin du siège de l’assemblée nationale.

Les auteurs de ce crime odieux n’auraient pas été inquiétés et aucune réparation n’aurait été proposée aux parents de la victime. Comme au cours des événements de 1966, l’impunité est toujours en vigueur.

(A suivre) 

 

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CONFIDENTIAL – Mauritanie: Samba Thiam, Président des Forces Progressistes du Changement

Samba THIAM président FPC : Interpellation UE (1ere partie)Mauritanie, CONFIDENTIAL reçoit le 07 août 2016 Samba Thiam, Président des Forces progressistes du Changement (Fpc). Le leader d’opinion commente la vie sociopolitique de son pays.

Le président Samba Thiam reste constant et precis à chaque fois qu’il s’attaque au racisme d’État qui est une réalité en Mauritanie.

Réécouter l’entretien  

https://www.youtube.com/watch?v=xkMP5hv1Drc&feature=share

Accord mauritano-sénégalais régissant la transhumance frontalière

Accord mauritano-sénégalais régissant la transhumance frontalièreLa ministre de l’élevage et son homologue sénégalaise ont signé mercredi un procès verbal consacrant un accord sur la gestion permanente de la transhumance frontalière.

Au terme de ce procès verbal les deux parties conviennent de faciliter les opérations d’exportation vers le Sénégal de troupeaux de caprins mauritaniens destinés à l’abattage sacrificiel à l’occasion de l’Aïd El Kabîr, ainsi que de la volonté des deux parties de gérer en permanence la transhumance frontalière à travers la convocation de la commission mixte chargée de cette question et dont la date de réunion sera fixée par voie diplomatique.
Le Sénégal s’est engagé à faciliter les formalités de contrôle et à exempter les bêtes exportées des droits de douanes du début de l’opération jusqu’au 27 septembre prochain.

 Il s’est engagé par ailleurs à mettre à la disposition des éleveurs mauritaniens de points d’eau pour l’abreuvage de leurs bêtes, à sécuriser les personnes et leurs biens, et de leur assurer le suivi médical pendant cette période.
La Mauritanie, quant à elle, selon l’agence mauritanienne d’information,  s’est engagée à donner les instructions nécessaires aux autorités administratives et locales et à veiller à la sensibilisation des éleveurs et acteurs économiques en vue de la réussite de cette opération.

Elle s’est engagée en outre à fournir les certificats de santé pour les bêtes exportées, et à mener une campagne de sensibilisations à travers les médias en vue d’expliquer à tous le contenu et la portée de cette opération.
Les deux parties ont appelé à la désignation d’une commission mixte qui serait chargée de l’organisation et du suivi de cette opération.

Cette commission sera supervisée par les ambassadeurs des deux pays, des gouverneurs des régions concernées, des services techniques impliqués et des représentants des acteurs économiques engagés dans l’opération.

Les deux ministres en charge de la tutelle de l’élevage, Mme Fatma Vall mint Soueinae pour la Mauritanie et Mme Aminata Beng N’Diaye pour le Sénégal  se sont félicitées des résultats de cette visite qui a permis disent-elles d’aplanir toutes les difficultés qui se dressaient devant l’exportation vers le Sénégal des troupeaux de caprins destinés à l’abattage sacrificiel et plus généralement de la solution du problème de la transhumance frontalière entre les deux pays.

 

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