Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

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Ouverture de l’année scolaire 2015-2016 : Le discours du Ministre de l’Education Nationale, Ba Ousmane

Ouverture de l'année scolaire 2015-2016 : Le discours du Ministre de l'Education Nationale, Ba Ousmane Les écoles de l’enseignement primaire et secondaire seront ouvertes demain, lundi 19 octobre 2015, sur l’ensemble du territoire national. A cette occasion, le ministre de l’Education nationale, M.Ba Ousmane, a prononcé un discours dans lequel il s’est appesanti sur les réformes engagées par le gouvernement pour rehausser la qualité de l’enseignement et élargir l’accès des enfants aux structures scolaires.

Il a souligné que l’année 2015, déclarée année de l’enseignement par le Président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, a constitué un nouveau départ pour un recentrage de l’action et des efforts du département de l’enseignement sur la base d’une vision novatrice pour l’émergence d’une école moderne qui cultive l’excellence et promeut la science et le savoir. Il a convié les différents acteurs du système éducatif à resserrer leurs liens de partenariat dans un climat de confiance réciproque.

Voici, dans son intégralité, le discours du ministre

“Messieurs les enseignants et les encadreurs,

Chers élèves,

Messieurs les respectables parents d’élèves,

Je suis heureux de m’adresser à vous à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année scolaire 2015-2016 pour souhaiter à tous bonne santé et bonheur.

Je remercie également chacun de vous pour les efforts fournis au cours de l’année passée qui a été riche en dévouement, en programmes et en activités visant l’amélioration de la qualité de notre enseignement.

L’année écoulée s’était distinguée par de nombreux efforts soutenus par la volonté politique qui s’est concrétisée par l’annonce par le Président de la République, M. Mohamed Ould Abdel Aziz, de 2015, année de l’Enseignement. Il s’agit d’un message historique qui a rendu à l’école de la République sa symbolique et sa vivacité.

Cette vision et cette volonté politique se sont traduites notamment par des visites de terrain. C’est ainsi que son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, a effectué des visites de plusieurs établissements et institutions scolaires. Ces visites ont eu un impact positif en termes de suivi, d’évaluation et d’orientation, permettant au gouvernement du Premier ministre, M. Yahya Ould Hademine d’élaborer, de mettre en oeuvre et d’exécuter des programmes d’amélioration de la qualité de notre enseignement.

Ces programmes se sont illustrés à travers l’action du département de l’Education nationale portant sur la mise à disposition d’un nombre appréciable d’installations et de bâtiments scolaires de style urbanistique adapté. Le département a par ailleurs œuvré à la maitrise et respect de la carte scolaire, au rehaussement du rôle de l’enseignant, à l’augmentation et à la modernisation des établissements d’excellence et des écoles expérimentales en plus de l’augmentation des écoles de formation d’enseignants et de la création de programmes spécifiques en direction des zones prioritaires afin de promouvoir le plus large accès des enfants à l’école. Cela a permis de contribuer de façon considérable à la réduction des disparités et à lutter plus efficacement contre l’échec scolaire. De même, il a été procédé à l’évaluation des programmes pédagogiques et des horaires scolaires.

Dans ce cadre, en vue du renforcement de nos valeurs islamiques, le coefficient et le temps alloué à l’éducation religieuse ont été augmenté après le parachèvement du programme et du manuel de cette matière.

En plus de ces actions, il a été procédé à :
– la production de 240 000 livres scolaires sur fonds propres de l’Etat

– l’acquisition de 800 000 autres livres scolaires

– la création d’une base de données pour une meilleure gestion des ressources humaines

– le recrutement, pour la première fois, d’inspecteurs de l’enseignement secondaire

– le recrutement et le redéploiement d’un personnel supplémentaire de 872 composé d’inspecteurs, de professeurs, d’instituteurs et de laborantins pour résorber le déficit existant

– la création de trois lycées d’excellence à Nouakchott-Nord, à Aleg et à Sélibaby

– l’ouverture d’une nouvelle filière en langues espagnole et anglaise dans les établissements d’excellence à Nouadhibou et à Nouakchott

– l’ouverture de nombreux collèges et lycées.

Messieurs les enseignants et les encadreurs,

Vous êtes sans aucun doute les principaux acteurs du processus éducatif et c’est par l’accomplissement convenable de votre noble mission que se traduiront, de façon palpable, les plans et programmes de votre ministère. Nous comptons sur vous pour agir sur les perspectives pédagogiques de notre pays. Vous êtes le flambeau de la science et du savoir ainsi que la lanterne qui éclaire les générations. Votre mission est grande et votre responsabilité immense.

– Mes chers élèves

Vous êtes l’avenir et l’espoir.

Il n’est d’autre voie d’épanouissement pour vous que celle de la science et du savoir. Sachez que c’est dans les salles de classe que s’acquièrent les connaissances, que s’aiguisent les talents et que s’esquissent les contours de l’avenir.

Redoublez d’efforts pour acquérir le savoir qui hissera votre pays au diapason des grandes nations et vous serez ainsi, par la grâce d’Allah, une source de fierté pour tous vos concitoyens. Nous continuerons à vous encourager par le biais de la récompense des lauréats et des excellents parmi vous en vue d’une vie décente fondée sur la science et le savoir.

Messieurs, Mesdames, Parents d’élèves,

Messieurs les partenaires de l’action éducative (Syndicats, Société civile, Organisations),

Vous êtes un élément important du système éducatif dans notre société, un vecteur efficace de transmission des efforts consentis au service de l’enseignement pour la création d’une école moderne et efficiente porteuse de changement vers des horizons meilleurs garantissant le développement, le progrès et l’essor scientifique réel pour faire face aux défis économiques, sociaux, culturels et technologiques. C’est pourquoi, je vous convie à resserrer vos liens de partenariat dans un climat de confiance réciproque.

Honorables enseignants et encadreurs,

Mes chers élèves,

Respectables parents d’élèves,

Mesdames et Messieurs,

Famille scolaire,

Les efforts de notre Département seront orientés vers la promotion qualitative et quantitative de l’enseignement.

Dans le domaine de l’enseignement privé, nous poursuivrons l’application de la politique rigoureuse pour sa réforme à travers l’obligation du respect du cahier des charges. Nous continuerons à poursuivre la tradition de concertation avec nos partenaires dans l’action éducative conformément à la politique générale du pays qui, grâce aux sages instructions de son Excellence le Président de la République Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, se distingue par l’ouverture, l’esprit citoyen, la cohésion sociale et l’intégration nationale.

Avant de terminer cette allocution, je vous convie à faire de l’année scolaire qui commence, l’année de la réussite des élèves par le sérieux et l’abnégation grâce à vos sacrifices. Je déclare ouverte l’année scolaire 2015-2016.

Vive l’école mauritanienne

Vive la Mauritanie unie, forte et prospère

Je vous remercie “.

AMI

Les trois quarts des mauritaniens vivent dans une pauvreté extrême selon la FAO

Les trois quarts des mauritaniens vivent dans une pauvreté extrême selon la FAOLe rapport annuel 2015 du fonds des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) révèle que les trois quarts des mauritaniens vivent dans une extrême pauvreté.

Les chiffres de la FAO relativement à la situation de la Mauritanie sont inquiétants.

Selon l’organisation des nations unies,  71,3% des mauritaniens vivent avec moins de deux dollars par jour. 23,5% parmi ceux-ci vivent avec moins de 1,25 dollars par jours.

Il s’agit de la moyenne la plus critique dans la région nord africaine.

Toujours selon le rapport de la FAO, les enfants mauritaniens accusent une diminution de poids avec 29,7% en milieu rural et 16,4% en milieu urbain.

Le pays le mieux nanti dans cette région nord africaine est la Tunisie avec seulement 0,7% de pauvreté extrême (moins de 1,25 dollars par jour) et 4,3% avec moins de deux dollars par jour.

La malnutrition dans ce pays n’affecte que 2,4% en milieu rural et 2,3% en milieu urbain.

L’Egypte arrive en deuxième position après la Mauritanie quant à l’indice de pauvreté suivie du Maroc devant l’Algérie.

 

saharamedias

Ly Djibril Hamet, Engagement pour quoi faire?

altCe que nous voyons tous les jours, ce que nous entendons, les personnes avec lesquelles nous commerçons, les évènements  que nous vivons ou dont nous sommes témoins, impriment notre mode de pensée.

Rien ne nous laisse indifférents. L’environnement dans lequel nous baignons nous conditionne. Tout nous interpelle.

Nous répondons en conséquence de manière consciente ou inconsciente, vive ou molle. Nous nous exprimons par le corps, par le verbe ou par l’écrit. Et lorsque nous sommes portés à l’écriture, c’est par la plume que nous réagissons. Par devoir de mémoire. Pour attirer l’attention. Pour infléchir des changements allant dans le sens de notre ressenti, de notre vision et de nos souhaits. Nous, mémoires vivantes et agissantes des temps présents, pour la transformation des temps à venir. Grâce à la force magique des mots. Des mots qui permettent de diagnostiquer les maux. Des mots qui permettent de guérir les maux.

Ainsi donc, je m’aventure progressivement dans différents genres littéraires qui sont autant de moyens d’expression: la poésie et le  théâtre, la nouvelle et le roman, la chanson et le conte, l’essai et autres véhicules de l’écrit.

Mon engagement littéraire remonte au jeune âge. Au collège déjà, puis à l’Ecole Normale d’Instituteurs, je militais. Et, jeune enseignant, à la fin des années 60, je m’engageai dans un parti politique clandestin d’obédience marxiste. Tracts, dazibao, graffiti, manifestations, ponctuent alors la vie militante et façonne les modes de penser et d’agir de la jeunesse. Mais aussi poésie et chants patriotiques, pièces théâtrales dénonçant des pratiques peu conformes aux aspirations du peuple mauritanien et à l’indépendance réelle de la Mauritanie. Je me suis abreuvé à cette source.

Le flambeau, périodique de mon parti dont j’étais un des principaux responsables (le périodique), paraissait, en plus du français, en langues nationales pulaar, sooninke et wolof. C’était à oser à l’époque, aucun esprit n’y étant réellement préparé!

Permettez-moi, afin de mieux camper le thème de ma communication, «L’engagement, pour quoi faire» (j’ai sciemment choisi cette orthographe), de partager avec vous mon vécu d’engagement qui justifie mon écriture qui appelle des changements  de trois ordres: environnemental,  socioculturel, sociopolitique.

Engagement pour la protection de l’environnement

Il me semble opportun de signaler, pour cet engagement, que je préside le Réseau d’Adaptation au Climat Côtier pour l’Afrique de l’Ouest (RACCAO) qui regroupe cinq pays: Cap Vert, Gambie, Guinée Bissau, Mauritanie et Sénégal, et «Au secours de nos côtes», le réseau national des acteurs à la base pour l’Adaptation aux changements climatiques côtiers.

La Mauritanie, vaste pays sahélosaharien, continue de perdre à grande vitesse sa faune et sa flore. Du fait, certes, des changements climatiques, mais également des comportements irresponsables des hommes par trop attirés par le gain de biens matériels (coupe de bois pour la vente de charbon ou autres usages abusifs) et d’une politique de gestion étatique qui ne montre jusqu’ici aucune efficacité probante. Par ailleurs, le phénomène des changements climatiques côtiers vient se conjuguer avec la déforestation et la désertification et assombrir davantage ce tableau déjà si peu reluisant.

L’éducation citoyenne  des adultes actuels et des femmes et hommes en devenir, est pour ainsi dire absente du système éducatif. L’école ne prépare que très mal l’adulte de demain dans ce sens.

J’écris pour dire non à cela. Pour dire qu’il faut changer. Pour le bonheur de tous!

Engagement pour les droits socioculturels

Pour cet engagement, il me semble utile de savoir que je suis Vice-président de l’association nationale «Empreintes Culturelles» qui œuvre pour la multiculturalité, l’épanouissement inclusif et complémentaire de toutes les cultures de la Mauritanie (elle est, à ce titre, représentative de toutes les cultures du pays); et je préside par ailleurs l’association littéraire pulaar «Konngol e Binndol» (Parole et Ecrit). Je suis également vice-président de l’ONG Forum pour la Refondation du système éducatif (FORSE) et membre du bureau national de Tapital Pulaagu International (TPI Association internationale des peuls et amis de la culture peule).

La Mauritanie est un pays multiculturel. Sa constitution reconnaît quatre langues nationales: l’arabe, le pulaar, le sooninke et le wolof. C’est un progrès notable par rapport aux anciennes dispositions de la loi fondamentale. Cependant, seul l’arabe est réellement reconnu, présent dans la vie administrative, politique et éducative.

Pendant six ans j’ai eu le redoutable privilège de piloter de l’expérimentation de l’enseignement des et en langues nationales pulaar, sooninke, wolof, comme langues maternelles, puis de ces dernières et de l’arabe comme langues secondes, de manière croisée, dans des classes expérimentales. Je n’ai cessé mes fonctions que lorsque la police d’Etat est venue me prendre au travail avec les suites que j’évoque dans la troisième partie de la présente communication.

Cette expérimentation de l’enseignement des et en langues maternelles, pourtant jugée probante par toutes les évaluations faites (dont une de l’Unesco), a été stoppée et l’Institut des Langues Nationales qui la portait supprimé. Pourquoi ? Allez savoir et expliquer…

L’utilisation des langues maternelles à l’école permettait pourtant de démocratiser l’enseignement en donnant des chances égales à tous les petits Mauritaniens. Elle avait d’autres avantages certains: c’était d’abord la reconnaissance d’un droit. En outre, elle participait au rapprochement des fils du pays au stade précoce.  Elle rendait aussi efficients les apprentissages et, ainsi, préparait mieux les futurs adultes à participer au développement de leur pays dans la concorde la plus harmonieuse.

La mise en arrêt de l’enseignement des et en langues nationales et de l’Institut qui en était chargé a été un signal fort des forces occultes, encore, aujourd’hui, très puissantes et très méthodiques.

Le système éducatif mauritanien, outre ses autres tares (analphabétisme criant, échecs scolaires, déscolarisation…) est inique en ce sens qu’une partie des enfants scolarisés apprennent dans leur langue maternelle et les autres dans des langues différentes de celles de leurs cultures et de leurs pratiques communicationnelles quotidiennes. Ce fait est périlleux à terme pour le pays.

J’écris pour dire non à cela. Pour dire qu’il faut changer. Pour le bonheur de tous!

Au niveau des media, les langues nationales autres que l’arabe sont pour ainsi si dire inaudibles et les cultures qu’elles véhiculent pratiquement invisibles. Un seul journal et un site dans une de ces langues, le pulaar, qui peinent à s’imposer.

Aucune autorisation de radio ou de TV à des opérateurs Mauritaniens des cultures pulaar, sooninke ou wolof.

Tout est fait pour présenter une Mauritanie monoculturelle, monoraciale, monoculaire. Les Mauritaniens, dès le plus jeune âge, sont formatés pour accepter cet état de fait; à travers ce qu’ils voient, à travers ce qu’ils entendent, dans tous les lieux où s’exprime la culture. Ils grandissent ainsi.

De l’extérieur, il paraît naturel de voir cette Mauritanie-là, telle qu’elle est sciemment présentée.
Stratégie à plus d’un titre réussie. Mais stratégie on ne peut plus suicidaire à terme.

L’administration, la fonction publique, la justice, l’armée nationale, la police, elles, vont de plus en plus à une seule communauté, les autres en disparaissant à vue d’œil, s’estompant de manière rapide et sûre. Il en va ainsi de tous les rouages de l’Etat, du secteur économique et financier. Il en va ainsi de l’occupation de l’espace.

J’écris pour dire non à cela. Pour dire qu’il faut changer. Pour le bonheur de tous!

Les droits de l’enfant et de la femme font verser beaucoup d’encre et de salive à travers le monde.
Et pourtant, la Charte du Manden dite Charte du Kurukan Fugan, en 1236, c’est-à-rire plus de sept cents ans avant celles des Nations Unies sur l’Enfant et sur la Femme, avait légiféré. Elle disait, notamment :

Article 9: L’éducation des enfants incombe à tous. La puissance paternelle appartient en conséquence à tous.
Article 11: Quand votre femme ou votre enfant fuit, ne le poursuivez pas chez le voisin.
Article 14: N’offensez jamais les femmes, nos mères.
Article 16: Les femmes, en plus de leurs occupations quotidiennes, doivent être associées à tous nos gouvernements.

Les problèmes des droits de la femme et de la parité étaient déjà en partie réglés. Par des Africains. Sept siècles avant l’Occident.

Les Nations Unies reconnaissent désormais que la Charte du Kurukan Fuga, charte africaine, est la première sur les droits humains.

Aujourd’hui encore, l’enfant et la femme peinent à jouir de leurs pleins droits: problèmes de bonne éducation permettant l’épanouissement de ses facultés et potentialité basiques, de mariages précoces ou forcés, de viols et violences en récurrence, d’implication réelle dans la vie politique et publique et j’en passe.

J’écris pour dire non à cela. Pour dire qu’il faut changer. Pour le bonheur de tous!

Engagement pour les droits sociopolitiques

Ce dernier engagement explique davantage que je sois Président de PEN Mauritanie.
Présentement, l’esclavage est un problème qui se discute (pour ne pas dire se dispute) avec acuité en Mauritanie.
Et pourtant, la Charte citée plus haut en avait pleine conscience. Elle décidait:

Article 5: Chacun a droit à la vie et à la préservation de son intégrité physique. En conséquence, toute tentation d’enlever la vie à son prochain est punie de la peine de mort.

Article 20: Ne maltraitez pas vos esclaves, accordez leur un jour de repos par semaine et faites en sorte qu’ils cessent le travail à des heures raisonnables. On est maître de l’esclave e non du sac qu’il porte.

L’esclave avait donc un droit de propriété.

La faim n’est pas une bonne chose.

L’esclave n’est pas non plus une bonne chose. Il  n’y a pas pire calamité que ces deux choses dans le monde.

Tant que nous disposerons du carquois et de l’arc, la faim ne tuera personne dans le Mande. La guerre ne tuera plus jamais dans le village pour y prélever des esclaves.

L’essence de l’esclavage est éteinte ce jour d’un mur à l’autre, d’une frontière à l’autre du Mande.

L’Almamiat, la république théocratique du Fuuta Tooro, quant à elle, avait purement et simplement banni l’esclavage de manière fort explicite. Même si cette loi a été dévouée par la suite, dans la pratique. C’était en en 1776. Donc avant l’abolition par l’Occident.

Et pourtant, en ce XXIème siècle encore, il persiste dans mon pays. La société a du mal à se défaire de cet infamant fardeau. Mentalement et physiquement, économiquement et juridiquement. Et ceux qui nous gouvernent ont du mal à prendre les dispositions adéquates radicales de son éradication réelle et définitive, les lobbyings étant très puissants qui tirent vers le bas et vers l’arrière.

Et ceux qui subissent, les victimes de cet esclavage, s’impatientent et réagissent avec véhémence et détermination. La Mauritanie est assise sur une poudrière!
J’écris pour dire non à cela. Pour dire qu’il faut changer. Pour le bonheur de tous!

Ce qu’on l’on appelle pudiquement passif humanitaire en Mauritanie et qui est une somme de crimes et diverses forfaitures, un racisme d’Etat, vicie et gangrène la vie du pays. Nombre de militants des droits humains réclament avec insistance, des journées nationales d’échanges réels et profonds sur les années de braise afin de dégager la vérité et de réconcilier le peuple mauritanien avec lui-même.

En 1986, des camarades et moi-même, avons rédigé un manifeste qui dénonçait les maux évoqués plus haut et proposait des solutions concertées. Pour cela j’ai connu 4 ans de prison dont la partie la plus dure était le bagne d’Oualata. Avec mes camarades. Nous avons souffert dans notre chair. Quatre d’entre nous y sont définitivement restés dont une de nos meilleures plumes, un ancien ministre et deux officiers.

En 1987, à l’issue d’une parodie de procès, des militaires noirs accusés d’avoir voulu tenter de prendre le pouvoir par la force, sont sévèrement condamnés. Trois d’entre eux ont été passés rapidement par les armes, contre toute logique et à la désapprobation totale de tous les défenseurs de droits humains.

Mais le pire était à venir: 1989-1991. Des massacres aveugles, des viols, des expropriations, des spoliations des terres, des expulsions de leur patrie de  milliers de citoyens qui avaient commis, pour seul crime, d’appartenir à la mauvaise communauté rétive et frondeuse. Une communauté qui a osé élever le ton,  dire non. Des arrestations, des exécutions sommaires, extrajudiciaires. Un nettoyage ethnique méthodique. Des fosses communes dont les occupants réclament encore de nos jours des sépultures dignes afin que les veuves et orphelins puissent faire leur deuil.

Les victimes et tous ceux qui luttent à leurs côtés, réclament que toute la lumière soit faite. Que les coupables soient identifiés, traduits en justice et que soient rétablis dans leurs droits les victimes et/ou les rescapés et les ayants-droit.

Au lieu de cela, le régime sous lequel ces forfaits ont été commis à fait voter par le parlement une loi d’amnistie. Une loi d’autoamnistie! Et tous les régimes qui se succèdent depuis sont restés silencieux sur la question.

Il y a certes eu des journées de concertation. Sans suite. D’autres saupoudrages également, fortement médiatisés. Pour exorciser, dirait-on. Certes aussi, des réfugiés au Sénégal et au Mali sont revenus au pays, mais ne sont jamais rentrés dans leurs droits, n’ont même pas eu droit à des actes d’état civil, ont été misérablement cantonnés dans des sites, en véritables apatrides, dans leur propre patrie. Une diaspora qui ne dit pas son nom.

L’Etat mauritanien se doit de s’inscrire dans une logique de justice transitionnelle.
Ce sont là des priorités que devrait se fixer tout régime clairvoyant.

Demain, 28 novembre, est l’anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie. A l’aube de ce jour anniversaire, en l’an 1990, à Inal, une caserne, 28 militaires négro-mauritaniens ont été humiliés puis symboliquement et sadiquement pendus par leurs frères (?) d’armes et geôliers. 28! Ces pendaisons ont duré un temps insoutenable d’acharnement euphorique de ses commanditaires et exécutants!

Le 28 novembre qui devait être une journée de fierté, de réjouissance est pour moi, pour nombre de militants, une journée de honte et de frustration. Une journée de deuil!

Oui! Les auteurs de ces exactions, aujourd’hui encore, narguent, insultent les citoyens mauritaniens. Certains occupent de hautes fonctions étatiques Ils sont militaires. Des officiers supérieurs. Du moins, les principaux responsables.

J’écris pour dire non à cela. Pour réclamer justice au nom de tous les Mauritaniens. Car les Mauritaniens ne sont pas tous d’accord sur ces barbaries, même ceux desquels sont issus les auteurs de cette forfaiture.

J’écris pour dire de changer les pratiques négatives.

J’écris pour dire d’adopter des pratiques positives, la culture de la citoyenneté, de la bonne gouvernance, la bonne distribution de la justice, seules véritables garanties de la paix sociale et de la concorde nationale sans lesquelles il est impossible de se développer.

Mon objectif, à travers cette communication était plus de partager avec vous mon expérience d’écriture, à partir de mon vécu, de donner des éclairages, à partir de mon environnement écologique, socioculturel et sociopolitique. De tenter de répondre à la question: «L’engagement littéraire pour quoi faire?».

La somme des réponses que proposeront les différents intervenants à travers les communications et les discussions donnera, j’en suis sûr, le panorama le plus complet et le tableau le plus parlant et le plus instructif.

Je vous propose, pour finir ce propos les deux poèmes ci-dessous que j’ai déclamés ailleurs, à des moments qui s’apparentent à celui-ci.
Le premier: OSER

Oser   oser
Oser   regarder   et voir
Écouter   et entendre
Cogiter   et comprendre
Aimer   être aimé
Choisir   agir
Lutter   vaincre
Ose!

Mais aussi, cet autre poème: AGIR

Le soleil se lève se couche La terre tourne retourne
Les choses bougent mais restent en place ou restent en place mais bougent
Dans les têtes ça bouge ça tourne
Certains yeux voient le chemin le contournent
Des esprits du bien se détournent d’autres vers le bien se tournent
Les langues aussi tournent sept fois tournent
Où sommes-nous? Que faisons-nous? Que deviendrons-nous?
Agir
et ne pas perdre de temps car  la vie est de temps
Agir
pendant qu’il est temps en même temps
Agir
vite tous pour le bien de tous.

Ly Djibril Hamet

Rencontres Euromaghrébines de littérature
2e édition, Tunis, du 27 au 29 novembre 2014
 

Source : http://litteratureetengagement.com via Traversées Mauritanides

 

kassataya

Décès du grand dramaturge Djibril Hamet Ly

altLes arts et lettres mauritaniens sont en deuil. Le Poète et dramaturge mauritanien Djibril Hamet Ly s’est éteint dans la nuit du vendredi 16 octobre 2015 au Canada où il était en mission. Cet ancien inspecteur de l´enseignement et militant des langues nationales fut aussi un grand combattant des libertés.

Membre fondateur des Forces de Libération africaines de Mauritanie(FLAM), Ly fut le premier président élu du mouvement jusqu´à son arrestation en septembre 1986 suite à la publication du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé. Arrêté et condamné à 5 ans de prison ferme, il sera détenu à la prison mouroir de Oualata, en compagnie de Tène Youssouf Guèye et Djigo Tafsirou entre autres.

Natif de Lobbudu (Daarel Barka), Djibril Hamet Ly qui fut aussi la muse de Baaba Maal, est auteur de plusieurs pièces de théâtre dont “L’arbre à la cour criminelle”.  Ly Djibril  s’en va à l’âge de 69 ans. «Notre pays perd une de ses grandes voix, une de ses plus belles plumes, une conscience politique….».

La culture mauritanienne vient de perdre un de ses géants. Le Fouta perd un de ses illustres fils. Inna Lillaahi wa Inna ileyhi raajioune.

 

source: le calame

Guinée : Alpha Condé réélu président, l’opposition envisage des recours légaux

content_imageLa Commission électorale guinéenne a annoncé, vendredi soir, la réélection du président sortant Alpha Condé, selon des résultats provisoires portant sur 92 % des électeurs inscrits. L’opposition menace des recours et de descendre dans la rue.

 

Le président guinéen sortant Alpha Condé a obtenu la majorité absolue au premier tour de la présidentielle, selon des résultats provisoires, proclamés vendredi 16 octobre par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et contestés par l’opposition, qui envisage recours légaux et manifestations.

 

Selon les derniers résultats provisoires du premier tour, Alpha Condé obtient près de 2,2 millions de voix sur environ 92 % des six millions d’inscrits, un score qui, compte tenu de la participation d’environ 66 %, lui assure une majorité absolue.

 

Seuls restaient à annoncer les résultats de Ratoma, la commune la plus peuplée de Conakry où se trouvent les banlieues favorables à l’opposition, et du consulat de Guinée à New York.

 

« Une farce électorale » selon le chef de l’opposition

 

Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, crédité d’un peu plus d’un million de voix, arrive loin derrière, mais, distance très largement les six autres candidats. Ce dernier a fustigé une « farce électorale ». « Nous ne pouvons donc pas reconnaître une telle victoire », a-t-il déclaré à l’AFP.

 

Cellou Dalein Diallo a mis en cause les taux de participation d’environ 90 % annoncés dans les bastions électoraux du président sortant, favorisés selon lui par une série de décisions de la commission électorale assouplissant les règles de vote pendant le scrutin, ainsi que des inégalités géographiques dans la distribution des cartes d’électeur.

 

La communauté internationale inquiète des risques de violences post-électorales

 

« Lorsque dans une élection, le président de la [commission électorale] décide que tout détenteur de carte électorale peut voter, avec ou sans enveloppe, en violation du code électoral, une telle décision met en évidence le caractère illégal dans lequel l’élection a eu lieu », a estimé le chef de l’opposition après les derniers résultats.

 

Cellou Dalein Diallo a expliqué qu’un recours devant la Cour constitutionnelle faisait partie des options en discussion. « On se réserve le droit d’utiliser tous les recours légaux, donc y compris les manifestations pacifiques », a-t-il précisé.

 

La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’Homme, inquiètes du risque de violences post-électorales, fréquentes en Guinée, exhortent toutefois les candidats à régler leurs litiges en justice et non dans la rue.

 

Selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et des ONG guinéennes, toutes les contestations doivent être « portées devant la Cour constitutionnelle, seule habilitée à trancher les différends électoraux. Les porter dans la rue ajouterait aux tensions actuelles le risque de nouvelles violences ».

 

Auteur: afp – France 24