Daily Archives: 15/07/2015
Baccalauréat 1974 – 2015 : le résumé d’une succession d’incompétence qui dure depuis 41 ans, 2015 : taux de réussite à la première session 7.46%, Lettre Moderne 3%,…
On dit souvent qu’une image veut mieux que 1000 mots, les deux figures suivantes montrent l’évolution du taux de réussite au baccalauréat toutes les filières confondues de 1974 à 2010 (figure 1) et l’évolution du nombre d’inscrits à cette épreuve pour cette même période (figure 2).
Nous pouvons en tirer une conclusion :
– aucun gouvernement n’a réussi à mettre en place un système éducatif du secondaire capable de préparer efficacement les élèves mauritaniens aux études supérieures tant en qualification qu’en nombre durant cette période.


Le nombre d’inscrits ne cesse de croitre de façon considérable tandis que le taux de réussite ne cesse de chuter de la même façon, l’enseignement ne fonctionne pas du tout.
Il y a eu le plan stratégique de lutte contre la pauvreté (www.cslp.mr) qui a démarré en 2006, dans le volet éducation, un objectif de réussite au baccalauréat de 30% pour 2010 était la cible, de 2006 à 2014 on n’a jamais réussi à dépasser les 10% à la première session.
En plus de l’incompétence de nos dirigeants à gérer l’éducation, des réformes éducatives non objectives souvent nuancées de politisme sont venues s’y ajouter, d’où l’aggravation de la situation, aujourd’hui on est tous convaincu que le système éducatif mauritanien est chroniquement malade, les résultats de cette année le démontrent.
Pour la série Lettre Moderne un taux de réussite de 3%, les mathématiques 18%, Sciences Naturelles 7,5%, Lettre originale 8,3%, TM 35.5%.
Il faut remarquer que le taux de réussite de la série TM n’est pas significatif par rapport au niveau général, car c’est 38 élèves sur 107, le nombre d’inscrits ne représente que 2.5 pour 1000 du total des inscrits par contre la filière lettre moderne représente 21,43 % du total des inscrits soit 214 pour 1000.
Nous attendons avec impatience une communication pour faire savoir aux candidats au bac et à tous les Mauritaniens que malgré les désagréments causés par les réseaux sociaux, l’année de l’enseignement à enregistrer un taux de réussite de 7,46%, on fera mieux l’année prochaine en vendant 3 écoles.
Félicitation à Ibrahim Mohamed Moustapha développeur de l’application qui permet de consulter les résultats du bac via ce lien
http://41.188.113.135/consulbac/
Source : Kalidou Sarr
Editorial du calame: Happy birthday, général !
10 Juillet 1978-10 Juillet 2015 : trente-sept ans que nous vivons sous la botte de militaires censés nous protéger et nous défendre. Trente-sept ans de ténèbres, juste entrecoupées d’une légère éclaircie, entre 2007 et 2008, avant qu’ils ne reviennent au galop, pour re-confisquer le pouvoir qu’ils avaient confisqué en 1978. Officiellement le premier « redressement national » – il y en aura beaucoup d’autres après – opéré, au petit matin du 10 Juillet de cette année-là, visait à sortir le pays de la guerre du Sahara, relever l’économie et mettre en place des institutions démocratiques. Le seul acquis « véritable », si l’on peut le qualifier ainsi, vu la façon dont il a été négocié, fut la sortie, sur la pointe des pieds, d’une portion de territoire arrachée au prix du sang. On sait ce qu’il advint du redressement économique. Le laisser-aller, la prévarication, la gabegie et le détournement des deniers publics, qui étaient l’exception, sont devenus la règle d’or de nos képis étoilés. La gestion rationnelle des ressources, la probité et le respect de la chose publique, qui prévalaient jusqu’à leur avènement, sont rapidement passés au rang de souvenirs ressassés par quelques nostalgiques. Ne parlons pas de démocratie. Le comité militaire avait, entre ses mains, l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Aucune liberté garantie et la prison, lot quotidien de tous ceux qui osaient dire un mot ou donner un avis sur la médiocrité ambiante. Il aura fallu attendre quatorze ans pour qu’un semblant d’institutions démocratiques voie le jour. Et c’est contraints et forcés, par la Communauté internationale, que les militaires acceptent alors de lâcher du lest, en autorisant les partis politiques et en accordant la liberté de presse. Ils ne quittèrent pour autant pas le pouvoir. Appliquant la sentence de Jacques Chirac – « En Afrique, les élections ne sont organisées que pour être gagnées » – ils maintiendront l’un des leurs au pouvoir durant vingt-et-un ans. Puis, sentant que l’autorité de Maaouya commençait à s’effilocher et que la situation pouvait leur échapper, ils le renversent, en 2005, organisent une transition de deux ans, cooptent un civil pour lui remettre le pouvoir, en 2007, avant de revenir en force seize mois plus tard. Et un nouveau cycle commence. De vingt-et-un ans ? Comme avec Maaouya ? Ce qui est sûr, c’est que l’actuel locataire s’est déjà présenté à deux élections. Au terme de son second mandat, en 2019, il aura cumulé onze ans de pouvoir. Deux élections de plus et les vingt-et-un ans seront bouclées. Même si la Constitution limite les mandats à deux, rien ne l’empêche de la piétiner, comme en 2008, lorsqu’il renversa un président démocratiquement élu. Les militaires et la démocratie, c’est une longue histoire d’incompréhension. Que dit l’article 1 du règlement militaire ? Que le chef a toujours raison. Et s’il n’a pas raison ? Voir l’article 1. Au moins, cela a le mérite de la clarté. Même si la prouesse s’accommode mal du jeu démocratique où le chef ne l’est que grâce à l’onction populaire, le temps d’un mandat. Quand nos militaires auront, enfin, assimilé cette idée, le pays aura accompli un pas de géant sur la voie de la démocratie véritable. Mais, de la coupe aux lèvres… Nos étoilés et leurs laquais auront pourtant bien bu, vendredi soir, pour fêter leurs trente-sept ans. C’était moins la fête, ailleurs, notamment dans les kebbas et les adwabas…
Ahmed Ould Cheikh
Tant qu’il y a la Mauritanie
Dans son discours de fermeture de session, le président de l’Assemblée nationale a considéré que les questions orales aux ministres constituaient un bon moyen de contrôle sur l’action gouvernementale. Les ministres interpellés doivent justifier les politiques de leur département, devant le peuple, via ses représentants. En réalité, les sessions ont surtout constitué, pour certains parlementaires, une providentielle occasion de régler leurs comptes à certains ministres qui ne leur manifestaient pas beaucoup de sympathie, lorsque les honorables venaient leur rendre une visite de « courtoisie » dans leurs bureaux. Les prestations des ministres qui passaient leur oral étaient mitigées. Evidemment. Ses Excellences n’ont pas toutes le même gabarit, en termes de formation, de sang-froid et de bilan. Samba n’est pas, à ce titre, le frère de l’autre. Certains valent mieux que d’autres. Evidemment encore. Mais, aujourd’hui, s’il existe une chose sur laquelle tous les Mauritaniens sont d’accord, c’est la déliquescence avancée du système éducatif. Certes, la responsabilité de la pitoyable situation que vit ce système ne date pas de 2008. Mais, depuis cette date, elle a empiré. Les quatre ministres qui sont passés, depuis, au département n’ont rien pu faire de concret. Les problèmes structurels de ce ministère qui date d’une dizaine d’années sont restés en l’état. Quoique déclarée de l’enseignement, cette année 2015 n’a pas été meilleure que les autres. Le recrutement abusif des contractuels, au fondamental et au secondaire ; les affectations, à tour de bras, des instituteurs et des professeurs aux directions centrales ; la descente continue aux enfers des niveaux et autres disfonctionnements connus du système ; sont un secret de Polichinelle. La fuite, il y a juste trois semaines, des épreuves du bac de physique et le fiasco que les résultats de celui-ci viennent de révéler (7,5 % d’admis !) attestent que rien ne va dans ce département. Il était plus facile, à Son Excellence le ministre de l’Education, d’essayer d’expliquer, aux parlementaires les véritables raisons de cette déconvenue, plutôt que de citer publiquement le Calame qui n’est, on le concède, loin d’être « une référence et que tout le monde connaît ». Belle inspiration. Il y a quelques mois, le président Mohamed ould Abdel Aziz disait, à un confrère, que le Calame « a choisi son camp. » Oui, nous l’avons choisi, depuis longtemps, bien avant l’avènement de la fameuse Rectification. Le camp de l’objectivité, puisque ses colonnes sont ouvertes à tous, y compris aux plus grands défenseurs du pouvoir actuel. Le camp de la vérité dont les promoteurs deviennent de plus en plus rares. Le camp de la liberté qui s’accommode mal avec la flagornerie, l’aplatissement et la courbette. Pour que tant qu’il y a la Mauritanie, il y ait Le Calame.
Sneïba
le calame