Les Forces Progressistes du Changement (FPC) Mauritanie

Monthly Archives: March 2015

Kidal : La CMA prépare la guerre ?

(image utilisée juste a titre d`illustration)La joie à Alger n’aura été que de courte durée car l’espoir de voir le retour de la paix a été vite déçu. Après le paraphe du préaccord par le Mali, la Coordination des Mouvements des Forces Patriotiques pour la Resistance, la France et les autres partenaires du Mali, notamment l’ONU en première ligne, l’on pouvait espérer  sur le retour de la paix au Mali et le Sahel.

Mais contre toute attente la Coordination des Mouvements de l’Azawad a refusé de parapher le document.  Après ce refus des témoins ont affirmé avoir vu un cargo atterrir nuitamment  dans la capitale des Ifoghas.

Une sagesse enseigne qu’il n’y’a jamais de fumée sans feu. Cet adage reflète le refus de la CMA de parapher l’accord d’Alger.  Malgré les insistances de la communauté internationale sur le bon contenu de l’accord qui répond à toutes les exigences de la CMA, le MNLA et ses complices djihadistes du HCUA et du MAA (branche séparatiste), ceux-ci refusent d’apposer leur signature et menacent même de reprendre les armes contre le pouvoir de Bamako.

Ces néo esclavagistes féodaux, « Ifogas », veulent compenser leur infériorité numérique par la perpétuation du servage. Même la forte délégation dépêchée par les chancelleries occidentales, l’Union africaine, la CEDEAO et l’ONU, n’a pas réussi à infléchir leur position. Leur refus est maquillé par une fine couche de vernie d’une opinion fabriquée par des idéologues français tapis dans l’ombre. En fait, depuis l’entrée de la force serval à Kidal, la France serait empêtrée dans la recherche minière dans la zone.

Selon de sources bien informées, avant l’installation de leur base à Gao, les échantillons des minerais prélevés passaient par l’aéroport de Bamako. Mais depuis, ils passent par Gao pour être acheminés dans les labos hexagonaux.

Lors du voyage de l’ex Premier ministre, Moussa Mara, à Dakar, nos compatriotes travaillant au port de Dakar ont attiré son attention sur l’introduction dans notre pays des engins lourds de manutentions suspectes frappés du sceau de l’ONU. En réponse, celui-ci dira que ces engins sont utilisés par les soldats de la paix dans la construction des routes. Sauf que ces engins peuvent être utilisés également dans les recherches minières.

La France s’abrite t – elle derrière les Nations Unies pour effectuer des recherches minières au Mali sans l’accord des autorités ? Rien n’est moins sûr. Mais, des forts soupçons pèsent sur les soldats de la paix français. C’est pour cette raison qu’ils auraient combattu aux côtés des touarègues du MNLA pour bouter l’armée malienne hors de Kidal, lors de la bataille du 21 mai, jurent certains militaires, qui ont pris part aux combats.

Pour preuve, l’artillerie malienne, positionnée à une quinzaine de kilomètres du théâtre des opérations, devait appuyer les troupes. Mais, cette aide précieuse n’est jamais venue. Parce qu’entre temps, par un effet de la magie touarègue, la communication a été coupée entre les différentes positions. La question est de savoir : l’armée des rebelles disposait-elle de technologie de brouillage de communications ? Si oui, qui les en ont dotés ?

Pour mémoire, ce sont des gros cylindrés  que l’ex guide, Muhammad Kadhafi amenait souvent au Mali, lors de ces visites. Ces véhicules lourds coûtent extrêmement chers. En ont-ils les moyens ? Pas si sûr. C’est dire qu’il y avait une petite main de Dieu derrière.

Mais, une main décisive.  Selon des témoignages recueillis auprès de certains combattants, au lieu d’intervenir, l’artillerie malienne a été contrainte à se retirer lors qu’elle a été surprise par nos hommes en retraite sur Gao.

Rappelons qu’il y a environ une quinzaine d’années, le Mali a bénéficié de la Banque européenne d’investissement (BEI) le financement d’une recherche aurifère à Kidal. Les résultats obtenus suscitaient l’optimisme. Vers la fin du 2ème mandat d’Alpha Oumar Konaré, l’idée de son exploitation avait commencé à germer. Mais, le projet a été abandonné sous la gouvernance d’ATT, qui a été très tôt pris à la gorge par les mouvements du 23 mai 2006. Depuis, la région n’a retrouvé la paix. Et la France est au parfum de toutes ces informations minières. Il y a donc lieu de demander à la France sa réelle prétention.

La question qui taraude les esprits est de savoir, si le MNLA et ses complices ne veulent pas gagner du temps pour tenter de laver l’affront qu’il a subi à Tanbankort face aux redoutables combattants du GATIA ?

La question mérite d’être posée car il y’a quelques jours plus de 150 véhicules bourrés d’armes et de combattants en provenance de Libye et en partance pour le Mali  auraient été interceptés par les forces nigériennes. Pire, un autre cas similaire fait couler d’encre et de salive.

Il s’agit de l’atterrissage nocturne d’un cargo à Kidal, le weekend dernier. Selon nos sources, personne ne peut jurer du contenu de ce cargo. Est-ce un nouveau « Air cocaïne » ou un « Air force touarègue » ? Ce qui est sûr, les mouvements veulent revenir au corps à corps avec l’armée malienne, qu’ils croient vulnérable à souhait. Ils doivent donc être pris très au sérieux par la force  onusienne et Barkhane qui sont présentes à Kidal. Si elles ne sont pas complices quelque part. L’inquiétude c’est surtout du côté gouvernemental où l’armée est entrain d’être mise à niveau par les européens.

Or, parmi ces européens la CMA à des sympathisants. Beaucoup se sont posé la question après le revers militaire de Kidal, si ce ne sont  pas  les formateurs européens sur ordre de leurs pays qui ont filé à la CMA les plans de formation des soldats maliens ? Ce qui est sûr et certain ce qu’en refusant de parapher l’accord d’Alger les combattants qui tiennent Kidal sont assis sur quelque chose de solide.

Badou S. Koba   

Source: Tjikan

 

http://malijet.com

http://malijet.com/actualte_dans_les_regions_du_mali/rebellion_au_nord_du_mali/125707-kidal-la-cma-prepare-la-guerre.html

ACCORD DE PAIX D’ALGER : Il faut savoir dire basta !

Makan DIALLO, Docteur en Droit Privé Avocat inscrit aux barreaux de Paris et du MaliS’il est vrai que la paix est un comportement, il y a lieu de s’interroger sur les agissements des groupes rebelles armés. Aujourd’hui tout est fait pour torpiller le processus de paix (terrorisme, insécurité, violences récurrentes, morts d’hommes etc.). A un moment donné il faut savoir dire Basta !

La coordination des mouvements de l’Azawad (MNLA HCUA MAA) a finalement décidé de ne pas parapher le projet d’accord de paix et de réconciliation proposé le 1 er mars 2015 par l’Algérie, chef de file de la médiation internationale.

 

Deux semaines après l’adhésion des autres protagonistes à savoir le gouvernement du Mali et les autres groupes politico militaires du nord du Mali engagés dans la plate-forme ((Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) ), la CMA après consultation de sa « base » rejette en l’état le texte, estimant que celui-ci ne s’attaquait pas aux racines du conflit tout en réaffirmant sa disposition à poursuivre les négociations avec le gouvernement du Mali.  Voilà ce qui est clair ! Maintenant, les regards se tournent vers les autres parties impliquées dans le règlement pacifique du conflit. Que chacun s’assume à commencer par la médiation internationale qui fut à l’origine d’un tel document.

 

Quid de l’attitude de la France malgré l’injonction faite par son ministre des affaires étrangères aux groupes rebelles armés de parapher le texte sans délai ? Le Mali, Etat souverain va-t-il continuer à se faire trimballer sans cesse par des gens qui ont juré sa partition ? Et l’ONU dans tout ça ?

 

Le statut quo arrange les groupes rebelles armés

L’on ne saurait rester dans une situation de ni paix ni guerre avec des négociations sans fin. Les populations du nord du Mali ont souffert et souffrent encore. Les rebelles occupent de fait la région de Kidal. Ils en ont fait leur fief. Ce qui est très significatif avec tout ce qui se trame. La preuve,  la ville de Kidal a été le point de ralliement des séparatistes de tout bord pour discuter du document d’Alger avec les « populations azawadiennes ».

Un évènement inédit et surtout révélateur du danger qui se profile à l’horizon.  Pour eux, désormais il n’est plus nécessaire d’aller en Mauritanie, au Burkina Faso en Algérie etc., pour discuter de leurs problèmes. Kidal leur appartient, ils y règnent en maitre absolu sous l’œil bienveillant de la France et de l’ONU, et jusqu’à présent, interdiction formelle est faite au Mali de faire quoi ce soit, et la vie est belle !

 

Les négociations peuvent toujours attendre les groupes rebelles n’en ont rien à foutre à partir du moment où ils occupent la région de Kidal, et c’est ce qui est dangereux pour le Mali. La nature ayant horreur du vide, l’absence de l’Etat dans cette partie du territoire national risque d’engendrer à terme d’autres situations fâcheuses. Le temps joue contre le Mali.

 

Pour le MNLA et ses affidés, négocier, c’est ni plus ni moins qu’entériner juridiquement une situation d’occupation de fait avec laquelle tout le monde s’en accommode en apparence. Si près du but  (autonomie) que tout recul reviendrait pour eux à anéantir tous les efforts entrepris jusque-là.  Aussi les choses sont allées tellement loin cette fois ci que tout retour dans le giron national serait synonyme d’apostasie pour certains d’entre eux.

 

La communauté internationale s’est beaucoup investie pour mériter un tel traitement de la part des groupes rebelles armés. Aujourd’hui ce volt face est un pied de nez aux efforts déployés par l’ensemble des partenaires engagés pour une paix durable et définitive au Mali. Si les groupes rebelles ne veulent pas de l’accord de paix proposé par la médiation internationale, cette dernière ne peut et ne doit plus empêcher l’Etat du Mali d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national y compris la région de Kidal dont le statut particulier actuel est sa fabrique, la France en tête.

J’accuse la France

Les groupes rebelles existent, se « tapent la poitrine » et font de la surenchère aujourd’hui parce que une certaine France l’a voulu ainsi. Tout a été mis en œuvre pour aider les séparatistes à croiser le fer avec l’Etat central. A quelles fins ? Bien malin qui pourra répondre.

 

Les Maliens ont salué en son temps l’intervention française sur leur sol. L’opération SERVAL qui a permis la reconquête des régions occupées (Tombouctou Gao Kidal) par les séparatistes et les Djihadistes unis dans le crime, a vu aussi la participation des militaires africains notamment Tchadiens et ceux du Mali. Pour la libération de Kidal, la France n’a pas voulu des militaires maliens à ses côtés, et c’est justement là où tout est parti. A l’époque le Mali reconnaissant ne voulait pour rien au monde contrarier son « libérateur ». D’ailleurs en avait-il les moyens ?

 

On a voulu faire de  Kidal un cas particulier, différent des deux autres. C’est avec l’épisode de Kidal, que La France a clairement montré qu’elle n’était pas au Mali pour combattre les séparatistes du MNLA mais plutôt les Djihadistes. Soit ! Mais alors pourquoi empêcher l’armée Malienne d’accomplir sa mission régalienne de sécurisation du territoire national ?

 

Tout dans l’attitude de la France trahissait une duplicité évidente : C’est à la faveur de l’intervention française que le MNLA a réoccupé le terrain et s’est confortablement installé et pendant ce temps on interdisait à l’armée Malienne de pénétrer à Kidal. Cela fait plus de deux ans que le MNLA a pris possession de Kidal et les troupes françaises veillent au grain ! Toute tentative visant à déloger les envahisseurs s’est soldée par un échec, les soutiens visibles ou occultes toujours prêts à s’interposer. Cette situation est inacceptable, Kidal doit revenir sans délai dans le giron national.

 

Aujourd’hui les groupes armés ont eu le courage de clarifier leur position en refusant de parapher un accord qui soit dit en passant recèle les germes d’une partition programmée à terme. Visiblement on  se paie même la tête de la grande France, celle grâce à qui tout a été possible pour ces gens-là.

Aujourd’hui, ils sont plus que convaincus que l’histoire est en marche. Que ni la communauté internationale, ni la France, ni personne ne peut les empêcher de parvenir à leurs fins. Ma foi, et si on arrêtait un tout petit peu ce bal des faux culs, ce jeu de poker menteur entre acteurs impliqués ou finalement le Mali est le dindon de la farce ! La France est interpellée. Elle doit clarifier pour de bon sa position. Si elle a un agenda personnel autre, comme il se susurre depuis un moment déjà, qu’elle joue carte sur table, le Mali est à l’écoute !

 

Les autorités Maliennes doivent être à hauteur de souhait dans ce dossier

 Les Maliens ont porté IBK à la tête du pays pour prioritairement trouver une solution à l’épineux problème du nord. Il est dommage de constater que le problème perdure avec cette circonstance aggravante que Kidal est toujours sous occupation rebelle. L’option militaire n’est pour le moment pas à l’ordre du jour pour des raisons que nous savons tous, celle diplomatique marque le pas par la faute justement des groupes rebelles. Il est clair que la situation ne peut rester en l’état, autrement c’est la partition assurée du Mali.

Les autorités maliennes doivent dans un élan de responsabilité, de résilience, de justice, de solidarité, de fraternité, d’unité, d’ouverture, de fermeté, de sacrifice, d’anticipation, de dignité, de courage etc. chercher par tous les moyens à régler ce problème qui n’a que trop duré !  L’on sait que tout a été fait pour réduire la marge de manœuvre du Mali, l’affaiblir au maximum, néanmoins avec la nouvelle donne Le Mali doit désormais pouvoir dire sa vérité, se faire respecter en tant que pays souverain et ne plus quémander une hypothétique paix qui n’est finalement que pure illusion avec ce que les groupes rebelles armés nous servent.

 

S’il est vrai que la paix est un comportement, il y a lieu de s’interroger sur les agissements des groupes rebelles armés. Aujourd’hui tout est fait pour torpiller le processus de paix (terrorisme, insécurité, violences récurrentes, morts d’hommes etc.). A un moment donné il faut savoir dire Basta !

 

 

Makan DIALLO

Docteur en Droit Privé

Avocat inscrit aux barreaux de Paris et du Mali

Source: L’Aube

 

http://malijet.com

L’ Etat islamique revendique l’attaque du Musée du Bardo

Des membres des forces de sécurité tunisiennes près du musée du Bardo, le 18 mars à Tunis.Dans un communiqué sonore et écrit difusé sur Twitter, puis repris par des comptes et canaux sympathisants habituels, l’Etat islamique s’attribue la responsabilité de l’attaque contre le Musée du Bardo à Tunis, mercredi 18 mars. L’assaut, affirme le groupe djihadiste, a été mené par « deux chevaliers de l’Etat du Califat loudement armés de mitrailleuses et de grenades » baptisés « Abou Zakaria Al-Tounsi » et « Abou Anas Al-Tounsi». Des noms de guerre confirmant implicitement la nationalité tunisienne des assaillants.
 
Le communiqué de l’EI indique que c’est bien le Musée du Bardo « situé dans le carré sécuritaire du Parlement tunisien » qui était visé afin de faire entrer  « la terreur dans le cœur des infidèles ». Les « frères », se félicite-t-il, sont parvenus à « prendre en otage un groupe de ressortissants des Etats croisés ».
 
L’EI qui, promet dans son communiqué d’autres actions sur le sol de la « Tunisie musulmane » – « ce que vous avez vu n’est que la première goutte de pluie » – affirme ainsi pour la première fois sa présence sur le sol tunisien.
 
Etendre le califat
 
Le premier ministre tunisien, Habib Essid, avait identifié plus tôt dans la journée les deux assaillants du Musée du Bardo comme étant Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui. Le premier serait originaire d’Ibn Khaldoun, un quartier populaire de Tunis, le second de Kasserine, dans l’ouest du pays. Leurs noms et leurs photos circulaient depuis hier sur les réseaux sociaux. Ils pourraient avoir bénéficier de complicité. Neuf suspects ont été arrêtés.
 
L’EI, qui sème la terreur dans les territoires qu’il contrôle en Irak et en Syrie, n’a jamais caché son ambition d’étendre son « califat » islamique à d’autres pays de la région arabe et à l’Afrique. Il avait appelé ses combattants à attaquer des cibles occidentales « partout dans le monde » et revendiqué des attaques en Egypte et en Libye.
 
Des centaines de Tunisiens se sont enrôlés dans les rangs djihadistes en Irak, en Syrie et en Libye, notamment au sein de l’EI. Au moins 500 Tunisiens, ayant combattu en Irak, en Syrie ou en Libye dans les rangs d’organisations comme l’EI sont rentrés au pays, et la police les considèrent comme la première menace sécuritaire.
 
Si elle est bien le fait de militants de l’Etat islamique, l’attaque de mercredi à Tunis serait la plus meurtrière qu’ait mené le groupe djihadistes contre des ressortissants occidentaux. Selon le dernier bilan officiel, 20 étrangers ont été tués ainsi qu’un Tunisien. Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes descendus de leur paquebot en escale pour découvrir la capitale tunisienne. C’est la première fois depuis la révolution de 2011 des civils sont visés en Tunisie.
 
le monde

Le PM face aux syndicats : « Le gouvernement n’est pas concerné par ce conflit qui oppose des travailleurs à leur employeur »

Le PM face aux syndicats : Les secrétaires généraux de sept centrales syndicales mauritaniennes (CGTM, CLTM, CNTM, USLM, UGSPM, CCTM et UGTSM) ont rencontré mercredi 18 mars, le premier ministre Yahya Ould Hademine.

Au cours de cette rencontre tenue à la demande des syndicats, il a été question de la grève de la SNIM qui en est à son 49eme jour. « Le gouvernement n’est pas concerné par ce conflit qui oppose des travailleurs à leur employeur ». Ce sont les propos du Premier Ministre rapportés par Abdallahi Mohamed, dit Nahah, de la CGTM. Selon le syndicaliste, Ould Hademine a réaffirmé la position du gouvernement comme l’avait fait le Ministre des Mines, de l’Energie et du Pétrole.

« Aucune pression ni sur l’entreprise, ni sur les employés », a déclaré le Premier Ministre devant les représentants des syndicats. Mais, a ajouté Ould Hademine, cité par Nahah: « Si les travailleurs reprennent le travail, le gouvernement s’engage a faire pression sur l’entreprise pour l’amener à ouvrir des négociations. »

Ce compte rendu a été fait par les syndicats au cours d’une conférence de presse tenue à Nouakchott ce jeudi 19 mars. Les syndicalistes ont aussi annoncé le licenciement de 304 employés de la SNIM au niveau de Zoueirat par la coupure de leur accès aux soins, entre autres.

Selon les syndicalistes, le Hakem de Nouadhibou « a interdit par écrit aux travailleurs la tenue de réunions et la HAPA a convoqué la chaine de télévision Al Mourabitoune à laquelle il serait reproché la couverture de la grève à la SNIM. » « Nous exprimons notre indignation face à ce bâillonnement des libertés », a déclaré Nahah.

Samory Ould Beye de la CLTM a, quant à lui, dénoncé « l’attitude malheureuses de la direction de la SNIM qui consiste à jouer la carte du pourrissement, ce qui hypothèque dangereusement l’avenir de l’un des maillons essentiels de l’économie mauritanienne. »

Enfin, les centrales syndicales ont annoncé l’ouverture d’un compte (04050530101-56 BMCI Zoueirat) pour les bonnes volontés qui veulent apporter un appui financier aux travailleurs en grève.

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Communiqué de Presse

Les travailleurs des deux établissements (Zouerate, Nouadhibou) de la société nationale industrielle et minière (SNIM) ont déclenché une grève générale illimitée respectivement le 30 janvier 2015 et le 03 mars 2015.

Cette action fait suite au refus catégorique de la direction générale de la société de respecter et d’appliquer l’accord conclu le 03 mai 2014 avec les délégués du personnel, dont les principaux points sont une augmentation substantielle des salaires et le paiement de la prime de production de trois mois de salaire, entre autres.

Actuellement, toute la chaine de production et d’exploitation est arrêtée, et le mouvement de grève ne cesse de prendre de l’ampleur, et ce malgré l’attitude va-t’en guerre observée par la direction générale en licenciant plusieurs centaines de travailleurs.

La lutte courageuse et historique des travailleurs de la SNIM a bénéficié du soutien et de la solidarité de tous les travailleurs de notre pays ainsi que de toute l’opinion publique nationale.

Au lieu de chercher à négocier avec les délégués du personnel , la SNIM a privilégié le black out total, doublé d’un mépris royal des normes et des conventions nationales et internationales en matière de négociation et de liberté syndicale, le repli sur soi et la surenchère verbale de diabolisation de la lutte légitime des travailleurs.

Cette attitude inacceptable devrait faire l’objet de la part du gouvernement d’un rappel à l’ordre à l’encontre de la direction générale de la SNIM, mais malheureusement, ce dernier a ouvertement soutenu et encouragé la SNIM dans sa posture belliqueuse.

Il a été noté les propos et attitudes peu responsables du ministre des mines lors de ses visites à Nouadhibou et Zouerate, la convocation au forceps de la médiation par le département du travail en violation flagrante de toutes les procédures légales en la matière, et le manque de conviction des négociateurs autoproclamés de la présidence de la république avec les délégués de Zouerate.

Nous, Centrales syndicales, signataires, réaffirmons avec force, notre solidarité et notre soutien à la vaillante grève des travailleurs de la SNIM, Dénonçons et condamnons l’attitude malheureuse de l direction générale de la SNIM qui consiste à jouer au pourrissement, ce qui hypothèque dangereusement l’avenir de l’un des maillons essentiels de l’économie nationale,

Fustigeons la position du gouvernement qui a pris fait et cause pour la direction générale de la SNIM, à travers son administration régionale de Nouadhibou qui bâillonne toute liberté de réunion et d’expression des travailleurs, mais aussi dans les multiples violations d la règlementation et des conventions de travail. Nous lançons un appel pressant pour une ouverture immédiate et véritable des négociations entre les délégués du personnel et la direction générale de la SNIM.

Nouakchott, le 19.03.2015

Les Signataires :

Le Secrétaire Général de l’Union Syndicale Libre de Mauritanie (USLM)

Le Secrétaire Général de la Confédération centrale des Travailleurs de Mauritanie (CCTM)

Le Secrétaire Général de l’Union Générale des Syndicats Professionnels de Mauritanie (UGSPM)

Le Secrétaire Général de l’Union Générale des Travailleurs de la Santé de Mauritanie (UGTSM)

Le Secrétaire Général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Mauritanie (CNTM)

Le Secrétaire Général de la Confédération Libre des Travailleurs de Mauritanie (CLTM)

Le Secrétaire Général de la Confédération Générale des Travailleurs de Mauritanie (CGTM)

Source : Rédaction Cridem

FLAMNET-RÉTRO: INTERVIEW AVEC SAMBA THIAM ANCIEN PRESIDENT DES FLAM (MARS 2002)

altDans cette rubrique  intitulée ‘’ RETROSPECTIVE’’ Flamnet se propose désormais  de  rediffuser , périodiquement,  de vieilles  interviews  qui avaient sembler marquer les lecteurs , dont celles du Président Samba Thiam  ancien -Président des  FLAM, aujourd’hui  Président  des FPC (Forces Progressistes du Changement).  Une manière pour nous d’instruire, entre autre, la jeunesse sur ce long chemin vers la liberté.

Aujourd’hui nous vous proposons cette  interview qui date de Mars 2002,  il y’a 12 ans, qui reste d’une  actualité brûlante.

Bonne lecture.

 

C’est certainement la désespérance et la révolte qui faisaient dire à Ibrahima Dieng, le personnage principal du ” LE MANDAT “, que “L’honnêteté est un délit”. Une sentence sans appel prononcée par un vieux notable désabusé que ses mésaventures d’inadapté rendent finalement à la lucidité. La société vomie du vieux marabout à sa règle, la fourberie, et ses caïds, des prédateurs aussi féroces que malicieusement imaginatifs. 

La tentation est forte de faire le rapprochement entre la société honnie de Dieng avec l’arène politique nationale, un milieu où la duplicité et la versatilité sont sanctuarisées, érigées en dogmes. Ce milieu-là n’est pas celui de Samba Thiam, le Président des FLAM. Il s’y sentirait égaré, désorienté. Pourtant, ce ne sont pas les motifs de l’endurcissement qui lui manquent. Mais il a décidé de ne pas hurler avec les loups. C’est une règle de vie. Sa vie. Une vie de dévot au service d’un idéal incarné par une organisation. Une croix qu’il porte vaillamment depuis ce jour de rencontre décisive qu’il aime rappeler. Parce que le président des FLAM est avant tout un guerrier peulh, qui combat à la traditionnelle. Et le code d’honneur de la bataille, il le connait: ni trahir, ni se rendre. L’ennemi est coriace, sournois, mais l’adversité ne lui fait pas peur. Il faut de l’audace pour décider de défier cette hydre informe, ce Système avec un S grand comme le “ racisme structurel de l’Etat mauritanien ”. Un mal absolu dont un tyran nommé Maouya a été l’incarnation. Quand il a fallu le combattre il l’a fait sans concession, mais maintenant que l’adversaire est défait, il se refuse à se précipiter sur sa gorge. C’est contre son “code éthique”. 

Cet homme-là a du courage physique et la patience d’un pédagogue. Et cela fait la différence. Ainsi, là où ses adversaires foncent sur le foin, lui prend de la hauteur pour mieux faire partager sa “vision globale” des solutions aux maux qui gangrènent l’unité nationale. Car la vérité est que la Mauritanie ne guérira pas de son instabilité tant qu’elle n’aura pas osé affronter la question lancinante de la cohabitation de ses peuples. Le président des FLAM en est convaincu. Il le dit à haute et intelligible voix. Il le dit avec cette éloquence qui refuse l’emphase et le superflu. Avec Samba THIAM comme interlocuteur, c’est la politique qui retrouve ses lettres de noblesse. 


Entretien…
 

 

FLAMNET : Merci Monsieur le Président de nous donner de votre temps et d’accorder á FLAMNET et au FLAMBEAU cette interview malgré votre surcharge habituelle; tout d’abord, les FLAM ont 19 ans d’existence et de résistance au système de discrimination raciale érigé en règle de gestion du pays, vous êtes un des membres fondateurs du mouvement et aujourd’hui vous êtes le premier responsable de l’organisation, si on vous demandait de nous conter les FLAM qu’en diriez-vous? 

 

PRÉSIDENT : Une évolution non rectiligne, ponctuée d’allers-retours, beaucoup de pesanteurs, de multiples défis – et pas des moindres – à relever. Une Organisation dont la maturation est loin d’être achevée, avec ses lacunes et ses insuffisances, face à une adversité tenace et farouche de tous horizons, qui ne désarme pas. Il a fallu se forger dans l’épreuve en faisant front à tout ça. Une force aguerrie donc par une longue marche loin d’être finie, et au bout de laquelle un espoir fort que les causes justes finissent toujours par triompher. 

Un optimisme tout de même justifié au vu des acquis importants certains, et l’immense réconfort devant l’histoire d’avoir posé correctement et durablement la vraie question mauritanienne. Enfin et surtout une détermination toujours plus forte à continuer le combat.  

 

FLAMNET : Qu’est-ce qui vous a le plus marqué pendant ce “long chemin vers la liberté “pour parler comme le président Mandela, la prison de Walata, l’exil ou autre chose?

 

PRÉSIDENT : Je n’aime pas vraiment parler de moi. Je préfère plutôt en laisser le soin aux autres. Les rares fois que je le fais j’ai l’air de quelqu’un qui cherche où se fourrer; alors j’ai toujours hâte d’en finir au plus vite. Mais enfin, allons-y ! 

Face aux multiples épreuves de la vie, il n’est pas toujours aisé de retenir toutes celles qui vous ont marqué, surtout lorsqu’on a eu une existence quelque peu heurtée. Toutefois, je crois que la prison a été de celle-là. 

La prison fut pour moi à la fois un choc, pour être franc, et une Ecole. Je la découvrais pour la première fois, et ce premier contact reste gravé dans la mémoire. Elle fut, comme j’ai dit une Ecole où je redécouvrais les notions de liberté et “d’instinct de conservation”. Pour comprendre réellement le sens et la portée du mot LIBERTE il faut en avoir été privé, pendant un certain temps. Autrement on verse dans le discours abstrait. 

J’ai également mieux compris, pour l’avoir observé ce qu’on appelle généralement “instinct de conservation”, et la notion de “régression primaire “. Placé dans certaines conditions, l’homme a tendance à perdre ses valeurs de référence; J’ai eu l’impression que la prison rendait la proximité entre l’homme et l’animal plus visible, plus lisible .Il se produit un dysfonctionnement de la dynamique du groupe qui n’obéit plus aux mêmes règles classiques, et qui éclate en segments ressoudés autour de valeurs “primaires” que l’on croyait dépassées. 

La prison m’a aussi révélé une certaine psychologie du prisonnier, pour lequel le monde s’arrêtait de tourner parce qu’il était là “immobilisé” .Tout, derrière les murs, se colportait et se lisait, à travers le prisme de sa vie carcérale. Les séances matinales quotidiennes de divination de rêves dont parlait BOYE ALASSANE dans son livre, renvoient, en fait, à cette psychologie. 

D’un autre côté, je puis dire que la prison a accru ma détermination; si j’ai survécu c’est parce que J’étais, comme bon nombre de camarades, moralement armé ; convaincu qu’il serait bête et absurde de mourir en détention, ce qui donnerait un immense plaisir au tyran. Il fallait absolument l’en priver ! 

Derrière les barreaux, je réalisais avec M GRAY ” la force qu’un homme peut avoir en lui; s’il veut il peut mourir sans un cri, s’il veut il peut survivre”. C’est donc un peu par défi, si j’ai survécu. La prison c’est aussi un immense gâchis de temps, dans l’inaction ! 4 ans entre 4 murs à ne rien faire, alors que la situation était mûre! 

Autre chose enfin, qui n’a pas moins marqué ma vie d’exilé; C’est ce sentiment ambivalent que partagent peut-être, ensemble les lutteurs ou les combattants de la liberté, et que MANDELA décrivait ainsi. “Ces Noirs nous considéraient non comme une menace à la structure du pouvoir Blanc, mais comme une menace aux intérêts des Noirs; car les BLANCS maltraitaient tous les NOIRS à cause de quelques agitateurs de la sorte “. Ce que BEGIN face à l’armée britannique, résumait par ces mots “devant, le feu de l’ennemi, derrière, le dénigrement de tes frères “. 

Je me console toutefois à l’idée, comme le montrent souvent les nombreuses expériences historiques, que demain, quand la victoire changera de camp, cette attitude aussi changera; c’est la vie. 

 

FLAMNET : Monsieur le président, pouvez- vous nous faire le bilan de santé des FLAM ?

 

PRÉSIDENT : Les FLAM ne se portent pas trop mal, DIEU merci. Sans démagogie, nous pouvons nous targuer d’acquis formidables, que tempèrent toutefois, pour être honnête, beaucoup d´insuffisances à surmonter; chose que j’ai déjà évoquée dans votre première question. 

 

FLAMNET : Quel est l’état des rapports entre les FLAM et l’opposition? Où en est le dialogue amorcé en 2000 avec certains secteurs de l’opposition radicale ? 

 

PRÉSIDENT : Depuis la parution du Mémorandum, il faut le dire, la situation n’a pas beaucoup évolué, pour parler de l’opposition interne. Si certaines franges de l’opposition avaient positivement réagi au Mémorandum, on semble depuis, retomber dans la léthargie habituelle. 

Avec l’opposition externe, le dialogue se poursuit ; timide, en deçà des normes souhaitées, mais se poursuit quand même. Nous souhaiterions à nouveau, relancer le débat sur la nécessité de voir ensemble ce qu’il y’a lieu de faire, présentement. 

Nous demeurons convaincus qu’il faut arriver à mettre en place un large front de l’opposition pour le changement. Comment, dans quelles conditions ? Cela reste à déterminer, mais nous devons réussir cette ambition .Sur la base peut- être d’une large plate-forme, où chacun se retrouverait. Encore une fois, nous restons favorables à une concertation sérieuse, soutenue, en vue de mieux se connaitre et élaborer, ensemble, une stratégie plus adaptée. 

 

FLAMNET : Avez-vous des nouvelles de nos camarades déportés au Sénégal et au Mali, quelle est leur situation actuelle et que comptez-vous faire pour soutenir nos compatriotes sinistrés de la vallée suite aux pluies diluviennes de janvier dernier ?

 

PRÉSIDENT : Nous sommes en contact permanent avec les camps de réfugiés, tant au Sénégal qu’au MALI. Des missions régulières sillonnent les camps; la dernière remonte à fin Février; elle avait pour objectif de témoigner aux réfugiés notre compassion devant la calamité qui les frappait cruellement, par un apport financier de quelques milliers de dollars, pour les camps les plus touchés .Chose, apparemment, bien accueillie, vu le rush observé récemment en direction des FLAM .

 

Les réfugiés resteront au cœur de nos préoccupations, et rien ne sera négligé pour alléger leur souffrance. Les FLAM, contrairement à ce qu’espéraient certains esprits, loin de vider le Sénégal, entendent bien y rester, pour ne pas dire s’y consolider. 

 

FLAMNET : Avec la plainte déposée par nos amis de l’AVOMM contre le Colonel-fasciste de Nouakchott, le “passif humanitaire”, est revenu au devant de l’actualité, quelle est la position des FLAM sur cette importante question?

 

PRÉSIDENT : Je me dois d’abord de féliciter de manière appuyée les camarades de l’A.V.O.M. M., pour l’initiative bien venue, et menée enfin à terme, par leur acte posé. Les coups portés à ce Régime raciste, tyrannique, d’où qu’ils viennent, sont les biens venus; Nous devons, comme on dit communément, faire feu de tout bois. 

Je saisis cette occasion pour dire, que si les Organisations de Droits de l’Homme attaquent le Régime sous l’angle des droits humains, cela peut paraitre naturel; Mais que des leaders politiques s’en saisissent pour en faire la question du jour, au risque de réduire notre question nationale en une question humanitaire – qui requiert des solutions humanitaires -, je dis attention ! Une tendance, au centre des discours politiques, devenue habituelle, à poser le règlement du passif humanitaire (tués et déportés, radiés), comme solution essentielle à notre problème; Venant d’Acteurs politiques cette approche me paraît dangereuse, car elle évacue la DIMENSION POLITIQUE, centrale, de notre QUESTION NATIONALE et dont le passif, entre autres, n’est qu’un aspect secondaire. 

Il faut redresser cette manière de poser les choses à la fois mystificatrice et dangereuse, car non porteuse de solution véritable. Nous devons donc rester vigilants et veiller à ce que le débat ne soit pas biaisé, ou déplacé vers des questions périphériques. 

 

FLAMNET : Depuis le cinquième congrès ordinaire des FLAM, on parle de plus en plus de “L´AUTONOMIE” certains mauvais esprits pensent même que notre “Autonomie” rime avec “Indépendantisme du Sud” ou “Séparatisme” tout court, pouvez- vous nous expliciter ce que les FLAM entendent par “Autonomie” et pourquoi “L’autonomie” ?

 

PRÉSIDENT : Il me semble que votre question contient en elle-même sa propre réponse, car vous dites bien ” mauvais esprits”. Avec les mauvais esprits il n’y a rien que vous puissiez proposer qui soit à l’abri de leurs critiques ; rien qui puise les satisfaire; ils trouveront toujours à redire; il faut donc aller son chemin. 

Cela dit, nous devons autant que possible, rappeler toujours notre position sur la question de l’Autonomie .Je dis rappeler, car je ne dirai rien ici qui ne figure déjà dans nos documents. Mais d’abord j’aimerais que ceux-là se pénètrent l’idée que l’Autonomie est une réponse que nous formulons face à une situation de crise devenue structurelle. 

Il ne s’agit pas de critiquer pour critiquer mais de trouver des réponses correctes a notre “Question brûlante”. Et dans ce cadre toutes les pistes doivent être explorées, toutes les options doivent rester ouvertes comme disait BOYE ALASSANE sur FLAMNET; y compris l’Autonomie; y compris la séparation pure et simple, si la voie de la raison et du dialogue tournait à l’impasse. (C’est bien NYERERE qui disait à propos de la question du BIAFFRA que la volonté de vivre ensemble relevait de l’assentiment des peuples, en présence). Cette dernière solution, extrême, à la différence des autres, ne résultera pas d’un choix affirmé, mais de conditions de maturation de la situation interne. Mais alors personne n’y pourra rien.  

En second lieu, nous pensons que l’Autonomie n’est pas quelque chose de nouveau. Elle a cours dans plusieurs pays d’Europe et d’Afrique dont je vous fais l’économie.

Pourquoi serait-elle plus explosive chez -nous plus qu’ailleurs? L’argument -objection que les populations sont très imbriquées est un faux argument, qui cache mal une fuite en avant; car il n’existe pas, à ma connaissance, d’espace habité exclusivement par une seule souche ethnique, dans ce monde de mobilité et de brassage ! Qu’est-ce qu’il y’a de plus imbriqué que la zone BRUXELLOISE ? Pourtant une solution a été trouvée .Il suffit de chercher, si la volonté existe, pour trouver. 

Ce qui existe par contre ce sont des zones à dominante Maure (Samassides, Tajekant, Awlad Ebierry etc.); des zones à dominante Négro-africaine (Pulaar,Soninké , Wolof, etc… ), chez nous! Ce que justement OULD TAYA cherche à modifier dans le Sud, par une nouvelle politique imposée de ré- peuplement, en vue de changer l’équilibre démographique de la Vallée pour s’en assurer le contrôle; 

J’entends déjà venir l’objection: Et les HRATINES, qu’est-ce que vous en faites ? Sur cette question la réflexion n’est pas épuisée, dans nos rangs, mais je suis tenté de répondre quels HRATINES ? LES HRATINES Arabes (“ communauté noire Arabe non blanche” pour citer un des leur leaders), ou les HARATINS NEGRO-AFRICAINS ? Ou encore l’entité Hartani ? Car là également le débat sur leur identité est loin d’être clos, même dans leur propre rang ! 

Nous devons rappeler, que nous ne faisons pas de notre proposition pour l’autonomie un point de fixation. Nous ne demandons qu’à être convaincus, par d’autres propositions ! 

Ce que nous refusons par contre c’est de nous laisser embarquer dans cet attelage de l’Etat unitaire centralisé, dans sa forme actuelle. 

Nous entendons des voix régulièrement prôner que la solution c’est la Démocratie; mais quelle Démocratie? Celle des partis politiques, de la liberté d’expression, d’association et de réunion, “d’un homme une voix ” ? 

Il n’est pas aussi évident que ça le parait, que cette Démocratie classique apportera la solution à notre problème, du moins dans l’immédiat, dans cette situation de crise majeure, si elle avait pour socle la structure de l’état actuel, rouage essentiel du système; car il n’y aurait alors qu’une faible différence avec ce qui existe actuellement, l’élément de fraude mis à part; On reconduirait exactement les problèmes, le système restant intact. Pire cette question de fond serait masquée encore plus dangereusement ! Et c’est reparti pour l’aventure d’une Cohabitation sans contours définis. . 

Le préalable ou facteur déterminant à une démocratie véritable, est la prise en charge, en amont, du problème de la cohabitation, qui est une question vitale pour mettre en jeu l’existence même du pays, dont le cadre serait défini par un forum national consensuel, et les règles établies servant de fondement au jeu démocratique, qui transcende les programmes de partis. 

Nous avions déjà dit, il faut le rappeler, que pour optimaliser les chances de réussite de ce dialogue national, il faudrait des mesures propres à apaiser le climat social ; comme le retour des déportés et leur réhabilitation, la réintégration des cadres arbitrairement radiés, l’amnistie générale des exilés politiques, une commission d’enquête pour les crimes commis et les disparitions, une commission vérité-réconciliation . 

Pour terminer sur cette question de l’AUTONOMIE je dirais qu’il ne sert à rien de vouloir s’opposer à la marche du monde; Aujourd’hui la tendance générale du monde est à la diversité et non au rouleau compresseur de l’uniformité. 

Comment définissons-nous l ‘Autonomie, au risque de nous répéter? L’AUTONOMIE est, pour nous, ce mode et ce cadre d’expression des Identités Nationales, qui prendraient en charge la gestion de leurs affaires, à travers des institutions propres, dans la préservation du lien unitaire, et dans la complémentarité.

 

FLAMNET : En fin pour terminer, camarade avez-vous un appel à lancer aux mauritaniens en général et a nos militants en particulier ?

 

PRÉSIDENT : C’est d’abord en direction de la classe politique et des intellectuels, pour dire que rien n’est encore perdu, pour entreprendre ensemble. 

C’est ensuite en direction des jeunes, pour les appeler à ne jamais perdre de vue que ce pays est le leur, et doit le rester. Que l’exil par l’exode n’a de sens que s’il participe du combat. 

Aux militants je dirais, la lutte pour la vie tout court est une rude épreuve: Que rien de grand ne se construit à la va-vite; il faut de la patience, de la persévérance, et de la ténacité.

 

La lutte continue.

 

Mars 2002

 

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